09/04/2011
Excipit
J'en termine, ces jours-ci, avec le PAL. Du moins le pense-je. C'est sa quatrième ou cinquième version, je crois qu'il est de la même veine que ses prédécesseurs. Du moins l'espère-je. Je pensais qu'il allait falloir que je lutte contre l'idée fausse que j'écris un livre par an. Mon "Larrouquis" marquera la fin d'une décennie d'écriture. Il faudra que je trouve la force de relancer la machine à créer puisque Aurélia m'attend, même si, depuis tout ce temps, elle sait encore se faire toute petite.
Je n'aurai pas eu à écrire sur la fatalité qui fait qu'un des autres moi-mêmes (ils sont rares mais ils sont pluriels) a subi une lourde opération. On a eu peur, on a craint, mais maintenant on est rassurés. L'opération "Trop pas!" va pouvoir commencer. Avec les premiers lilas blancs du mois d'avril.
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03/04/2011
Juste après "Peindre".
Hier avait lieu, au théâtre municipal de Roanne, la première et – pour le moment – unique représentation de « Peindre », une pièce issue des laboratoires de la Compagnie Nu, bien décidée à pratiquer le mélange des genres et la transversalité des disciplines artistiques. Ainsi, « peindre », plus qu’une pièce de théâtre, se veut réflexion sur l’acte même de création et interpénétration des spécialités, jusqu’à ce qu’elles ne fassent qu’une. Dans le jeu, outre le drame tel qu’il se joue et qu’il a été écrit, on trouve les photographies de Marc Bonnetin projetées en fond de scène et la composition sonore de Jérôme Bodon-Clair. Quatre fois deux mains, ça fait huit, si l’on rajoute les éclairages, on a le nombre impair nécessaire à toute création. Puisqu’il est acquis que la création est déséquilibre. Pourbus - un peintre dont le nom est emprunté au « chef d’œuvre inconnu », le texte de Balzac mettant en scène le jeune Nicolas Poussin et un Pourbus finissant, une oeuvre à partir de laquelle Rivette créera sa « Belle noiseuse »* - est entre deux âges « présent à la peinture » dans le lieu vaudou qui est l’atelier : « puisque le lieu de mon travail, c’est le temps que je me donne », assène-t-il, il considère son œuvre sous la double égide d’une voix off qui retranscrit spontanément la moindre de ses pensées et celle de E. incarnée sur scène par Nathalie Vincent. E. c’est à la fois la mauvaise conscience de Pourbus - qui trouve son atelier aussi raide qu’il peut l’être parfois et voudrait « oublier le spectacle de la douleur du monde » en dépliant une toile immense et vierge – et le double de la Muse qui, ressasse-t-il, l’a abandonné. Ils vont toréer ensemble tout au long de la pièce, elle est apparue par le haut, au bout d’un fil, tenu(e). Le texte de Chavassieux – puisque c’est de lui qu’il s’agit – prend place, par oppositions, souvent : pour Pourbus, l’inspiration, la création, sont, dans la même seconde, « présentes comme évanouies », « pleines et absentes ». Dans les blancs, dit-il, il y a la respiration calme et la sueur. Il prend la posture du peintre, absorbé, aspiré, campé devant la toile et ses géographies, il a « le temps entre les dents serré ». C’est un enfant, ajoute-t-il, « le monde est dans (s)a main", il joue avec mais dans le même temps, ajoute-t-il, il « travaille », « retrouve le sérieux de l’enfance ». En exergue de « la partie de cache-cache », se souvient-on, il y a cette phrase de Nietzsche : "la maturité de l'homme, c'est retrouver le sérieux qu'il mettait au jeu, étant enfant"...
E. n’est pas tendre avec Pourbus. Au fur et à mesure que les scènes défilent, rythmées par les séquences sonores d’une contrebasse tendue et une scénographie épurée, jouant entre les drapés de la toile et des images en mouvement, elle le reprend, le contredit. Il doute de la mise à nu de son univers, dit qu’il peint « pour savoir ce que je veux faire avec la peinture », elle le relance : « tu sens cet espace ménagé pour toi ? ». L’interview, intermède burlesque dans l’introspection philosophique, ramène l’homme à toutes ses contradictions : le discours est rodé, il parle d’épure, de creux révélés, mais au final, il le dira plus tard dans une de ces insères comiques qui ponctuent la pièce :
- J’ai dit, ça, moi ? C’est stupide
- Oui ( répond E.)
