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11/03/2020

Les matefaims.

Je ne sais pas – antiphrase – pourquoi me reviennent ces souvenirs de tablée quand, pour le dîner, ma mère entreprenait de faire des crêpes et qu’il fallait attendre son tour pour être servi : nécessaire (et archaïque) apprentissage de la frustration et de l’égalité, toutes deux mêlées. Il fallait voir le plaisir que l’on prenait quand Maman annonçait « celle-ci, elle est pour toi », l’air pincé – on peut le dire, maintenant – des deux autres, spécialement celui qui venait d’être servi, le tour d’avant. Parfois, le père passait le sien – trop épaisses, les crêpes, de vrais matefaims, et réjouissait l’assemblée : la prochaine arriverait plus vite. Quand elle était là, fumante et bien dorée, le dilemme s’imposait  : la manger d’un coup et rester sur l’impression bourrative le temps du long circuit ; ou bien la savourer, jusqu’à, qui sait, en manger deux consécutivement, l’une refroidie, l’autre bouillante. On aborderait bien assez tôt la question – et ses conséquences sur l’équilibre familial – de la dernière, qui devait tomber juste, sous peine de triomphe à peine voilé du ou de la priviliégié(e). On ne sait jamais pourquoi les crêpes de sa mère remontent en mémoire. Ou plutôt on le sait, mais on ne veut pas le dire.

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07/03/2020

La confusion des cadavres.

noir caniclue.jpgLe “Noir Canicule” de Christian Chavassieux - en un habitacle de taxi climatisé et une journée bien remplie comme seuls les paysans peuvent en connaître, de l’aube jusqu’au coucher du soleil – est un livre sur la mort, pas tant comme sujet que comme objet de la fatalité. Celle des vies qui s’achèvent, par tautologie, mais aussi celle, apocalyptique et millénariste, qui s’impose en masse, par des effets du même nom. Ici, la Canicule du début du XXI°s., qui annonçait un chaos dont on s’est curieusement remis assez rapidement : comme chez la Marie du roman, la mémoire n’est jamais faite que d’abîmes oubliés, après tout. La Marie et le Henri, c’est sans doute comme ça qu’on les appelle au village, ce couple de vieux paysans, 56 ans de mariage au compteur, agacement réciproque compris et réprimé. Ils ont mis leurs habits du dimanche et sans doute un peu de parfum bon marché pour se fader les 800 kilomètres qui séparent leur Thébaïde de Cannes, la ville d’un tout dernier espoir pour eux et son cancer à lui. Marie, écrit Chavassieux, a beau s’être « habituée à le voir mourir plusieurs fois par jour », et connaître le sort des femmes qui restent et continuent de dormir seules du même côté du lit, elle y tient, à son Henri, même si elle l’aurait aimé plus robuste.

C’est Lily, une conductrice de taxi entre deux âges - « passable » aux yeux de tous mais plus assez aux yeux de son ex-mari qui lui a préféré une jeunette - qui se charge de ce que le narrateur nomme lui-même « un voyage extraordinaire ». Rémunérateur, certainement, mais éprouvant, quand il s’agit pour cette femme préoccupée de prendre en charge, au sens propre et figuré, ces gens qui habituellement, ne sortent jamais de chez eux. Ne vont même plus jusqu’à Roanne, ne racontent plus rien à ceux qui, dans le village, savent déjà tout d’eux. Ou croient tout savoir, parce que comme les autres personnages (le huis-clos est un trompe-l’œil et les récits enchâssés s’imbriquent), Pierre, Nicolas, Jessica, tous ont leur part de secret, et celui qu’ils partagent, qu’elle a cru oublier et que son cancer à lui ravive, en est un au moins aussi inavouable que celui de la conductrice. Qui met du Florent Pagny en considérant l'affaire Cantat, on est pas à un grand écart près.

