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12/12/2012

Les tours d'horloge.

J’ai raté l’autre jour le palindrome parfait, ce n’est pas pour passer à côté de ce parallélisme-là : 12.12.12, à 12h12, ça peut paraître anodin voire sérieusement gonflant au vu de ce qu’on en fait sur les réseaux sociaux, mais ça a quand même son importance, si je me rapporte à la vanité soulevée hier dans ces mêmes colonnes. Quoi, avouez, s’arrêter une minute dans le monde dans lequel on vit, c’est un luxe que peu de gens peuvent se payer. Et c’est beaucoup plus chic qu’une Rolex. Mais moins qu’un Sollex, héraut de la lenteur. La voilà donc, la minute qui donnera toutes ses lettres de relativité à ce blog : le 12.12, à 12h12 mais 23 ans auparavant, j’étais déjà devant les grilles de Bercy pour acheter, avec ma solde de bidasse, une place pour le « Lovetown Tour » ; le 11.11.11 à 11h11, disais-je, j’écrivais à quelqu’un en pensant à quelqu’un d’autre (voir « je pense à autre chose », de Dubois ou d’Hostettler). Qu’est-ce qui a changé depuis ? A part le fait que c’est la dernière fois que je peux m’étonner du phénomène ?

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11/12/2012

Un homme à l'arrêt.

C’est arrêté, alité, qu’on prend la pleine mesure de notre vanité, à courir après l’amour parfait, l’œuvre ultime, la perfection des amitiés. L’homme-Protée devient prothèse, plus rien d’autre qu’une machine grippée, et consciente de son avarie, ce qui n’arrange rien. Plus de fonction sociale, plus d'énergie créatrice, la première atteinte à l'intégrité est franchie. Sans plus d'immunité, ni naturelle ni culturelle. Sans plus aucune issue que de faire le dos rond sans pour autant courber l'échine: la boucle est bouclée.

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10/12/2012

L'éternel retour de la marmotte.

La fatalité est rassurante, en somme ; de savoir que quoi qu’il arrive - quoi qu’on désire intensément - une force immanente nous ramènera à ce qu’on est peut s’envisager comme une tranquillité, et ce n’est pas si courant. Tenez, dans « The Groundhog Day », un film comique des années 80 qui a marqué plusieurs générations, le personnage central, misanthrope cynique et autocentré, est condamné à revivre chaque jour la même journée, celle de la marmotte, à Punxsutawney, Pennsylvanie. A son grand dam, jusqu’à ce qu’il change sa vision des choses. Après tout, tout  (kakemphaton !) individu ne devrait-il pas mener son existence de façon à vouloir la revivre à l'identique, dans les moindres détails, une infinité de fois, non ? En admettant que certains événements localisés me renvoient à cette permanence-là, je n’ai aucune raison valable de dramatiser. Mais tout un tas pour hiberner.

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09/12/2012

Aphorismes & périls.

Si vous trouvez le temps long, demandez-vous ce que vous réserve l’éternité.

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08/12/2012

Quand je pense que c'est la même lune.

La distance créé tout. Les angoisses, les illusions, la sensation, aussi. On peut se demander, légitimement, si la personne à qui l’on pense en fait de même, puisque la distance l’autorise, et fausse le tout qu’elle a créé. Les rationalistes crieront au fantasme, les impressionnistes diront qu’un tout est fait de petites touches infimes. Le romancier s’en nourrira, l’être réel s’en contentera, comme d’une petite joie. Le signe d’une présence, paradoxe à part.

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07/12/2012

Numérologie.

Ce ne sont pas les trois groupes de trois qu’on leur avait demandé de former, ni les quatre-vingt une cases des Sudoku insidieusement disposés devant eux qui les arrêteraient. Dans cette confrérie secrète des RRR-QCC (Réactionnaires Régressifs Refusant Que Ça Change), il ne serait pas dit que quelque chose de neuf  arrive. Jusqu’à ce que cet escogriffe ait cette réponse indigne au piège grossièrement tendu : « - Ben rien, la moitié de dix-huit ! »

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06/12/2012

C'est compliqué.

Si l’on part du principe qu’un choix est une direction et la conscience de son contraire, alors on ne devrait vivre qu’en intégrant ce que nous n’avons pas vécu que nous aurions pu vivre. Si l’on y ajoute les deux facettes d’un moi freudien, l’intime et le manifeste, je suis déjà deux – sans compter les exposants - à me demander si ce qui se passe dans ma tête n’est pas, ni plus ni moins, qu’un immense fatras.

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05/12/2012

Jeux de massacre.

Sans doute un substrat de la bonne éducation que j’ai reçue, mais croyez-le ou non, j’ai toujours une peur panique de déranger. Qui s’accommode mal de la propension que j’ai, publiquement, à solliciter l’Alceste que j’ai en moi pour dézinguer – c’est un mot que j’aime, définitivement – les personnes qui ne manifestent pas autant de gêne que j’en éprouve pour accaparer quoi ? le cours d’une soirée ? celui des discussions rompues d’un dîner en ville ? Il m’arrive encore, heureusement, de prendre la parole publiquement, devant des auditoires qui, dans le pire des cas, sont sommés de m’écouter, dans le meilleur, m’attendent. Pour savoir si « je » correspond(s) à celui qu’ils ont lu. Mon avantage et mon drame mêlés, c’est que le premier auditoire me permet de ne plus éprouver aucune gêne quand je prends la parole publiquement, au risque d’appliquer une ou deux recettes qui me dérangent quand je m’adresse au deuxième. Avec lequel je tiens à ce que le lien soit le moins dénaturé possible. Tout ça pour dire que c’est l’autorité qui détermine la prise de pouvoir, fût-elle aussi minime. Et qu’on doit l’interroger, pas la considérer comme acquise. Je ne vais pas prendre le micro et réciter « l’Embuscade » - ou demander à Eric de la jouer - en plein milieu d’une fête d’anniversaire, ce serait incongru. A moins que ce fût à la demande de la personne qui invite, auquel cas il faut lui offrir un psychanalyste. Mais je n’invente rien, je le sais : Alceste lui-même est sidéré par le sans-gêne de Célimène, ça ne l’empêche pas de l’aimer. Mais je savoure encore la formule d’un ami, à qui un convive a proposé, puisqu’il était musicien, de jouer quelque chose pour l’assemblée. Et qui, en guise de réponse, a demandé ce qu’on lui eût demandé de faire s’il eût été proctologue.

17:39 Publié dans Blog | Lien permanent