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27/05/2013

Unisciti alla Danza!

Sandro Secci a de multiples talents, indépendamment d’être mon ami. Il est photographe, expose, son projet « trains de vie », dont les clichés sont agrémentés des textes forts de la poétesse italienne Claudia Frau, ira à Cagliari en octobre, à New-York, peut-être, bientôt. Je lui ai déjà prêté ma voix, avec d'autres,  pour un exercice conceptuel, il m’a prêté la sienne - et ses dons de musicien - pour une version paolocontesque de « Balade d’hiver ». Qui sortira, elle aussi, quand elle sera terminée, quand il en sera satisfait, quand il ne s’en voudra plus de dire déambouler au lieu de déambuler, qu’il aura compris, in fine, que c’est lui qui a raison dans l’étymologie et la prononciation. Sandro est venu samedi à St Etienne, il a apprécié, est rentré avec « Valse, Claudel » et, le plus simplement du monde, m’a demandé hier soir l’autorisation d’en dégager une musique, comme une bande originale de la nouvelle après celle de « Camille », le poème… Aujourd’hui, elle est là, elle s’écoute ci-dessous et surtout, si vous aimez, s’achète, quelques euros, pas grand chose : juste celui de l’émotion et du travail mêlés. C’est déjà énorme.

18:01 Publié dans Blog | Lien permanent

26/05/2013

Retours de scène.

264493_502897266431956_1177103986_n.jpgLittérature & Musique, donc. Le concept est osé, d'entrée, parce qu'une des deux notions effraie, un peu. On s'interroge sur son envie d'entendre des textes dans un espace public, pas sur celle d'y écouter des musiciens. Un beau trio, bien réparti sur le plancher blanc fraîchement monté et peint par Daniel, le maître des lieux: on ne plante pas la pointe d'un violoncelle ni n'installe des guitares et des pieds de micro dans le gravier blanc, particularité de l'endroit. Les quatre dessins de la Valse qui illustrent le "Valse, Claudel" sorti hier soir constituent le fonds de scène, dur le mur latéral, il y a cinq autres grands formats et en face, cinq petites esquisses. Qui reconstituent le mouvement de la danse, duel épique entre la force de Rodin et l'abandon de Camille. Je termine l'arc de cercle, à la gauche de l'archet de Clara. En station assise, comme eux, après réflexion: tabouret haut, pupitre sur lequel je pose mes trois romans et mon recueil de nouvelles. Il y a déjà du monde dans la galerie, mais on attend les Lyonnais, peu nombreux mais fidèles, qui ont bravé la difficulté de sortir de leur ville. La mienne, enfin presque, tant l'origine et l'investissement mis dans ce projet m'ont fait Stéphanois. On n'oublie jamais de  là où l'on est parti, même en soupçonnant qu'un "truc" comme ça nous échappera vite et nous mènera ailleurs. Un des termes souvent utilisés par Gérard pour mener les répétitions et justement éviter de se répéter. Arrivés au tas de gravier, donc, après que Daniel nous a présentés, je commence sans un mot de plus par un extrait de "la partie de cache-cache": une minute et demie, guère plus et le violoncelle, à la droite, qui commence à monter à l'endroit indiqué sur le déroulé. Comme dans les grands orchestres qu'elle commence à fréquenter, Clara, à dix-sept ans. "Reconnaître que tout est dit", la voix fragile d'Eric installe l'atmosphère par l'antiphrase, elle peut déstabiliser sur l'instant mais les deux guitares entrent, soutiennent. Un premier crescendo, puis un finale, allegro. C'est la cinquantaine de personnes qui nous font face qui décident de ponctuer la fin des chansons d'applaudissements. Que je laisse faire, avant d'enchaîner: la fin de "Ciao Bella!", la fausse bluette issue de ce gros Robert dont la nouvelle éponyme a bouleversé Fred, l'exigeante libraire du Tramway. Qui m'a appelé pour me le dire vendredi. Qui nous attend, du coup, le 22 juin, avec un peu plus d'impatience. "Ciao Bella!", donc, ma minute trente et là, subito, "Quantifier l'amour", qui fait entrer le violoncelle dans le rythme soutenu de la bonne variété. Ça tourne, pendant qu'ils jouent, je regarde les gens, pas un ne bouge. Tous captivés par le lapsteel de Gérard, cette guitare qui se joue sur les genoux et qui le détermine comme musicien. Du rythme, un format chanson classique, trois minutes trente et l'on continue: j'appelle le nom d'Alain Larrouquis et ce dont il est le nom, finis sur les ratés du basket et on enchaîne sur "les perdants magnifiques". Qu'on destine à l'oubli. La chanson la plus courte en texte et la plus longue du lot: crescendo, boucles de lapsteel, gigue irlandaise virtuose au violoncelle pour terminer. Je regarde Éric, je sais ce qu'il pense: sa musique est jouée dans un cadre superbe, devant un public attentif, entouré de deux de ses trois amis les plus proches et d'une chic fille. Je connais plus d'un musicien qui aimerait vivre le dixième de ça. Je lis un bout de "Valse, Claudel", un essai sur la phénoménologie, en somme: au mot "partition", clin d'oeil, Gérard lance le décompte et, quatre secondes plus tard, une après que j'ai arrêté ma phrase, c'est "Ton Égide", le tube, 3'02 de pulsion. Applaudissements très nourris, frissons. On s'approche de la fin mais le plus dur commence: "en 1954...", lis-je, je sais que dans la salle, des yeux vont s'embuer. Je manque, pour mon dernier texte, de céder à l'émotion, me rattrape: je ne veux pas d'effets, même involontaires, dans cette lecture, seulement celui des textes. Le Dobro de Gérard pose les tonalités arabisantes, il dira après qu'il fallait qu'il s'accorde autrement qu'au morceau précédent et que la manipulation qu'il a faite inopinément a trompé Éric, qui lâche une partie du refrain. De mon tabouret, je prends ça pour de l'émotion, la même que moi. Le public aussi. On termine le morceau sur une note apocalyptique, la fin du Gérard du roman, la guerre, mais c'est à Clara que revient la note finale, celle du sublime et du Sacré. On est dans la demi-heure annoncée, beaucoup d'applaudissements et de visages ravis: je présente Éric, le compositeur qui met au monde les chansons, Gérard, qui les arrange et les sublime, en accord, puis Clara, jeune prodige, qui les magnifie. On a terminé et, nonobstant le couac sur "l'Embuscade", on sait qu'on a réussi. C'est l'heure des bonus, qu'on enchaîne: Éric et Gérard jouent "le Café des Écoles", issue de "Trop Pas!", la comédie musicale lycéenne qui a scellé notre ménage à trois. Puis Clara et moi essayons un impromptu, "l'impromptu de Camille", le long poème inédit qui conclut l'édition de tête de la nouvelle. Cinq minutes d'alexandrins, ça peut paraître long pour le quidam, mais après la première strophe, Clara lance, en sourdine, la suite pour violoncelle de J.S Bach. On a deux bouts de répétition ensemble, on sait vaguement qu'on doit se retrouver là, s'attendre ici... Et merveille du direct, tout coule, tout est fluide, je prends un plaisir inouï et immodeste à la lecture des vers, la voix que j'entends me plaît, c'est sans doute Camille qui parle à travers moi. On tombe juste, Clara termine, la première du "Littérature & Musique" aussi. Jean-Louis Pujol, mon ami peintre venu de Bourges pour exposer ses dessins, en vendra deux, une bonne nouvelle, je signerai beaucoup de livres, pour un auteur comme moi, on vient chercher celui qui parle de cet enfant différent, là, oui, il a un beau bandeau rouge qui dit "Prix du 2ème roman, Grignan 2012". Pas de gloriole personnelle, juste une autorité qui s'installe, pousse un ou deux curieux à prendre le tout Cachard. Qui n'est déjà plus rien comme auteur - puisqu'il repart de zéro - mais à qui des soirées comme celle-ci et celles qui s'annoncent rappelleront qu'il a été. PS: merci encore à Daniel, du Réalgar, pour tout. J'attends avec impatience sa stratégie de diffusion du Claudel, le procès à l'amiable avec Isabelle A. et notre entrée au(x) musée(s).

