19/06/2012
Gradation.
Je retrouve hier cet ami de trente ans, nous allons voir le même artiste interpréter l'album qui l'a fait connaître il y a vingt ans. Cela fait peut-être dix ans que nous nous promettons de nous revoir plus régulièrement, un an qu'il est venu au Tramway pour la présentation du PAL, un mois que - comme moi - il a acheté sa place, une heure que nous attendions de nous croiser sur les lieux. On n'est pas à une minute près, attendez une seconde!
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18/06/2012
Albertelli & moi.
Je vais travailler avec l’artiste-peintre Dominique Albertelli, pour la galerie du Réalgar – dirigée par Daniel Damart - et les éditions du même nom. Un petit livre d’artiste du style de celui que j’ai déjà fait avec Jean Frémiot & Jean-Louis Pujol, une variation sur un des thèmes que l’on retrouve dans le travail de Dominique – que je ne connais pas encore mais dont le quelque chose, rouge m’a enchanté. « Pour respirer, pour m’en sortir (...) pour dire le souffle, la vie », dit-elle de ce qui l’anime. Je suivrai, de mon côté, ses personnages déambulant, verrai ce qu’ils m’inspirent puis, quand j’en aurai une version aboutie, l’appellerai et lui demanderai de me laisser lui parler de son œuvre : on saura vite si les mots tombent juste.
NB: je tairai ici l'honneur de passer, dans la collection, juste après Pierre Jourde, ce qui ne met pas la pression. Du tout.
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17/06/2012
Band on the run.
Il y a des limites physiques au grand cirque de l'intensité: on part le vendredi tôt après une trop courte nuit, on récupère un peu dans le train, puis une heure à l'hôtel avant de relancer la machine jusque tard dans la nuit, puis on dort, un peu, avant de retrouver les musiciens, de convenir d'en accompagner un jusque là où il doit jouer le lendemain et pour cela se lever (très) tôt. Et puis affronter, une fois rentré, le calme affolant d'un appartement vide. Mais le confort d'un lit douillet. Quitté en plein après-midi dans l'appréhension de ne plus y trouver le sommeil quand la nuit reviendra.
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16/06/2012
Et puis Meythet.
Journée très chargée, donc, hier, à Meythet, avec une rencontre programmée à la bibliothèque, en fin d'après-midi. Un horaire qui ne facilite pas,les déplacements en masse, à moins que ce ne soit l'absence de noms connus. Les organisateurs, me diront mes deux hôtes au déjeuner, sont de plus en plus confrontés à cette demande, la même qui produit l'offre unique en librairie. Ahmed Kalouaz a pourtant un sacré parcours d'écriture, en général comme en jeunesse, et sillonne le pays pour rencontrer, principalement, des collégiens, des lycéens et leurs enseignants, derniers passeurs, quand ils ne cèdent pas eux-mêmes à la facilité, du livre "alternatif", même si Claire Berest et son brûlot contre l'EN ne seront sans doute pas d'accord. La table ronde est menée, au pied levé, par Véronique et par l'animateur du jeu à suivre, l'animateur littéraire étant souffrant. La parole circule, personne ne l'accapare et l'accueil est chaleureux, différent aussi des autres endroits où je suis passé: ici, dans la perspective du TREQ, on connaît les livres en jeu dans les moindres détails. Ils ont été disséqués, littéralement, les équipes (de 3) se les sont appropriés, ont nommé une personne référente pour chacun des trois, chargée de ne pas faillir. On parle des livres, de leur visée, de l'intention qui les a générés. C'est toujours un peu compliqué de lier trois œuvres différentes, mais la discussion se crée: on parle de l'autobiographique, assumé ou déguisé, des livres qui nous échappent quand d'autres les prennent pour eux. Une dame me parle de Margot, j'en suis heureux. Des extraits sont lus avec chaleur, la discussion est fluide, Ahmed parle de religion, de dogmatismes, Claire, évanescente, paraît tout juste revenue de son road-movie musical. Elle a une présence silencieuse qui contraste un peu avec les deux bavards que nous sommes, Ahmed et moi, mais je la regarde et rêve, un instant, de l'entendre parler du regard dans Racine, si Alma, son héroïne, la laissait faire. Les animateurs sont un peu timides, j'aurais bien interrogé