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04/09/2013

Comice littéraire.

Bordas 2012.jpgA chaque rentrée littéraire, j’oscille entre la douce amertume de ne pas en être et l’effroi de savoir que certains de ces auteurs qui touchent là leur Graal seront condamnés par la suite à sans cesse ressasser le moment où ils l’ont touché. Et je retourne à ma condition d’auteur mal diffusé, mais qui rencontre des lecteurs, en convainc de nouveaux,  en perd d’autres par paresse – ce que je comprends mais regrette. Qui va, cette année encore, passer dans des classes pour parler d’écriture sans que sa légitimité soit mise en cause : quand on fait partie des auteurs du manuel, pour des pré-ados de 14 ans, ça en jette. Jusqu’à ce qu’ils posent la question fatale : « combien vous gagnez par livre, M’sieur ? ». Là, d’un coup, forcément, le regard change.

NB : « Raison et Passions », la maison qui a édité « Tébessa, 1956 », va s’en occuper (plus) sérieusement cette année parce que c’est une des sources de revenus des écrivains, en plus d’être un moment privilégié, mais si les lecteurs de ce blog, enseignants ou amis d’enseignants, cherchaient à faire intervenir, dans leurs classes de 3ème, un des auteurs de l'index resté vivant, je serais ravi d’organiser avec eux (sous couvert de l'ARALD) une séquence active d’écriture et d’explication de texte. Prenez contact et faites suivre !

17:20 Publié dans Blog | Lien permanent

03/09/2013

Nos amours palpitantes.

J'ai déjà écrit à plusieurs reprises sur Fergessen, ce duo extrêmement talentueux que Gérard Védèche m'a fait connaître et qui gravite dans le même giron que Guillo ou Nicolas Vitas. J'ai une sainte horreur de m'immiscer, mais j'aime semer, ici et là, quelques cailloux qui me sortent du chemin musical que je suis avec Eric Hostettler. Jamais pour me placer mais toujours parce que, quelquefois, les routes et les univers se rencontrent. Fergessen, du delà des Vosges, a eu l'idée folle de faire un clip sur chacune des chansons de leur album, "Far Est", à venir. Une discussion là-dessus, un premier essai qui leur a plu et un peu de provocation en sus et je lance l'idée de chroniquer chacun des clips, selon l'ambiance, le texte, le visuel. Le deuxième épisode est ici, je vous laisse le découvrir.

18:33 Publié dans Blog | Lien permanent

02/09/2013

Reprise.

Je relance le Cheval, au grand dam de celui que ça dérange. Je compte bien profiter de cette année qui s'annonce pour relancer méthodiquement et avec abnégation l'écriture de ce roman qui m'échappe. Le dernier, peut-être, de ma "carrière", mais celui qu'il me reste à écrire. Je sais, les résolutions sont nombreuses à cette époque de l'année, et j'ai déjà annoncé monts et merveilles à ce sujet, mais 2017 approche, symboliquement. Je m'apprêterai alors, si je suis encore en vie, à avoir 50 ans, ce qui est plutôt jeune pour un auteur, non? Non? Allez, en cadeau, un article du "Progrès" sur la rencontre de Roiron: le correspondant me cite plutôt que d'écrire et confond Eric Hostettler avec Jean-Louis Pujol, mais on a l'habitude: j'ai déjà eu droit à des "Vous avez toujours écrit des polars?", voire à un "ça s'écrit comment, Larrouquis?", le livre sous les yeux. Alors, pensez-donc. C'est ici.

19:10 Publié dans Blog | Lien permanent

01/09/2013

Nightmares.

IMG_2011.jpgPour ma rentrée, j'allais faire un article sur les bienfaits de la mer les dernières heures avant le retour, l'apaisement des corps dans l'eau, la douce impression de la permanence quand je me promène le long de la corniche, chaque année réinventée. Et puis.. Malheur des correspondances ou damnation personnelle, je ne saurai jamais, ces dernières heures dans ma ville d'adoption ont été phagocytées par l'université des jeunesses UMP et le rassemblement pétaradant de plusieurs milliers de motards Venus célébrer le culte de l'Harley-Davidson, ou le transfert de leur virilité. Autant dire que je me sens, à la veille de reprendre, entre le Jack Nicholson de Shining et le Bernie de Dupontel.

