24/06/2013
Passe, passe...
Ces jeunes hommes qu’on a connus enfants, savent-ils qu’un jour ils ressentiront la même surprise que nous en en voyant de plus jeunes prendre leur place ?
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23/06/2013
Selon Gabrielle.
Quand les mots que vous avez écrits font écho à une réalité que vous êtes en train de vivre, ce n’est pas exclusivement narcissique, c’est aussi une bonne façon de se rappeler que la littérature est la vie. Ainsi, hier, au Tramway, la théorie des sentiments, des émotions et des évidences de Marius Beyle m’a-t-elle rattrapé. Et laissé un peu seul, le lendemain.
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2h13 plus tard...
Je le craignais, je le subodorais même, mais j’aurai in fine manqué à mon engagement élémentaire, pour la première fois depuis trois ans, peut-être : le 22 juin n’aura pas eu de note puisque l’heure fatidique l’a dépassé depuis près de deux heures. Le temps de l’après, celui du débriefing et du lâcher-prise, puisqu’il en est ainsi, à chaque fois qu’une émotion se vit, réellement. Comme cette 3ème invitation, pour une 3ème jouissance dont certains n’ignoraient pas, hier, qu’elle ne serait pas suivie d’autres – enfin, métaphoriquement ! – du même genre avant longtemps. Je revenais au Tramway en pensant l’avoir quitté hier, et pourtant, ils étaient nombreux, les souvenirs qui me disaient que du temps avait passé, entre ma présentation, angoissée, de « la partie de cache-cache » et celle, plus rompue, du « Poignet d’Alain Larrouquis ». Il faut dépasser ses représentations des événements, arrêter de croire qu’il y a eu moins de monde que les fois d’avant, arrêter de croire aussi que ma présence est usurpée. Après une bonne entame avec Frédérique, qui m’interrogeait pour la première fois, après être passé sous ses fourches caudines de la diversité de l’écriture et des tonalités des six nouvelles du recueil, dont une qui l'a bouleversée, une qui l'a fait exploser de rire et une qui l'a laissée dubitative, j'ai présenté à la trentaine de personnes présentes le projet "Littérature & Musique" dans sa forme quatuor, avec chansons intégrées dans la lecture d'extraits de mes oeuvres. On reste un peu sur un morceau joliment raté, dans un set bien meilleur techniquement, dira notre directeur artistique, qu'à la première; des petits écarts qui, en temps et en heure, n’ont pas forcément été perçus par le public. C’est bien, mais ça nous engage à le passer, ce morceau, sans embûches, la prochaine fois. Je guette, sans oser les fixer, les regards bienveillants, ceux à qui j’adresse les mots, implicitement, ou un peu plus que cela. Je lis un peu plus vite qu’à Saint-Etienne, sous l’effet de la canicule, je ne m’en satisfais pas, choisis de ne pas « donner » l’impromptu de Camille. Il s’est passé 27 minutes d’une variation qui n’aura importuné personne, à part ceux qui avaient d’ores et déjà de bonnes raisons de ne pas s’attarder… Je signe moins de livres qu’à l’accoutumée, au Tramway, m’en inquiète en fin de séance mais Fred me dit que je leur ai sauvé leur journée, que les ventes ont été bonnes, des « Robert », des « Camille », des exemplaires de « la partie de cache-cache » dont la lecture, en début de séance, enchainée au formidable « Au-dessus des eaux & des plaines », réorchestré, suscite la curiosité, toujours. Je parle longuement de Tébessa avec des personnes que je ne connais pas mais qui marquent un fort intérêt à l'écriture de l'histoire dans l'Histoire. Je croise des visages connus, souriants, des gens qui s'apprécient et se parlent. Mon fils est à mes côtés et dédicace quelques-uns de mes livres, sans encore les avoir lus! Un beau moment de plus, avec ses imperfections, qu’on a localisées plus encore qu’à la première, donc : le signe qu’il faut continuer, aller plus loin encore, comme cet été, où l’on projettera le quatuor sur un mode privé, avant de répondre aux sollicitations qui sourdent… Tout cela n’est fait que pour approcher le Beau, on le sait. Même en pleine nuit, avec les quelques et minimes heures sur le retour en temps et en heure, je garantis cette rencontre aussi, sans coup férir. Ce n’est que l’après de la rencontre qui m’a empêché d’en narrer la teneur, juste après : on n’en est pas à un paradoxe près, sur ce blog comme dans ma vie.
02:13 Publié dans Blog | Lien permanent
21/06/2013
Béni-oui-oui.
Au vu du nombre croissant d’inepties éditées, je me demande si je ne vais pas sortir un guide de Bien-Etre destiné au seul usage des femmes, une de ces Bibles qu’elles se transmettent au bureau ou au club de gym en se convaincant les unes les autres qu’elles n’auraient jamais dû se priver d’une telle leçon jusque-là : ce qui en garantira le succès puisqu’aucune d’entre elles ne s’autorisera à penser qu’au bout du compte, il pourrait bien y avoir supercherie. Et puis, profitant de la vague, l’année d’après, j’écrirai le même guide à destination des maris jaloux du secrets qu'elles auront gardé, et des amants délaissés, avec la même verve horoscopique : du jamais vu depuis les Mémoires de Garcimore.
