11/01/2024
CC&A
08:13 Publié dans Blog | Lien permanent
08/01/2024
Singulières figures singulières.
On me souffle à l'instant que j'ai trouvé à qui parler, comme Lucky Luke de l'article dégainé quelques heures après l'interview (ce matin). Et je le reconnais de bon coeur, portraitiser un portraitiste n'étant pas chose facile. Olivier Schlama, de Dis-leur, l'a fait brillamment, et sa lecture est juste et exhaustive. Vous la trouverez ICI.
photo: O.S
18:10 Publié dans Blog | Lien permanent
02/01/2024
Figures Singulières.
La première parution de l'année, la première des éditions l'An Demain, depuis qu'elles ont été reprises par le typographe Jean-Renaud Cuaz. Un vrai travail de sociologie et d'écriture fondée sur les dernières de "Libé", ces portraits distanciés par lesquels tous mes proches sont passés, depuis vingt ans. Là, ce sont - à 80% - des personnes que je ne connaissais pas et que j'ai rencontrées. Après les avoir entendues, après quatre ou cinq pages de notes, j'ai synthétisé ce que j'ai retenu d'elles et ce qu'elles m'ont inspiré. Tous les portraits, de l'illustre inconnu à un des pontes du commerce mondial, ont été validés par ceux qui vont figurer dans ce premier recueil. J'en suis très fier, d'autant que l'édition compense(ra) la blessure liée au premier tome des Portraits de Mémoire, resté confidentiel et interdit, pour des raisons obscures. C'est aussi une de mes oeuvres, qu'on peut lire pour ce que c'est, sans en être. Le 20, l'éditeur et moi la présenterons au Bar du Plateau, cité un nombre important de fois dans cet ouvrage : parce qu'il a abrité une grande partie de l'histoire de Sète, une ville faite par ceux qui y ont vécu, et par ceux qui y vivent, maintenant.
https://www.audasud.fr/figures-singulieres
Communique des Editions l'AN DEMAIN :
13:41 Publié dans Blog | Lien permanent
22/12/2023
AKII KRITIKS
C'est rare qu'un - bon - critique s'intéresse à un roman dont la diffusion n'est pas aidée par les réseaux classiques, c'est d'autant plus réjouissant quand il y revient, quatre ans après. Merci donc à Warren Bismuth (sic) et à sa recension d'Aurelia Kreit - les jardins d'Ellington sur le site "Des livres rances" (re-sic).
C'est ICI et c'est exhaustif, chouette!
Et en prime, un (beau) retour de lecture d'un lecteur avéré, qui ferait presque rougir (basque):
Laurent Cachard l'accompagne sur le fil de sa vie où elle montre toute sa détermination à traverser la Grande Guerre et ses horreurs, debout, positive et active malgré son jeune âge.
De Mulhouse à Etretat, d'Etretat à La Courtine, on peut la suivre, dans des événements de l'histoire de France qui ont pu échapper à notre vigilance : la question juive au début du XXè siècle ; ou encore la présence d'un soviet dans la Creuse, sous l'égide d'un président charismatique, Afanasie Globa !
J'aime cette riche et belle écriture qui use parfois d'un humour un peu acide, comme on utilise un bon vinaigre pour relever un plat d'été. Un vocabulaire recherché, une histoire structurée pour laquelle on se passionne tant l'héroïne est solaire.
Les personnages secondaires sont pour la plupart attachants, même Anton dans ses moments de désarroi, est touchant. Il se trouve soudain seul face à son existence et les choix cruels auxquels il est confronté, sans le soutien du groupe, de « l'attelage » qui détermine son envie de se battre. Très humain dans son besoin d'être l'élément utile d'une organisation.
Les jumelles Varvara et Pavline, fortes chacune de l'existence de l'autre et de la chaleur du lien qui les relie, éveillent en nous la nostalgie d'un alter-ego.