- Je suis pudique
A E. qui, encore, trouve que ce blanc, décidément, « c’est l’auberge espagnole », Pourbus rétorque qu’il a trouvé dans le blanc originel une façon de retrouver son geste perdu, qu’un jour, il a compris « ce qu’était le fond ». Il passe, dit-il, par le Beau pour « arranger un monde dérangé », souligne le tragique qu’il y a dans la Beauté. Chavassieux glisse un peu de lui même et de Charon quand il fait dire à son peintre qu’il plonge « âme et sexe » dans son œuvre et demande à E. de comprendre « pourquoi je suis mal dans les vernissages ».
François Podetti, il est grand temps d’en parler, habite la fonction avec force. Il est la masse face au mouvement gracile de son daemon. Dans la mise à nu finale, que je ne dévoilerai pas, il revêt le blanc de la solitude et des regrets, se souvient qu’ « elle devinait les moments où il fallait me laisser seul ». Le père, équarisseur (dont le linge ensanglanté revenait étincelant sur l’étendage), et la mère, à qui plaisait les nus qu’il faisait, sont sollicités. Les voisins, aussi, les paysans pour qui un peintre n’est jamais que quelqu’un qui ne fait rien, ce que confirment et transmettent leurs enfants venus en atelier. Ils ne l’ont pas vu « en compagnie de l’humanité entière », lutter contre la tentation du retour à la figuration : « ce serait revenir dans un pays qu’on a quitté très jeune », souffle-t-il…
Alors, oui, on entend dire que le projet est très ambitieux, qu’il mériterait un traitement plus resserré, mais le jugement est imbécile, dirait René-Pierre Colin. Il faut avoir vu le public se concentrer sur une réflexion qui pose la question de ce qu’on fait de notre vie. Pourbus, comme Chavassieux, travaille « sans arrêt, de peur que la vie s’arrête ». Il veut créer « l’inverse du trou noir », E. veut le ramener au sourire qu’il avait quand il créait, celui « des bébés adressé à personne ». La scène devient une Pieta ensanglantée, les acteurs se subliment, sont sublimes. Les noms de peintres défilent en voix off, les questions (« Y’a pas de questions à se poser, y’a rien de magique, rien de sorcier ! ») défilent et s’éludent, Pourbus ne sait pas pourquoi, au final, lui entend et pas les autres.
« Peindre » n’échappe pas au politique et à l’idéalisme : l’Humanité, « les autres ». Le peintre a renoncé à contenir « la douleur du monde entier » dans son atelier, E. veut le persuader qu’il en est capable, de nouveau. On y verra la touche finale de l’auteur quand un spectateur sceptique se serait bien arrêté à l’apologie du (vrai) travail, celui que, souvent, la société ne reconnaît pas à celui qui s’y acharne, pourtant. Ce n’est pas important, le résultat est le même : il faut « recommencer », remettre l’ouvrage sur le métier. « Peindre » ne s’est joué qu’une seule fois, pour l’instant, mais c’est déjà un texte essentiel, qui brusquera sans doute les gens de théâtre. Il serait artistiquement criminel que l’aventure s’arrête là, ne serait-ce que pour voir la réflexion s’appliquer à elle-même.
Photo. Christian Verdet©
* Une des manifestations de l’optimisme de Chavassieux aura été de croire que tout le monde le savait.
