21/11/2012
211112, 12.21
J'adore les palindromes. De mots, de lettres, de syllabes ("c'est pas cher seize francs la livre de tripes à la mode de Caen quand de deux mots la Patrie délivre la Française: cher passé!"). Et de chiffres : aujourd'hui, j'aurai essayé de poster ce message à la minute près du palindrome parfait, date et heure confondues. Un des rares moments pour apprécier la pleine mesure - officielle et philosophique - d'une minute. Dans un vieux Mafalda, alors qu'elle explique à son petit frère la relativité du temps, ce dernier voit un insecte virevolter et lui demande s'il s'agit d'une abeille ou bien d'une seconde: l'an dernier, j'ai souhaité l'anniversaire d'une amie le 11.11.11 à 11h11. Espérant l'orgasme jusqu'à 12, écrivait Desproges. Aujourd'hui, je suis plus sobre. Mais n'en profitez pas pour déborder!
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20/11/2012
Narcisse.
S’il suffisait de parler de soi pour être artiste – comme sur les réseaux sociaux - il n’y aurait plus comme seule galerie que celle des Glaces.
12:03 Publié dans Blog | Lien permanent
19/11/2012
750 millions de secondes. A une ou deux près.
Pas une seconde il ne s’identifierait à ces entités défaites dans un hall crasseux d’un quatrième étage sans âme. A ces personnes qui ne se regardaient pas, de peur de trouver chez l’autre le reflet de leur inconsistance. Il ne laisserait à personne non plus le droit de déshumaniser à ce point ce qui ne serait que symbolique. Pas plus l’agitée qui justifiait sa demi-heure de retard par l’illusion de sa propre importance, pas même l’autorité qui siégeait et réglait chaque cas en moins de secondes que certains avaient vécu d’années ensemble. Ce ne serait pas le chagrin qui dominerait, mais la gratitude d’avoir réussi en amont ce qu’ils étaient venus entériner. Quitte à ne rien faire comme les autres, jusqu’au bout. C’est à l’air frais que le solennel le rattrapa. A l’écume des jours. Mais là encore, s’interdire la tristesse et ne repenser qu’à ce qui a été beau. Remercier de ce qu’on a vécu plutôt que de ce qu’on a perdu. Et rester seul, un bon moment. Avant de continuer.
17:59 Publié dans Blog | Lien permanent
18/11/2012
Cornélien.
Il faudrait un Grenelle du goût, c’est évident, mais les protagonistes ne sont pas encore d’accord sur les modalités de sélection.
13:57 Publié dans Blog | Lien permanent
17/11/2012
Prémonition.
Je proposais hier qu’on envoie Patrick Edlinger comme plénipotentiaire à Gaza parce que le mot « escalade » (de la violence) ne me paraissait plus approprié, à force. Et j’apprends aujourd’hui que cet homme libre est décédé. J’ai quelques autres noms, nettement moins remarquables, qui me brûlent les lèvres, là…
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16/11/2012
Catharsis.
J’ai rencontré ce matin un comédien dont j’ai recroisé la route il y a peu. Il devrait être actif dans mon giron ces prochaines semaines puisque indépendamment du Dom Juan toujours en instance de montage, il a émis le désir de faire une lecture de « Tébessa, 1956 ». D’abord pour nous, pour savoir ce qu’on en garde, ensuite publique, dans les salles qui ont l’habitude de l’employer comme acteur. Je suis enthousiaste pour deux raisons : d’abord parce qu’il est toujours agréable de voir un livre vivre une nouvelle vie (et dans le cas de Tébessa, je ne les compte plus !) ensuite parce que ce comédien-là, dont je donnerai le nom en temps utile, n’a pas d’âge, peut incarner l’homme de vingt ans qu’est Gérard en en ayant le double. Comme il pourrait incarner Sganarelle ou Dom Juan. C’est un avantage. Nous testerons l’effet sur des élèves de 3ème, que je rencontre bientôt. Compte-rendu en temps et en heure. Evidemment.
13:14 Publié dans Blog | Lien permanent
15/11/2012
Par ordre de priorité.
Vous êtes-vous déjà fait la réflexion que l’épanchement de synovie est un octosyllabe à lui seul, par conséquent quasi-impossible à placer dans une pièce de théâtre classique ?
16:33 Publié dans Blog | Lien permanent
14/11/2012
Ces perdants magnifiques.
Dans un souffle, alors, j’ai énuméré : 2M à chacun des membres de ma famille (mon père, ma mère, ma sœur et mon frère), 500 000€ à chacun de mes neveux et nièces, 1M à mes deux cousins plus 500 000 à mon filleul, 2M à ma filleule qui vit aux Etats-Unis, 2M à mon fils pour ne pas trop le pourrir, 1M à sa mère pour qu’elle arrête de travailler, 1M à l’infirmière intérim qui m’a fait ma dernière prise de sang, le rachat des librairies du Tramway (Lyon), de la Poterne (Bourges) et du Quartier Latin (St Etienne) pour 3M et un salaire annuel de 36000€ pour les 6libraires sur 25ans soit 5,4M, celui d’une autre par OPA hostile – avec expulsion immédiate avant démolition - pour 250 000€, "Aux Deux mondes", à Bastia, dont je laisserai la responsabilité à mes ami(e)s corses (faut pas déconner!), le rachat des Editions Raison& Passions, Pré-Carré, Jean-Pierre Huguet et Maspero pour 2M chacun et le même salaire pour l’éditeur que pour les libraires, soit 13,4M, le rachat des restaurants Aux-Trois Gaules et Francesco pour 2M et le même salaire pour les employés et patrons que pour libraires et éditeurs, soit 9,4M, 4M secs à mes amis Eric et Gérard plus la création d’un studio d’enregistrement High-Tech pour groupes talentueux (+2M), soit 6M, 1M pour les commentateurs les plus réguliers de ce blog, soit Jacques et Christian, le rachat, pour 10M, de la chaîne Mark’s & Spencer’s parce que ce sont les seuls à faire des pulls gris anthracite avec trois boutons, 500000€ à verser, chacun, à quatre de mes collègues en âge de prendre leur retraite ou de faire autre chose, 20M versés au DAL pour des constructions d’urgence, 2M, j’oubliais, aux artistes Frémiot, Pujol et Gervaise, 1M aux compositeurs Venaruzzo, Pétrier, Jardin, Simon, Pétrier, Guillo, Vitas, Fergessen et deux autres qui passeront par un tremplin, le rachat de Lisandro au profit de l’ASSE pour 20,8M, 20M pour la Recherche, l’achat d’un théâtre à l’italienne pour Magali Vezza et la création de DJ pour 8M On en est à 157,250M€ : le reste sera pour les impôts et pour ceux que j’aurais oubliés parce qu’il m’a fallu faire vite. C’est à ce moment-là, quand le Génie m’a dit : « Bingo ! », que j’ai compris que dans ma poche, c’était le billet de la blanchisserie que je tenais, pas celui de l’Euro-Million. L'autre, je l'avais laissé dans la poche du pantalon à dégraisser.
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