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06/06/2023

Murat & I (7/10)

870x489_sc_jean-loup-sieff-2-copie.jpegLe cliché qui veut que l’imagination, la sensibilité, la capacité d’exprimer une émotion relèvent du côté féminin n’a jamais été si éloquent que sur cet inédit, en face B de « Sentiment nouveau » sur lequel, chose curieuse, je n’arrive pas à mettre la main depuis la date fatidique du 25 mai. Pour la bivalence de son propos, la femme à laquelle on pense, la femme qu’on est en partie quand on dit le manque et l’abandon. Il y a la même dualité quand la vigueur du corps est évoquée, le joug, également, autant d’attributs virils qui disent la domination de l’autre sexe à celui ou celle qui est resté(e) sensible. Il y a tout Murat dans ce titre, dans sa façon de faire traîner la diction, dans le mélange des langues et des perceptions. Dans l’énoncé de l’amour vulgaire, également, le même rejet de la vulgarité qu’on retrouve dans l’Irrégulière. Il y a la nappe de synthé, les propos murmurés en entrée et surtout cet octosyllabe du diable, « Va ma mémoire est inflammable », la phrase qui ponctue mes « Portraits de mémoire », par ailleurs. Il pourrait parler d’une mère, d’une amante, d’une déesse initiatrice*, au livre de Job -Souviens-toi que tu m'as façonné comme de l'argile ; Voudrais-tu de nouveau me réduire en poussière? - et au vase du même nom. La place des femmes est essentielle dans le travail de JLM, comme chez tous les créateurs mâles à l’âme tendre : l’entrée de la batterie le martèle, on ne se sort jamais du charme sous lequel on est tombé (une des rares chansons d’un autre qu’il a reprise, celle de Louise Féron…). C’est un morceau hypnotique, pour le coup, qui renvoie savamment à l’homéostasie, la recherche permanente de l’équilibre. Un masculin-féminin tempérant, chevaleresque, entre le guerrier et le gentilhomme, le savant et le poète.

* Lilith, ce démon féminin issu de la tradition juive, considérée comme la première femme d'Adam, avant Ève? 

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05/06/2023

Murat & I (6/10)

JL-MURAT-e1583661790895.jpegÀ qui s’adressent les chansons, pas sûr que l’auteur lui-même le sache. Pensait-il à Marie Chantegreil,, fille du braconnier Chantegreil, nièce d'Eulalie Rébufat, la femme du méger du Jas Meffren quand Jean-Louis Murat a écrit celle-ci, « Nous nous aimions tant » - la diérèse a son importance – jamais enregistrée nulle part et exclusivement dans le souvenir de ceux qui ont assisté à cette tournée, en 2000, pour moi la meilleure. À qui s’adresse-t-il, dans un langage suranné, au passé simple, quand il écrit cette cantilène plaintive ? Quand il se met à la place de Silvère - Miette, dans les Rougon-Macquart*, meurt dans la fusillade de Saint-Roure  - conduit à l’échafaud (Voilà l'instant cruel, amour oh mon aimée Déjà siffle déjà la lame du bourreau). Silvère Mouret, dans les Rougon, est mort à dix-sept ans, la tête fracassée, d’un coup de pistolet, par un gendarme… Il n’y a donc pas de dédicace directe à ce texte magnifique, juste l’aveu, anachronique, d’un amour rendu impossible par l’époque, les familles, les conventions. Il fallait l’enrober d’un côté violent, à la guitare, d’un refus crié (Oh non non NON !). Il faut nous séparer, c’est l’impératif catégorique en soi, mais les roses trémières renvoient à l’immortalité des amants, puisque Murat, de son propre aveu, est condamné au verbe « aimer », comme « esclave » des mots "ange", "âme", "amour", disait-il. Ça n’est – même – pas une face B, ni un des inédits qu’il a distillés sur son site pendant des années : ça a été un rendez-vous, en début de siècle, avec une histoire telle qu’il s’en passait deux siècles avant. Et qui est resté.

* dont on dit qu'il fut inspiré par le Pierrette d'Honoré de Balzac.
 

