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07/10/2013

The Magical Realgar Tour.

Les 18,19 & 20 octobre, je serai à la Fête du Livre de Saint-Etienne. Reçu très agréablement, dois-je souligner, avec une rencontre organisée au Lycée Jean Monnet le vendredi après-midi, le coup de coeur accordé par la librairie Quartier Latin et, le samedi à 18h, le retour à la Galerie Le Réalgar pour le dernier acte, peut-être, du "Littérature & Musique Tour". Non qu'on tienne à se séparer (les amitiés sont trop fortes), mais les occasions sont rares et nous allons entamer, ensuite, les sessions d'enregistrement de notre disque, qui paraîtra si nous en sommes contents. Pour cette dernière, un mot d'ordre: être un peu moins solennels que la première fois. Créer de la surprise, et des surprises: des invités, des anniversaires, des amis qui viennent de loin... Le Lyonnais que je suis pourrait vous vanter longtemps, contre toute attente, les mérites de la ville voisine, plus conviviale et plus accueillante, dans l'esprit, que sa voisine. Faites les quelques dizaines de kilomètres, passez me voir au Salon la journée, gardez votre soirée de disponible pour écouter ces beaux morceaux, la fragilité d'Eric, la classe de Gérard, la virtuosité de Clara. Venez me voir sur mon tabouret haut au milieu (cette fois-ci) de mes saltimbanques magnifiques, écouter "l'Embuscade", pour ceux qui n'ont jamais vécu cette expérience. Allez voir les artistes tant qu'ils sont en vie!

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06/10/2013

Thunder Gift.

A l'heure des petites mélancolies du dimanche soir, on m'offre un cadeau prestigieux, quoiqu'un peu forcé. Qui vient de cette propension que j'ai d'être un monomaniaque de la chanson et de pouvoir écouter, parfois, des dizaines de fois de suite un morceau qui me marque dans l'instant et dont je sais que, quoi qu'il arrive, je le garderai. Je ne connais pas Jacky depuis très longtemps, mais suffisamment pour être allé l'entendre chanter. Ces jours-ci, alors que je faisais bénéficier mes virtuels amis des vingt-cinq versions réunies de ce chef-d'oeuvre de chanson qu'est "Thunder Road" - une chanson qui aura attendu que ma vie s'y accorde pour produire en moi son plein effet - elle m'a maudit mais s'y est collée. Et là, à l'instant, paf! Dans ma vie, j'ai entendu des gens chanter des textes que j'ai écrits, j'en ai même entendu d'autres reprendre certaines de ces chansons, mais jamais on ne m'avait offert, autrement qu'en concert, un de mes morceaux fétiches. C'est fait et j'en suis heureux: dans ce qu'elle dit de la relation, l'envie de construire, quitte à tout lâcher pour prendre la route, ce texte m'émeut absolument,   le  cadeau encore plus. On compare, ailleurs, cette chanson à un poème de Shakespeare. Et en shakespearien, je valide.


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05/10/2013

L'Art et la manière.

Bel article dans la presse locale sur un amateur (au sens littéral), collectionneur, galeriste et éditeur, en plus d'être bibliophage et, pas accessoirement du tout, un de mes amis.

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04/10/2013

La disparition du futur simple.

vogue.jpg"Du Caillou, je suis allé sur la place, là, c’est Jacquard que je suis allé saluer, pas pour lui, mais parce qu’il est un peu le maître des lieux, là-bas. On voit que lui, il nous surplombe, le bienfaiteur, la main droite portée au cœur, plein d’allant. Comme il avance, Jacquard, on a vraiment l’impression qu’il va conquérir Lyon, c’est pour ça qu’être de la Croix-Rousse, ça peut pas vraiment être innocent ! Bon, c’est qu’une statue, mais va demander aux richards du 2° s’ils sont pas fiers de leur Louis XIV, à Bellecour ! Et puis Jacquard, c’est toujours notre point de départ quand on fait la Vogue des marrons : c’est là qu’ils mettent les jeux d’adresse, et le petit train des mômes, le Paris-Méditerrannée. Les copains du quartier y mettent leurs petits frères et sœurs, et après, on va se faire des châtaignes avec du vin bourru aux Ecoles, toujours. On peut compter une vie en nombre de saisons, on peut donc compter une vie en nombre de fois où on a vu la Vogue s’installer, puis repartir. C’est ce qu’ils disent, les forains, depuis le temps que les riverains voudraient nous voir partir, à cause des nuisances sonores comme ils disent, elle est toujours là, la Vogue, quand arrive la fin du mois de septembre, et si jamais on voulait nous la supprimer, ça serait sûrement la deuxième révolution de l’histoire du plateau !"

extrait de Tébessa, 1956, Ed. Raison & Passions. Un roman qui m'étonnera jusqu'au bout, je crois, par ses multiples vies. Des info., peut-être, bientôt, mais il convient d'être prudent.

photo exhumée par F.Houdaer, cf 3 notes en dessous.

 

 

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03/10/2013

Banque de France.

J'attends du préposé qui encaissera mon chèque qu'il respecte le plan en trois parties de la dissertation Suffit-il d'être conscient pour agir moralement? que j'ai, dans l'agitation, malencontreusement griffonné au verso.

