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16/06/2011

Vau-l'eau

J'ai espéré jusqu'au bout que le petit miracle de juin 2009 se reproduise, un mail qui arriverait pour me prévenir du choix de "la partie de cache-cache" dans une de ces sélections de lecteurs qui permettent aux petits auteurs et éditeurs d'exister encore. Puis je suis allé consulter celle de l'année, j'y ai retrouvé deux de ceux qui furent un temps mes petits camarades de jeu, qui ne sont plus dans la même cour, maintenant. Ainsi que deux livres que j'ai chroniqués, qui ne m'avaient pas paru essentiels. Mais pas le mien. On mettra ça sur le compte de l'aigreur et on aura tort. C'est juste un réveil tardif, de deux ans d'âge: j'ai cru que j'allais exister, c'est cette illusion qui nourrit ma déception, rien de plus. Autant le dire tout de suite, puisque des rumeurs m'avaient averti de la pré-sélection de "cache-cache" pour le Prix Rhône-Alpes du Livre, il n'est même pas envisageable que ce soit (voire fût) vrai, ni même que ça m'arrive un jour. Ces perdants magnifiques qu'on destine à l'oubli.

15:11 Publié dans Blog | Lien permanent

15/06/2011

Neuf ans et demi.

Image 1.pngAdèle H.

J’ai trouvé dans le fond d’un verre de Manzanille

l’amertume des soirs passés à m’imprégner

des couleurs de la lune qui pour nous deux brillait

à distance légale d’émois partis en vrille ;

il ne me reste rien de cette cantilène,

c’est l’état d’abandon et puis de décalages,

une atrophie des sens, comme pour un retour d’âge,

la torpeur d’être en face d’une vie qui fut sienne

J’ai tant de souvenirs, ma mémoire en est pleine

sur l’écran Adèle H. rechausse ses lunettes :

je voudrais être en face d’une âme souveraine

délestée de tout ce qu’un beau soir on regrette

Plaza de España, j’ai attendu des heures

voir à Séville sombra prendre le pas sur sol,

fuyant tous les humains, réfutant les écoles,

priant pour que le temps concordât à mon cœur

Il me reste le vide, dans lequel je m’installe,

décidé à pallier toutes les parts manquantes

le vide est une vie dont on décore l’étal

[ un étal d’où dévale l’étendue d’eau régale

et qui parfois attire jusqu’au pas des passantes

J’ai tant de souvenirs, ma mémoire est espiègle,

 elle accole Adèle H. à mes amours défaites

bien qu’à la table rase plus que jamais je tienne,

qu’à l’issue de l’oubli lentement je m’apprête

Ici une lumière a recentré la ville,

tous ces lieux qui ravivent m’ont fait me retrouver

au fond du fond du verre glacé de Manzanille,

in fine du fino jaillit la vérité.

Va ! née sabéenne, ma reine est sévillane 

je griffonne une Ode sur le coin d’une table :

l’encre noire dessine sur le papier de sable

d’inédits aphorismes aux ambitions profanes

Alors à Triana je vais la rechercher,

 mon Adèle isolée du reste de sa vie,

près du Guadalquivir je vais déambuler

à mon bras une muse que jamais on ne vit

 

ad lib « Los balcones se cierran

Para enjaular los besos

!Oh cuanta estrella

cuanta estrella ! »*

*Federico Garcia Lorca « Ocaso de feria »,1921

20:22 Publié dans Blog | Lien permanent

11/06/2011

Alexandrin.

Quand je rentrerai chez moi, j'aurai dans ma boîte le dernier ouvrage de Christian Chavassieux dont le titre, déjà, est sublime : " Dans les plis sinueux des vieilles capitales".

11:58 Publié dans Blog | Lien permanent

Pensées

IMG_0054.jpgJe jette un œil dans cette exposition collective et associative, il y a près de deux cents œuvres exposées dans cette salle qui n’est pas si grande. On me dit que le thème est le regard, je pense immédiatement qu’il eût fallu lui laisser une place plus grande pour respirer. Je suis venu pour voir la pièce de Léonie. Elle a douze ans, quelques-uns de ses dessins illustreront le livret de « Trop Pas ! » quand celui-ci sera finalisé. Pour l’heure, ses dessins ne se remarquent pas puisqu’il y en a partout. A chaque fois que je rentre dans une galerie, je pense à Förster Laffond dans « Escalier C », à cette fille qui l’aborde :

- Vous avez quelque chose contre les artistes ?
- Vous avez quelque chose contre les vieux cons ?
- Je suis sûre que vous n’en êtes pas un.
- Pas plus que vous n’êtes une artiste.