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04/06/2023

Murat & I (5/10)

sipa_00928514_000003-1.jpegC’est toujours fascinant, la vie des chansons, surtout quand on en est l’auteur, au sens propre, et qu’elle ne vous appartient plus quand elle a été composée, puis interprétée. C’est une drôle de sensation, de penser qu’elle est à vous alors même que ceux qui l’écoutent l’attribuent à celui qui se l’est appropriée. L’étalon-mesure reste d’ailleurs d’oublier qu’elle sort de vous et de l’écouter comme vous écouteriez quelque chose qui vous plaît et vous est étranger… Mais c’est une autre histoire encore que celle du « Charme », dont je me suis rendu compte qu’elle n’existait pas en ligne. Je l’ai donc uploadée, puisque c’est le terme, en restituant à qui l’a écrite et composée les droits moraux et intellectuels, 31 ans après sa sortie*. Un disque resté anonyme, épuisé depuis longtemps, mais un morceau qui prête à confusion, depuis. Alain Bonnefont, c’est un vieux compagnon de route de Murat, peut-être pas aussi proche et assidu que le fidèle Denis Clavaizolle (dont les mots qu’il ne sait pas dire sont les plus justes lus depuis une semaine), mais membre de Clara, le groupe de la première heure, et musicien occasionnel sur des tournées, dont Muragostang, aux claviers. C’est surtout un song-writer surdoué, des musiques écrites pour JLM (Le venin, les hérons, le fier amant de la terre…) et donc les paroles et musique du Charme, dont Murat s’est emparé, chose rare chez lui, qui se les sert lui-même, avec assez de verve, mais ne permet guère qu’un autre les lui serve. Elle apparaît en dernier titre dans le disque-Ovni, « Mademoiselle personne », BO d’un film jamais sorti, éditée en disque bonus de l’album Live 95, qui comprend également le sublime « Amour zéro » (dont la moleskine se retrouve dans « le Café des Écoles », pour ceux qui suivent). Elle est tellement muratienne, cette chanson, qu’on se jure que c’est JLM lui-même qui l’a écrite ou inspirée (la tendresse du poney, le cordonnier, les grands flots dans les veines…), mais elle est celle d’un autre auvergnat, qui aura donc vu, trois ans après, sa chanson aller, épurée, ralentie, vers quelqu’un d’autre et devenir une espèce de mythe.

* en 1992, Son album "Amaretto" est paru en 1992 sur le label belge "Les disques du crépuscule" (Pale Fountains, Marie Audigier...) et n'a jamais été distribué en France.

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03/06/2023

Murat & I (4/10)

murat paysan.jpegUn jour, le génial et regretté (aussi) Didier Le Bras, le plus grand exégète de Murat, m’a demandé pour son blog protéiforme les dix chansons* que je sélectionnerais de l’Auvergnat. Un vrai casse-tête, une liste que je ne retrouve pas et que, de toute manière, je changerais aujourd’hui, et d’heure en heure. Mon décalogue chronique, là, n’a pas non plus valeur de sélection, même si quelques-uns figureront dans mon Panthéon. Mais « l’almanach amoureux » est peut-être un des plus beaux textes de Murat, tant il rend hommage à sa culture profonde et ancestrale, au continuum paysan qu’on retrouve dans les proverbes liés aux plantations, aux floraisons, aux précipitations, à toutes les manifestations de la Nature et de ses éléments. Une étude précise et linéaire du calendrier telle qu’on l’entendait de la bouche des anciens, à laquelle il rajoute sa déclaration à Mademoiselle – sa douce amie- ce mot qu’on veut abolir, maintenant. La St Martin, la St Médard, la St André, la St Michel ponctuent cette énonciation cyclique qui s’apparente, dit-il, à une vie, complète. Il y a quelques miaulements, des bruits d’oiseaux – comme d’habitude chez Murat – la voix est suave et l’orchestration très classique, presque naturaliste puisqu’il s’agit ici d’exprimer un bon sens intemporel. Une ballade, un rondeau, un virelai ? C’est sans doute le morceau le plus médiéval du troubadour, histoire de justifier un des clichés véhiculés. On y retrouve, sous les beaux atours, la crainte de la perte et de la mort, l’idée qu’il faut travailler, littéralement, à sa survie (fainéants peuvent s’aller pendre), ou la justifier par le labeur, c’est selon. Murat y a mis tout ce qu’il a appris en tant qu’homme qui cultive la terre, tout ce qu’on lui a transmis. Sans doute s’est-il inspiré des Proverbes et dictons rimés de l'Anjou d’Aimé de Soland, qui reprend les dictons relatifs aux mois, paru au milieu du XIXe siècle. En juin, c’est le trop de pluie, dit-il, qui rend le paysan chagrin. Gageons qu’en ce juin de cette année, les paysans du Mont Sans Souci ont d’autres raisons de se morfondre. En silence.

* à l'instant T et au débotté : "le lien défait", "Plus vu de femmes", "A Woman on my mind", "la fin du parcours", "la chanson de Dolorès", "Aimer", "l'amour qui passe", "Sentiment nouveau",  "Maîtresse" & "En amour". Revenez dans une heure, j'en aurai dix autres.

