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22/10/2015

They don't know that we know they know we know.

Ainsi donc on usurpe mon identité pour mettre des commentaires insignes sur un blog ami, qui, louons la qualité de son auteur, reconnaît l’usurpation au style du faussaire, amateur faut-il croire. Il y a de mon Crétin là-dessous, à l’évidence, mais il y a mieux (ou pire, selon où on se place) : si Laurent Cachard, le vrai, celui qui vous écrit, veut commenter sous son nom un article dudit blog, désormais, il pourra compter, toujours, sur la reconnaissance, dans tous les sens du terme, de l’auteur du blog, mais devra compter, désormais, sur la méfiance de ceux qui se disent que sous l’appellation, il y a peut-être un faux Laurent Cachard se faisant passer pour le vrai dans l’espoir de pouvoir distiller du faux. Ajoutez à cela l’idée que le vrai Laurent Cachard pourrait avoir envie, par jeu, de se faire passer pour le faux dont on se demanderait, au final, si c’est le vrai ou pas, et vous obtenez un maelstrom d’hypothèses qui va perdre jusqu’au plus attentif des limiers du Net. Cette grande machine derrière laquelle l’anonymat et la jalousie font des ravages.

15:18 Publié dans Blog | Lien permanent

20/10/2015

Paresse.

Je ne dirai que demain comment je me suis retrouvé, une fois de plus, mais avec une intensité jamais égalée, encore, dans les rues de ma Croix-Rousse natale.

22:12 Publié dans Blog | Lien permanent

19/10/2015

La montre du Boss.

FullSizeRender-6.jpgJ’aurai donc – même si je sais qu’il y en a pour ne pas aimer le futur antérieur – été du côté de l’organisation, à ma petite échelle, d’un Salon du Livre. Eté convié à couvrir dix-huit mises en scène de textes d’auteurs, les lancer, revenir avec l’écrivain pour confronter sa réaction à celle des spectateurs, des comédiens, ouvrir le débat, continuer le goût du livre dont je parlais hier. J’aurai, depuis fin juin, lu dix-huit ouvrages, tous différents, je serai passé d’un Papa sur la Lune  à une somme de sept-cents pages sur le conflit en Afghanistan, sur le « Pukthu », code d’honneur des Pachtouns, dont l’auteur montre, sous son bonnet, qu’il n’a pas écrit sans savoir. J’aurai eu un homme, monstre de culture et de gentillesse, oeuvrant dans les origines de l’histoire (la paléontologie) pour en assurer la continuité. J’aurai croisé des romans d’initiation et de fuite, celui, inégal, d’une jeune auteure à qui, sans doute, on ne peut rien refuser, celui, plus mélancolique, d’un homme dont on mesure, quand on l’a à ses côtés, que TOUTE LA FRANCE le connaît, par ses seules initiales devenues acronyme. J’aurai interrogé deux des auteures que j’apprécie le plus, l’une, écrivain singulier, pas seulement parce que son père dirigeait, en 1956, la prison de Tébessa, pas seulement, non plus, parce qu’elle fut en lien avec la psychanalyste Claudie Cachard, l’autre parce qu’elle a écrit - je le lui ai dit - le plus beau roman que j’aie lu depuis longtemps, la vie reconstituée d’un compositeur qu’on a oublié et dont on se dit, quand on en entend les premières notes, « Ah, c’est lui ! ». J’aurai vu dans les yeux d’une jeune et prometteuse auteure tout le bonheur des premières récompenses, des cadeaux que procure l’écriture, quand elle se charge de vous : son histoire ancrée dans la grande, ses trois femmes en pleine incendie du Bazar de la Charité. Je regretterai de ne pas avoir davantage rassuré (de ma lecture) une romancière exigeante, à l’écriture affinée, lancée dans une trilogie de l’eau, j’aurai attrapé dans le regard la complicité et la bienveillance d’un prochain Prix Goncourt (dont on peut parier qu’il n’en aura cure) et d’un ancien Nobel (ou équivalent) de Mathématiques, et son délicieux dessinateur, j’aurai laissé soliloquer, sans pouvoir l’interrompre - ni même faire en sorte qu’il passât le micro à celui dont il n’a eu de cesse de dire qu’il allait lui passer – un monstre sacré de la Bande dessinée et du rock’n’roll à la télé, du temps de ma jeunesse. J’aurais voulu qu’un auteur d’enquêtes policières pour la jeunesse restât sur la scène pendant plusieurs heures, qu’on débatte de sa position sur le naufrage de l’Education Nationale,  adoré qu’on y croisât les deux nonagénaires qui se sont décommandés, l’un dont l’intelligence et l’engagement dans tout ce qui a fait la pensée en France dans le siècle dernier et le présent, un homme qui sait et enseigne, avec une facilité déconcertante, les systèmes complexes et les imbrications des disciplines, l’autre dont la littérature, parfois raillée, a des parfums d’eau de rose mais des effluves de Chanel, aussi. J’aurai vu un auteur – perché sur la scène, sur le lit de son personnage, son doudou presque homonyme à la main - me remercier, du regard, des références à Lupin dans son roman, un de ceux qu’on voit par milliers dans les gares et l’été, sur les plages et qu’on n’aurait pas eu l’idée de lire si on ne nous avait pas demandé de le faire. J’aurai mené un micro-débat, à brûle pourpoint, sur la vie d’un maître de l’Ecole hollandaise avec le metteur en scène, pour pallier l’absence de son dessinateur, à qui j’aurais aimé demander des nouvelles de Nick Cave. J’aurai enfin terminé, sans qu’il en fût réellement question au départ, par interroger, dans un chapiteau plein à craquer, le maître des lieux, le fondateur de la fête, il y a trente ans, sur ses souvenirs de libraire et bien d’autres choses. J’aurai fait tout ça, entre le moment où j’ai échangé des mots, les nôtres, avec Isabelle Flaten, dans la galerie du Réalgar, et le moment où je me suis écroulé en me disant que c’était une pure folie d’imaginer qu’on pût le faire. J’aurai fait tout ça sans quitter des yeux, puisqu’on m’en avait donné la mission, la montre du Boss, empruntée pour l’occasion. Et à la minute près, j’ai rendu les clés, et ne l’ai pas gardée, la montre.

