11/01/2016
Dans les creux.
Je n'ai jamais écrit, toujours reproduit sur le papier les phrases qui défilaient dans ma tête comme les bandes sous les yeux d'un comédien qui fait des doublages. Il faut croire que le concierge du studio s'est barré avec les clés.
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10/01/2016
Cette appartenance.
Il y a quelque chose de curieux dans la collaboration artistique : une fois qu’un binôme est créé, qu’il s’est trouvé et – surtout – qu’il a reçu l’aval d’un éditeur, de lecteurs ou, dans ce cas précis, de spectateurs, il est important qu’il se retrouve, ponctuellement, pour continuer de faire œuvre. La possessivité ne mène à rien, l’appartenance, par contre, fait sens, à plus forte raison quand elle se fait rare. En 2016, heureuse surprise, les chemins du Réalgar et de Jean Frémiot se croiseront, pour une exposition du travail de Jean, et j’ai été embarqué dans l’affaire, pour l’édition, revue et corrigée, d’un travail que j’avais imaginé pour Jean il y a quelque temps, qui était, comme bien d’autres, resté dans un tiroir. « L’insecte et le Sacré » est un texte qui me tient à cœur puisqu’il illustre la série sur l’Abbaye de Noirlac, dont une des photos illustra « la partie de cache-cache ». Un moyen de nous réunir, à peu de frais pour le lecteur (12€ pour de très bonnes reproductions des photos de Jean !), d’une valeur inestimable pour nous : la façon, aussi, de nous laisser repartir l’un et l’autre sur nos chemins respectifs, avant qu’on se retrouve, artistiquement, un jour ou l’autre. Sur la route.
En attendant, ami passant, tu peux toujours (et encore) commander ton exemplaire de Paco, si tu ne l’as pas eu. L’offrir s’il t’a plu. La démarche n’est pas compliquée, et son effet est important, pour moi comme pour l’éditeur : c’est ici.
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09/01/2016
Dévaler la dune.
C’est venu comme ça, comme une évidence. Un appel en soi, une alerte. La conscience de ne pas être à la bonne place au bon moment, de devenir quelqu’un d’autre que soi. Le salaud sartrien dont on a vaguement entendu parler, il y a longtemps. Ça a commencé dans le métro, continué devant les vitrines illuminées, aux badauds agglutinés, mais ça n’avait rien d’un dégoût, rien, non plus, du burn out inventé pour se prévenir de la dépression. C’était diffus, une espèce de vague malaise devant les êtres, les discours, les actes vains. Les achats compulsifs, les retraits mécaniques, les calculs de fin de mois, les emprunts à taux fixe. L’idée a grandi qu’il y avait sans doute un autre moyen, une autre vie possible, à l’air libre, aux seules contrariétés naturelles : la pluie, le vent, la neige. Plus de gris, plus de périph, de couronne, de contingences partout, mais de la marche, des feuilles qui collent aux pataugas, le sable qui s’immisce partout et devant lequel, quand on nettoie, on sourit parce que les autres paient, pour ça, au même moment de chaque année, en plus. Un rendez-vous avec soi, quitte à ce que ce fût seul, ou autrement, une alternative, une façon différente, à chaque seconde, de voir la vie. Telle qu’elle est, à chaque lever du jour, sur la mer, à chaque crépuscule aussi, annonçant une nuit noire comme on ne l’avait encore jamais vue.
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08/01/2016
Lumière.
L’idée de garder les guirlandes d’une année sur l’autre lui avait paru une façon suffisante d’éviter que la mort s’en mêle.
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07/01/2016
Soulage à Sète.