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02/06/2023

Murat & I (3/10)

MuratGrtbaise.jpegQuand Jean-Louis Murat écrit « Quand femme rêve » pour Julien Clerc, et qu’il situe la chanson sur l’île d’Ouessant, il y a clairement dépassement de soi : le paysan d’Orcival, bien ancré dans la terre d’Auvergne, n’a aucune vocation à la mythologie des marins et c’est aussi pour ça que la chanson fonctionne, doublement. Il fallait, comme Roda-Gill avant lui, dépasser le côté bellâtre de l’interprète, emmener l’auditeur ailleurs, et si possible le plus loin qu’on puisse. Ça tombe bien, Ouessant est au bout de la fin de la terre, littéralement, et c’est une île dont il est plus facile de repartir que de l’atteindre, si les éléments ne veulent pas. Gervaise, dont j’ai beaucoup parlé ici, a voulu exprimer la perte par son art*, et la superposition d’un Jean-Louis éthéré et des micaschistes de l’île - sur lesquelles viennent se fracasser les vagues et les illusions – dit l’essentiel de ce qu’il faut encore atteindre quand on est revenu de tout. Il est dans ses nouvelles tonalités de l’encre de Chine, il y a autant de fracas et de noirceur que de présence et de chamanisme, dans ces moments de concert où Jean-Louis Murat s’abandonne, attend que vienne, que vienne à (s)a bouche A Woman, ceux qui savent savent.

Je ne sais pas si Jean-Louis Murat est déjà allé à Ouessant, j’y suis déjà allé, en revanche, et la dernière fois avec Gervaise. On en a tiré, et sans se concerter, des dessins qui ont orné la Girafe lymphatique, et un poème qui renvoyait au diptyque présence/absence de celui qui l’avait incarnée, jusque-là, et qui continuera. Gervaise a voulu lier les deux impétuosités, et la damnation inhérente de l’île. Si vous ne vous y êtes pas échoué, vous serez livré au charme, et à la perte : du prisonnier dont on extrait la moëlle des oscomme fait busard au louveteauelle boira votre sang comme l’eau. C’est aussi en cela que Ouessant, la magnifique, accueille les âmes perdues ailleurs.

Toujours nous emmènera le goéland vers Ouessant, encre de Chine, 30 x 40cm, 30 mai 2023. À noter le lapsus dans le titre, qui renverra à la distinction entre échouage et échouement...

 

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01/06/2023

Murat & I (2/10)

JLM2.jpegOn ne peut pas créer sans avoir de repères solides, et sans s’en défaire. Écrire – des chansons, des romans – en ayant (beaucoup) écouté Jean-Louis Murat peut s’avérer un problème si l’on est auteur-compositeur-interprète parce qu’on peut vite chercher à lui ressembler, ce qui est impossible si l’on considère qu’il est particulier. Moi, je ne fais qu’écrire les textes des chansons*, et lui n’a jamais écrit de romans, on est resté dans nos champs respectifs, et je n’ai pas cédé à l’agaçante facilité de l’intégrer directement dans un texte édité. Il suffit de voir combien d’extraits de chansons deviennent des titres de mauvais romans pour constater que tant qu’on est dans le mimétisme, ou la béatitude, on n’est jamais soi-même et on sera toujours au mieux derrière. Il faut intégrer l’œuvre pour s’en détacher, et se permettre la référence, bien cachée. Impossible, par exemple, de ne pas penser à JLM et à Aimer en utilisant le verbe éperonner pourtant classique, et maritime dans son usage premier. Mais là, puisque je me permets une appropriation en dix épisodes, c’est à une autre chaîne à laquelle je veux faire écho, ce morceau de Ferré, enfin non, de Caussimon, annonce Murat faisant mine de se tromper, le superbe Nuits d’absence au cours duquel il est question d’Arkhangelsk, dont sonorité, exotisme et mystère font merveille, dans la prononciation suave. Comme Ouessant, avec une syllabe de moins, mais j’en reparlerai bientôt. Arkhangelsk, ça n’appartient à personne, mais dans l’imaginaire, c’est lié à Ferré, et puisqu’il y a filiation, à Murat. C’est pour ça qu’à chaque fois que j’ai pu écrire ce mot dans le deuxième volume (à paraître en octobre) d’Aurelia Kreit, j’ai eu une pensée pour ces deux piliers de ma culture et l’impression, une seconde, de faire partie des leurs. A ma façon.

* dont une face B introuvable, "Chevauchant l'haridelle", qui prend directement appui autant sur ce texte de Caussimon que sur la référence à Cervantès qui l'a inspirée.

