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13/07/2024

Liliane & Aurelia au Panier de livres, un 12 juillet.

PDL.jpgIl y a des soirs où tout concorde et où, malgré les défections du jour, ou les absences notoires, on respire un peu de voir arriver des têtes connues, en nombre suffisant (déjà pour les chaises disponibles) pour le libraire, histoire de le remercier de l’invitation. Des soirs où l’alchimie se fait vite, dans le discours, les regards, cette façon muette d’acquiescer. À une vision de la littérature, une exigence qui respire dans cette toute petite échoppe au milieu de nulle part, mais dont la programmation m’a alerté, et dans laquelle j’ai trouvé des titres qui ne rendront pas le libraire riche mais qui l’aident sans doute à respirer au quotidien. Anthony, le maître des lieux, s’est montré curieux de ce que je faisais en amont et impatient, disait-il, d’accueillir un auteur singulier – c’est le mot qu’il a choisi – de m’entendre parler de Liliane, d’Aurelia, de Camille aussi, puisque le Réalgar, une maison d’édition qu’il a découverte via son rayon poésie, l’a intrigué, au point qu’il a invité Daniel Damart, le Boss, il y a quelques semaines. Hier, c’était mon tour, devant une petite trentaine de personnes, et Anthony m’a fait parler de mon parcours. De ma première vie d’écrivain, de Claude Raisky et de Raison & passions, Lettres-frontière, Grignan, Carole Martinez, tout ça. De Tébessa, qui a tout lancé. Puis d’Aurelia, du travail dantesque que ce livre m’a demandé, sur près de dix ans, de l’histoire de l’Ukraine, de la philosophie – sur la judéité – de cette nécessité que j’ai éprouvée de faire vivre ce personnage qui me marqua tant, à l’adolescence. Je peux enchainer sur les Jardins d’Ellington, sur la notion de sujet qui m’importe, dans la littérature ; sur le corps expéditionnaire russe, sur la Courtine. On me dira après que je donne envie, et, au vu des exemplaires vendus après, tant mieux : pour le libraire, qui fait sa soirée, pour le lecteur, qui découvrira Aurelia. J’ai tellement fait de rencontres que je ne peux pas ne pas mesurer la promesse que j’ai faite hier de livrer (c’est le mot) un 3e et dernier volume des aventures de mon héroïne : j’ai commencé. Je raconte en souriant que Daniel, qui n’est pas au courant (ne lui dites pas encore !), fera sans doute une exception pour moi, lui qui se demande s’il va continuer à éditer des romans. J’en arrive à Liliane, à Barbara, je raconte la genèse de ma Cantate, cette erreur insultante de photographie dans Libé, la façon dont j’ai remonté la courte vie de la Pianiste, son histoire d’amour avec Serge Lama et, dans la tragédie de son existence, les mots que la Dame en noir lui a laissés, ce chef-d’œuvre de justesse et de sensibilité qu’est la petite Cantate. Cette adresse sublime à son amie, sa douce, sa si petite à elle. Tout est lié, dans ma volonté de remonter le temps, les cours des vies. Je suis passionné et ça doit se ressentir, puisqu’on m’a dit que c’était passionnant, au sens littéral. J’avais prévenu Anthony, je pourrais parler des heures, mais il reste la petite surprise, le (gros) quart d’heure musical, les cinq chansons qui résument mon parcours à moi dans la chanson, avec Eric Hostettler en compositeur. Là, c’est JC qui chante : il s’est déjà approprié Ton Égide, restructuré Au-dessus des eaux & des plaines (qui me permet de dire du mal d’Aragon), on a inséré in extremis Le Mont Sans-Souci de Jean-Louis Murat, l’essentiel, et préparé la scénographie du morceau suivant : je me lève,prends sa place derrière le micro et lui lance les accords, arrangés pour la guitare, de la Petite Cantate. Que je chante, pour la deuxième fois en public, au grand étonnement de ceux qui jamais ne se seraient attendus à ce que je le fasse. Anthony, au bout de mes 2’30 de gloire, est ravi, enthousiaste, me remercie chaleureusement. Mais ce n’est pas fini, JC doit encore interpréter l’Embuscade, ce morceau mythique inspiré de Tébessa, dont il oubliera un mot, le même, mais à chacun des couplets : rien de grave, Samantha, qui l’entend répéter chez eux depuis des mois, le lui souffle, ajoute même, discrètement, une deuxième voix. Puisqu’il faut finir, JC entonne la masterpiece du duo Cachard/Hostettler, extrait du flop industriel de Trop Pas !, ce Café des Écoles qui n’existe plus sur la grande place, mais qui continuera dans la mémoire de tous ceux qui croiseront cette chanson. Que Nicolas Bacchus, présent hier, songe à intégrer dans son (6e) album à venir. On a fait près 1h15, il est temps de signer de nombreux livres, de voir du coin de l’œil ces personnes aimées qui se retrouvent ou se découvrent, de boire un verre dans la librairie puis enchaîner sur une belle soirée, au Capot, à deux pas de chez ma mère. C’est un privilège de pouvoir rassembler autant de figures de ma vie autour de mon travail. Et la joie – j’ose – des libraires, la promesse qu’on s’est faite de nous retrouver ponctuellement, est une belle récompense. Je souris en moi-même en me disant que si tous ceux qui auraient dû venir étaient venus, on n’aurait jamais pu caser tout le monde. C’est souvent ainsi que les choses s’équilibrent.

PS : un beau retour de Laure, hier, juste avant que je parte pour le Panier : « Un roman exquis qui nous introduit dans l’intimité d’une relation hors du temps, d’une histoire que j’ai toujours devinée sans en connaître réellement la source d’inspiration . L’écoute de cette chanson que j’adore a pris par la grâce de votre plume sa véritable dimension . J’ai hâte de vous écouter parler de Liliane , un jour prochain peut-être , ma santé pour l’instant ne me permet pas de me déplacer mais je tenais à vous remercier Laurent pour ce secret si joliment dévoilé et qu’il me plaît désormais de connaître . » Un truc à se mettre aux anges, avec leurs trompettes.

 

 

08:31 Publié dans Blog | Lien permanent

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