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24/05/2011

Après d'âpres hostilités.

Je reprends le flambeau du livre, dès samedi, au 1er Salon de Tournus. Sans savoir vraiment ce que je vais y faire, "le Poignet d'Alain Larrouquis" ,'étant pas encore paru et "la partie de cache-cache", pour moi, déjà révolue, dans l'acception que donnent les libraires et les lecteurs à des romans qui plus est peu diffusés. Mais je ne m'attarderai pas sur la question. Eric Bonnargent, venu présenter samedi à la librairie du Tramway, son Atopia, petit Observatoire de Littérature décalée, m'a donné à croire que mes livres trouveront à un moment ou à un autre la même reconnaissance que celle qu'ils ont déjà trouvée et que, tant mieux pour tout le monde, je ne le saurai pas.

A part ça, rien ne bouge. Il faut vraiment que je prenne le temps de vous parler de Marjo.

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19/05/2011

"Trop pas!" - Chroniques - 9

Image 2.pngFred Dubois, qui jouit pourtant d'une solide expérience musicale dans la région et ailleurs, m'a dit hier que ce projet-là ferait date. Que des responsables de programmation à qui il en avait parlé s'étaient déjà montrés intéressés. Ce sera dans un autre temps. Celui qu'on apprécie pleinement, Eric & moi, la complicité formidable des deux compères de studio, Xavier & lui. Les deux journées d'édition qui se sont écoulées ont montré à quel point leur passion était interchangeable puisque les allers et retours furent courants, l'un à la console (dans un cas guidé par l'autre), l'autre à la guitare (remplacé par l'un) pour des séances de "re-re", à l'enregistrement du son ce que la réécriture est au livre. Pour Xav', il est évident que le talent de Fred à la réalisation devra trouver d'autres échos, d'autres productions. Vu le carnet d'adresses du bonhomme et sa crédibilité, ça ne devrait pas tarder. En attendant, entre deux rustines, deux basses refaites parce que le Sieur a enfin retrouvé la sienne (pour notre plus grand bonheur, au vu de ce qu'il en a sorti pour "Esther & Marjo", un son fretless emprunté, dira-t-il, à Pino Palatino), Xav' nettoie les pistes, commence à chercher les sonorités. Les deux se parlent en références communes, les sons de caisse claire sont traités; devant sa console, Xav' articule chacune des pistes, les cinq ou six guitares qui entrent dans le générique... Il y a des graphiques qui laissent penser qu'enfant, le garçon devait plutôt être doué à Pac'man. On réécoute quelques morceaux qui sollicitent plus de géants qu'il m'est permis d'en citer ici : après Mélody, c'est BB(Initials) qui surgit d'un morceau. Et Alain n'est jamais loin : Gérard Védèche et Olivier Castan ont fait du morceau originellement le plus faible du lot un Masterpiece en puissance. Même si Fred, attentif, sait qu'il ne s'agit pas d'aligner les tubes mais de créer du lien entre eux. L'écrin est en place, on a un jour d'avance, au moins. Rien n'est fait dans l'urgence, le producteur (et factotum) que je suis se régale de voir que l'osmose est telle entre les membres de l'équipe que chacun s'investit plus que je n'aurais osé l'espérer. Je sais, je gagatise un peu, jour après jour, mais le studio est ainsi: on ne peut rien dire d'autre que "vous allez voir". Avec la session, aujourd'hui, de Olivier Gailly, violoncelliste stratosphérique, l'enthousiasme ne risque pas de retomber, pas davantage que l'épiderme. On ne peut que rêver, tous, d'une vie comme ça.

08:33 Publié dans Blog | Lien permanent

17/05/2011

"Trop pas!" - Chroniques - 8

IMG_1406.jpgQuand c'est la "cuivraille" qui débarque, il s'agit de ne pas être trop loin de la Casa, pour la reprise des enregistrements de "Trop pas!", cette comédie musicale qui en dira plus sur les adolescents que son titre elliptique veut bien laisser passer. En attendant le renfort amical d'un trompettiste de renommée internationale, occupé à d'autres clients que nos insignes personnes, Guilhem et Romain - de la Quincaillerie Orchestra et surtout, ai-je cru comprendre, du groupe émergent Emynona, dont l'album, produit et enregistré à Londres sortira à l'été - sont venus croiser le cuivre, alors, au saxophone et au trombone. Parquel et Langlais, les Guildenstern et Rosencrantz du groove, se sont mêlés au projet avec l'insouciance de leur jeunesse et la qualité d'un parcours déjà éprouvé: leur complicité fait mouche, ils se répondent, inventent ce qu'eux-mêmes appellent des phrases, les testent en humming puis envoient du lourd. Refont, eux non plus jamais satisfaits. Les chansons prennent une dimension énorme, quand un cuivre est lancé, rien ne peut l'arrêter. Je vois Guilhem jouer de cet instrument que j'ai déjà vu jouer par Jimmy Bosch, on jurerait que la comparaison n'est pas insultante. Romain fait quelques pas chassés avant la prise de son, les deux se font des politesses, ils voudraient prendre un peu plus de place, encore, mais Fred D veille: ils ont posé la base rythmique, Mister Trompette  fera le reste. Mais déjà, ça pousse, entre Madness et les Blues Brothers, lâche le DA. Une journée s'est écoulée, elle non plus, on ne l'a pas vue passer, entre un Deuce et un soleil qui se couche. Jeudi, c'est Olivier Gailly, le violoncelliste de génie de Valéria Pacella et d'autres, qui viendra enluminer nos chansonnettes. C'est l'aventure humaine. Ça en vaut la peine.

