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28/01/2014

Baryton.

Je suis celui qui, dans un amphithéâtre de 300 places où s’installent bruyamment une petite centaine d’étudiants, peut obtenir le silence rien qu’en le demandant. Ou, comme l’année dernière, faire taire la centaine de convives du « Printemps des poètes » en lisant un extrait de « la Partie de cache-cache ». Pourtant, je n’en tire aucune gloire et parfois, ce double-là, si éloigné de ce que je suis réellement, m’intimide moi-même : j’en arrive à être soulagé quand je suis seul.

PS : Je n’y suis qu’un titre et une image, mais ma « Valse, Claudel » a été repérée par Paola Pigani, dont je n’ai pas assez dit ici le bien que je pensais de son sublime « N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures ».

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27/01/2014

Se perdre.

J’aurai eu la chance, dans ma vie d’écrivain, de recevoir, lors de la remise du prix de Grignan, en 2012, une belle lettre de Laurence Tardieu, présidente du Jury, qui me conseillait de me perdre un peu dans mon parcours, mais pas trop. L’expression m’avait intrigué, mais je commence petit à petit à comprendre : il n’y a pas pire ennemi pour le créateur que l’ambition de rester dans l’actualité, de se maintenir à flots, quitte à se répéter. J’ai posé les premières lignes de ma deuxième partie avant de m’accorder un jour de repos dans l’écriture du roman. Je passe à l’étude médicale de deux patients qui sont frappés de deux syndromes différents, qui vont être traités par le même médecin, à Vienne. Autant dire que je (re)pars de rien et que les encyclopédies trainent un peu partout, chez moi, mais c’est l’écriture (et la vie) qui me plaisent.

NB : Dans la dichotomie lire/écrire traditionnelle, on ne lit pas pendant qu’on écrit (mais il est nécessaire d’avoir lu avant pour écrire). Ma pile d’ouvrages à lire est donc énorme et s’agrandit au fur et à mesure que j’écris. Mais j’ai un Chavassieux d’avance et je ferai quelques écarts pour lire quelques autres ouvrages, dont « l’Ecriture et la vie », de Laurence Tardieu justement, qui dit comment, parfois, un écrivain n’arrive plus à écrire.

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26/01/2014

Travaux en cours.

Aurelia.jpgIl faudrait que je remercie mon ami le bougnat, qui a su trouver les mots, début janvier, pour me mettre le coup de pied au derrière dont j’avais besoin pour me remettre au travail : un mois plus tard, j’ai terminé, aujourd’hui, la première partie de ce roman qu’il me faut écrire. Pas de triomphalisme non plus : il reste du travail, beaucoup, deux tiers de cette épopée, et un travail de vérification puis d’édition qui sera trois fois plus important que ceux que j’ai déjà connus, puisque ce roman est trois fois plus long, trois fois plus ambitieux, aussi. Rien de terminé, alors, mais des personnages qui me tiennent tellement au quotidien que je sais où ils vont, ce qu’il va leur arriver, sauf s’ils me convainquent d’un destin contraire. Pour l’un d’entre eux, pour autant, c’est trop tard et j’en éprouve un peu de peine, vous allez trouver ça ridicule, peut-être, mais c’est ainsi. Dès demain, je me remets au travail, après une ellipse narrative de près de cinq ans. Aurélia sera plus grande, de fait, les décors auront changé, les époques aussi, mais j’ai hâte. Vous me permettrez de faire part de mon enthousiasme après tellement de reports.

19:15 Publié dans Blog | Lien permanent

25/01/2014

Délais, Delay.

La jonction devait se faire aujourd'hui mais voilà, elle attendra demain: conséquence d'une soirée festive et fraternelle. Qui a dit que chez Éric, il valait mieux parfois arriver le lendemain? Mais aucun regret: pendant que mon roman avance, lui travaille à l'album de sa cinquantaine, avec des chansons dont j'ai écrit les textes et découvert, hier, le squelette musical. Avec toujours la même émotion et le plaisir de vérifier que le travail, dans tous les domaines artistiques, décuple le talent et se ressent, à l'écoute comme à la lecture. Dans le train du retour, demain, j'aurai des airs en tête et retrouverai ma propre musique interne: là, alors, la fin de mon chapitre 19 ouvrira sur le 20ème, déjà écrit depuis longtemps, et signera la fin de la première partie de "Aurélia Kreit".

19:14 Publié dans Blog | Lien permanent

24/01/2014

D'actualité.

Curieux mimétisme que cette Ukraine que mes personnages fuient quand elle résonne encore cent dix ans plus tard, des mêmes emportements. Ecrire fait peur, parfois.

15:18 Publié dans Blog | Lien permanent

23/01/2014

Jacasseries.

On ne me demande rien, mais j’ai la solution pour lutter contre l’antisémitisme ambiant : qu’on oblige toutes les personnes qui véhiculent à peu près n’importe quoi à destination de n’importe qui à écrire un roman dans l’Ukraine de la fin du XIXe siècle. Ils en sauront assez pour au moins arrêter de parler.

