03/12/2015
Drama.
Une fois installés les postulats que Vilar n’est pas le père d’Hervé et que Jouvet ne se prononce pas à la façon d’un tifoso énamouré, le cours de théâtre put commencer.
20:22 Publié dans Blog | Lien permanent
02/12/2015
Through the looking glass.
Il y a ceux qui arrivent à passer à travers les mailles de ce vaste filet, ces personnes dont on tape le nom pour savoir ce qu’elles sont devenues et dont on ignore si elles ont changé de nom, si elles sont encore vivantes, si on les a vraiment connues. Ceux qui nous ont obsédés, avec qui on se voyait passer tout ou partie de sa vie, qui nourrissent le grand mystère des existences parallèles, celles qu’on n’a pas vécues, qui se sont déroulées sans nous, dans un autre espace-temps. La mythologie selon laquelle on les reverrait est un leurre, bien agréable, néanmoins : on a tellement de choses à se dire.
14:44 Publié dans Blog | Lien permanent
01/12/2015
À tort.
Il se peut que ceux qui vous ignorent adulent ceux qui vous adorent, et abhorrent ceux qui vous dévorent.
18:40 Publié dans Blog | Lien permanent
30/11/2015
Fonction phatique.
Aller dans son sens pour vider son discours. Que la rhétorique est agile quand on trouve la force de la solliciter !
18:09 Publié dans Blog | Lien permanent
29/11/2015
Le Paco de Noël.
Je demande aux pêcheurs, aux horticulteurs, aux musiciens, aux gitans, aux membres de l’Eglise des Pacodeluciens, à mes amis, à mes ennemis (j’en ai), aux gens dont j’ai financé, en partie, les disques, les livres autoédités, les mémoires, les recueils de poésie, les trajets de métro, les repas aux Halles, je demande aux curieux, aux vifs d’esprit, aux critiques, aux angéliques, aux sceptiques comme aux optimistes, je demande aux ouvriers, aux maçons, aux montagnards, aux professeurs de philosophie (ceux de Lettres sont trop jaloux, souvent), d’espagnol, d’anglais, de SVT et de danse orientale, je demande aux violoncellistes, aux amateurs de groupes de rock, aux fans de Lady Gaga, je demande aux restaurateurs, aux routiers, aux hommes politiques, aux vendeurs de drapeaux, je demande aux Canuts, à ceux qui les ont remplacés, aux éditeurs divers et variés, aux poètes maudits chauves ou chevelus, je demande aux amateurs de tango argentin, aux festivaliers du Tempo latino, à ceux de Marciac, je demande aux plasticiens, aux laborantins, aux psychologues scolaires, aux thésards en science physique nucléaire non linéaire, aux boulangers, aux écaillers, à tous ceux qui sont toutes les semaines dans un salon du Livre différent, à tous les auteurs que j’ai rencontrés dans un de ces salons, à ceux que j’ai interviewés à Saint-Etienne ou ailleurs, à tous les amateurs de Jules & Jim, à ceux qui étaient avec moi en 4ème C, à ceux qui aiment le foot des 70’s, ceux qui ont déjà porté des pantalons africains comme Johnny Clegg, à ceux qui veulent connaître le lien entre ce livre-là et mon premier édité, à ceux qui sont allés voir le film de Curro Sanchez Varela, à ceux qui aiment les éditions du Réalgar, de s’intéresser aux deux dernières, simultanées, dont une me concerne. Agissez directement, soyez curieux, commandez-en un pour vous, et, à ce prix-là, un à la personne à qui vous ne savez jamais quoi offrir. Ça ne me rapportera rien, à moi – sauf au premier million vendu - mais ça compte dans le circuit de la petite édition, et ça rend un bout de la confiance à ceux qui m'en ont crédité.
20:11 Publié dans Blog | Lien permanent
28/11/2015
Laisy Noisy Nellie.
Ça a commencé par une première partie comme on n’en voit jamais, au vu de la maîtrise technique et artistique des gaziers dans la place. Il faut dire que Xavier Desprat et ses acolytes de Laisy Daisy envoient du très sérieux: session rythmique au sommet, envolées solo d’un guitariste survolté et polyglotte (par ses parents) qui n’a commis comme faute que d’avoir confondu Dave et Claude François tout en lançant un « Lucy In the Sky with Diamonds » épique, qui ne m’a pas fait regretter de lui avoir donné, il y a quelques années, mes badges des Fab Four datant de mon adolescence. Il y avait du bruit, du rock’n’roll, de l’émotion pour ceux qui ont été touchés dans leur chair (de techniciens, d’hommes de spectacle) il y a peu. L’ouverture était dantesque, il fallait suivre, mais les quatre autres de Nellie Olson savent faire, depuis deux ans, ou presque, qu’ils enchaînent les concerts antérieurs ou postérieurs à leur album de jeunes quinquas toujours noisy. On les attend, on les connaît, mais comme pour d’autres que je connais, c’est quand ils montent sur scène qu’ils se transforment, qu’ils retrouvent des automatismes trentenaires, quand l’un tenait la lead vocal et l’autre les choeurs. Maintenant, c’est l’inverse, mais ils s’en trouvent mieux ainsi. Pétrier, c’est acté, est le plus grand frontman que je connaisse, un iguane qui se confond et s’entortille avec le micro, une voix nasale reconnaissable entre mille et, à force de concerts, une meilleure maîtrise de l’anglais, une langue qu’ils ont choisie pour assumer la direction musicale et le thème de l’abus et du groupe.Quelques problèmes d’équilibre au départ, et le jeu prend le dessus: plaisir et spectre sonore de plus en plus amples. Dans la salle, les mêmes personnes, et des plus jeunes aussi, fils et filles des premiers, tout le monde est heureux d’être là parce que ce qui se passe sur scène est communicatif, parce que chacun prend une part de ce qu’il a vécu il y a une éternité, sur les mêmes accords et la même association de voix: quand Tito chante, aux choeurs, c’est moi qui ferme les yeux et embrasse mon existence, telle que je l’ai vécue et telle que j’aurais voulu la vivre. Dans le Radiant Bellevue copieusement rempli (en attendant la grande salle, au dessus, promettent-ils), l’harmonie est partout, même dans un « Ceremony » joué avec des chapeaux de paille de couleur, comme s’il fallait se confronter au ridicule pour montrer que la musique le surpasse, quand elle est jouée comme ça. Il y a une vieille atmosphère de fin de siècle, quand même, mais ça n’est pas pathétique, parce que tout le monde semble y retrouver des repères. On en oublie qu’on est rentré dans la salle comme à l’habitude, sans appréhension, et que c’est pourtant ce type de plaisir qui est visé: ça tombe bien, ils semblent disposés à répondre en jouant plus fort encore, en rassemblant plus de monde et en laissant les gens se ramener chez eux heureux, altruistes, conscients d’avoir été là où il fallait être.
19:44 Publié dans Blog | Lien permanent
27/11/2015
Volupté de fin gourmet.
Envier à quelqu'un quelque chose qu'on lui reproche de ne pas avoir est quand même le comble de l'obsession.
15:39 Publié dans Blog | Lien permanent
26/11/2015
Fragment.
On dit avoir tout dit, déjà, du discours amoureux. Or, s’il est un phénomène étrange, c’est que deux personnes qui se rencontrent savent rarement quoi dire.
20:01 Publié dans Blog | Lien permanent