00:10 Publié dans Blog | Lien permanent

15/05/2011

Remèdes.

Tu vois, Christian, il arrive que certains passages de notre vie nous laissent coi. De stupéfaction, de déception, de renoncement. Heureusement, j'ai quelques étoiles auxquelles je continue de croire: demain, entre mille contingences, l'enregistrement de "Trop pas!" reprend. Mes chroniques aussi. Et le Larrouquis arrive bientôt. Merci de ta sollicitude.

23:59 Publié dans Blog | Lien permanent

08/05/2011

"Trop pas!" - Chroniques - 7

IMG_1285.jpgXavier Desprat est un ingénieux du son. Suffisamment malin pour nettoyer ses pistes à la cave quand les « gaziers » envoient du bois à l’étage. Ingé son, c’est d’abord une dose infinie de patience : il faut reprendre, effacer, reprendre. Xav’ rétorque systématiquement « pas de souci » quand le musicien, en haut, annonce dans le micro qu’il préfère refaire la prise. Ajouté à cela une expérience déjà longue en studio et en captation live, le flegmatique tient sa journée aux manettes sans jamais marquer la moindre impatience. Quand les langues se délient, on comprend toutefois que les « good vibes », pour lui, viennent d’abord de la qualité des musiciens qui jouent, et pas seulement intrinsèque : on ne joue pas pour soi mais parce qu’on a une idée de ce que sa ligne apportera au morceau. Quand un batteur, raconte-t-il, va jusqu’à lui glisser que ce sont ses clics qui sont décalés et pas son jeu à lui, il maugrée un peu et laisse faire, même si ce n’est pas sa conception du métier. Quand tout roule, l’homme se détend, plaisante : ses réparties feraient à elles seules un DVD bonus. Prépare des stagiaires au métier, conseille un plus jeune encore de ses pairs. Confie le Protools et l’espace-pomme z-3 à Fred D., et monte mettre un coup de guitare quand un des morceaux, contre toute attente, fait frissonner ses oreilles. Gérard Védèche lui confierait bien, en l’entendant, les prises qu’il a faites lui sans savoir que s’il est monté, c’est justement parce qu’il les a (bien) faites. Que l’édition se fait quasiment d’elle-même quand aucun temps n’est perdu. Encore apprenti, Xav’ s’est retrouvé dans les studios (de Windmill Lane vraisemblablement) avec Daniel Lanois en présence de Bono & The Edge ; il a travaillé avec des grands, sonorisé le Royal Albert Hall, on ne lui la fait pas. Gérard et lui sont à l’unisson, en fin de journée, le micro ne répond pas si prestement : ça papote à la cave, sans qu’aucun ne rebiffe. Fred et lui poseront des « guitounes » qu’il aura empruntées à tel ou tel de ses amis entre deux sessions, puisqu’ils semblent amenés à ne pas se quitter beaucoup. Des projets se dessinent, des contrats s’envisagent, Eric & moi profiterons au final de cette osmose professionnelle et amicale, c’est tout bénéfice. Le maître des lieux peut profiter de ses vacances, encore : la Casa est bien gardée, dans tous les sens du terme.

17:26 Publié dans Blog | Lien permanent

"Trop pas!" - Chroniques - 6

IMG_1382.jpgOn se donne rendez-vous plus tôt, le week-end, pour enregistrer à la Casa. Il fallait que Gérard termine les guitares, hier, ce qu’il a fait sans coup férir jusqu’à ce que Xav’, sortant de son rez-de-chaussée d’ingé-son, ait envie de tâter de la Airline, réédition des 50’s, pour « une chanson du proviseur » endiablée qui va chercher du côté du rock indé des 90’s. Petite pensée pour Wallis & Futuna, avec ce son énorme auquel on ne se serait jamais attendu, Yves Ocean & moi. Oui, Yves Ocean (prononcer à l’anglaise), le nouveau pseudo du Hostett’, la traduction de « N’a qu’un rein » en chinois. Parce que Qing s’est agrégée au projet : la compagne de Gérard, accordéoniste, est venue essayer quelques accords sur « l’Ecole buissonnière » et « le Café des Ecoles », ces chansons qu’elle trouve « jolies », dans l’innocence de la langue étrangère. Elle a vu son homme s’emparer d’un ukulélé capricieux dans les accords pour entamer une partition dans la chanson de « Marjo & d’Esteban » qui lorgne du côté du Tex-Mex et de Pulp Fiction, sans guacamole, mais dans une novlangue qu’il aura inventée de toutes pièces, entre « Andiamos ! », « soy un rockoros ! » et « es mi estilos » : ça ne fait pas rigoler les cuisses, dit-il. Elle a apporté l’intro et les réponses en thème de fin qu’il fallait pour que « L’Ecole » remise Stevie Wonder au rayon des (bons) souvenirs. Proposé l’accordina, mélange entre harmonica et accordéon, sur le Masterpiece beynelien : pour info, elle l’a acheté à celui auquel Galliano a acheté le sien. Fred D., toujours, furète, déstructure et trouve les notes qu’il faut pour que le son n’en rajoute pas dans le français : c’est un DA qui a un temps d’avance sur tout, dans l’intelligence du morceau. L’équilibre, une fois encore, se fait, il faut voir une fois au moins des musiciens se retrouver dans une telle harmonie. Qui se continue au barbecue, le soir, avec Xav’ aux manettes, toujours, qui ne se sort pas l’air de la tête. C’est déjà gagné.