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27/03/2011
Braća prijatelja*
Vlade fait 2,17m. Un 7’ feet tall, disent les américains. Il n’est jamais passé inaperçu dans les petites ruelles de Prijepolje, sa ville natale, ni dans les rues de Belgrade où il commence une carrière de basketteur qui le mènera au sommet. Dans les années 80, il fréquente toutes les sélections de jeunes de son pays, la Yougoslavie, et écrit avec ses camarades les pages les plus inoubliables de l’histoire de ce sport : jeu collectif, passes redoublées, adresse, tout y est. Pour ceux qui ont déjà pratiqué, il faut imaginer des moments où, jamais, le ballon ne touche le sol, un jeu qui rend fous d’impuissance les adversaires. Vlade se lie d’amitié, tout de suite, avec Drazen, qu’on appelle déjà le petit Mozart. Lui réinvente le jeu, tutoie les Dieux : on dit qu’il a marqué 120 points dans un seul match. Vlade, Drazen sont inséparables, montent un à un les escaliers de la gloire : leurs copains de sélection se mettent au diapason, le Yugoplastika Split domine l’Europe, le Partizan de Belgrade n’est pas loin, le Cibona de Drazen écœure, encore, ses adversaires. Drazen est mis au repos lors d’un match présumé facile contre l’Equipe de France, qui mène au repos à la surprise générale. Il rentre à la mi-temps, met trente points, les trente qu’il y aura d’écart, au final. En 1990, arrivent les championnats du monde, alors que les premiers bruits de l’indépendance de la Croatie et de la Slovénie sourdent, que les nationalismes s’affûtent. La Yougoslavie écrase tous ses adversaires, jusqu’au titre final, c’est la liesse sur le terrain, envahi. Un spectateur brandit avec orgueil un drapeau croate. Vlade, qui voit d’un mauvais œil cette manifestation déplacée, s’en saisit, le jette à terre, puis retourne fêter avec ses amis le titre mondial au cri de « Yugoslavia, Yugoslavia ! ». Pour lui, l’incident est clos, oublié, sans doute, déjà. Mais au retour, dans un pays qui commence à ne plus exister, son geste a été récupéré : on dit de lui qu’il est un nationaliste serbe, qu’il a craché sur le drapeau, qu’il n’en est pas à sa première intimidation. Tout cela est faux, mais grandit : une rumeur peut dépasser en taille le plus puissant des Big Men… Drazen, qui n’a rien su de l’incident sur le moment, se laisse sans doute raconter plus qu’il n’en faut. Quand ils rejoignent tous les deux les Etats-Unis pour le championnat professionnel, Vlade sent bien qu’il se passe quelque chose, ne dit rien, fait comme si. Mais l’amitié a été bombardée : il n’y aura plus d’appels quotidiens, d’embrassades fraternelles. Divac est devenu, pour les Croates, l’homme à abattre. Ses anciens coéquipiers lui tournent le dos, la famille de Drazen s’écarte de lui : il est la Grande Serbie à lui seul et la haine est profonde.
Vlade voit sa vie s’écrouler, la guerre arrive, inexorablement. Sur les terrains américains, il croise quelquefois Drazen, mais rien ne se passe. Il voudrait qu’ils se posent tous les deux, autour d’un café, qu’ils en parlent. Mais il n’ose pas lui demander. Il comprend qu’une amitié met une vie à se construire, qu’il suffit d’une seconde pour la détruire. Il suit la carrière de son « frère » en filigrane, mène la sienne. Ils ne joueront pas ensemble les Jeux Olympiques de Barcelone, face à la Dream Team d’une Amérique décidée à reconquérir sa suprématie, verra la Croatie se hisser en finale mais ne rien pouvoir faire. Il sait que la Yougoslavie unifiée aurait pu, l’aurait fait. La Serbie est au ban des instances internationales, ce qui n’arrangera rien par la suite. Lui regarde Drazen à la télévision avec un pincement au cœur, se dit qu’il va vraiment falloir parler, qu’ils ne peuvent pas en rester là. Après tout, si Drazen est le joyau de la nouvelle Croatie, son père était serbe, ce qui montre bien que tout est relatif. Après les Jeux, se promet-il, aux Etats-Unis, il le rappellera, ils parleront… Une année s’écoulera sans qu’il le fasse et, en juin 93, parce qu’il décide au dernier moment de rejoindre l’Allemagne en voiture plutôt qu’en avion avec ses coéquipiers, Drazen se tue sur la route. Vlade est en vacances aux Caraïbes avec sa famille, il apprend la nouvelle par une chaine d’informations continue, il s’écroule de ses 2,17m. La blessure ne se refermera jamais.
