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14/06/2020

Comme dans une chanson de Springsteen.

Capture d’écran 2020-06-14 à 18.49.19.pngOn en avait rêvé, de cette épopée-là,
On s’était bien juré qu’on serait ces deux-là
Tes cheveux déliés au vent des grands espaces
Mes mains sur le volant d’une Chevrolet, classe
On refait l’Amérique, on met Roy Orbison
Dans un radio-K7, on ne croise personne
Ta peau frissonne un peu, je prends de la vitesse
C’est dans ces moments-là qu’il faut aimer l’ivresse
Et dans les grands déserts, figures squelettiques
Les arbres de Josué convient l’initiatique
Conquête du grand Ouest, bien des années après
Nous serons les pionniers de ce temps retrouvé

Comme dans une chanson de Springsteen,
On retrouve des envies passées
Le goût des amours clandestines
La fuite en avant, l’échappée

On l’oubliera bien vite, la vie qu’on a laissée
Toutes ses concessions, ses envies réfrénées
On aura l’impression de revenir à nous
D’être les rois du monde, d’être maître de tout
On dînera de rien, dans un motel miteux
Et resterons collés dans ce grand lit, heureux
Jusqu’au petit matin, jusqu’à ce que la route
Nous appelle à nouveau, sans plus l’ombre du doute
On est Bonnie & Clyde, on est Thelma & Louise
Et ma passion pour toi jamais ne s’amenuise
Remets-moi Thunder Road, pour la dernière rime
Entendre murmurer un So Mary climb in…

Comme dans une chanson de Springsteen,
On retrouve des envies passées
Le goût des amours clandestines
La fuite en avant, l’échappée


Et dans les grands canyons, là je prendrai ta main
Au bord de la falaise nous ferons l’examen
Celui de nos consciences, des possibilités
Je te dirai « On saute ? », tu viendras m’embrasser
Tu auras un peu froid, je poserai ma veste
Sur tes épaules nues : toujours le premier geste
Et pas le dernier mot, dans notre amour à nous
Tu me diras « On rentre ? » et je répondrai où ?
J’aurai recapoté, tu t’endormiras vite
Je siffloterai bas sur Racin’ In the Street
On verra défiler la vie sur grand écran
Au générique, là, nos noms en noir et blanc.

(Projet en cours)

18:50 Publié dans Blog | Lien permanent

04/06/2020

Y revenir.

La question du personnage, posée par Dan Burcea, m’a interpelé au point que le calendrier de mes projets d’écriture* s’est bouleversé de lui-même : la Girafe lymphatique va faire le lien entre l’exercice du portrait que je fais de mes proches depuis quinze ans, et celui de la fiction. Le livre s’ouvrait déjà sur un « portrait de mémoire », cette fois-ci, et à cause de Christophe Honoré, c’est "17 fois Clara Ville", une série de portraits, de là où on l’a laissée jusqu’à sa fin, qui va dessiner le panorama d’un personnage, un vieux fantasme de démiurge. L’exercice est éprouvant, mais va plutôt bon train. Le temps de l’édition se posera après. Je dois d’abord aller chercher Gervaise pour finir le travail.

NB : un immense travail de relecture du manuscrit d’un réfugié et (…).

13:57 Publié dans Blog | Lien permanent

28/05/2020

Reality.

IMG_7729.jpg

J’ai toujours été obsédé, du plus loin qu’il m’en souvienne, par la crainte de perdre des choses. Au vu du jaunissement du papier, il y a peut-être vingt ans que j’ai découpé et gardé cet article dans le programme télé du Nouvel Obs. Depuis, je n’ai plus la télé, le Nouvel Obs est devenu l’Obs et je n’y suis plus abonné, Alain Riou n’écrit plus de chroniques assassines, mais cet encart retrouvé, je peux maintenant le livrer au monde, numérisé, sans craindre le procès. Il n’était pas gagné que mes deux amours d’adolescence - et non, il y a pas Denise 50 nuances de Grey dedans! - se retrouvent dans le même papier.

15:56 Publié dans Blog | Lien permanent

26/05/2020

Anton, Gérard, Nikolaï, Paul & les autres.

Dan Burcea, qui tient le blog Lettres Capitales, m'avait sollicité - à l'invitation d'Isabelle Flaten -  en tout début de confinement pour intervenir sur le sujet de l'écrivain face à l'isolement forcé : autant dire que si je devais réécrire a posteriori ce que j'avais dit alors, ce le serait à 90% tellement l'épisode m'a empêché de pratiquer ; hier, c'est sur une autre question qu'il m'a été donné de disserter, celle de l'auteur et de ses personnages : c'est ICI, et ça devrait parler à quelques-uns d'entre vous.

15:54 Publié dans Blog | Lien permanent

16/05/2020

Fatalitas.

Une simple vérification orthographique et j'apprends ainsi qu'Enid Blyton est morte un mois pile avant que je naisse et que j'aurai donc passé toute une vie sans elle.