« Noir Canicule », comme le bon polar qu’il n’est pas (seulement), fonctionne par révélations successives, que je ne dévoilerai pas ici. Pour le coup, c’est un roman qu’on ne peut pas lâcher, parce qu’on veut savoir, et que l’auteur est chiche, dans les pistes qu’il délivre au compte-gouttes, c’est de bonne guerre. Les vies passées, présentes et à venir se croisent elles aussi, comme dans une scène de super 8 : les images des pères – ceux qui vont mourir, ceux déjà morts – reviennent, saines, doublées, dans la mélancolie, de ce que Chavassieux appelle « le poison de l’amertume ». Pénible et sensuel à la fois. Il y a ce récit central, mais on comprend assez vite que les correspondances n’en sont pas : elles ne font que proposer à cette apocalypse – du moins sa première trompette, dit-il – un tour tristement humain. Avec des vieux cons de paysans, des destins contrariés, des vies réussies et d’autres pas, dans la même fratrie, parfois. La métaphysique propre à tout voyage est omniprésente, et personne n’échappe au constat d’échec, dans cet ouvrage. Pas plus un monde qui s’achève (« Trente ans que les petits paysans crèvent ») qu’un autre qui commence dans la confusion des cadavres, une expression empruntée à Flaubert. L’écriture de Chavassieux, comme d’habitude, fait mouche, alterne les registres, reproduit des discours directs (d’ados, notamment, j’te f’rai dire !) au sein même de passages narratifs soutenus, des scènes sont volontairement cinématographiques pour en souligner immédiatement des dialogues débiles : mais c’est quoi ce film ? On n’échappe pas au naturalisme paysan de l’auteur de l’Affaire des Vivants, même dans sa contemporaine Affaire des morts. Mais chacun se reconnaîtra dans une, au moins, des concessions que chacun des personnages fait à sa propre mort à venir, celle qu’on frôle dans une voiture, celle qu’on cache au monde depuis 77. L’agonie universelle, avance l’auteur. Que Bernard, tenté d'en finir, renvoie à son terme naturel, que Séverine ("une vraie pétasse contente d'elle-même") et Séb' l'infatué chercheront à nier, que Mélanie a dû sentir passer...  Que les médecins et femmes de service des hôpitaux ont vu débarquer, impuissants. On ne sait pas ce que Jean-François Mattei – l’auteur a l’élégance de ne pas le citer directement, soulignant l’impéritie d’un gouvernement dont l’inaction dénoncée par Pelloux, à l’époque, a coûté plusieurs milliers de morts évitables – pensera de ce roman, s’il le lit. Ce que je conseille à n’importe qui d’autre, par ailleurs : un Chavassieux est toujours un événement et celui-ci, s’il fausse les pistes habituelles de l’auteur, ne déroge pas à la règle. Haletant et troublant. Son plein soleil à lui.

01:02 Publié dans Blog | Lien permanent

22/02/2020

Niet.

Capture d’écran 2020-02-20 à 16.47.35.pngToi tu y crois un temps parce que cette fois, ça ne vient pas de toi, qu’il y a eu passerelle entre un lecteur et un responsable de collection d’une grande maison d’édition de poche. Qui s’enquiert de ce roman dont on lui a dit le plus grand bien auprès de mon éditeur, demande qu’on lui envoie le fichier. Toi, prévenu, tu sais qu’il ne faut pas s’enflammer, mais dans le même temps, tu essaies d’échapper à ce fatalisme qui te fait croire qu’une bonne nouvelle se paie systématiquement d’une déception à venir. Un des thèmes du roman, d’ailleurs. Et tu te dis qu’après tout, c’est le moment, que l’ouvrage est abouti, qu’il s’y prête, que les lecteurs sont enthousiastes… Tu te vois déjà annoncer ça aux prochaines rencontres, et elles sont nombreuses. Et puis non. C’est niet pour Aurelia. Pas de parution en poche, pas de diffusion nationale, pas de petite sœur au gros livre rouge. C’est comme ça, il faut accepter, encaisser, rebondir. Il n’empêche, souvent, je repense à la Fanée, l’extraordinaire roman de Thomas Sandoz et je me demande s’il n’y a pas, en moins tragique, des similitudes entre les destins de son héroïne et mon parcours littéraire. Si le temps d’avance cher à mes personnages, dans AK, ne m’a finalement pas échappé. C’est ainsi, et c’est mon credo, hugolien : puisque ces choses sont, c’est qu’il faut qu’elles soient. J’en conviens.