13:56 Publié dans Blog | Lien permanent

28/08/2013

C'est dans les Maisons vieilles qu'on fait les meilleures rencontres.

image.jpgLa maison vieille, je l'ai quittée en novembre dernier en me disant que j'aimerais bien, moi aussi, comme Pierre Jourde ce soir-là, faire face à un auditoire un peu intimidé mais heureux d'être là, heureux qu'on inverse les rôles, une fois n'est pas coutume: que la culture se déplace, qu'elle vienne au bout du monde, dans ce lieu-dit de Roiron, sur la commune de Rosières, en Haute-Loire. Pays perdu, donc, dans lequel Tania et Bruno ont eu le culot de s'installer comme libraires, comme épiciers, comme taverniers, aussi, sans distinction, sans hiérarchie. Tout est bon et choisi, à la Maison vieille: des jus de fruits de producteurs aux tisanes du jardin, des tomates qu'on sert en repas aux livres qui trônent à l'étage. Rien d'imposé, de consumériste, la démarche est engagée et authentique. Je m'étais dit que j'aimerais bien passer là-bas, alors, et quelques jours après, je l'ai dit à Daniel, avec qui j'y étais allé. Qui, depuis, est devenu l'éditeur du "Valse, Claudel" illustré par Jean-Louis Pujol. Dont les dessins, hier, ornaient les beaux murs de la maison vieille, les vieux murs de la maison belle. Parce que c'était mon tour, parce que les maîtres du lieu avaient lu la nouvelle, puis Tébessa, que la bibliothèque de Saint-Étienne leur a chaudement recommandé. Tania et Bruno, pour ne rien dire d'autre, c'est un événement culturel créé dans leur lieu tous les mardis de l'été. Avec un taux de remplissage à faire pâlir les programmateurs les mieux introduits. Hier, sur la base d'un nom célèbre mais maudit - Claudel - et des deux autres bien inconnus, c'est une bonne vingtaine de personnes qui se sont déplacées pour un dîner-spectacle. Parce qu'à la Maison Vieille, on présente d'abord les choses telles qu'elles vont se passer, puis on passe à table: des tablées, plutôt, dispersées dans l'espace autour de la cheminée. Une bonne assiette garnie, des desserts maison, le pain du boulanger venu livrer l'après-midi, qui fait évidemment sa farine, tout est à l'avenant de l'accueil et du bien-être ressenti. À tel point que, comme souvent, on se demande s'il faut vraiment troubler cette harmonie, se démarquer, prendre la parole qui semble si bien se partager, là, tout autour... Mais les leçons sont faites pour être retenues, et si Gérard n'est pas avec nous ce soir-là, je n'oublie pas la dernière donnée: faire face, quoi qu'il arrive, aller au bout sans se laisser intimider par l'auditoire. Qui fut éminemment curieux et bienveillant: agréable sensation, pour une fois, de ne pas avoir à lutter. Pourtant, j'ai été présomptueux: puisqu'il était venu pour Camille, j'allais lui donner lecture de la nouvelle complète, enfin, lue du débat à la fin mais avec des coupes franches. Trois temps pour une vingtaine de minutes, pendant lesquelles, forcément, je me suis senti à mon aise, puis dépassé, revenu puis essoufflé à nouveau. J'ai le plaisir, quand même, d'arriver jusqu'à l'excipit, qui colle tant à mon rapport à Camille: "nous sommes tous des aliénés, mais on a des vies bien calmes". La mienne ne l'est pas, au bout du compte, et j'ai le bonheur, dans un deuxième temps, de présenter à des gens qui ne me connaissent pas mon univers littéraire et musical. Je présente Éric Hostettler, nous sommes de nouveau seuls, ensemble, ce qui ne nous était pas arrivé depuis Lettres-Frontière. Nous faisons "Littérature &Musique" à deux là où nous sommes quatre, désormais, mais ça marche, aussi, ça colle bien au lieu, à l'ambiance. J'explique le sort que connaissent mes romans, me présente comme le Goncourt putatif 2011, au vu du scrutin de Grignan et de celui du Grand Prix. On sourit, on redevient sérieux, les chansons s'enchaînent avec les extraits, "Cache-cache" fait son effet habituel, Marius Beyle fanfaronne entre l'émotion et le sentiment, avec une pensée permanente vers le Bleu, Tébessa et l'Embuscade font le reste. On pense que c'est fini parce que habituellement ça se termine là, mais le public en veut encore, apprécie "l'Ecole Buissonnière" et "faire l'hélicoptère". On signe des livres, on vend des disques, les gens nous remercient, ils ont l'air heureux et nous l'air bête. Parce que c'est réciproque et que c'est si simple que c'en est bête, genre on aurait dû y penser avant. Comme Tania et Bruno, en somme, arrêter de perdre du temps là où l est inutile d'en perdre. Quand en plus les maîtres des lieux font le boulotée libraire tel qu'on le rêve, c'est à dire en commandant plus de livres qu'il n'en fallait pour la soirée dans la ferme intention de les défendre et de les faire connaître, on se dit que le Nouveau Monde a beaucoup à apprendre de la Maison Vieille. Et que c'était un délice d'écrivain que d'y avoir traîné les guêtres. Du coup, comme annoncé, je rentre et je l'écris, la rencontre, telle que je l'ai vécue, de mon côté. Entre Gilly et Roiron, ce fut un bel été. Et si un jour je n'existe plus comme écrivain, j'aurais vécu ça, une fois encore. Plus d'émotions qu'on peut en espérer en plusieurs vies, contenues en une seule. PS: pas de mise en page possible, ce soir, mais possibles coquilles, vu l'heure. Retour du Cheval quotidien dès dimanche.

