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14/02/2014

Train d'enfer.

J’écrivais ce matin : Mes amis musiciens sont si talentueux et si beaux quand ils jouent qu'ils me forcent à être le meilleur écrivain possible. Que trois d’entre eux se retrouvent sur la même scène hier, que j’entende les attendus « Nous pourrons toujours courir » et « le Pêcheur de centimes », et un inespéré et fétiche « Thunder Road » joué pour moi, à l’occasion, a décuplé mes forces, une journée de travail plus loin : j’atteins les deux tiers de ma deuxième partie, des personnages secondaires prennent plus d’importance et de consistance qu’ils le devaient, offrent des ouvertures, des rebondissements. Je m’oblige à la symphonie, je le leur dois.

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13/02/2014

Animisme.

Si j’écris vite ce roman que j’ai longtemps mûri (Choplin a dit un jour dix mois trois pages, dix mois tout le reste, mon Dieu qu’il avait raison !) c’est aussi parce que mon ordinateur donne des signes de faiblesse et qu’il est très dur pour moi d’envisager de continuer sur du matériel autre qui n’aura rien fait pour. 

15:39 Publié dans Blog | Lien permanent

12/02/2014

Suzanne m'emmène.

A la toute fin d’avril, je partirai pour une semaine à new-York, une destination que je n’avais encore jamais envisagée – je n’aurais pas pu, d’ailleurs, doté que j’étais du beau visa cubain sur mon passeport hélas abandonné ! – mais que je suis ravi de découvrir. Autant pour sa mythologie que pour marcher sur quelques traces, musicales ou littéraires. Sans m’inscrire nulle part : à consulter, aujourd’hui, les étals de ma librairie, je renonce définitivement à quelque catégorie que ce soit, au vu du travail que je suis en train de faire. Un beau signe du destin a voulu qu’au même moment, et de façon naturelle puisqu’elle est là-bas chez elle, je puisse aller écouter un récital de Madame Suzanne Vega, que je vénère absolument, et Dieu sait que c’est pas mon genre. Une belle coïncidence, comme je les aime, une façon élégante d’aller lui rendre visite chez elle quand la première fois que je l’ai vue, c’était en décembre 1987, à deux pas de là où j’habite maintenant.

17:38 Publié dans Blog | Lien permanent

11/02/2014

Jakobson of a bitch.

La difficulté – et l’intérêt – de situer un roman dans une période marquée de l’Histoire, c’est de ne pas tomber dans le registre didactique, et restituer au lecteur une somme de ce qu’on vient d’apprendre, souvent. C’est l’appropriation-restitution qui importe, un va-et-vient entre la fonction référentielle d’un côté et, de l’autre, les expressive et poétique réunies. Dans un roman, on se prépare la chance de ne pas avoir à approfondir tel sujet, on peut se poser la question, au pire, des notes en bas de pages – lourdes – en fin de l’histoire ou la possibilité de l’absence de notes. Un rappel en remerciement, des sources données ici et là et hop ! l’obligation morale qu’a le lecteur, désormais, de choisir l’épistémologie plutôt que la paresse. Mais là, ça ne nous regarde plus : nous, on espère qu’il a aimé l’histoire, et que l’Histoire l’a intrigué.

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10/02/2014

Grroinnk!

J'ai le sens de la structure romanesque comme les chefs de clans corses celui de la démocratie: eux bourrent les urnes, moi je fais un plan très précis. Mais après, eux comme moi, on jette le tout à la mer et c'est le plus fort qui gagne.

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09/02/2014

Statistiques.

406 810 caractères, espaces compris, et, à raison de 3 pages par jour en moyenne, un peu plus de 94 jours pour écrire les 280 et quelques pages restantes. Soit un peu plus de 3 mois pour aller au bout de ce roman, si tant est que je tienne le rythme que je me suis imposé. Soit la possibilité de reprendre cet été la première partie, puis ainsi de suite, jusqu'à septembre-octobre, où je pourrai présenter un manuscrit quasi-définitif. Évidemment, l'écriture n'est pas aussi systématique et la mécanique, hélas, peut s'enrayer à tout moment, mais la nouvelle est là, qui justifie le ton monomaniaque  de ce blog, en ce moment: j'ai écrit un peu plus de 40% de Aurélia Kreit.

17:44 Publié dans Blog | Lien permanent

08/02/2014

Savoir.

On a dit de moi, un jour, que j’étais un auteur psychologique français et que c’était rare. J’ai pris le compliment comme tel, et depuis, je me dis qu’il est quasiment impossible pour moi de faire autre chose. J’ai essayé, pourtant, en m’inscrivant, plus encore que dan le contexte historique de Tébessa, dans une période de bouleversements identitaires, politiques et nationalistes, avec en plus de ça la question de la judéité, absolument passionnante. Eh bien tout me ramène aux interrogations de mes personnages, fussent-ils, comme ici, nombreux. Je leur ai collé un narrateur omniscient, qui passe de l’un à l’autre et dont le défaut est de trop souvent avertir le lecteur que tel ou tel sait, ou devine, ou subodore : des organisations d’auto-défense des Juifs de Vienne, des évolutions de l’autoémancipation, chez Pinsker,. Du coup, j’y vois une répétition du verbe savoir contre laquelle je dois lutter, quelques années, déjà, après qu’une rencontre fulgurante et destructrice avec une libraire de mes connaissances, m’a convaincu de me méfier des adverbes comme de la peste. 

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07/02/2014

Varvara.

Je marche dans les rues de ma ville comme si j’allais la quitter. Dans le même temps, j’avance dans la rue avec les pensées de mes personnages en tête. là, Varvara, la femme d’Anton, traumatisée par ce qu’elle a vécu à Odessa, n’a pas dit un mot depuis trois ans. Aux autres. Parce qu’à moi, elle me parle, elle me raconte, je sais tout de ses pensées et je les retranscris, tant bien que mal, avec beaucoup d’abnégation. Les pages se noircissent, je commence à faire des projections : fin de la deuxième partie en avril, fin de la dernière en septembre. Viendra ensuite le temps des manuscrits retoqués, des parties à réécrire, des invraisemblances soulignées de rouge, des passages entiers qui disparaîtront, des barbarismes syntaxiques qu’on n’avait pas repérés à la 78ème lecture, pourtant, des découragements, des attentes et puis, après, peut-être, des joies. Et Varvara qui me parlera peut-être de nouveau, tout bas.

15:16 Publié dans Blog | Lien permanent