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 PS : en quittant « mon » théâtre, hier en fin de journée, je croise de jeunes comédiens intervenus le matin ; on se parle, on échange nos impressions et eux, comme si de rien n’était, me font part de quelque chose qu’ils ont inventé, une application pour Smartphone, « Réserve déboussolée », qui permet de visiter la ville autrement, et de voyager, en capturant des capsules, à travers des œuvres choisies parmi celles des « Mots en scène », donc toutes celles que j’ai lues. Une invention géniale, une façon « d’augmenter les œuvres » pleine de richesse et de délicatesse. Je les ai remerciés, puis j’ai souri : finalement, Mme de Neandertal aura quelques raisons de se réjouir de ce qu’on est devenu.

18:32 Publié dans Blog | Lien permanent

18/10/2015

Fiat (Guy) Lux!

FullSizeRender-5.jpgL’heure n’est pas aux bilans, juste à l’immense fatigue retenue jusque là. Pour autant, sans avoir pu écrire hier, mon marathon des mots (en scène) de la Fête du Livre de Saint-Etienne est une expérience épuisante mais enrichissante. J’ai côtoyé, présenté, introduit des auteurs et des envies de lecture, j’ai partagé la scène, eux en haut, moi en bas, avec des compagnies magnifiques dont le travail, s’il ne m’a pas toujours plu, était fidèle au cahier des charges établi : donner au public, nombreux à se presser sous les tentures du Magic Mirror, le goût de poursuivre l’aventure en achetant le livre, en se le faisant signer. Belle expérience d’être de l’autre côté de la barrière, d’être celui qui a lu et qui le montre, discrètement, par telle ou telle référence dans une question ouverte : l’auteur est un être fragile, il faut le rassurer. Sauf quand, a contrario, il vous oppose une réaction à chacune de vos questions, alors là, il faut le laisser faire, croire que vous n’avez sans doute pas compris son intention. Ce sont ceux qui sont venus me chercher qui me diront si j’ai bien fait mon travail ou pas. Ce que je sais là, c’est que je l’ai fait.  Et que ça m’a plu. Reste à savoir si je le referai, en fonction de mon autre travail d’auteur. Entre lire et écrire, le dilemme est éternel, mais fondateur : on écrit mal quand on ne lit pas. Je vous jure, j’ai vérifié.

PS : la dédicace d’un dessinateur, c’est toujours une récompense. Mais quand elle vient d’un être aussi exquis humainement que Pronto, dont les enquêtes pour enfants sont si poétiques et intelligentes que l’Education Nationale doit les juger subversives, c’est un double bonheur.

20:19 Publié dans Blog | Lien permanent

16/10/2015

D'un décor l'autre.

Au petit matin, quand le soleil vire au rouge orangé sur la mer agitée, on ne se doute pas que, le soir, ce sont les cheminées d’usine qui limiteront le décor. Mais les villes se ressemblent quand elles le veulent, j’y reviendrai. En attendant, je vais aller faire un brin de toilette et un bout de lecture avec Isabelle Flaten, à la Galerie Le Réalgar.

17:00 Publié dans Blog | Lien permanent

15/10/2015

DEKALEKATAM DEKALEKATAM*

Quand la farce potache qu’il avait écrite pour dégoter enfin un Prix littéraire autre que celui de son quartier lui valut toutes les invitations du monde et l’enthousiasme de ses pairs, il dut à contrecœur supprimer tous les dossiers pour lesquels il avait encore un peu d’estime et d’espoir.

*comprend qui peut.

19:36 Publié dans Blog | Lien permanent

14/10/2015

Bluette.

Parce que, disais-je, ce travail-là n'a pas connu les suites qu'il aurait dû connaître. C'était il y a quatre ans et demi, ça me semble une éternité, mais c'est un pan important de mon "oeuvre". Alors j'ai cherché des Tournesols et je les ai collés sur la chanson, rien de plus.


L'école buissonnière (Cachard/Hostettler) par cachardl

17:18 Publié dans Blog | Lien permanent

13/10/2015

Transports.

La salle d'attente du cabinet de médecine est à la fois un des derniers bastions de l'égalité, et un sommet de libéralisme: de la façon dont elle jaugeait les personnes arrivées avant elle, j'ai bien compris que pour cette dame, sa vie avait plus d'importance que les nôtres. Alors je l'ai regardée avec douceur quand le médecin est entré dans la salle, comme si, oui, ça y était, les autres, dont moi, avaient compris qu'il fallait qu'elle passe la première. J'ai étouffé ces mots-là, indistinctement, au moment où je l'ai frôlée, sans plus lui porter d'attention.

18:04 Publié dans Blog | Lien permanent