05/11/2012
Esto Memor!
Une amie corse - jadis fascinée par "l'Horloge" de Baudelaire : Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or! – confirmera ou pas, il y a dans l’édition une validation qui ne vient, de fait, qu’assez longtemps, pour l’auteur, après le travail d’écriture. D’où l’impression, pour le même, de replonger dans des états qui furent les siens, mais qui ne le sont plus : suffisant pour créer le décalage. Et pour s’interroger sur la notion de fonds de tiroir : ce retourneur de temps-là ira-t-il jusqu’à ce qui a été fait à l’origine ? Imagine-t-on un auteur à qui l’on dit que malgré tout le reste, c’est bel et bien ce qu’il a fait au début qui intéresse l’édition ? Les décode-t-on, les décalages de celui qui donne en même temps qu’il attend ?
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04/11/2012
Dernières nouvelles du front d'une métaphysique excessive.
J'ai toujours aimé, avec Quignard, la notion de vie secrète. Largement préférable à la double vie, petit-bourgeoise et castratrice (je relis Nizan, ne m'en veuillez pas). Mais quand vous apprenez que votre musicien favori a participé à la bande-son de "Premiers baisers", fût-ce il y a un siècle, difficile, je vous assure de rester stoïque et de ne pas céder à l'irrépressible sentiment de jalousie. Sans savoir si ça vient du secret qu'il a gardé si longtemps ou du fait qu'il a frayé avec le gratin de AB Productions, qui m'aurait garanti sans rire un rôle dans "la Philo selon Phil".
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03/11/2012
Exhumation de poème.
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02/11/2012
Whatever Works.
"I see Death by Culture shock." Selon le principe d'incertitude de Heisenberg, Dieu n'existe pas mais Boris Yellnikoff est son prophète quand même.
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01/11/2012
Tant de Toussaint.
J’ai sous les yeux, au moment où j’écris, un exemplaire du "Magazine littéraire" de décembre 1971. Le numéro 59, qui valait 4 francs. Je n’étais pas abonné à cette époque, j’avais trois ans, à peine. Je ne le suis plus depuis longtemps, pour d’autres raisons. On y trouve, en d’autres encadrés, une publicité d’une demi-page pour le Prix Goncourt de l’année, « les Bêtises », de Jacques Laurent, chez Grasset. « Le soir de Bruxelles » vante le roman de Jeanine Gican, « l’Erosion », chez Calmann-Lévy. Eric Losfeld, sous l’intitulé « Que mijote l’éditeur Eric Losfeld?» nous propose de le rencontrer au « Terrain vague », rue de Verneuil. Marc Kravetz, surtout, propose un article majeur du dossier « Paul Nizan, littérature et révolution », intitulé « un écrivain communiste ». Qui me rappelle qu’il est urgent que je numérise les articles et mémoires que j’ai écrits sur lui, que ça ne se perde pas. Et que je pourrais bien travailler à une variation sur cette photo de Pôlyves et Rirette à la fête foraine, quand il met son strabisme convergent au service de tout ce qu’il semble vouloir dézinguer.
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31/10/2012
Pas au vieux singe...
J’ai cette impression que plus j’avance en âge, plus ce qui est attendu m’ennuie. Dans les livres et les disques aussi. Alors, même si j’ai mes repères, les artistes et auteurs que je suis depuis longtemps, je me laisse de plus en plus séduire par l’enthousiasme d’un tiers. Quitte à le lui reprocher après, gentiment. Ce ne sera pas le cas, aujourd’hui, tant Philippe Ache - qui écumait, sans qu’on se soit jamais rencontrés, les mêmes petites salles de concert que moi, dans les 80’s - ne s’est pas trompé en me conseillant le EP entièrement homemade de Lidwine, « No Monkey ». Cinq titres entièrement dédiés à la harpe, l’harmonium et la voix, une voix cristalline perchée entre Björk et Kathe Bush - s’il faut faire des analogies – qui se joue de la prosodie et sert la musicalité des mots. Une voix qui n’aurait pas supporté un mixage approximatif et là encore, c’est heureux : Gizeh Records a bien fait son travail. Les titres s’enchaînent, aériens, Duet for ghosts (Call my name) est une belle déclaration, dans un propos général ancré dans des états passés, toute furie bue et chaos apprécié (« Pardon me for having denied your existence »), des rivages atteints et (sans doute) perdus. Les cinq morceaux s’accordent, le tout est ciselé, précieux, enregistré, ai-je lu, dans une église gothique parisienne. « Sorry for my insistance », termine-t-elle, dans une demi-lumière et sur un ton victorien: c’est qu’elle voudrait nous voir sourire, en plus de ça, après avoir tout relevé de notre petit tas de misère. Unfair and rude. Qu’elle ne s’inquiète pas, du coup: il est de (tout) petits investissements qui nous rendent de la Beauté au centuple.
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30/10/2012
Le Secret.
Il y a parfois des nouvelles, des avancées, qu'on a juste envie de crier au monde, mais on les garde pour soi, encore un instant, parce qu'on a peur que d'un coup, une tempête au joli prénom ou un piano à queue nous tombe sur la tête. Rien de miraculeux non plus, j'ai encore raté le Goncourt, paraît-il, et je n'ai plus de roman à proposer pour concourir. Mais de l'humain, de l'intense, du spectaculaire, vivant, en plus. Avec des rencontres qui en entraînent d'autres, des parcours qui se croisent, des visages qu'on reconnaît et des émotions passées qu'on remercie. Pour autant, ça m'aura permis de faire une note pour ne rien dire, ce qui en soi est déjà beaucoup. Non?
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29/10/2012
Revival.
La question de mon athéisme se pose à chaque fois que je croise un violoncelliste.
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