06/12/2025
Casa Noztra.
Il faut tout de suite rassurer ceux qui n’ont pas pu venir à l’After des Noz à la Casa musicale, au lendemain de leur concert exceptionnel des 40 ans, au Radiant, ils n’ont rien raté. Sauf à considérer que les voir jouer 3h à l’endroit où ils ont répété trois mois ait de l’importance. Sauf à penser qu’en sus des titres joués avant-hier, ceux qui se sont ajoutés, dans une joyeuse fatrasie, comptent réellement. Sauf également pour ceux qui auraient voulu voir l’envers du décor, un Flagada Circus dégagé de toute tension du résultat, mais pas de l’émotion de pouvoir prolonger l’instant. Les Noz à la Casa, on croyait l’histoire révolue, et le portrait du Grand, au-dessus du bar, montre qu’il se pourrait qu’il se soit absenté plus longtemps que prévu. Est-ce pour cela que même avant que le concert commence, Pedro, seule au clavier et au violon, verse déjà une larme? Depuis la veille, on sait quelle est la contrainte, laisser la place à 13 musiciens, puisque l’un d’entre eux n’a pas pu se libérer. Son Altesse Pedro, le chanteur, prévient, une fois les deux premiers morceaux joués, la mer monte - il y est question d’Aurelia et des amours anciennes - et le stratosphérique ISQLAF, ça se jouera à la bonne franquette, voire selon les envies du public, ce qui n’est jamais une bonne idée pour moi, parce qu’on a tous une considération différente du Voyage. Ce joyeux bordel s’égaie entre vieux titres - dont J’aimerais bien que tu sois morte - morceaux médians - le dystopique Ok - plus ceux joués la veille, sans plus de chronologie obligée. La toute petite scène de la Casa les voir défiler tous, Pedro, le batteur-fondateur et son acolyte-chanteur en piliers, Pedro et Pedro se succèdent à la guitare, ou jouent ensemble, quand l’un n’est pas devant, à regarder les autres jouer. Comme au Radiant, il y a autant de bassistes que de cordes sur la basse: la sémillante Pedro, qui s’essaie sur Attache-moi, le canadien Pedro, revenu exprès pour l’anniversaire, à qui on doit l’idée de prolonger la date unique, Pedro Courtial, discret mais au jeu unique, Pedro et son gant noir… Au saxophone et trompette, sur Comme un seul homme et la Tempête, qui porte bien son nom, Pedro Soulier & Pedro Samuel-Jesus portent un équilibre fantastique, qui produit le même effet devant 50 personnes que la veille devant 500. Non, vraiment, sauf à vraiment croire qu’il s’est passé quelque chose d’unique, ça ne valait pas le coup de se priver de son canapé-Netflix. Surtout quand il a fallu - c’est pénible - subir le même final que la veille, après un Attame rejoué, puisque Pedro Dolino voulait en être, cette fois, Une nuit sans étoiles qui met son Altesse au bord des larmes (antiphrase) et les fait couler par mimétisme sur les joues de ceux qui ne voulaient pas croire, jusqu’à hier, que 40 ans avaient passé depuis les premiers riffs de Chaque nuit, plus beau encore que la veille.
On a eu un bref passage de Pedro Westermeier aux claviers - fais pas ta mijotée, lâche Pedro, une blague recuite, selon Nico Jarret - une dédicace du Train à l’auteur des Noz d’émeraude venu sans livres (on en est à 50 ventes manquées en deux jours), un cliché de Statler et Waldorf par Stéphane Thabouret lui-même… Une énième expérience temporelle, la plus forte, sans doute, mais ne le dites pas à ceux qui n’y étaient pas. Ni à Pedro, qui m’a gentiment fait remarquer que je l’avais oublié dans l’énumération de la veille.
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