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04/11/2012

Dernières nouvelles du front d'une métaphysique excessive.

 J'ai toujours aimé, avec Quignard, la notion de vie secrète. Largement préférable à la double vie, petit-bourgeoise et castratrice (je relis Nizan, ne m'en veuillez pas). Mais quand vous apprenez que votre musicien favori a participé à la bande-son de "Premiers baisers", fût-ce il y a un siècle, difficile, je vous assure de rester stoïque et de ne pas céder à l'irrépressible sentiment de jalousie. Sans savoir si ça vient du secret qu'il a gardé si longtemps ou du fait qu'il a frayé avec le gratin de AB Productions, qui m'aurait garanti sans rire un rôle dans "la Philo selon Phil".

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03/11/2012

Exhumation de poème.

IMG_1297.JPG

Graphie elliptique et dessin de Jean-Louis Pujol ("Un dernier mot", NADA, 2002)

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02/11/2012

Whatever Works.

"I see Death by Culture shock." Selon le principe d'incertitude de Heisenberg, Dieu n'existe pas mais Boris Yellnikoff est son prophète quand même.

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01/11/2012

Tant de Toussaint.

IMG_1303.jpgJ’ai sous les yeux, au moment où j’écris, un exemplaire du "Magazine littéraire" de décembre 1971. Le numéro 59, qui valait 4 francs. Je n’étais pas abonné à cette époque, j’avais trois ans, à peine. Je ne le suis plus depuis longtemps, pour d’autres raisons. On y trouve, en d’autres encadrés, une publicité d’une demi-page pour le Prix Goncourt de l’année, « les Bêtises », de Jacques Laurent, chez Grasset. « Le soir de Bruxelles » vante le roman de Jeanine Gican, « l’Erosion », chez Calmann-Lévy. Eric Losfeld, sous l’intitulé « Que mijote l’éditeur Eric Losfeld?» nous propose de le rencontrer au « Terrain vague », rue de Verneuil. Marc Kravetz, surtout, propose un article majeur du dossier « Paul Nizan, littérature et révolution », intitulé « un écrivain communiste ».  Qui me rappelle qu’il est urgent que je numérise les articles et mémoires que j’ai écrits sur lui, que ça ne se perde pas. Et que je pourrais bien travailler à une variation sur cette photo de Pôlyves et Rirette à la fête foraine, quand il met son strabisme convergent au service de tout ce qu’il semble vouloir dézinguer.

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31/10/2012

Pas au vieux singe...

66292_432606043454199_1118204392_n.jpgJ’ai cette impression que plus j’avance en âge, plus ce qui est attendu m’ennuie. Dans les livres et les disques aussi. Alors, même si j’ai mes repères, les artistes et auteurs que je suis depuis longtemps, je me laisse de plus en plus séduire par l’enthousiasme d’un tiers. Quitte à le lui reprocher après, gentiment. Ce ne sera pas le cas, aujourd’hui, tant Philippe Ache - qui écumait, sans qu’on se soit jamais rencontrés, les mêmes petites salles de concert que moi, dans les 80’s - ne s’est pas trompé en me conseillant le EP  entièrement homemade de Lidwine, « No Monkey ». Cinq titres entièrement dédiés à la harpe, l’harmonium et la voix, une voix cristalline perchée entre Björk et Kathe Bush - s’il faut faire des analogies – qui se joue de la prosodie et sert la musicalité des mots. Une voix qui n’aurait pas supporté un mixage approximatif et là encore, c’est heureux : Gizeh Records a bien fait son travail. Les titres s’enchaînent, aériens, Duet for ghosts (Call my name) est une belle déclaration, dans un propos général ancré dans des états passés, toute furie bue et chaos apprécié (« Pardon me for having denied your existence »), des rivages atteints et  (sans doute) perdus. Les cinq morceaux s’accordent, le tout est ciselé, précieux, enregistré, ai-je lu, dans une église gothique parisienne. « Sorry for my insistance », termine-t-elle, dans une demi-lumière et sur un ton victorien: c’est qu’elle voudrait nous voir sourire, en plus de ça, après avoir tout relevé de notre petit tas de misère. Unfair and rude. Qu’elle ne s’inquiète pas, du coup: il est de (tout) petits investissements qui nous rendent de la Beauté au centuple.

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30/10/2012

Le Secret.

