04/01/2016
Pour tout bagage on a sa gueule.
5’20 pour vingt années de vie. Les vingt premières, qu’il pourra quintupler, s’il s’y prend bien, mais sans moi. Sans mon émerveillement de le voir, sur ces images, fixes ou en mouvement, sourire, manger un yaourt-Mamé, un choco Prince, des Pim’s (pas de sponsoring indirect, mais Combray n’est plus ce qu’il était !) mais surtout sauter dans le vide, par deux fois, s’élever dans les airs, tenter d’apprivoiser le vent et regarder beaucoup plus loin que ce qu’on verra jamais.
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03/01/2016
Loi Macron.
Ne jamais oublier que Fanny paie à boire, la galette et se laisse parfois embrasser le derrière, tout cela un dimanche.
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02/01/2016
Mary's dress waves.
Ces trois derniers jours ont défilé chez moi un saxophoniste, un contrebassiste de jazz, un Bluesman romantique et, en transit, un auteur-compositeur-interprète de mes amis qui, entre deux de ses compositions, m’a interprété avant de repartir cette si belle chanson de Bruce Springsteen qui me met immédiatement le bleu à l’âme, au moral et enflamme ma mémoire. Il n’y a pas de raisons pour que les passants d’ici y échappent. C’est fait sans rien, mais ça donne envie de parfaire les Sète Sessions auxquelles je pense : avec un micro, une carte-son et le talent d’un ou deux des futurs passants, mon île pourrait rapidement devenir, sur la lancée du plus célèbre balcon de la St Sylvestre, désormais, the place to be. Or not to be.
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01/01/2016
Vermot.
Du balcon, on voit mieux le monde qui arrive, lâcha la vigie aveugle, juste avant de s’appuyer sur le parapet branlant.
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31/12/2015
Kuindji.
Quand Nikolaï se réveilla, il regarda par la fenêtre, contempla la steppe qui défilait. Son Ukraine. La Constitution dont il rêvait inutilement, selon les mots mêmes du Tsar. Il y avait pourtant cru : à la révolution bourgeoise, pas à l’insurrection. Il y avait cru, à une démarcation nette d’avec la Russie. Il avait même rêvé du retour des peintres, déportés en Sibérie parce qu’ils ne voulaient pas s’établir à Saint-Pétersbourg. Il pensait à ce même paysage, immortalisé par Kuindji. Son ciel menaçant, rougeoyant, les strates de ses nuages vers un ailleurs auquel il se destinait. Ces hommes qui rêvaient de revoir l’Ukraine, il les niait et se perdait en voulant la fuir. Le conflit de Nikolaï était permanent, mais en bon ingénieur, il avait refoulé les questionnements et choisi la solution rationnelle. S’il partait, c’était pour la question juive, parce que celle-ci comprenait les autres ; c’était aussi parce que Varvara avait ailleurs la possibilité de vivre une vie qu’elle regrettait. Que Vladislav y trouverait son compte. Et que la famille Kreit sauverait sa peau, que personne ne se retrouverait le corps cloué sur une grange, au vu de tous, le lendemain.
Bonne année 2016. La mienne sera consacrée à la finalisation de ce projet. En espérant une sortie pour l'année d'après, ce qui ferait sens, après tout.
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30/12/2015
En voeux-tu.
Je termine l’année là où je n’aurais jamais osé rêver la commencer. Quelque chose de l’ordre du signe, qui m’incite à prendre les encouragements ci et là, m’efforcer à en faire quelque chose.
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29/12/2015
Pour Sacha.
Sacha leur fut d’un secours inouï, palliant les effondrements par une solidité sans faille, un sens de l’organisation qui convainquit Anton que ce jeune homme était au fait des évolutions du monde, des combats qu’il aurait à mener. Il commença par dire que deux des commandants des navires reliant Odessa à Constantinople étaient corrompus et qu’en échange de pots-de-vin, ils laissaient des bandes ou des marins dépouiller des Juifs en pleine nuit, les laisser pour morts ou les passer par-dessus bord. On savait ça depuis les Bilou, les premiers Juifs venus de Russie rejoindre le Yichow. Le jeune homme allait surpasser tout ce que les autres avaient pu faire pour rester les Juifs éclairés qu’ils pensaient être, comme Moshe. Sacha leur parla comme à des frères : la mort de Nikolaï avait scellé un pacte, il ne leur cacherait plus rien. Il cita l’autoémancipation de Pinsker, l’idée d’une identité nationale qui dépasserait les interdits qu’on leur réservait ici. Une désaliénation, s’emballa Sacha : on créa même, en 90, une Société d’assistance aux agriculteurs et artisans juifs en Syrie et en Palestine, à Odessa, qui fit croire qu’on touchait au but, jusqu’à l’année d’après... Sacha s’était interrompu et au même titre que Anton avait saisi qu’il n’était pas seulement un neveu venu prêter main forte, il sut que Sacha était lui aussi passé par là où ils venaient juste d’arriver. Il posa quand même la question qui lui brûlait les lèvres :
- Mais pourquoi n’es-tu pas parti à ce moment-là, Sacha ? Qu’as-tu à espérer, ici ?
- Parce qu’ils ont eu mon père avant qu’il prenne la décision qu’il devait prendre. Ils l’ont tué, comme ils ont tué le tien, Vladislav. Mais devant moi, en plus de ça. Et devant ma mère.
Vladislav était bouche bée, dans un drôle de mélange de rage contenue et de honte rétroactive : plus à cause de son comportement de la veille, mais de sa réaction juste avant. Anton le sauva, qui continuait :
- Mais enfin, justement, pourquoi n’êtes-vous pas partis juste là, alors ? Ce n’était pas suffisant ?
- Ma mère est malade, elle ne tiendrait pas le voyage. Et puis...
Sacha garda un silence gêné, baissant la tête pour ne pas croiser, à cet instant, le regard de Moshe. Mais tout le monde saisit : partir, c’était montrer que les ainés avaient échoué et les condamner à mort, en les laissant ici. Sacha était resté et avait organisé la résistance. Sans doute s’était-il fait craindre autant que Medvedenko, sans doute était-ce pour ça que sa mère et son oncle étaient encore vivants. Reprenant, c’est à Vladislav qu’il s’adressa :
- C’est pour ça que tu dois partir, emmener ta mère, qui est jeune, là où elle doit aller.
- Alors viens avec nous ! Vladislav avait retrouvé une forme d’enthousiasme qui parut déplacé, mais que chacun prit pour soi : avoir Sacha dans le groupe faciliterait les choses, de par sa force comme par sa connaissance de ce qui entourait le chaos général, que les malheureux de Ekaterinoslav prenaient de plein fouet.
- Je ne peux pas, pour les mêmes raisons, déclina-t-il. Mais nous sommes nombreux, et je te donnerai un nom, à Paris, Vladislav. Ça prendra du temps, ça ne se fera peut-être jamais, mais si tu veux, une fois que tu auras mis les tiens à l’abri, sauver la Russie de cette vermine, eh bien, si je suis toujours vivant moi-même, nous nous retrouverons et nous combattrons côte-à-côte.
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28/12/2015
Pas de mots.
Tout est là.
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