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13/03/2016

Rien de nouveau (sous le soleil).

Les processus de création… Vendredi, mon vieux complice Eric Hostettler m’envoie des mélodies sur lesquelles il chante en yaourt, mais un yaourt très codifié, puisqu’il a l’habitude de mes textes : les couplets sont en octosyllabes, il sait que je les adore et que la source est inépuisable, chez moi : à Etretat pour faire le point, en 2013, j’en ai écrit deux cent quarante en trois séances de méditation en haut des falaises. Mais la question n’est pas là : son refrain, par contre, est en 11/5/3, composition bancale sur laquelle j’échoue, lamentablement, pendant tout le week-end. D’autant qu’il y place une idée qui me plaît, que j’aimerais reprendre, mais qui dessert le reste du texte. On coince, dans ces cas-là, on attend le lendemain en espérant que la nuit portera conseil. Ce qu’elle fit, sous une forme inattendue, et le visage de mon vieil éditeur (et mon ancien formateur de philosophie), que je croise inopinément dans mon rêve et dans ma rue , qui me demande abruptement si je connais l’Ecclésiaste. Je bredouille, ressors ce que j’en ai lu, ce que j’en sais par Voltaire. Le reste de mon rêve ne me dit pas si j’ai (de nouveau) réussi l’examen de passage, le énième qu’il m’aura fait passer. Mais le refrain de la chanson, au matin, est venu tout seul.

 

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12/03/2016

Pauvre Martin.

La mouette blessée me laisse à penser que les hommes sont bien lotis, mais l’état du monde et les déchets plastiques sur les plages me ramènent au pessimisme.

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11/03/2016

Les prétendants.

Ils sont quand même un peu partout, ont un boulevard devant eux : dans cette virtualité devenue norme, on passe un temps infini à se défaire des rois de la mise en abyme, ceux qui aiment ceux qui les aiment, pire, ceux qui s’aiment tellement qu’il faudrait qu’on les aime. Ceux qui s’approchent au plus près de celui qui a la carte, récréent la courtisanerie, écrivent, chantent, peignent pour plaire, et non parce qu’écrire, chanter, peindre leur est nécessaire. Parfois, ils épousent même, dans un cadre très structurel, les discours et les postures de l'anticonformisme, devenu conforme, lui aussi. Pourtant, le monde artistique s’est écrit sur cette seule leçon, qu’on apprend parfois à nos dépends mais que tout le monde n’a pas retenue : les meilleurs, les nécessaires, sont souvent les plus discrets. Passent leur temps à travailler autre chose que leur image.

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10/03/2016

Pain perdu.

Les gestes désespérés de la boulangère ne me retinrent pas dans ma volonté d’asséner à cet homme sa discourtoisie : non, Monsieur, on ne parle pas comme ça à une commerçante, non, Monsieur, on ne lui intime pas par geste le choix qu’on a fait de telle ou telle baguette ! Et Monsieur, quand on a de l’éducation, on s’excuse, on répond, au moins. Madame, permettez… Ah. Si j’avais su qu’il était sourd et muet, je l’aurais laissé passer, moi, cet homme.

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09/03/2016

Manifeste mémoriel.

Puisqu’il semble permis de s’approprier le noir profond, je revendique le bleu du ciel.

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08/03/2016

Prenez une feuille.

À la Villette, on a le geste plus tranchant que le verbe.

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07/03/2016

Avec le temps.

fergessen julien cuny.pngTiens, tiens, ces amis, duo talentueux qui m’ont offert le privilège de faire partie de leur troupe le temps d’un bilan des années écoulées sur la route, noires tenues, cheveux en bataille et Martin en bandoulière - ou l'inverse - ces amis là restés terrés plusieurs mois dans leur Fast-Est d’adoption, ne se taisaient pas parce qu’ils n’avaient rien à dire : ils travaillaient à ce qu’ils allaient faire maintenant, maintenant qu’ils étaient allés au bout de la première partie de leur chemin. Surprendre, dans une activité artistique, c’est survivre : changer les codes, les genres, le discours, aussi. Dans une chanson, on a peu de temps pour convaincre et parfois, la moitié d’une minute suffit pour éloigner. Comment mettre à la portée de tous une métaphysique qui touche n’importe quel individu, comment rendre signifiante la platitude du temps qui passe, par exemple, l’urgence avec laquelle on dévore la vie et, dans le même temps, ces cinq minutes de respiration qu’il nous faut prendre, régulièrement, pour éviter que l’action soit vaine, ou mal pensée ? Comment dire, en deux minutes et trente secondes, qu’on a justement choisi sa vie et qu’on la mène, bon an mal an, sur un juste chemin, la route longue et chaotique d’une existence qu’on a voulue et qu’on se fabrique, pas à pas ? Le temps commence à compter quand on s’en éloigne, de cette vie : quand on la revendique, on ne mesure que ce qu’on en a fait, ça évite les remords, les regrets et toutes ces contingences qui font qu’on en perd, du temps. Qu’on en mesure la part détruite, écrivait Nizan, au front. Ça méritait ce silence et une grande part de bleu, en 3D, signé Julien Cuny. Mais c’est malin : ça fait aussi qu’on s'impatiente de la suite et qu’il va falloir qu’on nous apprenne à attendre. Peut-être en faisant autre chose, de notre côté.

PS: c'est ici, aux alentours de la 8ème minute

15:08 Publié dans Blog | Lien permanent

06/03/2016

Apostrophé.

Brillant invité, enfin, d’une grande émission littéraire, il fut victime, le soir même, d’une grève du service public audiovisuel, doublée d’une rancune tenace des diffuseurs contre le propos de son livre, ainsi que d’une indifférence totale des lecteurs, des moqueries de son épouse et du dédain de ses enfants. Ce qui ne l’empêcha pas de penser à l’adaptation cinématographique de sa saga.

19:29 Publié dans Blog | Lien permanent