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11/10/2012

Epilogue.

ouessant.jpgEt puis renaître, dans un élan... Les ombres dessinées par la roche ne portent plus, déjà, sur le promeneur en rédemption. Réapproprié à lui-même. Qui distingue, au loin, les abris de sa lucidité. Délestée des illusions fracassées, des oripeaux du temps détruit. Dans l'auberge du port, les mêmes figures qu'il y a dix ans, les mêmes crêpes, les mêmes queues de lotte, les mêmes légendes, sans âge.  Ouessant est plus que la fin de la terre, à elle seule: elle est d'un homme entier le recommencement.

16:06 Publié dans Blog | Lien permanent

10/10/2012

L'Elan béarnais.

C’est donc vendredi que nous partons dans le Sud-Ouest, avec Nicolas Vitas dans les bagages. Un road-movie comme on aspire tous à en vivre, quels que soient le temps passé et le kilométrage démentiel, pour trois jours. Indépendamment de la curiosité que constitue ma rencontre avec Larrouquis, je profite, depuis quatre ans maintenant, de la chance que j’ai de pouvoir aller rencontrer des lecteurs, des gens curieux de ma démarche, de mon travail. Je jubile à l’idée de leur proposer un pan moins connu de ce travail-là, la branche musicale de mon hydre à deux – et maintenant trois – têtes. A l’image de ce que Emile Parchemin, à l’époque berruyère, avait créé avec ART CONvivial SOciety. Depuis l’enregistrement de « Trop Pas ! », la section musicale a franchi un pallier dans l’intention, la professionnalisation, de la démarche à défaut des revenus : dans les répétitions, auxquelles j’adore assister, rien n’est accepté qui ne dise quelque chose. Cette exigence, que je revendique dans l’écriture, je la retrouve dans ce qu’ils font et qu’ils vont présenter à mes côtés, vendredi, puis samedi, puis dimanche, au Salon. L’Art est une des rares possibilités données à l’homme de s’extraire de son état : je ne désespère pas que les cercles se rapprochent (St Etienne, Villeurbanne bientôt) et qu’un jour, on puisse contourner l’adage - qu’on croirait écrit pour Lyon! – du prophète, du pays, blah, blah, blah.

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09/10/2012

Désir Noir.

SS.jpgIl faudrait que Daniel, du Réalgar, m’autorise à enlever de son arrière-boutique le monochrome noir de Sandra Sanseverino qui hante mes pensées depuis samedi. Il est bien trop grand pour mon petit appartement, mais je ne  crois pas avoir jamais vu autant de luminosité dans un tableau aussi sombre. L’effet des pigments qu’elle répartit sur le grand format, sans doute, des traits qu’elle rajoute au pinceau, des griffures dans la nuit qui en recréent le mouvement infini. Je pense à ce tableau, aussi, dommage que je n’en retrouve pas l’image. A ce stade de ma vie, c’est l’utile qui devient accessoire. Je pourrais n’être qu’au milieu des tableaux qui m’ont ému et qui me racontent. C'est pour cela que Pluvinage, parfois, ne fait pas de vieux os.

19:14 Publié dans Blog | Lien permanent

08/10/2012

Laureatus.

PAL.pngJe viens d’apprendre par message que « le poignet d’Alain Larrouquis » recevra, dimanche prochain, le coup de cœur du Jury du Salon du Livre d’Orthez. Je ne sais pas si, à travers moi, ils cherchent à récompenser, une fois encore, l’enfant du pays, mais c’est une récompense qui vient après la Sélection Lettres Frontière pour « Tébessa, 1956 », et le prix du Deuxième Titre, à Grignan. Le genre de coïncidences qui finissent par ne plus en être, et qui risquent de me convaincre que je n’ai pas fait tout ça pour rien. Un rappel aux obligations, aussi. En temps et en heure, je vous raconterai mon voyage en Béarn, ma rencontre à venir avec celui m’a inspiré le roman. Je sais déjà qu’il n’est pas un homme soumis aux flonflons et aux récompenses. Qu’il a reçus par centaines là où je vais le rejoindre. Ça tombe bien, moi non plus. La preuve, je n’ai pas eu le Nobel de médecine, aujourd’hui.