 

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31/05/2023

Murat & I (1/10)

c667042_1685089683207-vu-lor19800-2012cl02.jpegJe me souviens précisément de la dernière fois que j'ai écouté un disque d'Indochine*. Ce groupe que je croyais disparu ne m'a jamais guère intéressé que par sa reprise de l'Opportuniste, et les quelques morceaux inévitables de ma jeunesse. Mais en 2002 - c'est dingue comme les années passées sont difficiles à écrire - ma femme me dit qu'elle adore une chanson qu'elle entend tous les matins à la radio, dans sa voiture (je n'ai plus de femme, et plus personne de mon entourage ne va plus au travail en voiture le matin...). Il s'agissait de "J'ai demandé à la lune", la très belle chanson que Mickaël Furnon - qui a en commun d'avoir été incorporé au même endroit que moi, sans que nous le sussions -a écrite pour l'album de la renaissance d'Indochine, Paradize. J'ai le souvenir de l'époque, à laquelle les cas avaient supplanté les vinyls, revenus depuis, mais où le rituel était le même : on écoutait l'album en entier, en regardant le livret, paroles, crédits, invités etc. Enfin moi un peu plus que les autres, enfin un peu plus que ma femme, à laquelle, cadeau oblige, je laissais le privilège de la lecture. Moi, j'écoutais et je m'ennuyais ferme, une fois le single passé : l'électro-punk FM me gonflait un peu, mais il faut être tolérant, et je lui devais bien ça, à ma femme, avec mes 458 écoutes journalières du "lien défait". C'est peut-être cette mansuétude qui me revient aujourd'hui, et le moment précis du 15e et dernier morceau, au titre immédiatement accrocheur pour les inconditionnels du film de Verneuil, "Un singe en hiver". Et là, bim, paf et autres onomatopées, un décalage musical, comme pour un blind track, des notes glaciales de piano, une guitare sèche, une voix en retrait, et ces mots-là, mis en abyme : "Je suis rentré d'Indochine hier matin J'ai rapporté des dahlias et du jasmin J'y ai laissé ma jeunesse et ma moto Je suis rentré d'Indochine... " Une référence à Jeux interdits, la mort annoncée de... Bob Morane, des occurrences horticoles, le dalia, le jasmin (on n'en était pas encore au Parfum d'Acacias au jardin), je dis à ma femme, sans information aucune : "C'est du Murat". Je ne sais pas si elle ne m'a pas pris pour un fou à partir de ce jour-là, mais j'avais raison.

* dont Desproges regrettait qu'ils ne fissent pas suffisamment de moto sans casque...

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27/05/2023

Un monde sans Murat.

MUR-1175x435.jpegOn m’a proposé successivement, ces deux derniers jours, de venir me chercher dans mon île singulière pour 1) assister à un week-end hommage 2) assister aux funérailles de notre berger perdu de Chamablanc. J’ai décliné poliment, arguant du fait que je n’aimais ni les rassemblements de fans, ni les intrusions dans ce que je considère la vie privée. Murat est mort, c’est dur, mais pour les proches de Bergheaud, c’est pire ; au moins peut-on se dire que l’œuvre restant, on peut continuer de la solliciter pour ce qu’elle nous a toujours apporté. Ajouté à cela que je réponds depuis 48h, quand on me demande comment je vais, que je vais mieux que Murat – en empruntant son cynisme potache – j’ai du mal à dissocier que dans un temps assez court, j’ai failli partir et que lui est parti. Qu’une des premières conséquences de mon accident, c’est qu’à peine avais-je le cervelet tourné qu’il m’a laissé un monde sans Murat. Que ce blog, par exemple, perd une de ses grandes sources d’inspiration et de régularité. Il me reste des artistes avec lesquels j’ai des rendez-vous réguliers, mais jamais autant ou depuis si longtemps que lui. Stéphane Pétrier, si, le chanteur des Noz, mais c’est plus proche, et puis je m’étais éloigné d’eux. Pourtant, c’est sa Petite luge que j’aime écouter, en ce moment, bien que je ne sois pas – du tout – amateur des reprises de Murat. J’aime ce morceau sans doute parce qu’il est abordé, en bonus, avec toute la fragilité du monde, toussotement compris, au départ. J’écoute peu Murat en ce moment, ne lis ni n'écoute rien sur lui et m’agace du concours de douleur sur les réseaux sociaux. Je fais comme d’habitude, depuis trente ans, j’attends qu’il soit l’heure de le retrouver et si je veux pousser un peu, il sera l’heure, un jour. Mais pas maintenant. On pleure toujours sur soi quand on voit disparaître un artiste qui a compté : parce qu’il nous renvoie à des périodes, parce que des visages, des noms ressurgissent, parce qu’on passe deux heures au téléphone avec un ami qu’on s’était juré d’appeler depuis longtemps et parce qu’un sourire ému nous est envoyé d’Afrique du Sud. Pas loin de Bonne-Espérance, quand je vous dis que tout est lié.

16:30 Publié dans Blog | Lien permanent