Je sais qu’il n’est pas charitable de penser que certains devraient s’abstenir, mais le débat sur le Beau et le joli est philosophiquement légitime. On lit chez Pascal que juger d’une œuvre qu’elle est jolie est parfaitement inutile puisque lié à un jugement personnel qu’on tente d’imposer à l’autre. Que la belle œuvre touche au sublime, à la grâce. Fût-elle naturelle, seulement. Je digresse, je pense à ce « Tree of life » que j’ai aimé. Une psychologue qui expose s’essaie à l’auto-dépréciation artistique, c’est savoureux. Je reste sur des valeurs sûres : une déclinaison du visage de la déjà sublime Kristin Scott-Thomas va de Modigliani à Andy Warhol. J’en voudrais chez moi, mais je déferais le triptyque, pas sûr que l’artiste soit d’accord. Je sors de l’exposition dubitatif : une œuvre s’impose-t-elle vraiment ? Quels sont les mécanismes qui font que, moi aussi, je joue de cette violence pour imposer les miennes ?

11:58 Publié dans Blog | Lien permanent

07/06/2011

Je hais les making-of.

Qui n’ont généralement aucun intérêt, sauf quand Truffaut ou Rohmer, hors-champ, donnent une leçon de cinéma extraordinaire de simplicité. Je déteste ça mais j’en ai fait un des premières sessions de l’enregistrement de « Trop pas ! » à la Casa Musicale, le mois dernier. Pour replonger un peu dans cette ambiance qui me manque et qui s’annonce à la fois, en juillet, quand nous y retournerons pour graver les voix. J’en ai fait un parce que je n’agrégerai pas de sitôt une telle somme de talents et de fraternité mêlés. Je crois que tout le monde a saisi qu’il se passait quelque chose, mais je n’en dis pas plus. Vous n’en entendrez pas davantage, d’ailleurs, en regardant cette potacherie. Qui ne sert à rien mais qui m’est essentielle.


"Trop pas!", le making of (I/II) par cachardl

22:42 Publié dans Blog | Lien permanent

03/06/2011

Cachard à vendre.

Je me mets sur le marché. Ne travaillant plus qu'à temps partiel l'année prochaine, je cherche des emplois complémentaires de rédacteur dans tous les domaines possibles: je peux alimenter un site, tenir un blog, écrire des comptes-rendus de réunions, assister une autobiographie etc. J'aurai créé d'ici septembre une auto-entreprise (ou statut équivalent) qui me permettra de facturer des prestations dans la plus grande transparence. J'ai l'outrecuidance de penser que je peux écrire vite et bien. J'ai d'ailleurs quelques pistes qui affleurent, mais il faut maintenant que les choses se fassent. Si les quelques âmes qui passent régulièrement sur cet espace ont vent d'une activité qui pourrait me concerner, qu'elles m'en informent au plus vite. Merci.

12:14 Publié dans Blog | Lien permanent

31/05/2011

Nimportenawak.

Je crée des effets d'attente alors même que le Salon de Tournus ne m'a rien apporté, au contraire, en termes d'échéancier quant à la sortie du Poignet d'Alain Larrouquis... Parce que l'autorisation que son avocat m'a donnée n'est pas écrite et que l'éditeur attend ce feu vert qui dépend peut-être du traitement d'une pile des dossiers secondaires... Et qu'après juin, arrive septembre, dans le milieu du livre: un mois où il est impossible d'exister. Tout m'afflige et me nuit et conspire à me nuire, dirait l'autre. En attendant, j'avance, tant pis. 


Le P.A.L (teaser 2) par cachardl

21:09 Publié dans Blog | Lien permanent

29/05/2011

Marius Beyle

Réinventer la vie d’un homme, à partir de vieux documents trouvés dans un grenier, n’est pas chose aisée. Surtout quand celui-ci a connu plus d’aventures qu’un homme du début du siècle pouvait en imaginer : les colonies, les guerres, les femmes. Recréer son histoire en chansons paraît plus compliqué, de surcroît, que de le faire sous la forme du roman. Coïncidences, alors que je parlais, hier encore, du disque-roman du Voyage de Noz, les Deuce de mon ami l’Inox étrennaient hier - dans une Casa Musicale qu'ils ont une nouvelle fois fait leur - les premières chansons de leur Marius Beyle Project, un de ces « concept-albums » qui tendent à refleurir en ce moment, avec tout le danger que cela suppose. Dans le choix des chansons, d’abord ; dans leur tonalité générale, également. Dans la cohabitation avec « les chansons d’avant », comme évoqué hier, aussi. Je n’ai pas vocation à être critique musical, et les attentes que crée ce blog chez ceux qui le suivent peuvent aussi m’empêcher de dire totalement ce que je pense, ce qui n’est pas dans ma nature. Disons que j’attendrai que le projet prenne forme et que d’autres belles chansons comme celles qu’on a découvertes hier (avec une belle "débandade" signée Pétrier) suppléent quelques-unes dont elles ont démontré la faiblesse. C’est cornélien, mais c’est un dilemme de riches, tant mieux pour eux. Il leur reste du temps, et c’est un projet d’écriture auquel j’aurais bien aimé participer, néanmoins. Mais je connais mes limites.

14:16 Publié dans Blog | Lien permanent