Aurelia Kreit est le livre qu'il faut pour un week-end d'automne chagrin. Il est l'accompagnement parfait de la tasse de chocolat chaud. A savourer sur canapé."
17:06 Publié dans Blog | Lien permanent
16/12/2023
Librairie Bisey - Thann / 15.12.2023
C’est tout petit, Thann, et on comptait un peu sur la jurisprudence Megevette, cette idée que quand un seul événement est programmé sur un seul soir, à un seul endroit, on pourrait compter sur un peu de monde à la librairie Bisey, l’autre. Les fidèles de Luc (Widmaier, le maitre des lieux) sont venus, une petite grappe, mais Clara et moi, comme l’avant-veille à Mulhouse, nous étions décidés à jouer coûte que coûte, fût-ce pour prendre des images, monter un produit d’appel, bref, ce qu’il faut faire pour que le projet perdure. Alors nous avons joué, pour les rares présents, qui devraient pouvoir dire qu’ils ont passé une bonne soirée. Le duo est rodé, on sait depuis le Baratin qu’il faut une ouverture et Clara s’y colle, je présente la thématique Aurelia, l’aspect local, j’intègre aussi mon triumvirat féminin, Camille-Clara (l’autre)-Aurelia, j’enchaine, comme mercredi, les extraits des jardins d’Ellington – entre Zillisheim (bien prononcé, cette fois !), Dornach ou Altkirch – avec un bout de la Valse, Claudel, en restituant l’époque de l’attente avant les portables, rue de Varenne ou pas, Clara commence le morceau de Sandro en pizzicati, avant d’en jouer la mélodie, ça passe mieux que mardi, mais ça sera le morceau faible, en tout cas pas adapté, qui ne restera pas. Je prends un peu plus de temps pour situer Aurelia dans son époque – l’Ukraine du début du XXe siècle, celle des pogroms – et son action, l’urgence des départs obligés et la certitude d’une destinée pour ce personnage incroyable. J’aborde les thèmes et les souvenirs qui me font me répéter, mais dont je dois convaincre l’auditoire : l’écriture est une chose sérieuse qui demande un travail permanent, dont le premier est fuir toute sorte de paresse. Depuis le début, Clara me propose en parallèle d’Aurelia cet hommage à Bach de Valentin Silvestrov, une pièce exigeante, aux répétitions hypnotiques, c’est à la fin de ce morceau que les spectateurs l’applaudissent, comme s’ils ne pouvaient plus se retenir. C’est le moment de désacraliser, de lancer notre ping-pong commun sur un texte que j’ai écrit pour elle : il y a des sourires, on joue avec le plus grand des sérieux, celui que Nietzsche appelle quand il s’agit de retrouver nos jeux d’enfants. C’est juste avant le Chant des oiseaux, une pièce éthérée, qui confine au sublime dans ses dernières notes, de si légers pépiements pour un visage presque déformé par la concentration. Notre clôture, c’est notre marque de fabrique, c’est un Camille que je pourrais presque dire sans texte tellement je m’inspire d’une chanson que j’ai écoutée un milliard de fois depuis dix ans. Ça tombe pile, juste, l’objectif de nos retrouvailles ici est atteint, rédiger le projet, le connaître parfaitement, maintenant, chercher, à l’avenir, à en tirer une moëlle encore plus substantifique, et le proposer à qui veut l’entendre. Le voir, aussi, presque surtout, tant c’est entre nous que ça se passe, moi les deux pieds dans la terre de l’écrit et elle, sublime, dans les étoiles qu’elle tutoie. Qu’elle m’a permis de côtoyer deux fois encore, après les deux (avant)premières et avant qu’on aille faire un tour du côté de Montpellier, le 3.02. De Sète, la veille, peut-être. De la Casa – au sens propre comme au figuré – au printemps. Nous reprendrons chacun notre route, un jour, qui arrivera vite, mais on aura connu ça ensemble. Et nous sommes déjà invités à revenir dans la librairie Bisey, l’historique, quand elle aura été rénovée. Rendez-vous est pris, puisqu’il n’est pas de hasard.