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22/01/2014

Le temps qui reste.

photo-1.jpgIl faudrait d'abord se souvenir que la veille de son arrivée, j'ai passé deux heures et demie dans le coma, avant de me réveiller à l'hôpital, avec un bon pour une opération le lendemain de sa venue. Pas commun, pour un père, d'aller voir son fils nouveau-né, dans le bâtiment d'en face, en pyjama, la perfusion à la main. Mais psychanalytiquement, ce serait trop compliqué, alors je ne le ferai pas. Pas plus que je ne parlerai des ces clichés-là, vous savez, le temps qu'on n'a pas vu passer, le souvenir qu'on a encore de soi à son âge. Les quelques regrets qui parsèment forcément le parcours, les maladresses dont on a fait preuve, les oppositions qu'on n'a pas su prendre tranquillement. Mais elles furent rares, et  ne ternissent rien : rien de la sensation d'avoir été là, d'avoir assumé jusqu'au bout et, mieux encore, d'avoir provoqué une relation de celle qu'on aurait aimé avoir, même si les époques, les contextes, les structures familiales n'étaient pas les mêmes. Il y a ce prénom, aussi, impérieux, qui a peut-être déterminé des conduites, ces étapes dont on se souvient, l'inquiétude des parents face à la capacité d'adaptation d'un enfant introverti dans un univers hostile, qui les avait inquiétés eux, déjà, quand ils durent y faire face. Les marches gravies une par une, avec leur système de prévention, de répétition, une autonomie toujours plus grande et revendiquée. Jusqu'à l'extrême, jusqu'au refus, de l'aide, du soutien, de l'entrisme. Cette personnalité qui se construit, s'affirme et se structure, jusque dans ses réactions : au système scolaire, à l'autorité, à la contrainte. Les inquiétudes sont toujours là, elles se sont juste déplacées. Mais l'étape d'aujourd'hui est symbolique, et signifiante : la majorité de son enfant ne signifie pas son abandon, loin de là, mais le regain, ou pas, de la confiance qu'on lui fait pour qu'il mène sa vie sur un juste chemin. Dans mon cas, celui de sa maman aussi, on ne la maintient pas, cette confiance, on la décuple, pour qu'il choisisse bien, pour qu'il vive bien. Qu'il se réalise comme nous n'avons peut-être pas - ou trop tardivement -  osé le faire.

L'émancipation a déjà eu lieu : quand il est parti, l'année dernière, trois mois dans ce pays dont il aime la langue et la culture, quand il nous a signifié qu'il n'était pas nécessaire qu'on vienne le voir. Pour des raisons qu'il a énoncées brillamment en commentaire de ce que j'avais écrit là, à cette occasion. On a cru, moi surtout, que le monde s'écroulait, dans un premier temps, avant de reconnaître qu'il continuait et qu'on y respirait mieux en le sachant bien. Un pacte anticipé, valable pour les prochaines décennies, avec pour contrepartie au fait qu'on le laisse vivre qu'il ne nous oublie pas, qu'il s'impose, de temps à autre, quelques contraintes. Dans l'ordre, chronologique, mais pas exhaustif : travailler un minimum pour avoir son Bac, allumer son portable, de temps à autre, répondre aux messages avant trois jours et p..., mais p..., fermer correctement cette bouteille de lait avant de la mettre dans la poubelle de tri! J'écris aujourd'hui la lettre indirecte que je voulais lui écrire il y a huit ans : je le crois davantage en âge de comprendre, même si un de ses fidèles amis m'a un jour demandé si je m'étais inspiré de lui pour « la Partie de cache-cache ». Au nom de cette maturité précoce, ce regard avancé qu'il peut avoir sur les choses tout en restant tellement candide sur d'autres. On a tout traversé, jusqu'à maintenant, des annonces, des angoisses, une fugue, même, un jour, pour de si mauvaises raisons. Jusqu'à ce qu'il revienne, un peu honteux, toujours inquiet de nous avoir déçus quand nous l'avons aimé, ce jour-là plus qu'il était possible de le faire. Sauf le jour où je me suis retrouvé à suivre un camion de pompiers qui l'emmenait dans l'urgence d'une méningite, quand nous le supplions intérieurement de ne pas nous laisser d'une part, d'accepter de pleurer pendant la ponction lombaire de l'autre... Trois jours après, c'était le retour, sans plus d'inquiétude, et c'était le jour de Noël : il n'y avait rien de prêt, mais c'est la seule fois, depuis bien longtemps, que je compris ce qu'un jour pareil devait signifier. Des fous-rires, aussi, la boîte à rien, les fautes d'orthographe volontaires dessus, les biloulous, déjà ravivés, le petit manteau bleu et la vogue des marrons. Où je suis retourné avec lui, récemment, pour que je mange une gaufre et qu'il attrape des montres, là où je n'ai jamais rien attrapé de toute mon enfance. Peut-on seulement parler d'enfance, encore, quand chez les deux sujets, la conscience du temps qui passe est telle ? A la différence près, c'est que le temps qui lui reste est entièrement ouvert, pas le mien, même si... Mais on ne jalouse pas son fils : le mien est beau comme un Dieu grec et a une personnalité peu ordinaire. J'aurai plaisir à le regarder grandir, encore et encore. Jusqu'à la fin. La mienne. Après, il sera temps pour lui de les lire, mes livres, plutôt que de prétendre pouvoir les raconter. Même avec succès. Ça lui apprendra à avoir dix-huit ans un mois après mes deux fois et demie.

 

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21/01/2014

A nous deux!

Qui se soucie du drame de l’unique habitant de la commune de Roucheforchat, dans la Drôme, qui ne serait qu’un épiphénomène pour journal de Jean-Pierre Pernaud s’il n’était pas, à la fois, bègue, comédien schizophrène et candidat à sa succession aux élections municipales ?

20:21 Publié dans Blog | Lien permanent