mes camarades sur la fonction du roman, puisque la lecture de leurs livres m'a poussé à en questionner la fonction. Ahmed répond en filigrane, on sent Claire déjà agacée par la réserve. Il est dix-huit hués, déjà, on se dirige vers la salle de spectacle du Rabelais où, sur la scène, sont disposés des pupitres et des livres recouverts, qui serviront de points. Le jeu commence, les équipes, dans la salle, sont armées de boîtiers électroniques, elles ont dix secondes à partir du top pour répondre à 3X10 questions sur les livres: on demande comment s'écrit un des villages traversés en mobylette par le personnage d'Une étoile aux cheveux noirs, la ville dans laquelle le concert de John et d'Alma est annulé, la marque des baskets avec lesquelles Paul Herfray a longtemps joué. Six équipes finalistes montent sur scène, d'autres questions sont posées, elles doivent répondre sur une ardoise, marquer cinq points pour être qualifiées. Dans le lot, il y a des habitué(e)s, des compétiteurs redoutables. Je galère moi-même pour me souvenir à quelle hauteur réglementaire le ballon doit être lancé pour un entre-deux... En finale, trois équipes s'affrontent et bénéficient de l'aide d'un des auteurs, qu'elles choisissent. Une aide toute relative tant il est évident que les candidats connaissent bien mieux l'œuvre, à ce moment-là de leur vie, que les auteurs. Mon équipe me choisit parce qu'elles m'ont entendu parler des autres livres, ce qui me donne un poids supplémentaire. Le jeu est tactique, en finale, chaque équipe peut répondre si l'autre n'a pas su le faire: il faut donc ne pas trop en dire si on n'est pas sûr. On aura ainsi donné un point à nos adversaires en complétant le titre du seul livre que Herfray amène en Espagne de sa dédicace alors qu'elle a fait l'objet, dix minutes après, d'une question à part. Les questions sur le texte d'Ahmed sont plus complexes et son apport quasi-nul mais drôle et décalé. Et la victoire bascule sur un coup du sort, comme dans le PAL: j'avais fait deux coups d'esbroufe, l'un en disant que je venais pour gagner, l'autre en disant à Claire, angoissée de ne pas savoir répondre à des questions sur son livre, qu'elle allait craquer sur scène. Ce qu'elle a fait, son équipe ayant la balle de match. Il fallait qu'elle donne la première phrase de la chanson russe qu'Alma se remémore à la fin du roman, elle a douté, a pensé "temps des cerises" là où il fallait penser "temps du muguet". Mes redoutables partenaires ont fait le reste, et on a gagné le TREQ. Et le droit de charrier les autres. La soirée s'est terminée au restaurant, dans lequel ma troupe s'était installée, le temps du jeu. Éric, Fred et Gérard, comme au Tramway, comme à la Casa Musicale, à Bellegarde et ailleurs, ont joué les trois chansons liées aux romans. Pas dans les meilleures conditions d'écoute, mais "l'Embuscade" a quand même suscité une attention particulière... Puis trois autres, entre la poire et le fromage, tardifs. J'espère, je crois que ça a plu. Moi, toujours, ça me comble d'aise. Me rappelle, en plus pro, les bons moments de Lettres-Frontière, dont une des organisatrices s'est rappelée hier à mon souvenir, et avec qui j'ai eu une discussion intéressante sur la sélection et ses lendemains. Au restaurant, j'ai eu tous les types de conversation sur le livre: une dame est venue me remercier parce qu'elle est née à Gujan-Mestras et que sa grand-mère s'appelait Margot! Une autre m'a interrogé sur la sexualité débridée de Soléne. D'autres, plus pointus sur le basket, m'ont confirmé que ce n'était pas à Alain Larrouquis de le prendre, ce dernier tir. Je sais que ça lui fera plaisir, lui,que j'ai encore eu au téléphone hier, dans le train.
Ahmed Kalouaz a fait éditer un recueil de ses compte-rendus de rencontres en bibliothèque, écrits en temps réel. Je crois pouvoir dire que je ne suis pas mal non plus sur ce terrain. Merci à Véronique et Elisabeth pour l'accueil, à tous les autres pour l'organisation. À celles qui ne sont pas venues, en voisines. À cette figure qui m'a replongé dans des temps anciens, de ceux dont on se demande justement pourquoi ils sont si lointains. À Philippe, pour le détour. Les chambres d'hôtel paraissent moins vides au lendemain de journées comme celle-ci.