10:43 Publié dans Blog | Lien permanent

23/05/2013

Sans le nommer.

Je ne l'aurai vu qu'une fois, en début de siècle, mais je me suis retrouvé juste à côté de lui, sans l'importuner. J'aurais pu, comme je l'ai fait avec Zulawski, le remercier de ce qu'il m'avait apporté, mais je n'ai pas voulu interrompre sa conversation. Qu'il menait de sa voix douce et traînante, à l'image de sa réputation de dandy paresseux, au sens le plus noble du terme. Qui cache l'hyperactivité des génies qui ont quelque chose à raconter. Un nombre inouï de trésors recensés à la SACEM, comme auteur, compositeur ou interprète. À l'époque, je rêvais d'en laisser une, de chanson, un jour, et lui, là, devant moi, dans les travées du théâtre de la mer de Sète - où il lui importait tant de jouer - il ne les comptait plus, les hymnes que le public reprenait parce qu'il fallait qu'il chante pour lui, souvent, mais aussi parce que ceux-ci avaient tous une histoire particulière pour chacune des personnes qui composait l'auditoire. En vedette américaine, ce soir-là, c'était Paco Ibañez. On était déjà dans un temps hors de lui-même, sans autre accroche que la permanence et la passation. L'atrabilaire et le placide qui remettaient sur le devant de la scène des pans d'histoire et de poésie surannés. Je ne l'ai pas importuné comme je n'ai pas accosté Alain Larrouquis quand je l'ai croisé un jour, adolescent. J'ai laissé les choses se faire pour qu'elles reviennent un jour, naturellement. Larrouquis, je suis entré dans la Moutète avec lui, en octobre dernier. Quand je retournerai dans le théâtre de la mer de Sète, je jetterai un œil et un sourire vers le petit jardin, pas loin de la grille. Sûr qu'il y sera resté, encore, sa solitude et sa liberté délaissées, un instant, pour fêter le jeune facteur, retrouvé: l'amour peut de nouveau voyager.