Il y a toujours deux façons d’aborder un événement subit : on peut pester contre la Terre entière de ne pas avoir été prévenu, ou apprécier qu’une journée pût être illuminée sans qu’on l’ait envisagé. De trouver l’annonce d’un concert de Guillo dans ma (nouvelle) ville, de voir les affiches ornées des mots que j’ai écrits pour lui fut la belle surprise du jour, prise comme telle. J’ai découvert le lycée des métiers, dans la salle polyvalente duquel le Tour sous les toits sétois du Monsieur était organisé, par l’action conjointe de ID of Arts, présidée par Yvette Gallinaro, et le lycée lui-même. ID of Arts, dans ce que j’en ai compris, est un mécénat qui amène l’Art dans l’entreprise et dans d’autres lieux atypiques, à en croire sa fondatrice. Un assemblage qui a conduit la création de « Corps Distants », par Jean-Jacques Di Tucci, pour 2 cors et 12 percussionnistes du Paris Percussion Group, à l’occasion du festival FMAJI, l’année dernière. Qu’un tel organisme s’intéresse à Guillo ne peut être qu’une bonne nouvelle : le chanteur d’Amou est un de ces auteurs-compositeurs-interprètes que je n’ai eu de cesse d’écouter depuis que les routes de Gérard Védèche, Nicolas Vitas et Fergessen me l’ont fait rencontrer. Un artiste pour qui j’ai écrit des lignes, certaines parues, d’autres non, une biographie, des chroniques, une nouvelle, même. Qui nous a hébergés chez lui, dans les Landes, pendant l’épique tournée à la Moutète, pour le Poignet d’Alain Larrouquis. Guillo dans ma ville, à quelques encablures de la sortie de son deuxième album, dont j’ai eu la chance d’écouter la maquette d’abord, puis la version numérique réservée à ceux qui l’ont aidé à le financer via une plate-forme participative. Un album enregistré dans les Vosges, sous la houlette de David Mignonneau, l’oreille critique de Michaela Chariau… Un Guillo en mode roots quand même, avec un beau tapis de scène mais un éclairage artisanal, en équilibre instable : les bonnes volontés ne font pas forcément les meilleurs plateaux, et les loges n’existent pas, mais c’est aussi à ça qu’on reconnaît les talents, quand on dépasse les écueils et quand on tient une scène seul, guitare, harmonica, programmation. Une petite heure de musique avant le dîner des mécènes, des morceaux inédits (dont un superbe texte sur la Palestine, signé Fox Kijango, me dira-t-il après), des morceaux du premier album, « Super 8 », écouté en boucle, jusqu’à saturation, récemment, quand je montai une vidéo sur « Que restera-t-il de tout ça ? », une des chansons que j’ai panthéonisées (et que j’ai chantée avec lui en duo un jour, eh ouais). Des chansons de « Soulage », son prochain, un « Décors » que j'ai préféré à la version studio, « le chien de la fille », version mordante, et les sublimes, déjà, « Long Fleuve » et « Des hommes et des fleurs », en mode Rémy Bricka, applaudissements à contretemps compris. Une présence scénique toujours aussi irradiante, une voix ad hoc, un sourire mortel, même dans les moments durs à l’enceinte. Le set à Sète est bien monté, néanmoins, et si les retombées l’amenaient à se produire un jour en full band, ce serait amplement mérité : quand on embarque dans une salle pareille deux ou trois générations de spectateurs, de vieux profs dissipés et des élèves attentifs, peut-être parce qu’il les rencontre demain en master-class, on peut voir (plus) loin, encore. Dans la force de l’âge, avec une chanson pour chacun de ses enfants et d’autres pour ceux qui veulent bien les prendre pour eux. J’aurais pu, ce soir, rentrer chez moi et écouter Guillo, comme souvent. Je suis allé l’écouter, c’est beaucoup mieux : quand les artistes sont vivants, c’est nous qui respirons mieux.
20:57 Publié dans Blog | Lien permanent
Sidération.
Deux chiffres se répondent, aujourd’hui, dans mon fil d’actualité : 40000 personnes meurent de faim dans une ville assiégée et pour le double du nombre converti en euros, une chaîne anciennement culturelle me propose un téléviseur. Oui, un téléviseur. A 80000€. Ça a fait ma journée. En bon disciple de Boris Vian, j’en ai acheté deux et les ai retournés de l’autre côté.