11:25 Publié dans Blog | Lien permanent

20/02/2020

Les méchants & les complaisants.

balançoire.jpgOn a beau faire mine, les accusations de nombrilisme, quand elles viennent de personnes qui partagent le même dessein que le vôtre, à savoir faire connaître et apprécier son travail, interpellent, pour le moins. Est-ce parce que je n’ai pas réagi à son ouvrage – qui n’a rien provoqué chez moi – qu’untel décide de me rayer des réseaux sociaux, prétextant que je suis sur le mode « moi et mon œuvre » ? Est-ce parce qu’il est inquiet qu’on pût apprécier mon dernier-né qu’un autre va prétendre partout que ce n’est pas par l’épaisseur d’un livre qu’on en juge la qualité ? Comme si je l’avais attendu pour le savoir, et comme si lui-même n’avait pas, des années avant, posé un regard complaisant sur mes romans, qu’il jugeait trop courts pour qu’on m’évalue vraiment comme romancier. Je ne peux rien dire encore - tant je suis superstitieux et tant je veux lutter comme une forme de fatalisme qui me ferait prendre un piano sur la tête à chaque fois qu’on m’annonce une bonne nouvelle - mais de belles choses se présentent à moi, dans les mois à venir, comme une reconnaissance, justement, de mon travail, qui me permettra d’en parler moins moi-même. De laisser ma petite héroïne faire le job à ma place. Mais il paraît essentiel, sur ce site, aussi, de rappeler le sens de l’egotisme stendhalien, de se centraliser sur soi pour donner à lire, à voir, à écouter. Je n’ai jamais rien prétendu d’autre que d’être à moi tout seul les deux rayons de la FNAC que je fréquentais ado. C’est moins prétentieux, comme ça ?

Vendredi en huit, je présenterai Aurelia Kreit à la Balançoire, à 19h. J’ai prévu, pour la première fois, de le faire sous la forme d’une micro-conférence, supportable dans la durée, sur les thèmes essentiels du roman, l’Humanité, l’exil, l’identité. J’y traiterai de mon traitement de la question juive, avec tout ce que ça recèle de mystère, encore, et heureusement. Pour ceux qui connaissent l’histoire du gros livre rouge, ça signifie que je passerai moins de temps à parler de la genèse, mais quelques membres du groupe seront là pour en parler en off. J’y présenterai un autre projet, musical, qui me tient à cœur et dont les premières épreuves dépassent mon entendement.

J’ai pris du retard dans mes lectures parce qu’un (autre) gros bloc d’écriture s’est imposé à moi : ça aussi, ça permet de relativiser. Mais dans quelques temps, profitant de rencontres en commun, je parlerai ici de Frédérique Germanaud, de Nicolas Vitas, d'Isabelle Flaten et du « Noir Canicule » de Christian Chavassieux. Ça fera peut-être râler les autres, mais à dire vrai, je m’en fous un peu et c’est un euphémisme.

NB : le ton de cette note est peut-être déterminé par la représentation du « Misanthrope » que j’ai vue récemment, avec Lambert Wilson dans le rôle-phare. Une pièce qui m’a conditionné moi-même depuis très très longtemps. Et qui n’a pas fait changer d'un iota le rapport que je peux avoir au monde.

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13:21 Publié dans Blog | Lien permanent

13/02/2020

kʁɔnik.

Capture d’écran 2020-02-13 à 08.37.06.pngDans l'édition, la "petite" comme la Grande, le temps du livre n'est pas extensible, et encore moins dans la Grande que dans la petite. Souvent, qui plus est, on vous conseille d'anticiper le deuil de votre ouvrage, de passer à autre chose. C'est plus compliqué quand l'ouvrage en question a accaparé une bonne partie de votre dernière décennie, c'est évident. Et puis un matin, sans prévenir et sans qu'on sache d'où ça vient, quelqu'un vous livre - puisque c'est le mot un de ces compte-rendus de lecture qu'on n'attend plus, précis, exhaustif, enthousiaste. Et ponctué, j'y suis sensible, de ces extraits qui démontrent une lecture pointilleuse, mais qui donnent aussi envie au lecteur lambda, j'imagine, de s'y plonger. L'auteur de la note remercie le Réalgar d'avoir pris ce risque éditorial, c'est élégant. De mon côté, j'aborde les rencontres à venir gonflé à bloc et décidé comme jamais à aller chercher de nouveaux lecteurs et à faire vivre ce roman longtemps. Peut-être même plus que je l'aurais imaginé...

