08/10/2014
L'instant A.
La photo est flatteuse, je n'attire pas autant de personnes sur mon seul nom, mais elle restitue bien l'ambiance de ce beau moment à l'Esplanade du Lac, à Divonne-les-Bains, en septembre. Elle a surtout l'immense avantage de me mettre en scène en même temps que mon personnage et ça, ça n'a pas de prix. Un temps, au moins, Aurélia aura (ré)existé. La suite ne m'appartient déjà plus.
©Lettres Frontière
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07/10/2014
La Marraine.
Je lis ses livres mais n'ai jamais écrit sur elle, parce que son univers est si fragile qu'il me semblerait fatal d'y entrer avec la bestialité qui me sert d'énergie. Mais je la suis, dans ses doutes, dans ses failles, dans son rapport vital à l'écriture, dont elle fait un sujet quand celle-ci lui échappe. Elle a contribué à ce qu'on m'élise/me lise, et quand toutes les lumières se sont éteintes, quand la promesse est devenue oubli, elle a ressorti sa plume évanescente et répondu à ma requête. Sans jurer de rien, ce dont je lui sais gré, justement. Elle a un jour parlé des fées nécessaires à tout parcours, humain ou littéraire, de la nécessité de se perdre un peu, aussi. Je ne sais pas quelle sera l'issue du mien - le difficile est le seul chemin - mais je sais déjà que j'en ai trouvé une, de fée.
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06/10/2014
Débats.
Il y a tellement de sujets polémiques que je n'aborde pas avec moi-même que je ne me vois pas m'en ouvrir publiquement.
17:55 Publié dans Blog | Lien permanent
05/10/2014
Hasta el fin.
Ils ont attendu qu'on s'en aille, consciencieusement, puis ont remisé eux-mêmes leurs affaires, pour d'autres activités, ailleurs: l'hôtel dans lequel j'ai passé le premier week-end de mes grandes et lointaines vacances, puis la sacro-sainte semaine juste avant la rentrée, fermait aujourd'hui. Juste après que je suis sorti de l'eau. Il se peut que la mécanique des places devienne la matrice des mers, un jour.
21:18 Publié dans Blog | Lien permanent
04/10/2014
Jim, murmurant.
Parce que Jim Terrasson, l'auteur génial, déjà, d'une nuit à Rome, a eu cette idée simple mais brillante d'un face-à-face entre son fils et son double, à six et à seize ans, j'envisage d'écrire au mien une lettre d'un vieux nizanien à un jeune homme de vingt ans. Ça me laisse seize mois pour le faire et lui pour s'y préparer.
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03/10/2014
Lire le théâtre.
Mon éditeur n'est pas très féru des nouvelles technologies et l'image sur le site (je ne désespère pas de lui faire changer) n'est pas engageante, mais c'est un joli petit livre que "Trois-Huit", avec sa couverture en papier gaufré, sa ligne sobre et classique, mais surtout, les trois pièces qui le composent vous donneront envie d'en savoir plus sur le cachardisme, cette idéologie en passe de supplanter - à l'aise - le libéralisme: trois pièces sur la valeur travail, je l'ai déjà dit, une, un monologue, d'un homme qui passe du rang de boute-en-train, à l'usine, à celui de paria pour une mauvaise blague, lâchée en présence de tous les directeurs réunis, en période de crise. L'autre, "Pôle-Emploi", dont j'ai déjà testé les dialogues en lecture publique, rires à l'appui - un phénomène nouveau pour moi - est un mano a mano sarrautien entre un homme dont l'ambition est de faire rien (c'est l'ordre des mots qui en donne le sens) et sa conseillère un peu dépassée. La troisième pièce "Panoptique", est une situation à trois, entre un jeune loup ambitieux, son collègue qu'il voudrait remiser aux oubliettes et le PDG, qui doit arbitrer le conflit. Les trois pièces font huit scène chacune, d'où le titre. Ma prochaine mission sera de les faire jouer: j'ai des pistes, il faudra des engagements, maintenant. D'ici là, vous pouvez vous adonner, aussi, au principe de Musset, le théâtre dans un fauteuil, et les lire: elles se commandent sur le site. Mardi prochain, le 8, à 19h, je serai à l'Atmosphère, 11 Montée des Carmélites, Lyon 1er, pour une séance de dédicaces.
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02/10/2014
Charlemagne et le cerisier.
On s'était donné rendez-vous il y a plusieurs mois sous le cerisier, chez lui, sans se soucier du temps d'automne qu'il ferait: on ne construit pas de longs cours sur la peur de se mouiller. Pour autant, c'est sous un beau soleil d'été que Christian Chavassieux et moi avons construit la rencontre du Tramway, le 16 octobre, qui s'annonce passionnante. "Le Monde" a chroniqué aujourd'hui, de façon laudative, ce roman qui restera, parce qu'il hisse les parcours de ses personnages au même rang que l'exigence - et l'atemporalité - de son écriture. Evidemment, ça devient périlleux de se reconnaître d'une telle lignée, mais les questions, les thèmes de discussion que je lui ai proposés, je me les suis posés à moi-même, dans le même temps, puisque Aurélia, dont il sera le premier lecteur, s'inscrit dans la même démarche. Lui n'est pas inquiet pour moi, moi je suis tremblant de peur, mais tout cela fait partie d'une histoire qui se joue. Pour partager un moment de la nôtre, venez au Tramway, vous ne serez pas déçus.
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30/09/2014
98 jours.
C'est deux jours de moins que pour un état de grâce, mais à compter de demain matin, parce qu'un comité de sélection des dossiers a rendu ça possible, je suis délivré de tout autre travail que celui de l'écriture pour une durée de trois mois, plus les six premiers jours de 2015. Il m'a fallu un peu de temps pour laisser la culpabilité de côté, de l'énergie pour organiser mon remplacement, mais là, j'y suis. Fatigué, mais pleinement. Elle passera vite, cette période, mais je suis disposé à la vivre en plein, avec trois étapes: l'envoi de mon manuscrit aux éditeurs, l'organisation de la rencontre avec Christian Chavassieux à la librairie du Tramway, le 16 octobre (voir photo), et ce voyage sur les pas de mon héroïne, que je retiens parce que l'ironie du sort et du temps m'oblige à le faire. Le périple initiatique, de fait, vous renvoie chez vous autrement que vous êtes parti. C'est une chance qui m'est donnée: je la saisis.
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