Rendez-vous lundi prochain pour une nouvelle étape, les instruments additionnels. Avec une surprise de taille.

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07/05/2011

"Trop pas!" - Chroniques - 5

IMG_1343.JPGUn client. Quand le compliment vient de Fred D. lui-même, c’est suffisant pour dire ce que Gérard Védèche a apporté au projet, hier. Que ce soit l’ami de trente ans de Eric ne gâche rien. Gérard a débarqué à la Casa avec plus de guitares qu’il en fallait, sans doute, mais comme toutes les prises sont bonnes à prendre avant le mixage, ça n’a rien gâté. Oh que non. Dès les premières mesures de la très attendue « Alex & Marjo », des poils se sont hérissés. Gérard, lutin lunaire, a des doigts de fée, joue de sa Cheval siglée et slide de son Dobro, des silences respectueux suivent ses sessions. Ses prises permettent d’alléger les prises synthétiques (en studio, ça donne : « tu lourdes Charly Oleg »), leur donnent une autre dimension : les quatre notes de Honky-Tonk piano dans A&M ramènent « l’Eté meurtrier » en mémoire, il y a pire parrainage. Mais pour le coup, ce sont les cordes de Gérard qui viennent rappeler qu’on peut être bon musicien et compositeur comme Eric et laisser quelqu’un de meilleur jouer ses notes avec bonheur. Gérard laisse entendre la chanterelle sur « les Liaisons dangereuses », rycoode si on lui laisse de la reverb’. Les chorus de guitare s’enchaînent, se mélangent, il joue avec Hostett’, comme aux grandes heures de la fac de St Etienne, pour trouver le final en canon du « Café des Ecoles ». Pour Fred, le jeu de gratte, hawaïo-harrisonien, de Gérard, « fruite » le morceau quand il le faut, amène de la blackerie si besoin : quand les choses sont bien jouées, selon lui, elles s’imposent d’elles-mêmes. C’est sans appel. Gérard propose des réponses au clavier d’Oliv’ dans l’envoûtante « Ecole Buissonnière », s’amuse de la tonalité gainsbourienne du projet, qu’on a tous sollicitée, jusqu’à se demander si Marjo’ n’allait pas s’appeler Melody, finalement. Mais ce n’est pas fini : indépendamment des mesures à quasi deux temps et demi à la Quincy Jones (celui qui va nous libérer des, non, je ne peux pas le dire encore…), Gérard met des contre-mesures sur le duo final père/fille qui contre-balancent les mesures « champagnesques » du piano du Cartoonist, rééquilibre le morceau pour ne pas entrer en conflit avec les claviers, la corrige au besoin puis passe à l’électrique, dans l’après-midi, pour du Lap steel, avant d’en rajouter aujourd’hui. L’homme finit fatigué, on le serait à moins. Insatisfait, parce le perfectionnisme ne supporte pas l’approximation : mieux vaut se passer d’une piste guitare ou laisser reposer un morceau plutôt que de se satisfaire du son laissé. Bref, encore une journée hors du temps à voir sa création se finaliser, à se féliciter une fois encore d’avoir fait confiance à l’amitié et au talent. Ce qu’Eric m’avait dit du Djé est très en  dessous de ce que j’ai pu voir à l’œuvre, pas par la faute d’Eric, parce que sans doute, je le teste jour après jour, les mots ne suffisent pas. La Casa Musicale porte de mieux en mieux son nom, plus personne ne doute de ce que chacun va amener : on se demande bien ce qu’on va pouvoir faire de la semaine qui arrive en attendant de se retrouver la suivante. 


00:53 Publié dans Blog | Lien permanent

06/05/2011

HS.

Rien à voir avec la comédie. Descartes avait raison dans son antiphrase du début du Discours de la méthode: la chose au monde la mieux partagée, ce n'est pas le bon sens, c'est l'inconséquence. Hélas.

07:53 Publié dans Blog | Lien permanent