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16/06/2013

En passant, en revenant.

Alterna'Livres, le salon du livre du village du livre, a sans doute autant souffert du beau temps que la pluie l'a ruiné l'année dernière. Peu de monde, plus d'exposants que de lecteurs et tellement de livres... Ces moments sont de belles opportunités, néanmoins, pour rencontrer de belles personnes et passer de bons moments, entre militants de l'édition. Et puis, au bout d'un cercle littéraire rondement mené, Marc Roger, lecteur public et écrivain lui-même, après avoir, dans l'après-midi, lu pendant quarante-cinq minutes et les pieds nus, un texte de Renée Chedid, a asséné au public les premières lignes de Valse, Claudel. Là, j'ai vacillé. Mais je ne suis pas chez moi, j'en dirai plus demain.

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15/06/2013

Juste retour des choses.

Il y a plusieurs façons de se débarrasser de quelqu’un, selon que vous êtes, admettons, tueur à gages, écrivain ou auteur de chansons. On ne saura jamais – c’est le principe – si « Back from the start » de Fergessen s’adresse à quelqu’un de particulier, mais si oui, je n’aimerais pas être à sa place. Parce qu’il y a plus fort que la vengeance, la rancœur et le ressentiment, il y a les mots froids, réfléchis, assénés comme on énonce une vérité qui fait mal, en se regardant les ongles. David et Michaela, en théâtre d’ombres et jeux de lumières, unissent leurs voix comme ils ont sans doute, à un moment, uni leurs forces pour remonter, puisqu’il s’agit là du thème : re-commencer, repartir du début. Bien que de début, il n’y ait jamais, quand on y pense : tous les retours sont éternels, cycliques, mais on n’est jamais le même quand on redémarre. Le duo reprend la voix, reprend la main et, dans une danse hypnotique, une incantation, renvoie le malotru là où il n’abusera plus jamais d’eux, ni de quiconque, une fois la damnation prononcée : la peur, disent-ils d’une même et unique voix, reconnaissable entre mille, est ce dont ils ont le plus peur, mais ni les regrets ni les arrière-pensées ne sont leur lot. Alors ils évacuent, et la danse devient chamanique. Le châtiment est prononcé, chacun, comprenant ses mots, se verra confronté à ses propres manquements, aux paroles qu’on a trahies, aux lâchetés que l’illusion de notre omniscience a parfois autorisées. Dans le cocon des drapés qui s’agitent, Michaela et David se débattent, regimbent puis renaissent, dans un élan, et un écran de fumée. Tel le supplément d’âme qu’Athéna déposa dans le corps en argile créé par Prométhée. Tout est là dans l’histoire que Fergessen a ramenée de son « Far Est » qui les a reconstruits, ensemble : la source qui s’est tarie d’elle-même ne les a pas laissés à court de mots, non, et dans ceux-ci, qu’appuie le rythme quasi-martial de la batterie, il y a toute la vanité du monde, mais pas du leur. On peut imaginer en souriant le sujet concerné, paniqué par ce qui lui est renvoyé avec une telle force : comme un fuyard vers lequel les yeux de la justice seraient enfin tournés. Une damnation, disais-je, mais une vraie, une belle, avec des ombres qui chinoisent, peut-être, mais des voix – celles des anges – qui portent.


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14/06/2013

Pensées.

Il est possible que la mort ne soit jamais qu’une acceptation du fait que la vie ne nous convienne plus. Rien de morbide là-dedans, juste une pensée qui accompagne des mutations dont aucune ne paraît réellement importante, entre passage à la 4ou 5G, deux-cents chaînes de télé dont pas une que vous ne regardez, uniformisation de l’information, des lectures ou des comportements. Peut-être existe-t-il en nous un neurone qui décroche et nous dit « Maintenant, ça suffit ». Pour ceux qui sont au calme, il doit être facile de le neutraliser. Pour les autres, c’est plus dur. Je me demande si Sartre ne s’est pas trompé, une fois de plus : on peut certainement vivre une autre vie que celle à laquelle on était voué, en conscience. Et attendre le point de non-retour en se disant qu’on l’a – au moins – repoussé. 

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13/06/2013

Que dis-je, un roc?

Cet homme sévère et désagréable, devant moi, ce matin, dans la boulangerie. Conscient que jamais rien ni personne ne lui résiste au quotidien, ni sa femme, ni ses enfants qu’il ne voit peut-être plus, ni – et surtout pas – ses collaborateurs. Son absence de politesse envers la vendeuse m’a convaincu de l’exemple à donner. Quand il s’est retourné, il s’attendait sans doute à ce que je me jette sur le côté pour le laisser passer. Eh bien non. Le choc fut rude. Cette leçon valut bien une baguette, sans doute, indubitablement.

15:36 Publié dans Blog | Lien permanent

12/06/2013

La question d'Ali.

Un jour, un ami tunisien m’a demandé quel était le sens du mot sens : je n’ai plus jamais été le même.

15:25 Publié dans Blog | Lien permanent

11/06/2013

Tchi tcha!

charlton.jpgJe diffuse à des adolescents le Hamlet de Kenneth Branagh, la version quatre heures, en plusieurs séances : mieux, pense-je, qu’un goûter ou qu’un jeu de pendu pour occuper les dernières heures de l’année scolaire. Au moment de « la souricière », cette mise en abyme qui montre des comédiens reproduire la trahison fratricide, je fais une pause sur le visage de celui qui joue le vieux comédie - en pleine tirade de Phyrrus, incapable de lever son épée contre Priam. Je ne leur demande pas s’ils le connaissent, mais s’ils le reconnaissent. Parce que c’est Charlton Heston et que je leur ai déjà, au cours de l’année, diffusé « le Cid », de Anthony Mann, un blockbuster de 1961. 61/94, 33 ans plus tard, impossible pour eux, une telle projection mentale, à 15 ou 16 ans… Et je repense à cet enseignant d’histoire, qui nous emmenait au Cinéma Opéra voir les films d’Eisenstein et de Fellini, que nous trouvions pénibles sans oser le dire. Et que nous avons gardés.

10:28 Publié dans Blog | Lien permanent

10/06/2013

Effet-miroir.

J’adore les leçons qu’on me donne : elles me donnent l’occasion d'en savoir un peu plus sur les personnes qui en sont les auteurs.

18:32 Publié dans Blog | Lien permanent

09/06/2013

Préférences.

Je remercie tous mes lecteurs qui ont chacun un livre qu’ils trouvent meilleur que les autres, voire ceux qui me disent que telle nouvelle du « Gros Robert » est nettement supérieure à celles qui l’accompagnent. Comme ce ne sont jamais les mêmes titres qu’ils me donnent, me voilà rassuré.

16:55 Publié dans Blog | Lien permanent