20/12/2025
Librairie Cordelia, 19.12.2025
Au début, quand les annulations se sont succédé, comme à Gravelotte (grippe, pluie, flemme, indifférence…), je me suis un peu inquiété et effectivement, au regard des deux premières rencontres que j’y ai fait autour de Liliane Benelli et des Noz, l’affluence était un peu clairsemée, hier, quand j’ai présenté mon Monde sans Murat hier, à la librairie Cordelia de Caluire, chez Anthony, ce libraire qui se bat pour faire découvrir une autre littérature que celle qu’on veut imposer. Il m’aime bien, trouve que deux imprévisibles comme Murat et moi (c’est son mot) valaient le coup de rallonger une déjà longue journée, puisqu’il recevait Annie Duperrey dans l’après-midi. C’est donc devant une quinzaine de personnes que Jean-Christophe Géminard et moi avons entamé notre récit-récital, rodé il y a trois semaines à Agend’Arts et repris dans l’après-midi, chez lui. Ça permet de lire des extraits de l’entretien de l’Au-delà - le premier titre joué - du portrait - qui instaure le rapprochement avec le Temps retrouvé proustien - ça crée un équilibre, ça n’est pas trop long, dira ma nièce et ça permet à JC de jouer les morceaux par deux, sauf quand il joue Verseau et que je l’associe à l’épisode des Endimanchées du Transbordeur, la première nouvelle du recueil. Guillaume a fait le job, la veille, en interview, je peux m’appuyer sur ce qu’il a dit de ma démarche, celle d’un artisan vers un autre artisan, Anthony me demandera par la suite quelle est la réception d’un tel ouvrage chez les fans de Murat, je répondrai que je m’en fiche, les derniers mots de la Vie d’artiste de Léo Ferré. Déjà cité pour Nuits d’absence et la sonorité d’un mot comme Arkhangelsk, je (me) cite. Il y a ce moment où, quand il a chanté Plus vu de femmes, JC lance une intro douce et où, à la surprise générale - mais sur demande expresse du libraire - c’est moi qui entonne l’Irrégulière, cette chanson de Dolorès que Jeanne Moreau a refusée (sic) et que Samantha Barendson clôt d’un extrait du livre:
« L’amour est prétentieux, dans son égotisme. Les amants se croient infinis et éternels, accolent les sentiments à des ailleurs, des lieux, des monuments. Définissent une mécanique, convaincus de leur dépassement. Les mots leur servent, ils voient les Noces comme le serment de mariage ou la communauté d’âmes, indifféremment. Dom Juan fait l’éloge de l’inconstance parce qu’il souffre de ne pas aimer assez, mais aussi parce que l’amour qu’il porte l’est à une hauteur à laquelle l’autre, souvent, ne peut accéder.
— Vous avez aimé, Jim. Pour de bon, Jim. Cela se sent.* »
Ça met un peu de Jules & Jim dans ma vie, ce que je n’ai jamais cessé de faire depuis une semi-éternité. JC termine par Foule romaine et Le Mont sans-Souci, ce morceau qu’il a à son répertoire depuis longtemps. En dernier rappel, je lui ai demandé, comme à Agend’Arts, de jouer le Café des Écoles, pour sa symbolique et parce que Murat et moi partageons un mot, pour l’occasion (personne ne trouverait, pensais-je, avant que Christelle, le 23, me donne la réponse sur le champ). C’est la fin, notre spectacle dure 40mn, le temps d’un bon entretien, on boit un verre, les livres (les miens, d’autres…) se vendent, c’est bien pour le libraire, ça joue le jeu de la vraie chaîne du livre. L’After a une nouvelle fois été agité, il y fut question de Victoria Mas, la fille de Jeanne, allez savoir pourquoi… Je ne sais pas ce que 2026 réservera à mon UMSM, si les milieux autorisés me permettront d’en parler, mais il est lancé, et bien lancé. Dépassant toutes les déceptions, vexations et autres pensées négatives qui auraient pu l’entourer. Je peux retrouver la mer avec sérénité. Docile au vent.
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