Photo: Myrina/ non-contractuelle, portable oublié dans la voiture de retour!
00:54 Publié dans Blog | Lien permanent
13/12/2023
Librairie Bisey - Mulhouse 13.12.23
Il y a parfois des étapes dans l’existence, et celle qu’on s’était fixée, avec Clara, était de lancer en Alsace, sur les traces de mon héroïne, la première pierre d’un projet défendable professionnellement. De sortir de nos heureuses coïncidences ou de nos ratés rattrapés pour savoir, au temps près, à quel moment lancer le morceau, nous rejoindre, passer la voix sur le jeu ou l’inverse. La belle librairie Bisey de Mulhouse, dont on ne pourrait deviner, au premier abord, qu’elle occupe des lieux provisoires est immense, superbement dotée – je vois un Pascal Ory, en passant – et Luc et Myrina nous accueillent avec sympathie, le temps de savoir où se placer, aller manger un bretzel sur le Marché de Noël et espérer que quelques bonnes âmes viennent nous écouter. Période difficile, d’après les libraires – la rencontre de demain vient d’être annulée – mais Myriam, la régionale de l’étape, a fait son travail et c’est une bonne dizaine de personnes qui viennent quand Clara et moi avions décidé que même seuls, nous jouerions pour nous, et ceux qui se sont démenés pour que l’on vienne. Que je traverse la France, via le train de 5h11 ce matin pour arriver dans un appartement mal isolé sous les toits, gelé tout l’après-midi avant que je laisse le chauffage à 29° pour pouvoir, dans quelques minutes, passer une nuit complète et réparatrice. Deux heures de répétition, de repères, de notes, et une volonté absolue de ma part, élever mon niveau, de diction, d’intonations. Ne plus rien précipiter, ne dire avec force que ce qui le nécessite. Ma pépite à côté de moi, comme un bonheur permanent : 55mn, nous le tenons, notre spectacle, il est au point, ça s’enchaîne avec limpidité, exigence quand il le faut – le Silvestrov n’est pas facile – maestria pour finir sur notre inédit à nous, ce Camille sur lequel les auditeurs s’en vont, avec le texte quand tout va bien. Il faudra revenir, un jour, là où nous avons tâtonné, et ne pas (jamais) crier victoire : à Thann, vendredi, dans la même librairie Bisey, il faudra remettre l’ouvrage sur le métier, mais c’est avec un plaisir renouvelé. Qui créé des besoins, des nécessités que ça arrive encore et encore. À Montpellier, en février. À Sète, à Lyon, au Printemps. Plus nous jouerons, plus nous aurons envie de jouer et ceux qui sont là auront envie de nous voir jouer. C’est plutôt simple, la musique. Simple et tranquille, comme une bergamasque de Debussy. Quoi, celle-ci ?
PS: merci aux autochtones d'avoir supporté mon accent défaillant. C'est vrai que prononcer Burnhaupt comme Burn-out ou Aspach comme espoir n'aide pas l'auditeur à la concentration. C'est pourtant une écoute impressionnante - jusqu'à ne pas oser applaudir Clara - à laquelle nous avons fait face.
Burnhaupt- le-Haut/Aspach-le-Bas,
23:49 Publié dans Blog | Lien permanent
07/12/2023
Tébessa, 1956 - 15 ans
17:42 Publié dans Blog | Lien permanent
06/12/2023
Filomériens.
Un retour de Marie-Ange Hoffmann, responsable du club lecture Filomer, à propos de la rencontre d'hier. Merci à elle :
"Après que j’ai fait une courte présentation de notre écrivain invité (né à Lyon en 1968, auteur de plusieurs romans), le philosophe Jean-Louis Cianni introduit le dernier roman de Laurent Aurelia Kreit, Les jardins d’Ellington, qui suit la destinée des personnages du premier roman Aurelia Kreit publié en 2019 – roman que Laurent avait déjà présenté lors d’une séance précédente au club lecture.