C'est ICI et ça se nomme Des Livres Rances (ce qui, convenons-en, fait un peu flipper au départ).

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26/01/2020

Farewell.

robbie.jpgToutes ces marques de temporalité qui viennent valider l’irréversibilité d’une vie. On pleure la disparition de Terry Jones – ce qui en soi, quand même, situe notre CSC – on a une discussion privée sur le deuil, l’inacceptable habitude de l’absence, l’idée qui fait son chemin des prochains départs, du sien, aussi, et puis, au hasard d’un entrefilet, l’annonce de la mort d’un footballeur, pas de légende, mais presque. Un grand joueur resté dans l’ombre de quelques illustres coéquipiers. Mais trois syllabes que j’aimais prononcer, enfant, avec l’assurance bien maquillée de celui qui s’était choisi un joueur que les autres ne choisissaient pas. Le foot et l’enfance, c’est lié à la cour de récréation, selon que vous êtes un incontournable ou celui qui reste, une fois qu’on a déguillé. Robby Rensenbrink, personne, à ma connaissance, ne lui a consacré une chanson entêtante, ou un roman sur ses échecs à devenir Champion du monde. Avec une équipe nationale qui a pourtant marqué l’histoire du jeu sur le plan de l’esthétique et de la philosophie. Je collai quelques vignettes Panini, juste au dessus du radiateur, sous la fenêtre de ma chambre d’enfant, il est donc lié à vie à des époques révolues, mais si prégnantes, encore. Dans une chanson à venir, j’écris «  On repense à tous ces amis, si présents et pourtant si morts ». On passe notre vie avec des étrangers qui la ponctuent, c’est sans doute cela qui en crée le sel, et l’hyper-sensibilité. D’Amsterdam, j’ai un jour ramené à mon fils blond comme les blés un de ces maillots orange qu’il pouvait porter sans aimer le foot : juste parce que c’était décalé, que ça renvoyait à une idée, surannée, de l’immatériel et du Beau. Ça mérite d’avoir vécu cette vie, même si sa fin passe inaperçue : la mort des (faux) seconds rôles - dans les 100 meilleurs joueurs de l'histoire, 1000ème buteur des Oranje -  est plus durable que celle des stars, c’est leur revanche.

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21/01/2020

Claude Lemesle.

J’ai assisté récemment à un concert de reprises de Serge Reggiani, me rappelant partiellement ces moments magiques et pourtant bien tardifs à l’Auditorium de Lyon. Des lettres de lui ponctuaient le récital, dont une m’a parlé, particulièrement : elle était adressée à ses auteurs, auprès de qui il s’excusait de ce que le public les confonde avec lui, souvent. Pourtant, sur scène, il n’oubliait jamais de les nommer, ces personnes si méconnues et pourtant si essentielle : c’est par lui que j’ai connu Claude Lemesle, par exemple, qui reste dans l’écriture l’équivalent d’un Moustaki ou des mythiques Delanoë, ou Roda-Gil. Ces hommes de l’ombre, pour le cliché, je les ai toujours admirés, et je reste fasciné par le combo paroles & musique, la souplesse qu’il faut à un écrivain pour se fondre dans une mélodie, celle qu’il faut à un musicien pour s’adapter aux mots, aux sonorités. J’ai dans ma petite carrière un catalogue d’une trentaine de chansons, à la SACEM. Pendant un peu plus de dix ans, mon vieux complice Eric Hostettler les a composées, et interprétées. On a même partagé les textes et musiques de « l’Eclaircie », son premier album, ce qui fait de moi, qui n’ai jamais joué une note – j’aime trop la musique pour ça – d’être officiellement recensé comme compositeur. Ponctuellement, parce que les duos ont la vie dure et que le milieu n’est pas partageur, j’ai travaillé avec d’autres, et non des moindres. Stéphane Pétrier, du Voyage de Noz, a dit mon "Camille", mis en musique par Schizoïde, rencontré sur un forum : en une proposition, un micro-refrain chanté, il a tout bouleversé. Stéphane Jardin, lui, a chanté « le Café des Ecoles », de la comédie musicale – dont on ne savait pas, sur le moment, que le chant en serait la faiblesse – et en a fait une version sublime, hélas jamais finalisée. Vitas m’a demandé un texte qui n’a jamais vu le jour, les frères Védèche ont un « Brothers in Blues » en réserve. Sandro, lui, a réussi l’exploit de composer sur un de mes textes en prose, sans paroles, juste avec une mélodie sublime. J’ai l’ambition, à terme, de placer une de mes chansons dans chaque prochain projet de mes amis chanteurs, voire d’écrire la totalité d’un de leurs albums, s’ils veulent s’aventurer. C’est compliqué, parce qu’un auteur-compositeur-interprète n’aime pas forcément qu’on écrive à sa place, et je le comprends : je pourrais, en toute amitié, tuer Balmino pour avoir écrit « J’écris » à ma place, ou Riatto, pour son « Baudelaire ».

