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02/12/2021

29.

La petite musique et la voix suave ont prévenu : il est dix-huit heures moins dix minutes, il faut s’approcher des banques d’emprunt, la médiathèque va fermer ses portes. Il fait nuit noire dehors, déjà, normal, c’est décembre depuis aujourd’hui : le pays s’est un peu plus refermé sur lui-même depuis hier, quand dans un triste pantomime, un homme aigri a osé se revendiquer de Barbara et de Brassens – oui, l’homme d’ici ! – pour prétendre le représenter. Mais il y a toujours une possibilité de s’extraire du laid pour aller vers le Beau, et ce soir, ça n’est pas un quart d’heure de célébrité qu’on m’offre, mais toute une nuit, de maintenant jusqu’au retour de la gentille femme de ménage, « un peu avant six heures », me dit-elle. 18h-6h, l’anamorphose est parfaite, et ce rendez-vous, deux fois reporté, prend date. Initialement, je devais y écrire « Aurelia dans la nuit », une nouvelle qui raviverait ma petite héroïne, mais puisqu’un virus est passé par là, je lui ai consacré un roman, un vrai, un Russe. Qui rejoindra dans quelques mois le grand volume rouge qui tient sa place dans les rayons, ici. S’enfermer dans un lieu de culture, ça n’est pas nouveau : il y eut des nuits au musée et, racontais-je, un auteur suisse, Eugène, qui, dans une petite bibliothèque de montagne, a disséminé les pages de sa nouvelle dans les livres à l’emprunt, créant une espèce de jeu de piste reconstitué. (...)

Extrait de "Ma nuit dans les livres", nouvelle inédite, dévoilée ce soir, 18h30, à la Médiathèque Mitterrand.

12:51 Publié dans Blog | Lien permanent

01/12/2021

30.

Ce soir, c’est nuit à la médiathèque Mitterrand. Rendez-vous demain 18h pour la restitution et pour la deuxième représentation de mon Contrebrassensiste.8222A2F9-4252-4854-86FA-AA1BC84F0AE0.png

16:41 | Lien permanent

30/11/2021

31.

En Avent, 4

Mais l’homme au manteau rouge a des curieux élans
Tant il sait que de lui l’autorité dépend : 
Celle de ces parents dont la faiblesse oblige
A jouer du chantage au cadeau de prestige

On se demande même si de tous ces ménages
Le bonhomme replet n’en sait pas davantage
Et s’il fait tant fortune en ces temps de disette
Ce n’est pas en livrant l’appareil à raclette...

18:15 | Lien permanent

29/11/2021

32.

Capture d’écran 2021-11-12 à 14.42.38.pngLes Horizon-Élévation de Franck Gervaise ont la fonction que leur titre prédit : ils incitent à aller au plus loin dans le point de mire des marines, là où les hommes, souvent, ont laissé leur âme. Le ciel, c’est tout ce qui reste à ceux dont les lourdeurs terrestres empêchent la juste perception de ce que devrait être la vie, une contemplation du naturel. On dit souvent de Gervaise qu’il est classique, comme si c’était un défaut ; mais au-delà de sa technique, il est dans ce qu’on demande au peintre, en somme, et ramène à la spiritualité, à l’origine.

15:27 Publié dans Blog | Lien permanent

28/11/2021

33.