Précisions du titre : qui est Aurelia Kreit ? pourquoi Les jardins d’Ellington ? Qui a lu le premier roman qui s’ouvre en Russie au début du XXè et s’achève en France à l’aube de la 1ère guerre mondiale - connaît déjà les membres de « l’attelage » - les deux familles juives ukrainiennes qui fuient les pogroms, traversent le Continent, passent à Constantinople, Vienne, Paris, Lyon, St. Etienne…Deux personnages meurent dans le 1er roman (moments forts du roman qui comporte par ailleurs des portraits de femmes émouvants). Aurélia grandit dans le 2ème, affirme une très forte personnalité.
Ce roman débute à la déclaration de la 1ère guerre mondiale à Lyon – Laurent lit l’incipit : « C’est la vision du pousse-pousse qui les a surprises …». Les trois de la Manu, Aurélia, Catalina et Suzanne, partent au front comme infirmières-ambulancières. Description de la guerre sale, horrible… Le roman aborde les périodes rarement racontées du front de l’Est en France, l’histoire du Corps expéditionnaire russe, la mutinerie de la Courtine, en 1917. Comme dans le premier roman, les personnages voyagent, traversent le continent de Dalian à Marseille, d’Arkhangelsk à Brest, se retrouvent à Mulhouse, Moscou et Etretat, croisent des figures historiques.
Mêmes réflexions sur le destin, l’identité, le déracinement, l’exil, la mémoire, la mort. L’écriture de l’écrivain, à la fois ample et précise, est porteuse d’un grand souffle, d’une remarquable profondeur humaine. La part de fiction dans ces deux romans ? oui, bien sûr, une fiction dans une réalité historique. Enorme travail de préparation pour ces deux romans. Laurent rappelle qu’il a mis 10 ans à écrire le 1er. Le 2ème a pris moins de temps. On peut lire à la fin du roman avant l’inventaire de la bibliographie générale ces mots de l’auteur : « Aurelia Kreit est un roman. Il ne prétend à aucune démonstration historique, encore moins à un savoir exhaustif. Certains des personnages – publics – ont existé, les autres sont l’objet de l’imagination du romancier. Les sources de documentations qui suivent m’ont permis pour autant d’ancrer l’histoire racontée dans un contexte avéré et reproduit au plus juste. »
Les écrivains fétiches de Laurent ( Victor Hugo, Flaubert, Maurice Leblanc et son Arsène Lupin, Paul Nizan qui apparaît en exergue) tout comme les lieux (Lyon, plus précisément La Croix-Rousse), les questions philosophiques (ex. Le Dasein et le Duende) sont de l’épopée.
Et la musique aussi, puisque Aurelia Kreit a 2 vies : elle est un personnage qu’un groupe de rock des années 80, à Lyon, avait pris pour égérie, (voir la photo de couverture). Ce groupe que Laurent aimait particulièrement – et qui est remonté sur scène 30 ans après, le jour de la sortie du livre – avait raconté un début d’histoire, disait que les chansons étaient inspirées du journal d’exil d’Aurelia. Le très jeune homme qu’était alors Laurent s’est sans doute dit qu’il fallait que cette histoire fût écrite. Le cinquantenaire qui a vu éclore le livre, enfin, ne s’imaginait pas ce qui allait lui tomber dessus ! Mais il a réuni les deux Aurelia, celle du groupe et la sienne, qui sont une et multiple à la fois.
Il ne reste plus qu’à lire les 2 romans ! Laurent dit qu’ils ne forment pas une série et qu’on peut les lire individuellement. En effet, le 2ème contient beaucoup de rappels d’événements du 1er."
19:56 Publié dans Blog | Lien permanent