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06/01/2016
Chronique d'un lecteur imbécile.
J’ai mis longtemps à aborder « les Nefs de Pangée », le deuxième roman édité chez Mnémos de Christian Chavassieux, qui en plus d’être un ami, est un auteur absolument remarquable, dont « l’Affaire des Vivants », je le répète, est un des tout meilleurs romans de ces dernières décennies, rien que ça. Peut-être était-ce pour cette raison, d’ailleurs, que j’appréhendais de me plonger dans le massif volume d’héroïc fantasy, un genre de science-fiction dont – litote – je ne suis ni amateur, ni spécialiste. J’avais trouvé dans « Mausolées », son précédent livre de genre, un intérêt à lire ses passages sur les bibliothèques et sur la transmission. On se raccroche à ce qu’on peut, mon cerveau reptilien glissant sur les créatures, les monstres, les tribus et les nov-langues. Mais une fois les scènes d’exposition passées, les Nefs m’ont fait forte impression, là encore, dans les passages maritimes. La dixième chasse, programmée après l’échec de la neuvième (symphonie ?) est une allégorie à elle seule d’un monde qui met toutes ses forces dans ce qu’il doit engager pour sa survie : tous les peuples, de cultures différentes, de cet immense et seul continent, payent un tribut à l’ensemble, contribuent donc à la quête ultime et melvillienne de la chasse à l’Odalim, le maître de l’Unique, les eaux dont il est la légende et le gardien. Chaque chasse garantit un âge de survie, proche d’un quart de siècle humain, et la gloire de ceux qui l’ont menée à bien, dont le récit sera magnifié par un conteur. On construit et on arme des navires, une flotte jamais vue encore, trois cents nefs, et déjà, dès le début du roman, le style Chavassieux opère : la description est pointilleuse, dans l’Arsenal, Logal, personnage central, s’enthousiaste devant l’opulence de cordes, de bois et de soie, cette chorale de vergues et de poulies. Comme dans « Mausolées », le lecteur réticent à la SF se trouve plongé dans une énonciation ultra-réaliste, qui le rassérène : on peut continuer. L’idée géniale du pouvoir de Basal, la capitale, est de réunir les peuples, qui se font la guerre, pour la tourner vers un adversaire unique, l’Odalim : « Nous en sommes réduits à la guerre parce qu'il n'y a tout simplement pas d'interprète entre nos civilisations. » Les Grecs l’ont fait avec les Jeux Olympiques, mais les peuples de Pangée vont plus loin encore, car la croyance veut qu’une victoire sur le Maître, régénéré à chaque chasse, garantit la survie de leur monde et sa domination sur l’ennemi ancestral – et bouc émissaire de tous les maux - qu’ils pensent avoir exterminé, les Flottants. C’est une victoire de Chavassieux sur le lecteur imbécile (moi) : même quand il n’y comprend rien à toutes ces histoires, il peut se raccrocher à une crypto-anthropologie - voire un anthropomorphisme, comme dans l’analyse à la Littel* que Hamassi fait des Flottants - du récit À une lecture politique, aussi : pendant que l’Odyssée se prépare, un conflit fratricide se génère et Logal, le Bâclé, verra son frère, le Préféré, Plaisil, devenir Remet, équivalent dystopique du Führer, terreur, costumes et défilés compris. Le récit s’articule autour de l’exil forcé de Logal, de la chasse commandée par Bhaca, suivie par Hamassi, qui devra la raconter, au retour. Car seul compte le retour, vois-tu ! On assiste à des scènes dantesques et très précises d’orages, de mutineries, de stratégies navales, de contre-attaques du Maître. Le lecteur – quand il ne s’arrête pas à la moitié du livre** - voit passer l’Odalim de la légende à la réalité, comprend qu’il est habile, jusqu’à feindre la mort, pugnace et même