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20/06/2013
La Totale.
J’ai fait une compilation des articles rédigés autour des rencontres faites autour des livres depuis l’été 2008. Cinq années passées à aller au-devant et parfois à l’invitation des lecteurs en petit et en plus grand nombre. Cinq ans passés à relater en temps réel – juste après, parfois quelques heures – les émotions ressenties, les moments à ne jamais oublier, les promesses faites qu’on saura rappeler. Je sais que ça n’intéressera personne mais peut-être un jour en ferai-je un recueil : Ahmed Kalouaz l’a fait, j’ai vu le recueil à Annecy, l’année dernière. Je vais attendre samedi, au Tramway, samedi prochain à Gilly (avec une double compte-rendu entre kronix et ici!) puis mi-juillet pour les concerts privés Littérature & Musique. Ensuite, je mettrai ça ici en guise de lecture d’été, avant la vacance d’été. Et avant que les rencontres reprennent, l’année (scolaire) prochaine, et donc leur récit, toujours. Et donc – je n’en suis pas à ma première volte-face – une saison six, dès la fin août (le 28, je serai à la Maison Vieille, autour de Camille - de ce blog.
17:02 Publié dans Blog | Lien permanent
19/06/2013
You mean emotion.
Et puis Pascale s’est avancée vers moi. J’ai reconnu ses yeux avant son prénom, je dois dire, mais tout est revenu et nous n’avons pas tergiversé avant de parler de lui. De l’ami que nous avions en commun et qui, il y a près de quinze ans maintenant, a choisi de ne pas supporter plus avant la douleur d’une rupture amoureuse. De coller à la mythologie romantique et rock’n’roll qu’il incarnait. Cet homme, que j’avais rencontré deux années plus tôt, avec qui j’ai immédiatement accroché, m’avait semblé un autre moi-même, écorché, sur le fil, mais flamboyant dans ce qu’il donnait à voir. Au même moment, les mêmes tourments auraient pu m’emporter, mais j’ai gardé l’instinct de survie, dépassé les maux par les mots (qu’on m’autorise cette atroce paronomase qui fleurit un peu partout !)… Et aujourd’hui, Pascale, quinze ans après. Je lui apprends que j’ai donné son nom à un des personnages de mon premier roman, dont on parle peu, une fois seulement, mais dont l’extrait concerné, comme par hasard, s’est retrouvé dans les pages du dernier Bordas de 3ème. Comme s’il ne devait, comme Gérard, jamais être concerné par l’oubli. J’ai pensé à l’autre alter-ego, au même destin tragique et je me suis dit qu’il valait mieux vivre, tout compte fait. Ça pique les yeux, mais ça permet de se dire qu’on la mène, la route: et la vitrine ci-jointe expose, pour un temps, les petits cailloux dérisoires qu'on y a laissés.
17:33 Publié dans Blog | Lien permanent
18/06/2013
Après coup.
Dimanche, à Cuisery, Jacques-François Piquet m’a fait remarquer que mes nouvelles commençaient le plus souvent par un conditionnel passé, lequel oscille, dans le sens, entre le remords et le regret : j’aurais pu lui dire que je ne m’en étais pas rendu compte, ou que je ne l’avais pas fait exprès ! Oh oui, ça aurait une bonne réponse, ça…
18:13 Publié dans Blog | Lien permanent
17/06/2013
La voix des livres.
Marc Roger fait corps avec le plancher, avec la scène. Ses pieds nus, quand il lit, doivent lui transmettre les énergies qu’il domine dans le reste du corps. Il est droit, devant le micro et le chevalet, il tient le livre à bout de bras, quasiment, et il lit. D’une voix qui démarre en traînant un peu puis qui accélère quand le récit le permet. Il lit d’une voix un peu affectée, qui sait au juste moment se libérer de son affectation. Pas trop d’effets – le plus insupportable chez des lecteurs, pas trop d’emphase, il lit, sans jamais, JAMAIS, écorcher le moindre mot, en lui rendant toute la moëlle que l’auteur y a mis. C’est un drôle de révélateur que d’être lu à voix haute, publiquement, en sa présence. On entend les mots différemment, tels – ou non – qu’on attendrait de les lire chez d’autres. Hier, sur la scène d’Alterna’livres, Marc Roger a lu le début de « Valse, Claudel » et, comme d’autres, j’ai découvert les premiers atermoiements de cet homme qui attend quelqu’un rue de Varenne, qui guette sa sortie de la station de métro. J’ai entendu cette métaphysique, cette Valse-hésitation, et les rythmes ont changé juste quand il le fallait, dans mon for intérieur, je demandais à la phrase que j’entendais l’anacoluthe nécessaire, la rupture attendue. Jusqu’à ce que je me demande moi-même ce qu’il allait advenir de cet homme-là, de la rencontre sous l’égide des grands maîtres, du tourbillon qu’ils connaîtrait, une fois entrés dans la Valse. Ça veut dire que j’ai été pris, comme les autres. Il ne suffit pas de vouloir lire, il faut savoir le faire : cet avertissement s’adresse à moi-même, qui lirai samedi mes mots comme s’il s’agissait de ceux des autres.
20:38 Publié dans Blog | Lien permanent