17:00 Publié dans Blog | Lien permanent

22/05/2013

Par pure correction.

Voilà, comme annoncé, ce n’était pas Queffelec dont je parlais hier, mais Ravalec : en termes de talent et d’ancrage dans le PLF, que le premier me pardonne et que Christian soit remercié. Pour autant, le sujet n’est pas là. Vous avez vu, hein, une simple petite relâche de la démarche épistémologique, l’envie de se dire allez, chiche, on regarde même pas sur Google, on fait confiance en sa mémoire même si celle-ci se dédouane d’entrée via le cerveau, qui clignote mais non, pas possible, pas dans les concordances, rappelle-toi de la première parution de, mais non, comme dans Tintin et les dilemmes de Milou, on fonce dans le mur, on le sait mais on y va. La prochaine fois, je vous expliquerai comment Mitterrand et Montesquieu ont échangé dans les Jardins du Luxembourg. A Berlin, en compagnie de Ravaillac. 

16:48 Publié dans Blog | Lien permanent

21/05/2013

Bonnes fées.

Je me souviens que Queffelec a leurré Françoise Verny en lui envoyant un manuscrit avec un post-it sur lequel il avait marqué lis ça, Coco, ou quelque chose de cet ordre, en se faisant passer pour quelqu’un d’intime. Peut-être n’était-ce pas Queffelec. Peut-être n’était-ce pas un Post-It. Mais en l’entendant sur Inter tout à l’heure, je me suis dit que j’aimerais que quelqu’un fasse ça pour moi.

18:53 Publié dans Blog | Lien permanent

20/05/2013

paolocoelhesque.

Cette drôle de société qui voit les philosophes ratés donner des cours de développement personnel et le moindre cuistre se revendiquer consultant…

19:20 Publié dans Blog | Lien permanent

19/05/2013

En répèt' et en chaussettes.


Littérature & Musique - teaser par cachardl

14:41 Publié dans Blog | Lien permanent

18/05/2013

Une Valse à 15 ans.

IMG_1663.jpgJe suis entré au Musée Rodin pour la première fois en janvier 1998. En 2000, à la demande d’un galeriste, j’ai écrit sur la Valse, en substitution, m’avait-il dit, de Charles Juliet, en vue d’une édition qui n’a jamais eu lieu.  En 2001, j’ai assisté à l’exposition Camille Claudel à Roanne, au Musée Dechelette : quatre versions de la Valse m’ont donné le vertige. J’ai écrit le poème « Camille », dont Fred Vanneyre a fait une première version, restée inachevée. En 2006, je noue un contact virtuel avec Jean-Jacques Coulon et lui propose une collaboration inédite, au vu de nos univers musicaux. En 2007, il m’envoie la musique, sur laquelle je pensais qu’il mettrait sa voix. En 2008, pour mes 40 ans, j’offre à mes invités un cd gravé sur lequel figure la première version de « Camille », enregistrée chez Eric. Hervé Beynel « fait » Rodin et ponctue les strophes de « Camille ! » sonores. Début 2009, je fais une offre publique d’emploi à Stéphane Pétrier sur les premières pages de mon blog. En 2010, je le rencontre et lui donne à lire et à entendre. Il aime, me le dit. Il n’aime pas la nouvelle que je lui donne par la suite, me le dit aussi. "La Valse", version moulage déniché sur e-Bay, fait son entrée chez moi. En 2011, commence l’idée, via l’éditeur, d’un recueil de nouvelles, dont je pense alors qu’il s’appellera « Valse, Claudel  et autres nouvelles ». En 2012, Stéphane vient chez moi proposer une lecture, un arrangement avec un gimmick chanté : « Valse, valse, valse-moi encore, Camille ». Quelques mois plus tard, le lendemain d’un derby encore perdu, il rentre en conquérant dans Saint-Etienne pour enregistrer ça chez Gérard. Dans le même temps, je rencontre Daniel, du Réalgar, d’accord pour éditer à part la nouvelle, seule, avec des dessins de Jean-Louis Pujol. En 2013, nous finalisons le projet. En mars, c'est "la 3ème jouissance du Gros Robert", including "Valse, Claudel", qui sort. Il y a quelques jours, « Valse, Claudel », version Réalgar, qui lui a été livré. Et moi, j’ai reçu « Camille » hier. Samedi, lors de la présentation, j’aurai une pensée dirigée vers cette première émotion, celle de 1998.

16:47 Publié dans Blog | Lien permanent