En 2020, qui vient de commencer, deux projets vont me voir exister en tant qu’auteur de chansons. Eric va bientôt finaliser « Quantifier l’amour », que je n’espérais plus. Mes textes ont dix ans, n’ont pas pris une ride, on retrouvera même « l’Embuscade », inspirée de « Tébessa, 1956 », déjà immortalisée par le quatuor de « Littérature & Musique ». J’en suis ravi, même si, aujourd’hui, je n’en maîtrise rien de la portée musicale. Dans le même temps, je reçois ces jours-ci les premières versions des premières chansons de « Ciao Bella », un projet que Sandro avait initié et que Fred Dubois, le Herr Direktor musical de « Trop Pas ! » a repris, à sa sauce, avec sa culture et son raffinement. Ce que j’entends est époustouflant et j’ai hâte de finaliser l’objet livre-disque : j’en peaufine la nouvelle, déjà très courte, pour garder l’essentiel de la fausse-bluette. Et je pense à Claude Lemesle, en toute modestie : parce que nous avons écrit sur Camille tous les deux.  Quand Leprest est mort, on l’a présenté, alors qu’il allait parler, comme le directeur de la SACEM. Il a commencé son discours, s’est interrompu, et a repris « oui, mais avant tout auteur ». Je suis sûr que, comme moi, à mon petit niveau, il sait quelle est la vérité d’une chanson : c’est quand on l’aime comme chanson qu’on en oublie qu’on en a écrit le texte.

20:03 Publié dans Blog | Lien permanent

18/01/2020

Creuser l'affaire.

Capture d’écran 2020-01-18 à 08.01.52.pngJ’aime assez la façon dont Bernard Joustrate présente mon rapport avec l’héroïne que je partage donc, désormais, avec ceux qui l’ont créée et fait vivre il y a trente ans. Celle de nos post-adolescences enfouies, dit-il joliment. Je suis bien incapable de répondre aux questions qu’il sous-tend, j’ai juste, il y a longtemps déjà, fait le constat que mon travail recréait mes mythes de très jeunes hommes, entre le huis-clos sartrien, le poignet en éponge au bras gauche d’Alain Larrouquis et, alors, le regard perçant d’Aurelia, sur l’affiche, sur mon mur. C’est sur l’Ambidextre - plus pratique, pour le basket -  un blog plus que fréquentable, et il annonce un premier bel événement en 2020, qui en appellera d’autres : on se mobilise autour de ma petite Ukrainienne, on trouve des moyens alternatifs de la faire exister, c’est bien. J’attends encore que tous les obstacles se lèvent pour que les deux Aurelia soient un jour réunies en une seule soirée, mais il faut y croire : même s’il n’y a plus aucune chance, je sais qu’on essaiera encore, dit l’autre.

C'est donc le 28.02 à la Balançoire et le 29.02 au Jardin de Papier, à Roanne, que je viendrai parler de la véritable histoire d'Aurelia Kreit. Et assumer mon côté obsessionnel.

08:06 Publié dans Blog | Lien permanent