Des années ont passé, de ces années où l’on se demande ce qui a bien pu entrainer tout cela. Vlade traîne une carcasse devenue lourde dans des rues dans lesquelles il se serait fait tuer vingt ans plus tôt. Il raconte toute cette histoire d’une voix triste mais décidée. Ses anciens coéquipiers reconnaissent que l’Histoire lui a fait porter un poids injuste. Lui a renoué, revient sur les lieux de leur gloire insouciante, retrouve la maman de Drazen et son frère, leur montre une photo d’eux deux enlacés. Il ira la déposer seul sur le mausolée qu’un pays tout entier a dressé à son idole. Sur cette tombe, alors qu’elle pleurait un fils disparu, un homme a morigéné la mère du petit Mozart : vous l’avez mis au monde, mais il nous appartient à tous, lui a-t-il dit. Elle raconte au grand Vlade combien il comptait pour son fils, ils rient de savoir qu’il est parti dans sa splendeur alors que eux connaissent les marques du temps. Vlade, au cimetière, met fin à ce mauvais rêve de la fin du siècle dernier. Il est un peu gauche, le Big Man. Il lui dit juste ces mots qui vont rester : « c’est bon de te revoir, mon ami. »
* les frères amis
« Once Brothers », un documentaire de Michael Tolajian, 2010, ESPN.
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26/03/2011
Passerelles
J'ai écrit pour "Jules & Jim" une critique du dernier livre de René Frégni, "La fiancée des corbeaux". Je vous invite à la découvrir ici. Et à faire le voyage régulièrement.
11:21 Publié dans Blog | Lien permanent
24/03/2011
Lost in transdijon
J'ai remarqué à quel point, depuis l'apparition des réseaux dits "sociaux", chacun s'occupait avec ferveur de communiquer sur sa propre vie à travers ce qu'il fait. Je ressens même, à lire ces annonces qui fleurissent, une angoisse qui monte: elle est liée au vide que l'on ressent une fois qu'on en a terminé avec ce qui nous a demandé autant. Le chanteur attend une invitation qui ne vient pas, l'auteur un succès qui ne vient pas non plus. L'adrénaline des concerts et des rencontres doit être la même, à la différence près, sans doute, qu'avant de rentrer en scène, l'auteur se demande bien ce qu'il fait là. Rien à voir avec le trac qu'ils partagent, mais avec cette idée, par contre, qu'on demande à l'auteur de se substituer à son livre l'espace d'un instant. L'offre est importante, chaque article de ce blog ne cesse de le reconnaître, et chacun aspire à une demande supérieure. Tenez, c'est imparable: près de 3000 personnes passent par cet espace par mois, me disent les statistiques. C'est beaucoup(pour moi) et c'est exclusivement dû au fait que je nourris régulièrement le pensum. Si ces 3000 personnes avaient toutes acheté un Tébessa, nous en serions au troisième tirage et l'éditeur se réjouirait. Mais ça se serait fait au détriment du plaisir qu'on a eu à le partager, et d'acheter le livre, plutôt, d'un autre auteur. Qui le mérite tout autant que moi. Cette démonstration est nulle et non avenue, donc.
Sinon, j'ai un peu honte. J'étais à Dijon ce petit matin et, rituellement, j'ai sacrifié à la célébration de la chouette. Je me suis souvenu que j'avais promis à la Maison Millière une nouvelle à son sujet. Que je n'ai pas faite. Alors que j'en ai toujours envie, tant ce symbole-là me plaît: je peux y mettre toute ma part irrationnelle et superstitieuse. En aurai-je le temps, un jour, c'est une autre histoire. Quand je ne m'occuperai plus de ma promotion, peut-être.
