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12/04/2020

Les embrassades.

Il y en avait de toutes sortes, celles qu’on faisait du bout de lèvres, par convention, et puis celles qui remontent à la surface, en ces temps troubles. Dignes des premières bises qu’on a faites à l’école, quand on restait une seconde de plus en attendant de passer à l’autre joue, comme pour marquer l’instant. Les marques d’une amitié enfin avérée entre hommes, entre artistes, aussi. La confusion permanente sur le côté où commencer, surtout dans les régions où le rituel est impair. Mais une embrassade, au sens littéral, c’est autre chose, encore, c’est poser une main forte sur l’épaule de l’autre quand on noue le contact, s’arrêter vraiment sur la personne qu’elle est et qu’il nous plaît de voir, de croiser, de retrouver. C’est la marque d’un ancien amour jamais perdu, une appropriation momentanée, c’est tout ce qui fait que l’on se sent vivant, social – au sens noble. C’est l’homme un peu attablé, dirait cet imbécile de Claudel (Paul). C’est aussi, quand il le faut, la marque de l’au-revoir, celle de l’adieu, parfois. Je pense à ces personnes qui ne peuvent pas embrasser leurs proches, ceux qui s’en vont. Sans doute la pire des damnations.

11:57 Publié dans Blog | Lien permanent

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