19:32 Publié dans Blog | Lien permanent

12/05/2020

Mes 12 mai.

cc.jpgLe 12 mai, chez moi, c’est une date multiple : c’est d’abord l’anniversaire de ma mère, qui a 78 ans aujourd’hui, et j’ai du mal à le croire en l’écrivant, mais c’est peut-être parce que j’en ai moi-même (bientôt) 52. Heureusement (ou pas), mon père avait trouvé, depuis 1976, un moyen mnémotechnique pour ne pas oublier la date et froisser son épouse : il l’a appelée, quarante ans durant,  « Glasgow », et il n’était en rien précurseur de « Casa de Papel », qu’il n’aura jamais vue. Non, il faisait référence aux poteaux carrés de la finale de Coupe d’Europe, et à l’équipe des Verts de Saint-Etienne, défaite ce jour-là de 76. On riait donc tous, sans savoir que lui-même défiait la malédiction de ce jour-là, en 1945, quand son frère Marc s’est noyé dans l’Azergues, à 17 ans. Cette histoire, j’ai attendu mes 40 ans pour que mon autre oncle, présent sur les lieux, sans réussir à la sauver, me la raconte : à cette époque et chez ces gens-là, Monsieur, on ne parlait pas. Mon père n’avait que 3 ans, il n’a sans doute rien compris à ce qui se passait, mais a vécu toute sa vie avec ce drame contenu, refoulé.

Le 12 mai 2012, une date anodine, ni lointaine ni récente, je recevais à Grignan, des mains de l’Association Colophon, le prix du deuxième roman pour « la partie de cache-cache ». Une récompense d’autant plus marquante que parmi les trois autres auteurs reçus, l’espace d’un week-end chez la Marquise de Sévigné, il y avait là Carole Martinez et son fabuleux « Domaine des murmures ». Depuis, je souris à l’idée que j’ai dû, depuis huit ans, rappeler ce fait d’armes en citant ma concurrente pour convaincre mon interlocuteur que je n’affabule pas. Il y a prescription maintenant, j’ai déjà raconté les tensions qui avaient accompagné, semble-t-il, les délibérations, l’aide précieuse que Laurence Tardieu m’a apportée, la belle lettre qu’elle m’a consacrée, lors de la remise du prix. J’ai été fabuleusement accueilli ce week-end, là, je crois avoir donné de ma personne aussi, je les ai suppliés, dans mon discours, d’être vigilants avec les auteurs qu’on récompense et qu’on oublie dans la foulée, par mégarde. J’aurais aimé pouvoir écrire, dix ans après, que l’histoire était belle et continuait, comme Chavassieux à Gilly. Mais non, rien, le néant. Pas même un petit intérêt pour ce qui est sorti après. C’est comme ça, et vu d’ici, maintenant, je m’en fiche. C’est pour le roman que ça m’embête : il continue de valoir mieux qui le traitement qu’il a reçu, je crois.

09:46 Publié dans Blog | Lien permanent

07/05/2020

Crépusculaire.

L'ami Eric a donné quatorze de ses chansons à entendre, au gré du confinement. Il a bouclé l'histoire hier, avec ce morceau qui me touche tant, depuis tant d'années. Je me souviens avoir griffonné sur mes notes, un jour de 2009, alors que je faisais semblant d'écouter un candidat à l'oral, entrée de Au-dessus des eaux et des plaines dans ma vie : elle n'en était qu'à sa première mouture. Je me souviens de sa genèse, de son inspiration musicale, de toutes les versions qui en ont été faites, en concert, de ce moment privilégié du regard, "à la moitié du temps donné". Hier, c'est une version quasi-crépusculaire qu'il a donnée. On aimera, ou pas, le débat est éternel, mais en ces temps de questionnement, je sais que, pour moi, s'il devait n'en rester qu'une, de chanson, ce serait celle-ci. Et ça n'est pas rien, pour un nizanien, de concéder un octosyllabe à Aragon.


12:40 Publié dans Blog | Lien permanent

26/04/2020

Tempus fugit.

sablier-dessin-anime-isole-fond-blanc_67515-114.jpgAu IIe siècle avant Jules César, le début de l’année fut déplacé du 1er mars au 1er janvier. L’année 46 avant J.-C - en l’an 708 de la fondation de Rome, l’ère chrétienne datant du VIe s. apr. J.-C. - dite de la confusion, Jules César ajoutant 90 jours aux 27 du mensis intercalaris (pour ramener le calendrier en concordance avec les saisons) comporta donc 445 jours. Le retard du calendrier julien - adopté par la Chrétienté, resté en vigueur jusqu’au XVIe siècle et toujours utilisé par l’Église orthodoxe – sur le grégorien est actuellement de 13 jours ; En France, par lettres patentes de Henri III, on supprima 10 jours en décembre 1582, toujours pour rétablir la coïncidence du début des saisons aux dates assignées et le dimanche 9 décembre 1582 eut pour lendemain le lundi 20 décembre. Plus récemment, la conjugaison de la sexualité d’un pangolin et de l’impéritie du pouvoir politique vit le 11 mai succéder au 14 mars.

16:42 Publié dans Blog | Lien permanent