19:09 Publié dans Blog | Lien permanent

07/10/2012

L'Echec.

fg.jpgOn n'échoue pas à Ouessant, on vient y confronter les échecs de sa vie d'homme aux éléments qui en régurgiteront la relativité. Ou pas, selon que vous serez attentifs ou réfractaires. Les doubles vies seront aliénées, les vies secrètes validées. La tourbe panse les blessures, l'âme se libère, contourne les micaschistes, virevolte puis se reprend. Réintègre sa physis, ankylosée. L'homme se réveille à lui-même, petit à petit, redresse son col en face du froid qu'il n'a pas senti tomber et qui le saisit, maintenant. La lutte est vaine, c'est ainsi qu'elle est juste: il fallait qu'il y retourne, là-bas, puisqu'il y avait tout laissé. Les serments faits, les directions choisies et pas suivies. Les décisions  prises, auxquelles il ne s'est pas tenu.

(Yan Tiersen/Natacha Régnier - ©Yan Tiersen "L'Absente", Labels, 2001

17:02 Publié dans Blog | Lien permanent

05/10/2012

Correspondances.

La datation et la localisation des correspondances des siècles passés ont d’autant plus de valeur, se rappela le chercheur, que les mille messages d’amour que la femme de sa vie lui avait laissés par mail suivaient le même intitulé, initial : « Bad News ». Qu’ils avaient fini par oublier tous les deux, jusqu’à ce que le mille-et-unième le lui rappelle.

11:09 Publié dans Blog | Lien permanent

04/10/2012

On the road.

2012.10.12.litteratureMusiqueA1_1.jpgDans une semaine, exactement, j’aurai mis le cap sur le Sud-Ouest, où m’attend – ce n’est pas courant – le personnage de mon roman, Alain Larrouquis, sur ses terres d’Orthez et dans la salle mythique, quoique réaffectée, de la Moutète. Je reviendrai évidemment longuement sur ces instants que j’ai souhaités et qui vont s’avérer. Mais que mes lecteurs toulousains le sachent, d’ores et déjà, ma route va s’arrêter à proximité de la Ville Rose, vendredi prochain, en même temps que mes camarades de voyage Eric Hostettler et Gérard Védèche. Lequel, outre d’avoir 45 ans, précisément, aujourd’hui, fera le lien pour une soirée « Littérature & Musique », au cours de laquelle je présenterai mes livres accompagné d’Eric et de Gérard. En vedette américaine de notre hôte, Nicolas Vitas, qui collabore, de fait, lui aussi, avec Gérard. Une bonne soirée en perspective pour ceux qui pourront s’y rendre et le plaisir pour moi d’ouvrir pour un chanteur talentueux dont j’ai déjà parlé ici. Et dont trois des chansons occupent mon petit Panthéon personnel, ce qui est déjà beaucoup.

Vitas & Gérard Védèche, en duo:

18:50 Publié dans Blog | Lien permanent

03/10/2012

Variations sur un même thème.

Ouessant Pern.jpgAu crépuscule, quand le ciel azuré s'assombrit, les roches de Ouessant prennent les formes qu’on veut bien leur donner. Dans cette Finis Terrae toujours recommencée, la contemplation devient le songe, la pesanteur l’éclaircie.  C’est le chaos mégalithique* et pourtant il règne une tranquillité comme nulle part ailleurs, doublée de la mélancolie des soirs tombants: un entre-deux des inventaires. Le promeneur n’en est plus un, il est là parce qu’il doit l’être. Redevable à ces lieux qui s’offrent, l’espace d’un instant, à saisir. Il est loin des toitures d’ardoise qui l’abriteront, s’il ne se refuse pas à l’harmonie qui scintille, sous les étoiles. Puis se rétracte, d’un seul mouvement de ciel. Il faut être plus immobile que la roche, sur les bords de la Pointe de Pern, si l’on veut en saisir la geste. L’éternité. Sortir de la gravité en même temps qu’on y entre, c’est le dilemme de Ouessant.  Au matin sur l’embarcadère, les marins savent que tout est vain, que ce qu’ils ont n’est qu’éphémère, mais qu’aujourd’hui dessine demain.

*Jean Chièze – Notes sur Ouessant, l’Union Latine d’Editions, 1964

16:12 Publié dans Blog | Lien permanent