Il y a parfois des nouvelles, des avancées, qu'on a juste envie de crier au monde, mais on les garde pour soi, encore un instant, parce qu'on a peur que d'un coup, une tempête au joli prénom ou un piano à queue nous tombe sur la tête. Rien de miraculeux non plus, j'ai encore raté le Goncourt, paraît-il, et je n'ai plus de roman à proposer pour concourir. Mais de l'humain, de l'intense, du spectaculaire, vivant, en plus. Avec des rencontres qui en entraînent d'autres, des parcours qui se croisent, des visages qu'on reconnaît et des émotions passées qu'on remercie. Pour autant, ça m'aura permis de faire une note pour ne rien dire, ce qui en soi est déjà beaucoup. Non?

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29/10/2012

Revival.

La question de mon athéisme se pose à chaque fois que je croise un violoncelliste.

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28/10/2012

Dans ta face!

 

phoca_thumb_l_ma_nue_à_linfini_3052.jpgUne silhouette s'inscrit dans le flot de mes rêves, et je me souviens de celle qui fait danser ma mémoire: le tourbillon de ses pas crée l'illusion de sa présence, mais c'est imperceptiblement, au rythme chaloupé de ses tours sur elle-même, qu'elle s'éloigne, nue, à l'infini. Elle est là, mais elle part, et je ne ferai rien pour la retenir, tant l'impression est grande de n'être qu'une unité, face à l'être pluriel. C'est le conflit d'un homme, que de se sentir double, et la danse qu'elle m'offre multiplie ses visages: ma nue, ma nuit, m'importune et m'importe, je la vois dans le rai d'une lumière diffuse. Mon soleil noir, mon ange déchu, tu tournes dans l'esprit d'un amant qui chavire, et abandonne sa vue au lent reflet trompeur de nos amours rétives. En épousant le vent, tu deviens l'élément, et provoques ma chute, une chute sans douleur, comme celle du chevalier qu'on retient dans un val, sans même qu'il le comprenne.

  Tourmente, Vertige,

Le mouvement de tes hanches

prend le tour qu'on redoute,

et dans la lumière des nues qui se dévoilent,

tes bras,

enroulent, enserrent,

et prennent le pouls d'une âme qui se délie:

Goémon de l'esprit

Quand suivras-tu dans la nuit

 

cette femme,

qui tourne

et tourne

et tourne

et rejoue sans un bruit

la valse

de nos amours

perdues

 Les reliefs de ton corps sont sans retour aussi et ma conscience s'y perd comme s'est perdue mon âme; dans le cercle que tu formes, dans l'hypnose de tes bras, je me perds tout entier et sollicite ma perte. Descends, ce soir, nous dirons au monde que la ronde est ouverte, qu'elle ne cessera pas et qu'il faut la nourrir, que la seule vie possible l'est par cette valse indue. Que nos temps impartis le sont par ta musique, dont chacun de tes pas écrit la partition. On peut voir l'être aimé s'en aller vers la nue et n'être soi-même qu'un infime pan de ciel, capable d'attirer mais pas de retenir; alors, la danse reprend de plus belle, avec pour compagne la part de vertige qui lui est inhérente; alors, l'embole de ta nef suit le cours de la vague, qui me couvre et m'emporte. Et je rentre dans la nuit, la nuit des amours tristes, parce que revisitées, revenues; j'ancre dans ma mémoire les dessins que tu traces, et cette mécanique, que met en branle ton corps: je reprendrai bientôt le flambeau de la valse, quand mon amour pour toi ne sera plus qu'ellipses, quand l'entier de mon être fera de l'infini un recommencement. Là, seulement, je saurai que ces courbes que tu crées ne nous auront pas enfouis, mais unis. Que tu danses pour un mariage. Nos Noces. Celles d'une vie parallèle et d'une vie secrète: être une présence secrète, plutôt que de ne pas être, la question se pose-t-elle vraiment? La réponse, elle, est inscrite dans le temps, et si tu quittes la place, ta pâleur opaline laisse cette marque au sol comme un chiffre tracé, une anamorphose: ∝ ; il décide, et valide, de l'authenticité d'une rencontre. Il préside aux choses du temps. J'y suis, là, dans tous tes décalages et tes conspirations. Nous y sommes. Toi & Moi. Longtemps.

Laurent Cachard & Jean Frémiot extrait du portfolio "Ma nue à l'infini", Editions Pictura, 1999.

Photo de Jean Frémiot.

 


 

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