pluriel, sans tout raconter. Le même lecteur, comme les protagonistes, finit par douter du bien-fondé de la chasse, dans le même temps où, sur terre, le vieux monde s’écroule pour laisser place à un ordre nouveau, guère plus reluisant : les (bons) livres disent toujours plus que ce qu’ils racontent. Chavassieux, entre deux clins d’œil, l’un à Salammbô, avec les lions crucifiés sur les terres des Thanafer, peuple sans pitié, l’autre aux Dix Commandements avec les eaux qui s’ouvrent devant leur Maître, balayant toute résistance – hommes, Nefs, Terres même - comme un fétu de paille. C’est toute la question des cultes qui est posée par cette guerre qui n’a ni fin ni finalité, au bout du compte : chacun des peuples est guidé par sa croyance et sa culture, on trouve des pacifistes qui s’affaiblissent, privés en mer du sucre des fruits dont ils se nourrissent, des neutres et des bellicistes. Des condescendants, aussi. L’Armada, prétendue invincible, devra s’armer contre le poison de sa corruption autant qu’empoisonner les flèches et les harpons qu’elle réserve au Monstre. La belle cérémonie de prononciation du nom des victimes ne supporterait pas l’échec de la dixième, ils le savent, et la responsabilité de celle – beau personnage que cette Hamassi, grâce à qui on comprend mieux les nombreuses ellipses du récit – qui devra raconter la chasse est grande. Trop ? Les tempêtes soudent les équipages, l’attente et l’angoisse les défont, on peut prendre, je le répète, le roman dans un sens classique, réaliste : naval. Non dépourvu d’ironie : on trouve des oracles qui ont de mauvais pressentiments, des pantomimes ratées, des élus de Dieu qui perdent contrôle et donc des conteurs qui, quoi qu’il arrive, sauront faire de ce combat minable un récit épique dont tous se souviendraient. La parabole des oiseaux messagers qui suivent le Maître des eaux et lui désignent sa proie à venir - celle qu’il éloignera dans les eaux glacées pour qu’elle perde tout espoir de retour et s’abandonne à l’idée qu’elle puisse être mortelle et lui plus qu’un ennemi – est digne d’interprétation, également : Quand nous serons orphelins de notre propre légende, quel sens aura notre existence? interroge l’un des personnages, démontrant que l’homme se construit sur des légendes davantage que sur des actes. Il y a tout un monde à reconstruire après « les Nefs de Pangée » et Chavassieux, s’il questionne ses frères humains sur la propension qu’ils ont à sublimer leur condition, laisse le lecteur dans le doute, le juste, sur des visions qui prennent vie et sur un épilogue mi-dépité mi-romantique.
Si je devais mettre un bémol à mon heureuse réception du livre, ce serait sur la dernière partie, celle des Humains, que j’ai sans doute mal comprise. Mais l’auteur m’avait donné un conseil, le même qu’il a donné à sa Maman : lire le roman sans se soucier trop des ramifications, complexes. Ce que j’ai fait. Et j’ai tout gagné, au passage : j’ai lu des scènes à couper le souffle, de celles qu’il faudrait faire étudier à ceux qui se destinent à prendre la mer, je me serais même retiré sur Memphée si je n’avais pas déjà trouvé mon île singulière et le bleu qui va autour. Et j’ai itéré d’une unité l’œuvre décidément à suivre d’un auteur essentiel.
* dans "les Bienveillantes", le rapport anthropomorphique hallucinant qui décide du sort d'une peuplade du Caucase.
** clin d'oeil à l'article récent d'une blogueuse qui n'a pas aimé un livre dont elle dit avoir arrêté la lecture tout en le chroniquant.
Les Nefs de Pangée, Editions Mnémos
http://www.mnemos.com/catalogue/les-nefs-de-pangee-aout-2015/
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05/01/2016
Mon petit camarade.
