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25/05/2024

L’homme coupé en live.

IMG_3954.jpegC’est toujours émouvant, les premières, surtout quand elles sont couplées avec les dernières, ou presque. Oh, l’homme coupé en deux, le premier album solo de Stephane Pétrier, sera joué ailleurs - pas plus tard, en show-case, que jeudi ou en septembre, au Simplexstival de Vaugneray - mais pas à la Casa, qu’il aura le privilège de fermer, les 13&14 juin, avec son Voyage de Noz, groupe quadragénaire (ou presque) de sexagénaires (ou presque), l’âge moyen de ceux qu’on retrouve encore et toujours dans le lieu devenu mythique de St Cyr-au-Mont d’Or, celui de mes amis Lyne et Éric. Peut-être le dernier rougail-saucisse, alors, hier, pour aller découvrir, en formation pleine, cet album dont j’ai déjà beaucoup dit, dans mon « Circassien de circonstance ». Le bonheur également de retrouver mon vieux copain Denis (Simon) derrière les fûts. L’homme coupé en deux, c’est un autre attelage que le Voyage, Damien Habouzit à la basse - avec qui j’évoquerai son modèle, mon Herr Direktor à moi, Fred Dubois - Samuelle de Jesus Pires à la trompette, Mathieu Larue aux claviers et le fidèle lieutenant Eric Clapot à la guitare. C’est lui qui a réalisé l’album, l’a mixé, lui a donné cette tonalité anachronique que le vinyle - marque de fabrique de Simplex Records - va magnifier, tout en en limitant, par obligation, la durée. Deux faces de 20 minutes, c’est la nécessité, parfois, de diminuer drastiquement la durée des morceaux, chose compliquée quand l’auteur-compositeur a une imagination débordante. Et un trac de débutant, qu’il cache, avant le concert, derrière deux-trois verres du rhum local. Mais le garçon est solide, et si les six sont alignés sur toute la largeur de cette toute petite salle, on sait, en commençant par le titre idoine, que c’est aujourd’hui (hier) que va commencer la grande vie. Avec, d’office, une batterie bien au fond des sons, une basse aussi ronde que les épaules du bassiste sont larges. Des cariatides qui supportent tout, et laisse les solistes s’exprimer. La trompette est très bien sonorisée, de là où je suis, je vois peu le clavier, mais je me laisse porter par l’histoire et le spectre musical. Pétrier doit parler, ça n’est pas son fort, ironiser sur sa tendance à la dystopie. Il dit que sa fille de 16 ans lui a asséné que ça faisait déjà longtemps que Dua Lipa avait fait un morceau sur Houdini, son sujet, il a rétorqué - en plusieurs années quand même - que 1) il ne savait pas qui c’était et qu’il est allé chercher sur Ecosia - puisqu’il est de gauche et que ça plante des arbres 2) eh bien, puisqu’il en était ainsi, il en ferait trois, lui, des morceaux sur Ehrich Weisz, quitte, puisque ça ne rentrera pas, à faire des inédits, téléchargeables. Le set ne portant que sur un album, il peut en rajouter un, muratien en diable (pour les un an de sa mort), « nu sur le rond-point ». Il y eut le tubesque « je ne dors jamais », le désormais classique « les beaux restes », qui a tant compté pour moi, on a cru un moment que Stéphane finirait le concert juché sur les (larges) épaules de Damien sur le finale circassien de la part-III d’Houdini, mais non, il joue Pour un rien - son Essémestique - en acoustique en duo avec Éric, ils se ratent, recommencent, mais il y a tant de fraternité là-dedans qu’on peut tout pardonner. La salle est trop petite pour qu’ils sortent pour les rappels, ils terminent alors, tous, sur un morceau de Vic Chessnut puis sur une grosse surprise, un « besoin de Personne » que n’aurait pas renié l’immense Véronique. Je lui en parlerai au théâtre de la mer, le 24 juin. Entre temps, il s’est passé quelque chose, quand même: dans sa contrition footballistique qui a poussé cet immense fan de l’OL à écrire un titre qui s’appelle Saint-Étienne, il a même poussé à faire que Denis, mon copain de maternelle, revête la tunique verte (et, le connaissant, ça n’était pas celle des Académiciens!). De quoi renvoyer tout ce beau monde dans les 70´s. Denis et moi étions à l’école à la Croix-rousse et Pétrier devait déjà emmagasiner des sons et des histoires loufoques. Qu’il mettrait 50 ans à sortir, mais qui ramèneraient chacun à ce qu’il faut d’essentiel dans une vie. Un after dans le jardin, de vieilles amours retrouvées, des discussions dans la pénombre. Et même Gabrielle, de Marius Beyle (la nouvelle). C’était chouette.

PS: heureux d’avoir croisé de nouveau la route de Nico Jaret.

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