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14/02/2016

La note bleue.

De toute manière, ça n’est qu’une question de note bleue, au bout du compte. Et, de fait, encore un problème des Romantiques, puisque l’expression est née de la musique de Chopin, de la bouche de George Sand. Laquelle était plus douée dans le port du pantalon que dans les droits d’auteur, parce qu’après s’être fait piquer par Musset la tirade de Perdican, elle a fini par la perdre, la note bleue qui résonne « dans l’azur de la nuit transparente » gnagnagna... On n'en a gardé que le cliché de la mélancolie et, en jazz, le fait d’attaquer par en-dessous la note qui fait partie de la mélodie. En tout cas qui en relève: on est dans les hauteurs sonores, dans l’harmonie, pas dans l’univers de mecs en noir et mal peignés ! La note bleue, c’est le tempo qu’on donne à sa propre vie, la façon dont on accepte que le temps s’écoule : les écrivains, les sculpteurs, tous ces boloss, seront dans le fugit amor, les musiciens dans le tempo rubato, le temps volé, dérobé. On accélère des notes, on en ralentit d’autres, on suspend le temps avant qu’il ne nous rattrape. Ça n’est pas de la mélancolie, c’est de la métaphysique !

(Travail en cours.)

14:06 Publié dans Blog | Lien permanent

13/02/2016

Vernissage.

Jean Frémiot exposera ses photographies (petit et grand format) au Réalgar, pour un mois à compter du samedi 20 février. L'occasion d'y présenter, également, le livre de photographies, "l'insecte et le Sacré", pour lequel j'ai composé une nouvelle métaphysico-entomologique. Et de retrouver toutes ces personnes qui comptent dans mon parcours, dans un lieu chaleureux et accueillant.

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18:03 Publié dans Blog | Lien permanent

12/02/2016

Achab.

Ces souvenirs auxquels on tient
Ne sont-ils pas de nos passages
Les indices les plus incertains
Des histoires le lambrissage ?
Allez, mon vécu, je te quitte,
Je marcherai vers d’autres lieux
De l’enthymème je m’acquitte
Séméion de maux fallacieux
Je fixe là-bas l’horizon
D’une vie qui reste à écrire :
J’en réitère l’ambition
Le doux espoir d’un avenir.
J’aimerai encore, je le jure,
Autant que j’ai jadis aimé
Je perpétuerai l’aventure,
Lien d’un homme et de son passé.

©LC "Etretat", 2013

17:03 Publié dans Blog | Lien permanent

11/02/2016

Argan.

Son hypocondrie n’ayant d’égale que sa mégalomanie, il se résolut à mourir, certainement, d’une maladie si rare que la médecine ne l’avait pas encore référencée. Qui porterait son nom, avec un peu de chance.

18:59 Publié dans Blog | Lien permanent

10/02/2016

Brève de cantine.

Si je m’interroge sur l’idée que l’infini puisse avoir une fin, je dois d’abord me demander de quelle fin je parle : est-ce la finitude, signifiant que quelque chose s’arrête et ne continue plus, ou est-ce la fin, l’objectif, dont on dit dans le langage courant qu’elle justifie les moyens ? Ainsi, une fois cette double acception tranchée, j’en saurai un petit peu plus, même si la première définition ne m’offre guère le choix : si les choses s’arrêtent, je ne serai pas là pour en témoigner. Mais si je considère la fin de l’infini comme étant un repère possible à quelque chose de maximal – dont je ne peux envisager, au moment où je le prononce, qu’il puisse s’épuiser de lui-même – alors je peux tendre vers cet objectif en toute tranquillité : pour atteindre un objectif, il faut viser plus loin et mesurer le chemin parcouru tant qu’il en est encore temps.

14:50 Publié dans Blog | Lien permanent

09/02/2016

Bardamutisme.

Tout homme se félicite de sa singularité jusqu’à ce qu’il se confronte à la singularité d’un autre et ainsi de suite : c’est ainsi qu’on juge de l’importance collective.

18:57 Publié dans Blog | Lien permanent

08/02/2016

Caillou.

On vit toujours dans l’espoir d’une vie réussie : plus jeune, on veut être surhomme, homme et demi, parce qu’être ne nous suffit pas. Passé l’outrage des caresses et du temps, la finalité n’est plus la même et l’on se contente largement d’avoir vécu.

13:11 Publié dans Blog | Lien permanent

07/02/2016

La fille de Montargis.

Dans la ville, une voiture roule au ralenti, deux de ses occupants, à l’arrière, prennent films et photo par les vitres entr’ouvertes. Curieuse manie de faire des images plutôt que de s’arrêter pour regarder. Le véhicule prend le même chemin que moi, mettra moins de temps mais n’aura pas les mêmes plaisirs. Sans doute n’a-t-il pas le loisir que j’ai non plus : sur la plaque d’immatriculation, je vois que le véhicule vient de Montargis. La Venise du Gâtinais. Celle dont parlent les enfants de l’école dans « la Partie de cache-cache ». Je vérifie, ce soir, il y a 666,6 km entre Montargis, et l’autre Venise, la petite, celle du Languedoc, ça ne s’invente pas. Cette jeune fille, derrière, les a-t-elle faits dans la journée ou s’apprête-t-elle, avec sa famille, à rentrer chez elle ? Je ne le saurai pas, et ça n'est pas le sujet : elle a réinventé ma damnation, mais aujourd’hui je m’en fous.

19:55 Publié dans Blog | Lien permanent