Je me souviens être tombé sur Nizan à l’âge de dix-sept ans, alors que je cherchais chez Sartre de quoi nourrir mon anxiété. Je trouvai en Nizan mon petit camarade dans l’intemporalité, qui s’immisçait dans ma vie avec sa gracieuse insolence, le regard baissé sur ses ongles(1). Je l’avais trouvé seul, je me l’appropriai donc… Puis à entendre des personnes qui l’avaient connu avant moi, je compris que c’était à leur jeunesse que je me substituais. A l’Université, des professeurs souriaient de savoir qu’Il faisait encore son effet. L’un m’a conduit à mener un travail qui fut plus qu’une maîtrise : avant de l’appeler à l’aide, j’allais entrer dans la police, puisque « on rentre dans la police comme on se suicide. » (1) J’ai raté mon suicide : je ne suis jamais devenu policier. Claude Burgelin m’a convaincu que j’aurais plus à faire dans cette vie-là que dans une autre, usurpée. Il m’a permis de déduire que : Lange + Bloyé – Rosenthal / Antoine Bloyé = Nizan (2). Sans que, dix-neuf ans après, je me souvienne très bien pourquoi…
Dans ma vie d’homme, Nizan m’a accompagné, avec ironie parfois, quand j’ai dû, soixante ans après lui, muter à Bourg-en-Bresse … J’en déduis que Paul Nizan est une part de moi-même : nous cohabitons, en mêmes parties d’un tout, comme les androgynes d’Aristophane. Part manquante, mais présente en moi. C’est mon Nizan à moi.
Nizan, aujourd’hui, c’est pourtant le sentiment d’une réhabilitation, qui s’installe dans le temps, qui diffuse le sentiment nouveau de la tranquillité. Il arrive qu’elle nous explose à la figure : à Dan Franck qui présentait son Libertad !(3)place de la Comédie, à Montpellier, je fis remarquer qu’il manquait quelqu’un dans son index des intellectuels engagés dans la Guerre d’Espagne … De mon côté, j’écris des romans, dont Une soirée à Somosierra (jamais paru) parce que je déteste, comme tout le monde, que la vraie se soit perdue. Et un autre (à paraître) qui traite du basket-ball, du mythe d’Epiméthée et d’une initiation dans les mêmes cols! (4) J’ai fait de Nizan un élément récurrent de mes écrits, pour rappeler qu’on se trahit plus en devenant des carcasses qu’en mourant tragiquement… J’ai étudié le syllogisme d’Aragon (quelqu'un qui écrit sur les traîtres ne peut être qu'un traître lui-même), cherché les acceptions du temps détruit (5)dont parle Nizan à Henriette… Je sais que ce qui lui préside importe plus que l’œuvre elle-même : on peut trouver ces romans surannés. Mais l’homme, la démarche resteront. Un jour, peut-être, je ne ressentirai plus la nécessité de démanteler le monde ; je n’aurai plus une conscience aussi aiguë de la mort. Ce jour-là, je me rendrai compte que je n’étais pas aussi damné que lui, qui l’était doublement. D’abord parce qu’on ne se moque pas impunément de l’ordre humain ; ensuite parce qu’on ne se détache jamais de la mort qu’on porte en soi : c’est une règle. Mais bon, ce jour-là n’est pas encore arrivé : s’est-on déjà demandé, en lisant Jules et Jim si l’amour s’était tari ? Quand on relit Nizan, nous non plus nous ne louchons plus.
(1) Jean-Paul Sartre, préface à Aden Arabie, mars 1960, Ed. La Découverte, p°8
(2) La trahison et ses dérivés dans l’œuvre romanesque de Paul Nizan, conclusion, p°75
(3) Grasset, 2004 ; dédicacé : « pour Laurent, admirateur de Nizan… Comme il a raison ! »
(4) Le poignet d’Alain Larrouquis (2011), chap.11, p°85
(5) Lettre aux Armées, fin 1939. In Paul Nizan, intellectuel communiste, Petite collection Maspero, 1979
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