NB: en gage de la psychopathie des candidats du TREQ, les pages de notes sur le roman d'une des membres de l'équipe finaliste (malheureuse, niark, niark...)
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15/06/2012
A room in a heartbreak hotel.
Dans un quart d'heure, une voiture m'attendra en bas de l'hôtel, pour m'emmener à Meythet, pour la table ronde autour des trois romans choisis et du fameux jeu dont je suis impatient de connaître les subtilités. Dans le train qui m'a mené à Annecy, ce matin, j'ai discuté avec Alain Larrouquis, pris rendez-vous, avec curiosité, pour la rentrée. La vie des auteurs, même méconnus, n'est pas toujours un îlot de souffrance... CR demain, comme d'hab'.
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14/06/2012
Y'a mieux à faire.
Les avocats et les notaires, ces figures balzaciennes qui tripotent leur bouton de manchette d'un air repu, en se demandant, à la mine que vous faites, s'ils vont vous sortir les honoraires spéciaux: 500€ le sourire, 1000 la poignée de main. Je sais, c'est primaire - et injuste, vis à vis de pénalistes que je connais - mais ça fait du bien. Je n'en peux plus, ouvertement, de l'absurde d'une telle société qui met l'essentiel en souffrance pour que la comédie humaine profite. C'est une question de place: j'aurais voulu être garde-barrières et connaître la fin de mon métier, pour être une fois confronté à la question de savoir ce qu'il reste de ce que je suis quand je ne suis plus ce que j'étais.
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13/06/2012
Editions de l'Inoxydable.
Il y aura donc deux façons pour vous, désormais, d'envisager la fortune: gagner à l'Euromillion ou espérer revendre, d'ici quelques années, à prix d'or sur E-Bay, la nouvelle au tirage très limité (69 exemplaires numérotés) que j'ai écrite pour le groupe Deuce, à l'occasion de la sortie de leur album "33, place bellecour". Un concept-album sur l'histoire de Marius Beyle, dont j'ai déjà parlé ici. Bon, ça va être dur, le groupe a beaucoup d'amis et la nouvelle ne sera distribuée que le 27 juin, aux Trois-Gaules, pour la présentation du bébé. J'aime bien aussi l'idée de la rareté et de la gratuité. Mais que ceux qui ne l'auront pas eue se rassurent: elle figurera dans le recueil de nouvelles qui paraîtra l'année prochaine.
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12/06/2012
QUIZ-PAL.
Pour les derniers résistants aux réseaux sociaux qui ne le sauraient pas, l'avant-dernier rendez-vous de la saison, autour du "Poignet d'Alain Larrouquis", vendredi, à la salle du Rabelais, à Meythet, juste à côté d'Annecy. Un rendez-vous en trois temps puisqu'il y aura, à 16h, à la Médiathèque Louise Michel, une table ronde animée par Thierry Caquais, avec les trois auteurs invités, dont j'ai chroniqué ici et ici les romans. Puis le fameux TREQ, qui m'intrigue: une série de questions en rafale sur les romans présentés, des équipes de 3 joueurs, trois équipes en demi-finales et la finale avec la participation des auteurs, en super-jokers. Tout cela promet d'être animé. Sauriez-vous, par exemple, sans tricher, me dire:
- Comment s'intitule le recueil de nouvelles que le personnage principal ramène de son exil forcé?
- A quelle date les nationalistes ont-ils pris le Col de Somosierra?
- Sous quel nom Paul Herfray réalise-t-il un exploit sportif dont personne ne prendra jamais connaissance?
- Comment s'appelle son psychanalyste?
- Quel est le vin préféré de Margot?
Je récupère les copies en commentaires, juste en dessous. Après le jeu, dîner à la brasserie le Jean-Marie Meythet, au cours duquel mon cirque ambulant interprétera, comme au Tramway, les chansons liées à mes romans et quelques extraits - sans Pauline, hospitalisée - de notre comédie musicale lycéenne.
Le 30, je serai l'invité de la (trop?) grande librairie Gibert, au Carré de Soie.
L'occasion de rappeler à tous qu'il n'est pas interdit de passer me voir, ici ou ailleurs, d'amener des amis, de profiter des auteurs tant qu'ils ne sont pas encore totalement préfabriqués. Cet été, je passerai en mode écriture, musique et farniente. Avec les aphorismes de saison.
17:38 Publié dans Blog | Lien permanent