21/09/2013
Understanding Poetry.
Je mets en page mon premier recueil de poèmes, que je compte destiner, dès cette semaine, à des éditeurs – un, surtout – dont le travail et la démarche me plaisent. Je m’aventure, un an à peu près après mon passage sur la scène du « Cabaret Poétique », sur un domaine qui n’est pas le mien, mais que j’explore de façon classique, puisque c’est le mode qui me convient : j’alterne dans ce recueil quelques aphorismes en prose et des poèmes, plus ou moins longs, dont « Etretat », en alexandrins ou en octosyllabes. Je surveillerai avec attention et flegme, promis, les retours de ces éditeurs-là – surtout un. Je suis prêt à assumer mon anachronisme et mon inadaptation au monde contemporain de la poésie, que je connais principalement par Houdaer, dont je parlerai vendredi. Mais il faut avancer et pour le moment, c’est le langage qui me vient.
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20/09/2013
Contemplatif.
Parfois, lâcher la plume et aller faire un tour, dehors : retrouver les ambiances particulières de la mi-septembre, ses découvertes, ses rencontres, ses recommencements. Aller chercher dans la vie de quoi la retranscrire. Ne plus se soumettre à aucune espèce d’urgence.
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19/09/2013
Sauts de mémoire.
"Tébessa, 1956" a beau avoir - déjà - cinq ans d'âge, qu'on continue de le découvrir et de l'apprécier me comble de joie. D'ici quelques mois, je pourrai - enfin - proposer la version de "l'Embuscade" que j'espère de tout mon coeur, avec Eric, Gérard et Clara. D'ici là, je joins à ce billet les mots de mes amis de "La Maison Vieille", dont j'ai beaucoup parlé, qui permettent à des auteurs comme moi de croire encore en la librairie. Qu'ils me collent, sans que j'aie rien demandé, avec des auteurs que je vénère comme Nancy Huston - à qui je me suis promis d'envoyer un jour "la partie de cache-cache", elle, l'habitante du Boischaut Sud - et Pierre Jourde - qui, lui, est parti avec quand il m'a précédé, dans la maison de Roiron - me gonfle non pas d'orgueil, mais de remerciements.
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18/09/2013
Souffre-douleur.
On rit moins de ses mésaventures conjugales, au bureau, quand on apprit que l’air ravi affiché au matin ne venait pas de la nuit qu’il venait de passer, mais des milliers qu’il allait s’offrir après validation de sa veine de cocu à la Française des Jeux.
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17/09/2013
Sagesse populaire.
On devrait toujours se méfier de ceux qui font vœu de s’accaparer l’œuvre et la vie d’un autre, par procuration : leur propension au transfert les fera s’approprier les mérites de votre travail, sans ciller. Voire valoriser le leur, quelle qu’en soit la valeur. Mais un long passé de peintre amateur m’ont mené à cet adage : trois couches de glycérine sur un dégât des eaux ne feront pas un plafond propre.
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16/09/2013
Faire un voeu.
Il faudrait juste qu’au même instant, toutes les forces convergent vers ce qu’on désire le plus et que les choses se réalisent, reléguant du même coup le fatalisme du père Hugo – « Puisque ces choses sont, c’est qu’il faut qu’elles soient » - sur l’étagère de ce qui s’avère toujours, mais dont on n’a pas envie, sur le coup, d’entendre parler.
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15/09/2013
Echos.
L’anecdote est résistible, mais elle a marqué ma soirée, hier, et mérite que je mette cette photo de deux vieux copains : revenant sur la belle soirée que nous avons passée fin août à la Maison Vieille, Daniel, l’éditeur de « Valse, Claudel » au Réalgar, m’a confié qu’un de ses amis présent ce soir-là et doté, d’après lui, d’une fine oreille musicale, a été très impressionné par Eric Hostettler, à qui il a trouvé des airs de Bruce Springsteen, dans le timbre et la présence. Il y a des compliments moins flatteurs, avouez. Après, il y a toujours des personnes pour dire qu’elles n’aiment pas Bruce Springsteen, mais là, je ne peux rien faire pour elles.