01:29 Publié dans Blog | Lien permanent

18/08/2013

Carte postale.

Un signe pendant la pause estivale, un moment rare passé loin de toute agitation, avec les mots - mal dits, mais que l'exercice est difficile! - du vieil Hugo, venus de la commune voisine. 


"A Villequier" - Victor Hugo par cachardl

16:29 Publié dans Blog | Lien permanent

18/07/2013

La chute du Cheval.

16:27 Publié dans Blog | Lien permanent

16/07/2013

Rattrapages.

L&M T.jpgL’écriture en direct passe à l’horaire d’été : je n’ai rien dit de la soirée de samedi parce que « Littérature & Musique » était en mode concert sous les toits et qu’un événement privé doit rester privé. Mais il y avait du monde, 56 personnes, en face de notre belle scène, à Chaponost. Un public à qui l’idée a été proposée sans qu’on sache si, en amont, le principe les a séduits. C’est un concept original de mêler la lecture publique et le récital de chansons, un exercice exigeant dans l’attention : le set dure trois quarts d’heure, pendant lesquels le regard des spectateurs va du violoncelle de Clara au lapsteel de Gérard, à l’éclat de son Dobro, sans perdre de sa concentration pour entendre les mots d’Eric. Moi, perché sur mon tabouret haut au cœur de l’action, je présente les textes, raconte comment ils sont venus, cabotine un peu sur le rapprochement improbable entre le C,V&H Band et le E-Street du même nom : parce que nous avons joué à Genève, Eric et moi, mais que Springsteen n’a jamais joué à Chaponost. Je dis jouer bien que je ne joue pas, sauf de l’attention des gens et des sentiments que le texte sollicite. Des réactions, aussi. Depuis que je les lis, je retrouve les mêmes attirances, à la table des ventes, après le récital, pour la mémoire de la guerre d’Algérie ou la métaphysique des enfants de la partie de cache-cache. Le concert se passe, la quatrième représentation est supérieure aux trois premières, c’est le signe, selon Gérard, que le projet est viable mais qu’il faut encore progresser : dans l’écoute les uns des autres, dans l’harmonie. Dans l’intention, l’interprétation. L’équilibre est fragile, je le sais du haut de mon tabouret, encore : comment dire un peu plus que le texte sans trop en dire puisque le texte se suffit à lui-même ? De nous-même, nous décidons de ne pas finir sur l’impromptu de Camille, Clara & moi, que nous avons pourtant si bien passé deux jours avant. La peur de trop demander au public, sans doute. Gérard nous dira après qu’un auditoire ne se convainc que si l’artiste est sûr de sa force : nous n’hésiterons pas, la prochaine fois. A St Etienne, de nouveau, pour le Salon du Livre, en octobre. Ailleurs aussi, en mode privé, puis, une fois que le disque sera sorti, là où l’on nous invitera, sur un mode plus profesionnel : pas dans l’intention, pour le coup, qui l’est pleinement, professionnel. Mais dans la construction de l’événement : arrêter de jouer gratuitement (ou presque), ce sera la première étape de la reconnaissance du travail qu’un tel projet génère. Ce sera aussi un autre moment de notre parcours. De tout cela, je vous en parlerai fin août, pour mon rendez-vous à la Maison Vieille. D’ici là, « le Cheval de Troie » se met en mode vacances, vraiment, et roman, enfin. Farewell.


23:12 Publié dans Blog | Lien permanent