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21/03/2011
Monter à Paris
Le Salon du Livre de Paris, ce doit être comme ce qu’il reste de la Samaritaine : on y trouve de tout, mais pas forcément à bon escient. Trois jours passés là-bas, c’est la perspective des mêmes fatigues que celles éprouvées lors des Salons de Régions, sans l’aspect sympathique qui les a générées : les rencontres, l’argument que l’on fait pour donner au chaland l’envie de lire le livre et, donc, de l’acheter. Parce qu’au « grand » Salon, pour peu que vous ne fassiez pas partie des « grands » auteurs des « grandes » maisons d’édition, ou si vous n’êtes pas, dans l’ordre de ce que j’ai vu, Michel Rocard, Patricia Kaas ou Justine Lévy, entre autres, vous passerez à peu près inaperçu. Aigreur, jalousie d’auteur ? Du tout. Ma perception de la chaine du livre n’a pas changé : s’il n’y a pas de libraire pour le soutenir, le livre n’existe que dans les plans des attachés de communication, qui sont à la littérature ce que le bouclier fiscal est à la répartition sociale. Or, de libraire, au Salon du Livre, on ne trouve pas. Seules les maisons d’édition s’auto-célèbrent ou, quand elles n’en ont pas les moyens, s’organisent (par région, ou dans des tout petits box) pour se faire une petite place. Il n’est même pas rare, hélas, qu’elles adoptent, quand on les aborde, les mêmes discours lénifiants qu’elles iront reprocher aux grandes, d’ailleurs. Qu’elles envisagent de multiplier leur métrage dans le stand, quitte à ce que l’offre éditoriale soit moins grande. Dans le même temps, apprend-on, des courants de pensée verraient d’un œil favorable un Salon laissé aux grands, dans un entre-soi de survie, sans doute, du type absurde de survie qui passe par la disparition de leurs semblables. Bref, j’ai observé, croisé des auteurs, des éditeurs, des gens sympathiques, mais je ne sais toujours pas ce que je suis allé y faire. A part y être. Ce qui me semble être le moteur premier de la présence des gens là-bas. Il n’en faut pas plus pour construire un malentendu…
Preuve ultime de mon absence d’aigreur, j’ai, à l’instar des 2% d’auteurs célèbres présents au Salon, croisé mes fans. A la différence près, d’accord, que je n’en ai croisé qu’une (bon prince, je ne compte pas les personnes venues me voir que je connaissais !). dont j’ai déjà parlé ici, mais venue avec une autre lectrice, une parmi tous ceux qu’elle rassemble pour des clubs de lecture dans lesquels je me suis invité, amicalement, pour la sortie du Poignet d’Alain Larrouquis. Une belle rencontre en perspective, une belle façon, aussi, d’aller chercher les circuits de lecture qu’on ne nous autorise pas forcément ailleurs.
Et puis tout n’est pas qu’artifice, dans le milieu littéraire : Jacques-André_Bertrand, des "Papous dans dans la tête", qu’on m’a présenté, est d’une compagnie exquise, d’une culture acérée et, en plus d’avoir écrit, « J’aime pas les autres », confirme que la seule règle à suivre dans l’écriture est la sienne et la sienne propre. Le reste viendra, ou pas. J'ai croisé et salué (Pace e salute!) Vannina Bernard Leoni, de la revue "Fora", Ravolstein en mode d'édition parallèle. Et Vald, qu'on laissait à peu près aussi tranquille que moi, a pu faire cette belle dédicace à mon fils :
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17/03/2011
Négatif.
"Quartiers livres", une émission de Lyon 1ère. Didier Rougeyron et Romain Vachoux, du "Tramway". C'est enregistré dans la librairie On parle de "la partie de cache-cache", en deuxième partie d'émission (à 3'24). Romain en dit du bien, ce n'est pas la première fois; le journaliste a l'air dubitatif mais ce n'est pas grave : "négatif et acéré", je prends.
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15/03/2011
La cohorte
On ne se souvient jamais de ses rêves au matin. Quand on le fait, c'est souvent parce que ce sont les dernières images qu'on a gardées qui ont surpassé celles dont on ne se souvient plus. Je ne saurai jamais quel mécanisme a entraîné mon rêve de cette nuit, mais l'état dans lequel il m'a laissé toute la journée est éloquent. Je n'avais pourtant rien fait de particulier, "c'est Arthur Ganate qui a commencé", j'allais dire, mais dans ses tout derniers moments, j'ai compris que j'allais devoir assumer des conséquences que je ne saurais jamais expliquer. Que les pas que j'entendais dans l'allée étaient ceux des policiers qui allaient me reprocher quelque chose qui n'avait pas l'importance qu'on pouvait bien lui donner. Sur le lit, en face de moi, une personne accablée parce que la blague qu'elle m'a faite a mal tourné et qu'on ne comprendrait pas plus qu'elle se dédise. C'est saisi de cet effroi, lié à la conscience que rien ne serait jamais comme avant alors que rien n'aurait dû changer que je me suis réveillé, une minute avant que le réveil frappe à la porte et décide de m'emmener...
Autrement, je suis au Salon du Livre de Paris, ce week-end. J'y ferai un reportage pour Jules & Jim. Je joins ici, en médaillon, les couvertures auxquelles vous avez échappé.
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