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05/11/2013

la partie de passe-passe.

Vous avez remarqué que c’est souvent l’opinion la plus répandue qui accuse celui qui ne s’y soumet pas d’intolérance et d’élitisme ? Comme si le parcours, le travail au quotidien que demandent la curiosité et l’exigence, d’un coup, étaient balayés par ce tour de passe-passe qui consiste à masquer son impéritie par la prétendue prétention de son interlocuteur. C’est ainsi, au bout de la chaîne, qu’un créationniste pourra dire de son adversaire d’un jour, évolutionniste, qu’il ne respecte pas ses convictions alors que lui le fait, et gagner, le plus souvent, la bataille immédiate de l’image et de l’opinion, puisque je vous dis qu’il y a prestidigitation. C’est fort de thé, non (je ne bois jamais de café) ?

 

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04/11/2013

Sous le pont Mirabelle.

Image 4.pngCe soir, donc, à 20h30, l’heure mythique à laquelle l’homme occidental accepte qu’on lui inflige un pont publicitaire interminable qu’il contribue lui-même de financer, je passe à la télé. Sur une petite chaîne régionale d’une région qui n’est même pas la mienne : cela fait bien longtemps que j’ai compris que nul n’est prophète en son pays, depuis, en somme, que Tébessa, 1956, roman sur la Croix-Rousse autant que sur l’Algérie, a gagné ses jalons et ses rencontres partout sauf, en dehors des premiers soubresauts, à Lyon. Ce soir, si vous savez – contrairement à moi – jongler avec les canaux de votre téléviseur, vous me verrez anoner quelques mots en compagnie de Fergessen, dont j’ai déjà beaucoup parlé et pour qui je continue d’écrire. Inutile de chercher à me dire si j’ai été bon ou pas, j’ai déjà confessé, malgré l’accueil chaleureux de tous les membres de « Culture Pop », le peu d’estime que j’ai pour ce medium qui privilégie l’immédiateté et la réplique au détriment du fond. En plus, paradoxe à part, je m’en veux presque d’avoir des facilités pour l’exercice. Il est là, mon drame : j’aimerais être aussi bon que Modiano à l’écrit, aussi mauvais à l’oral. Non, je rigole : je n’envie personne, c’est une règle. Mais si vous voulez rire, de votre côté, c’est ce soir et c’est là.

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03/11/2013

Supplique.

Quitter cette ville dans laquelle on voudrait vivre, dans l’absolu, dans le calme de l’étage de la petite maison donnant sur la mer pendant qu’en-dessous, empiriquement, s’agite une autre vie accolée à la mienne, mais pas dépendante. Quitter ses quais colorés, ses bateaux qui mélangent le loisir et l’activité, la corniche et le théâtre de la mer, au fonds de scène unique au monde. Quitter tout ça et revenir là où on est né, là où, certainement, on voudra que sa vie s’achève, une fois qu’elle aura été (bien) menée.  Se demander quelle est la question de la place, toujours.

18:23 Publié dans Blog | Lien permanent

02/11/2013

Méditerranée.

L'avantage de se baigner le deux novembre, c'est qu'on a la mer pour soi d'une part et que, de l'autre, les promeneurs en écharpe, sur le rivage, nous donnent une idée de la pusillanimité du monde.

17:55 Publié dans Blog | Lien permanent

01/11/2013

Toussaint.

"Et puis quoi! On sait ça, nous, les horticulteurs, qu'il n'y a pas grand chose de plus beau qu'une serre entière de chrysanthèmes tout juste en fleurs. Et que - pourvu que Maman ne m'entende pas! - c'est quasiment un crime de les mettre dans les cimetières."

19:00 Publié dans Blog | Lien permanent

31/10/2013

We hate it when our friends become successful*.

Quand j’avais vingt ans, je regardais avec jalousie mes amis triompher dans différents domaines. Quand j’ai eu trente ans, un formateur m’a fait découvrir « Pour un oui ou pour un non », de Nathalie Sarraute, filmé par Jacques Doillon pour Arte, avec Trintignant et Dussolier dans les rôles de H1 et H2 : un choc, et l’aveu, longtemps denié, que l’aigreur pouvait triompher de n’importe quelle amitié. Maintenant que j’en ai 45 – du moins prochainement – les succès de mes amis me comblent de joie, tant ils sont mérités : ce ne sont pas mes amis pour rien. Les succès des autres m’indiffèrent, sauf quand ils interviennent dans mes domaines, pour me rappeler que je n’ai plus vingt ans.

* ahahahaha.

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30/10/2013

Les Cahiers de brouillon.

Selon un historien du cinéma stéphanois, trop méconnu à mon goût, les films de Jacques Demy sont par définition des moyens-métrages.

20:07 Publié dans Blog | Lien permanent

29/10/2013

La corde et le conditionnel.