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13/09/2013
Rendez-vous.
Ils étaient encore là, peut-être un peu moins nombreux qu’à l’habitude. Le lieu, le froid qui commence à tomber, les fatigues de la rentrée… Ou la paresse, l’asthénie de ceux qui les ont déjà vus et qui finissent par se dire que ce n’est pas la peine, qu’ils iront au prochain, pour le prochain album, s’il sort. Il y a un prix à payer pour avoir fêté, en grande pompe, ses vingt ans d’existence et de scène. Il y a cinq ou six ans, déjà, on ne sait plus, on ne compte plus. L’envie et la fougue sont là, pourtant, il y a de nouveaux morceaux à défendre, à tester, de plus anciens à concéder à ceux qui sont restés et qui, à chaque fois, se murmurent pour eux seuls ou chantent pour les autres des paroles qui les ont portés. Ils se connaissent, se saluent, se collent les uns aux autres pour ne pas être les seuls à danser, sauter sur place ou lever les mains. L’endroit est inédit, il y a de la fierté à être parmi les premiers à passer là : la Confluence aura abrité, elle aussi, ce groupe dinosaure qui pourrait paître tranquillement mais qui montre encore ses dents sur deux-trois morceaux qui bousculent leur image un peu trop propre. Même quand ils salissent dans le son, la bonne éducation affleure mais, après tout, ça ne peut pas être un défaut. Nonobstant les jeux de mots déplacés sur le nom du groupe, qu’on leur demande toujours d’expliquer, nonobstant un désamour certain de ceux qui devraient venir les voir plus souvent pour reconnaître ce qu’ils ont apporté. Peu importe.
Le groupe est là, à chaque fois, il y a étincelle, après, elle prend ou pas. Ou moins. Peu importe : à regarder autour de moi, le combat est gagné d’avance, il n’y a qu’admiration et envie. On donnerait tout pour être dedans, sans doute, à défaut, on guette un regard, un clin d’œil, qui sait, une dédicace, un moment de gloire. A la fin, comme il n’y a pas de loges, c’est plus facile d’aller les voir et de les ramener à une amitié, une histoire commune, l’avers et le revers de la fidélité. Ils s’y prêtent, juste un peu fatigués d’avoir donné, une fois de plus, condamnés qu’ils sont à l’envie de le faire. Le spectacle vivant est un art ingrat, aux satisfactions immenses : le moment est déjà passé et on se demande à la fois s’il a été bien reçu et s’il aura un lendemain. Si l’un d’entre eux ne va pas dire, un jour, que pour lui, c’est terminé. Que c’était bien mais que c’est fini. Il y a une crainte, immanente : paradoxe, c’est elle qui fait qu’ils continuent, et depuis si longtemps. Peut-être parce que personne ne veut être celui engagera le début de la fin, ou la fin du début, à force, on ne sait plus. Sur l’étal, après le spectacle, des disques que personne n’achète vu que tout le monde les a. Peut-être un ou deux nouveaux, ou des enfants de ceux de la première heure. On plie sagement dans les valises, qui attendront le prochain rendez-vous.
A part ça, il y a eu de la musique. De la bonne, un poil surannée dans les références, mais de la musique qui fait que, malgré l’absence de surprise, on bouge un peu les pieds sans s’en rendre compte, en souriant intérieurement de l’avoir fait. De la musique, des paroles qui, écrivais-je, forcent le respect, faisant résonner « Frison-Roche » avec « anicroche » sans crainte de la rime (trop) riche, ni de la préciosité. De belles RCCC, les références culturelles collectives cachées (ou pas) dans presque chacun des titres joués. A force, c’en est un jeu. Ou une habitude. La même qu’on a (re)prise et dont on s’étonne presque de ne pas se lasser. Tant que je respire, allez.
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