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02/10/2013

Dictionnaire fataliste de la salade de chèvre chaud.

C’est vrai, quoi, quel élément plus marquant pour mesurer la volonté de servir bien que d’évaluer, noyés dans une salade mal triée assaisonnée d’une sauce toute faite, les rares tranches d’une brique de chèvre qui n’a sans doute jamais connu l’Ardèche ? La note est nulle mais ne servira qu’à retenir le titre.

16:45 Publié dans Blog | Lien permanent

01/10/2013

Biologie Végétale.

On ne s’est jamais vraiment intéressé à l'angoisse émise par l’herbe ou la plante à l’idée qu’un ruminant la réduise à néant. On a sans doute eu tort: il y a quelque chose là du questionnement humain qu'on aurait convoqué.

18:03 Publié dans Blog | Lien permanent

30/09/2013

Le der d'Houdaer.

fahrenheit451words.jpgTant que les poètes sont vivants, il faudrait continuer de leur demander leurs papiers. Ceux de Frédérick Houdaer sont en règle, nonobstant une certaine belgitude, dont tout le monde s’accommode à dire qu’on en règlera le cas une fois celui des Roms bouclé. J’ai vérifié l’ordre de ces choses deux fois en trois jours, vendredi à la librairie « Points d’encrage », à Lyon, dimanche, entre autres, au Cabaret Poétique dont il est l’instigateur, l’animateur et, quelquefois, l’un des invités. Il défend, en ce moment, son dernier recueil « Fire Notice », dont on ne sait s’il emprunte à Bradbury son envie de brûler des livres plutôt que d’en écrire, ou s’il n’est là que dans l’optique de foutre le feu aux caciques, un exercice qu’il affectionne. Allez l’écouter, vous l’entendrez tour à tour et fort à propos dézinguer le Prix Roger-Kowalski, Yves Bonnefoi – à qui il préfère Jimmy Page, cité en exergue du recueil – l’Education Nationale et les SMS en pleine lecture de Serge Pey. Sa poésie, déjà éprouvée par une première trilogie, est fondée, comme Bukowski qu’il adore, sur des petits morceaux de quotidien qu’il sublime par une métaphysique fataliste et mordante : après les scènes de banquière dans « Engeances », on trouve dans « Fire Notice », entre autres, du linoléum, des Nutelleries, un lecteur de CD et des catalogues, des Trois Suisses ou de la Redoute. Sur le même plan, on trouve des références, marquées, à Castaneda, à Léon Bloy ou Aleister Crowley. Comme dans les « Je me souviens », il faudrait un renvoi à chacune des références, qu’elle soit noble ou pas : sur la même ligne, Houdaer met les bébés et les beuveries, pas seulement pour l’assonance ou l’allitération. Ce sont les préoccupations de ses contemporains qui l’interpellent et le consternent, souvent, au travers d’un poème en 4X3 sur l’autoroute, si mauvais qu’il frôle l’accident, ou le mythe entretenu de tel chanteur mort, dont un philosophe israélien défenestré dans la plus totale indifférence. Houdaer, je l’en soupçonne, fait appel à une esthétique, celle d’un or perdu, d’une juste conduite : toutes les contingences qu’on prend pour des nécessités, ce qu’on établit comme essentiel alors que c’est secondaire, il les relève, conseille au lecteur de les faire cuire, les faire réduire, généreusement. En s’appuyant sur des procédés que la poésie contemporaine ne maitrise pas toujours mais qu’il sait utiliser, il suspend la lecture, laisse le temps au lecteur de deviner le mot qui va suivre : on reconnaît un bon poète quand le mot qu’on attend n’est pas celui qui vient. Houdaer joue de l’italique, de l’espace laissé, de l’anaphore, des effets, à l’oral, heureusement contrecarrés par l’impavidité du visage, et la fonction référentielle. Il ne ressent pas la peur de la chute parce qu’il est sûr de l’effet du mot, pas de son  artifice. L’inquiétude que j’éprouve – sans qu’elle m’ait rien demandé – pour la poésie contemporaine, en mode public, c’est le grand écart que j’entends entre le pathétique convoqué et la déclamation. Ou quand les deux se mêlent, en parfaite dissonance. Dans ce que j’ai entendu, puis lu (dans cet ordre, c’est mieux), rien de cela : les interstices sont sauvegardés, les moments de réel alternent avec une vraie métaphysique, dont la question de l’enfance, celle des femmes aussi, Muse (découpée en morceaux, néanmoins) et Circé à la fois. Son réel fait sens et poésie, le lecteur est pris entre la connivence et la souricière : on ne sort jamais indemne d’une interpellation. C’est un bon recueil d’un bon poète, « Fire Notice », mais son titre est mensonger. Pas besoin de notice, au final ; les pompiers et les pyromanes le savent déjà : c’est l’appel d’(Houd)aer qui fait l’incendie.

NB: "Fire Notice" est paru aux Editions du Pont du Change, dirigées par l'exigeant Jean-Jacques Nuel. En écoutant ses auteurs, dont lui, l'autre jour, j'ai aussi entendu un excellent travail sur les "Ressources humaines", par Christian Cottet-Emard. Que je vais m'empresser de découvrir.

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