Capture d’écran 2021-11-28 à 13.08.08.pngJ’écoute, hypnotisé, « la ballade de chez Tao », cette chanson revenue inopinément revenue dans ma vie :je lève mon verre, le cœur gros, dit le baladin, et moi, je sais à qui il parle, du moins à qui, de mon être, cela s’adresse. On est le 28 novembre, aujourd’hui, et c’est le jour de la haine des absents. L’anniversaire, les 50 ans, de mon inoubliable ami, mon frère (« aux frères, aux amis de Tao ») Fred Vanneyre. Cinquante ans, dont les vingt derniers consacrés à l’absence. Mais jamais à l’oubli. L’âme éternelle des lieux nous aura aidés, lui et moi, mais pas celle de la Citadelle, que Fred n’aura peut-être jamais vue. C’est à Ouessant qu’il faut retourner pour le retrouver, là, où, disais-je aujourd’hui, il a laissé son âme. J’ai posé les pieds sur le débarcadère de l’île il y a bientôt trois ans, pour voir arriver l’année de mes cinquante ans à moi, et être au rendez-vous du daemon que j’allais visiter. Il n’aura pas plus été à Ouessant qu’à Calvi, mais puisque, il y a trente ans jour pour jour, il est rentré dans le studio d’Éloise pour y enregistrer « Ouessant » - sans nous avoir dit au préalable que cette histoire d’un trentenaire qui, pour faire le point, choisit le lieu le plus inatteignable, la fin de la terre, il la ferait sienne définitivement – on pouvait bien interroger les vingt années qui se sont écoulées depuis. Oublier que la chanson, pas encore sortie, a résonné dans un crématorium, et que le titre de l’album, « Un dernier mot », n’était pas censé être prémonitoire. Tout a été dit sur les limites de ce morceau, ses imperfections – la guitare mal placée, l’harmonica rédhibitoire – mais on a le droit de trouver ça dérisoire, vingt ans après. Le texte a eu une vie, il a été peint, lu, appris, a dépassé, de loin, la genèse de ce qui a provoqué son écriture même. Une époque que j’interpelle avec surprise, ne me reconnaissant pas moi-même, alors que c’est Fred qui m’a sauvé, à ce moment-là, en me débarrassant d’un fardeau, peut-être, fût-il de toute beauté. « Ouessant », c’est lui, maintenant, définitivement, il m’a fallu vingt ans pour le reconnaître et pour lui en dédier un deuxième. Totalement, absolument, en allant là-bas pour parler de lui, le voir partout, puis rentrer et, en un jour de décembre dernier, en une inspiration, tout ressortir, dans l’idée de le ramener sur le devant de la scène, en faire profiter les autres. Il y a un an, j’envisageais beaucoup, faire reprendre ses chansons, enregistrer un album chez Éric, encore, en signe d’éternel retour, faire une grande fête avec sa famille, ses amis, son amoureuse, tous ceux qui ne l’ont pas oublié parce qu’il est indéfectiblement inoubliable, comme être et comme souvenir. Son rire éclate toujours dans la mémoire vive, ses « Coucou, copain !» aussi. Finalement, aujourd’hui, c’est chacun un peu tout seul qui choisit de célébrer, de consacrer une pensée au grand Fred, qui va écouter Nocturne ou la Balade de Johnny & la lune, qui resteront sans doute à l’état de maquettes, dans des formats qui petit à petit disparaîtront. Lui-même trouverait ça secondaire, également. C’est mon rapport à la permanence qui se joue, pourtant. À la gémellité, aussi, l’impression tenace d’avoir rencontré, pour un temps court, un véritable alter-ego : lui n’a pas vieilli, dis-je dans ce film, alors que moi, j’ai de plus en plus de mal à lui courir après, dans la lande. C’est ainsi : le prochain cinquantenaire, j’aurai retrouvé la légèreté de mes 30 ans à moi, et nos âmes réunies s’amuseront à faire peur aux moutons, là-bas ! D’ici là, c’est Tao, alors, qu’on sollicite, d’une devise qu’il aurait pu écrire lui : « Vivez heureux, aujourd’hui, demain il sera trop tard ! ». Ça frôle l’auto-conviction, parfois, voire la contradiction puisqu’il y a des êtres comme lui qui, même absents, ne meurent jamais. On continue, donc, on change même une phrase d’une chanson pour gagner dix ans, mais pas par coquetterie. Au contraire.

Le film suivant est, ainsi, un cadeau d'anniversaire. Les images et la musique sont de Franck Gervaise, l'ami cher qui m'a accompagné à Ouessant, la dernière fois. Le texte, édité à l'An demain, est disponible sur commande, via ce blog (10€ les deux exemplaires, pour le diptyque , frais de port compris)

 

13:19 Publié dans Blog | Lien permanent

27/11/2021

34.

11:52 Publié dans Blog | Lien permanent

26/11/2021

35.

Quand Barbara est morte, il y a 24 ans avant-hier, j'ai passé plus d'une heure, ce soir-là, à parler d'elle avec le standardiste de l'émission de Macha Béranger, qui a fini par me demander si ça valait le coup, finalement, de passer à l'antenne. Ensemble, on a convenu que non.

05:46 | Lien permanent

25/11/2021

36.

Hier, aujourd’hui, quelle importance?

05:43 | Lien permanent