MTV.jpgL'émission se termine, l'illusion de la télévision aussi : les décors sont rapidement démontés, les tableaux rangés, les techniciens s'affairent et l'heure passée avec Alicia Hiblot, à l'invitation de Fergessen, est déjà écoulée. Avec la frustration que ça entraîne, les mots qu'on n'a pas placés, l'admiration qu'on n'a pas assez soulignée. Nous semble-t-il, alors que tout était là, dans les regards, les termes choisis. J'aurai regretté, au final, qu'Alicia n'ait pas reçu mes livres comme elle aurait dû le faire, que Aline, sa chroniqueuse littéraire, n'ait pas eu le choix de consacrer sa chronique à mon Gros Robert, ce qui m'aurait évité d'être, dans mes six minutes imparties, à cheval entre ma raison d'être là – le travail engagé et à venir avec Fergessen – et la promotion, l'exercice le plus putassier de l'ère moderne audiovisuelle. Bon petit soldat de l'édition, j'aurai dit et entendu ce qu'il fallait qu'il se sache: la Sélection Lettres-Frontière pour "Tébessa", son extrait dans un manuel scolaire, le prix de Grignan pour "la partie de cache-cache", etc. J'aurai gentiment bataillé avec Aline, en plateau et hors antenne, pour lui dire que je préfèrerai toujours un ouvrage comme « Je suis une aventure » de Arno Bertina, à l'ouvrage romantico-tennistique qu'elle est venue défendre. Qui marche, je l'ai vérifié en Salon encore récemment, mais qui n'est pas ma tasse de thé littéraire. Notre discussion, qui ne demande qu'à reprendre, portera également, en off, sur le temps qu'on peut (ou doit) consacrer à une œuvre. J'oppose mes presque dix ans d'écriture – hors PAL – aux deux mois que mettent les prodiges dont elle me parle pour écrire leur chef-d'oeuvre. Je ne donne pas de noms, mais ne renonce pas : je vais lire les livres dont elle me parle, et reviendrai débattre. En off ou pas. Il n'empêche, une fois l'épreuve amusante du maquillage passée, le plateau s'organise et la belle nouvelle des jours précédents, c'est que Gérard Védèche joue avec le duo, que son lapsteel s'impose et prend les espaces. Après les premières chroniques et le lien fait entre eux et moi, « Nos palpitants » résonne en plateau, en deux temps dont il serait inconvenant de parler. Je vais me mettre en short, ça va me détendre. Le morceau est sublime, j'en ai déjà parlé ici et l'harmonie du duo est de très haut niveau. Dans le peu de phrases intelligentes que j'ai pu prononcer, hors celles que j'ai écrites sur eux et que Alicia a gentiment mises en exergue, je dirai qu'on peut venir de petits labels, voire, comme eux, de l'auto-production, et égaler, voire encore, les grosses productions, littéraires ou musicales. Pour moi, ce n'est pas à moi de juger, mais pour eux, ce n'est ni plus ni moins que le meilleur groupe que j'aie vu sur scène ces dix dernières années. Et ça n'a rien à voir avec le poulet aux herbes que Michaela nous a concocté, je vous prie de me croire. Il y eut plusieurs temps dans cette émissioon, passés trop vite, je l'ai dit. L'accueil et le professionnalisme de toute l'équipe, Cyril Magi en tête, qui connaît bien ses Fergessen, me laisseront longtemps le souvenir d'avoir participé à quelque chose de notable, même si mes a-priori sur la télé sont nombreux. À voir Alicia répéter son intro et travailler son débit, je pense à Victoria Abril, dans « Tacones lejanos » : c'est dire si le charme opère. Il me semble avoir joué mon rôle d'intellectuel de service, à la voix de plus en plus jeanpierremariellisée, face au duo qui peut tout se permettre, au vu de ce qu'il cumule et derrière quoi on peut toujours courir : amour, talent, beauté. Manquent la gloire et la richesse, ces chimères dont on se demande si on ne fait pas tout pour les fuir tant elles sont loin, désormais, de l'éthique qu'on s'est fixée. On a passé une heure en famille, au bout du compte, c'est pour ça que c'est passé vite. Des rendez-vous se prennent, des rencontres à venir, des retrouvailles sur la route : Florian, qui chronique des vinyles dans l'émission, et produit lui-même des artistes, passera bientôt par Saint-Etienne ; Aline est repartie avec mon Gros Robert, et avec « Réversibilités », qu'elle sache de qui elle parle, et parlera peut-être. Pour quelle audience, quelle incidence, personne ne sait et pour le coup, peu importe. Je vous passerai le film, comme disait ma grand-mère. Il retiendra qu'on s'est réuni sur MTV, que Fergessen a fédéré. De quoi croire, de nouveau, aux lendemains qui chantent. Et qui chantent bien. En harmonie.

22:14 Publié dans Blog | Lien permanent