16/03/2016
Tautogramme.
Zélie, zélée zootechnicienne zozotante, zouave zupéenne zutiste, zen zairoise zyeutant la zilcade, zoomait, zoomorphiste, la zoocécidie zoographe du Zérumbet quand, Zim Boum Boum ! la zapatéado zénithale du zazou zigoto zigouilla le zeugma zézéyant !
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15/03/2016
Anassaï.
La version en concert date de 1987, contrairement à ce que cette vidéo absconse laisse croire. Du dix février exactement, au Vaisseau Public, rue Hippolyte Flandrin. C’étaient les débuts de ce groupe de rock héroïque dont on parlait dans les beaux quartiers : de beaux jeunes gens bien mis, aux cheveux longs et aux fans hystériques, qui poussaient, épaules en avant, les passages d’un Opéra dont le seul défaut, au final, aura été de ne pas contenir cette chanson jamais oubliée et que j’ai été le premier à numériser, à partir de la vieille cassette qu’un ami avait obtenue de la régie. A l’époque, on brandissait ça comme un trophée, en gardant un air pénétré : toute personne qui y prétendait devait être cooptée, au pire, on pouvait lui en faire une copie en appuyant, de temps à autre, sur la touche pause, histoire que l’originale reste inviolé… On ne se doutait pas que cet imbécile besoin de possession exploserait en vol quelques décennies plus tard, que tout deviendrait accessible et partagé. On ne se doutait pas non plus que ce même groupe serait encore là, trente ans plus tard et rassemblerait, une fois encore et avant de nouvelles aventures, les mêmes personnes, moins quelques-unes plus quelques centaines d’autres. Dont leurs enfants. Et beaucoup de mes ami(e)s. Des retrouvailles auxquelles je n’assisterai pas, mais si le groupe devait la chanter, cette chanson, qu’ils sachent que je l’entendrais, et de loin : par-delà les eaux et les plaines.
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14/03/2016
Stratégie d'effacement.
On me confirme aujourd'hui, enfin, que mon "contrat" d'animateur au Salon du Livre de Saint-Etienne n'est pas renouvelé, pour des raisons de réorganisation. L'atelier d'écriture que j'ai animé cette année, à Divonne-les-Bains, était une expérience unique, au budget réaffecté à d'autres expériences. Il n'est pas question d'une librairie qui m'invite pour parler de "Paco", ni d'un Espagnol qui y porte intérêt. J'ai bien failli, il y a une éternité, parrainer le comité de lecture d'un festival qui m'a primé puis oublié. La Région qui m'a attribué une Bourse a bien tenté de me relancer, récemment, mais n'a pas répondu au dilemme que je leur ai posé: publier un mauvais livre en leur nom ou attendre que ce livre-là soit bon, seule condition pour qu'il sorte sous mon nom à moi? Je sais qu'elle organise désormais, parmi les auteurs dotés, des rencontres autour de la façon dont on fait les romans, mais ça s'est organisé juste après moi. Je vais réunir, bientôt, autour d'un événement, trois des cinq auteurs qui faisaient partie de la liste 2009 de Lettres-Frontière, mais ce coup-ci, je serai du côté de ceux qui balaient la salle avant de partir. Il n'y a pas de sot métier, juste des chemins qui se croisent, ou pas.
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13/03/2016
Rien de nouveau (sous le soleil).
Les processus de création… Vendredi, mon vieux complice Eric Hostettler m’envoie des mélodies sur lesquelles il chante en yaourt, mais un yaourt très codifié, puisqu’il a l’habitude de mes textes : les couplets sont en octosyllabes, il sait que je les adore et que la source est inépuisable, chez moi : à Etretat pour faire le point, en 2013, j’en ai écrit deux cent quarante en trois séances de méditation en haut des falaises. Mais la question n’est pas là : son refrain, par contre, est en 11/5/3, composition bancale sur laquelle j’échoue, lamentablement, pendant tout le week-end. D’autant qu’il y place une idée qui me plaît, que j’aimerais reprendre, mais qui dessert le reste du texte. On coince, dans ces cas-là, on attend le lendemain en espérant que la nuit portera conseil. Ce qu’elle fit, sous une forme inattendue, et le visage de mon vieil éditeur (et mon ancien formateur de philosophie), que je croise inopinément dans mon rêve et dans ma rue , qui me demande abruptement si je connais l’Ecclésiaste. Je bredouille, ressors ce que j’en ai lu, ce que j’en sais par Voltaire. Le reste de mon rêve ne me dit pas si j’ai (de nouveau) réussi l’examen de passage, le énième qu’il m’aura fait passer. Mais le refrain de la chanson, au matin, est venu tout seul.
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12/03/2016
Pauvre Martin.
La mouette blessée me laisse à penser que les hommes sont bien lotis, mais l’état du monde et les déchets plastiques sur les plages me ramènent au pessimisme.
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11/03/2016
Les prétendants.
Ils sont quand même un peu partout, ont un boulevard devant eux : dans cette virtualité devenue norme, on passe un temps infini à se défaire des rois de la mise en abyme, ceux qui aiment ceux qui les aiment, pire, ceux qui s’aiment tellement qu’il faudrait qu’on les aime. Ceux qui s’approchent au plus près de celui qui a la carte, récréent la courtisanerie, écrivent, chantent, peignent pour plaire, et non parce qu’écrire, chanter, peindre leur est nécessaire. Parfois, ils épousent même, dans un cadre très structurel, les discours et les postures de l'anticonformisme, devenu conforme, lui aussi. Pourtant, le monde artistique s’est écrit sur cette seule leçon, qu’on apprend parfois à nos dépends mais que tout le monde n’a pas retenue : les meilleurs, les nécessaires, sont souvent les plus discrets. Passent leur temps à travailler autre chose que leur image.
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10/03/2016
Pain perdu.
Les gestes désespérés de la boulangère ne me retinrent pas dans ma volonté d’asséner à cet homme sa discourtoisie : non, Monsieur, on ne parle pas comme ça à une commerçante, non, Monsieur, on ne lui intime pas par geste le choix qu’on a fait de telle ou telle baguette ! Et Monsieur, quand on a de l’éducation, on s’excuse, on répond, au moins. Madame, permettez… Ah. Si j’avais su qu’il était sourd et muet, je l’aurais laissé passer, moi, cet homme.
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09/03/2016
Manifeste mémoriel.
Puisqu’il semble permis de s’approprier le noir profond, je revendique le bleu du ciel.
18:38 Publié dans Blog | Lien permanent