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07/04/2016

Tébessa, 2016.

11059993_10204503733912863_8001154961779136534_n.jpgC’était il y a huit ans, bientôt, déjà, et c’était le début d’une si belle aventure qu’elle a décidé d’elle-même de ne jamais s’arrêter. Après de longues années dans un tiroir, le manuscrit de ce qui ne s’appelait pas encore « Tébessa, 1956 », mais, dans l’ordre, « Mémoire vive » ou « Poisson-chat », voyait enfin le jour sous la direction, exigeante, de Claude Raisky et de sa femme, Evelyne : exigeante dans sa façon d’expurger du manuscrit tout ce qui relevait de ma voix à moi pour être au plus près de celle que je redonnais à Gérard, ce jeune soldat de vingt ans quittant sa Croix-Rousse et son magasin de fleurs pour se faire tuer dans le canton de Djeurf. Soixante ans après ce 5 avril funeste, mon frère s’est arrêté dans la ville, a été reçu par ses édiles, leur a offert ce livre intemporel, par sa couverture, par l’absence – une règle chez moi - de toute marque qui pourrait souffrir de l’usure du temps. Il le leur a donné en mains propres, eux-mêmes, après lui avoir ouvert les portes de la ville et du cimetière français, se sont engagés, sur l’honneur, de le traduire, d’en offrir une version arabe qui répondra à la volonté de ce roman : dire l’absurdité de la mort d’un jeune homme, où que ce soit, quel qu’il soit. J’ai suffisamment appris de mes différentes expériences qu’une promesse n’est valable que quand elle est tenue, mais je crois en ce signe venu de l’autre côté de la Méditerranée. La mienne, désormais. Après sa sélection dans les cinq romans français par Lettres-Frontière en 2009, après la parution, en 2012, d’un extrait de ce livre à étudier dans un manuel de 3ème, qui m’a permis de côtoyer Shakespeare dans l’index final, après la lecture d’extraits du roman par un magnifique comédien, projet hélas inachevé, ce serait une nouvelle vie donnée à « Tébessa », dont j’ai toujours su qu’il me survivrait. Il restera à finaliser « l’Embuscade », sublime chanson adaptée du roman, dont j’attends toujours la version définitive. Et je le laisserai vivre sa vie, tout seul.

12:10 Publié dans Blog | Lien permanent

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