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12/09/2014

Laënnec.

Je ne passe que très rarement par le quartier « Laënnec », à Lyon, trop loin de là où je vis et, pour tout dire, peu attrayant, mais je suis sidéré par sa force symbolique à chaque fois que le nom est prononcé, ou s’affiche dans une rame de métro : il n’y a pas si longtemps, j’y ai eu un rendez-vous amical avec une jeune femme qui avait bravé l’usage pour me demander de l’accompagner voir une pièce de théâtre, qui s’y jouait. Cette femme, je ne l’avais jamais rencontrée personnellement, mais je la connaissais comme tout le monde, en tant que (forte) personnalité publique. Nous avions échangé quelques messages, publics, puis privés, et la curiosité, peut-être, l’avait poussée à en savoir un peu plus de moi. A Laënnec, donc. Je me souviendrai d’un parfum, délicieux, d’une pièce vécue côte-à-côte puis, l’ironie s’en mêlant, de l’impossibilité de l’avoir pour moi un seul instant après le spectacle et, conséquence logique, d’un nombre important de restaurants déjà fermés quand nous pûmes enfin les atteindre. Une espèce de soirée avortée, un rendez-vous qui le fit, à la « Jules & Jim », pour une minute de trop, ou une autre, manquante. De ces « Ou bien ou bien » que j’affectionne, puisqu’à chaque fois que je passe par Laënnec, je me demande si l’histoire que nous n’avons pas vécue n’est pas, au final, plus signifiante que celle que nous aurions pu avoir. 

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11/09/2014

Parlons livres.

Elle est partie de loin, cette invitation, lointaine, pour octobre prochain, pour un de ces salons qui fleurissent quand des associations de lecteurs décident que leur village, leur commune, aussi, a droit à des rencontres littéraires, avec les auteurs dont ils ont parlé, dont ils se sont passé les livres. Elle a dû prendre sur elle et son appréhension, cette dame qui m’a appelé parce qu’un des mes livres, il y a longtemps, l’a touchée et qu’elle aimerait vraiment que je vienne en parler, si j’acceptais de le faire. Elle ne sait pas, de fait, que j’accepte systématiquement, parce qu’il n’y a pas de plus grande joie pour un auteur que de savoir que son livre est lu, et que des personnes voudraient en savoir plus, sur l’homme, la matière, les sources… C’est encore loin, ce salon, entre-temps, j’en aurai d’autres, dont Lettres-Frontière, dans neuf jours, le Clos-Vougeot, à la fin du mois, le beau moment de Fleury qui s’annonce, au Printemps. D’autres, encore, autour de mes pièces, avant qu’elles soient jouées. Je ne me suis jamais senti seul, en tant qu’auteur, même si, comme dans la vie, certaines rencontres, prometteuses, sont restées sans lendemain. Aurélia prendra la suite, j’en suis certain, maintenant: l’important, c’est que nos personnages deviennent plus importants que nous le sommes, sinon, il y a maldonne. Mais le coup de fil de cette dame m’a ému, parce que c’est son petit-fils qui lui a parlé de moi, et fait lire mes livres: sans mélanger les genres, ce que je ne fais jamais sur ce blog, il a eu affaire à moi il y a bien longtemps et je l’ai visiblement marqué durablement. On s’appuie sur ces permanences-là, dans les moments durs.

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10/09/2014

Devinette.

Jusqu’à maintenant, quand Sophie, Pierre et Charles faisaient la course, il y en avait toujours au moins un pour se souvenir de la raison pour laquelle c’est elle qui gagnait, ou plus exactement pourquoi Charles, a minima, ne pouvait vaincre. Pierre, il n’y avait déjà plus que les Méridionaux pour se souvenir de lui… 

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09/09/2014

Le Réalgar des Anges.

Inutile de préciser à quel point le travail de Daniel Damart et de la Galerie-Editions le Réalgar m'intéresse et m'impressionne. Mais son activité d'éditeur lui a valu les honneurs du "Matricule des Anges", deux pages dans lesquelles on retrouve les noms de ceux qui font la littérature que j'aime, de Chavassieux à Sandoz, en passant par Thomas Vinau et, modestement, ma Valse, Claudel. C'est dans le numéro de septembre, que la photo ci-jointe ne vous dispense pas d'acheter.

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17:05 Publié dans Blog | Lien permanent

08/09/2014

E.R

Cet hôpital, dont j’ai lavé les couloirs dix mois de ma vie (les deux mois de chaque année estudiantine), je n’en reconnais rien au moment où j’y mets les pieds, en visiteur. Tout juste remarqué-je que le chirurgien qui m’avait fait si forte impression, quand j’étais serpillo-thérapiste dans son bloc opératoire, n’était plus, maintenant, qu’une plaque honorant sa mémoire et son action.

19:29 Publié dans Blog | Lien permanent

07/09/2014

Jacques a dit.

Personne ne sait d’où vient l’intime conviction que les choses iront mieux, un jour, ni si la vie, ce n’était pas, finalement, la conscience grandissante que cette conviction-là n’est qu’une illusion supplémentaire: le fatalisme n’est qu’une manifestation d’une connaissance accrue du monde.

16:59 Publié dans Blog | Lien permanent

05/09/2014

Plaquette.

Le fichier de "3x8" est parti chez l'imprimeur, après une ultime relecture. C'est de la petite édition, mais je suis très excité à l'idée de publier un texte de théâtre, tant l'exercice est anachronique, et que sa propriété est éphémère, tout juste signalée par le nom sur la couverture : c'est un texte destiné à d'autres, qui se l'approprieront au point d'en oublier qui l'a écrit, ce qui n'est pas le cas du roman. C'est aussi une façon de valider ou pas l'art du dialogue, que je n'utilise quasiment jamais dans les récits. Je découvrirai l'objet le 27, au Salon Livres en Vignes, au Clos-Vougeot. Le signe que je pourrai passer à l'étape d'après.

17:47 Publié dans Blog | Lien permanent

03/09/2014

La gêne.

Ce sont les seuls mots qui sont sortis de sa bouche, au regard de l’incongruité de la situation, du fait qu’ils ne s’étaient pas revus depuis une éternité: mais « qu’est-ce que tu fais là? », alors que l’autre habite les lieux depuis toujours, ça n’avait guère de sens. Il n’empêche, après les quelques balbutiements d’usage, quand il a vu s’éloigner ce corps,  si souvent serré, ça n’est pas la maladresse qu’il a retenue, mais le signe, celui du bleu à l’âme et de l’enchantement.

17:41 Publié dans Blog | Lien permanent