Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04/04/2015

Ailleurs.

Cette ville étonnante où tout le monde remercie le chauffeur en descendant du bus et dans laquelle, en retour, sur demande d’une passagère, le chauffeur s’engage à rattraper, puis dépasser le bus qui le devance, pour qu’elle puisse l’avoir à temps.

18:13 Publié dans Blog | Lien permanent

03/04/2015

1500ème.

image.jpgPlus, en réalité, vu que j'ai dû effacer quelques dizaines de notes pour gagner de l'espace (l'hébergeur me rappelant avec force depuis quelques semaines que j´ai atteint 95% de ma mémoire vive!), mais l'étape est suffisamment signifiante pour que je la souligne: j'ai ouvert ce blog en 2009, au moment de la sortie de Tébessa, 1956 puis de sa sélection dans les dix de Lettres-Frontière. Je suis passé au mode quotidien peu après avoir rencontré Christian Chavassieux et son Kronix. J'ai voulu rendre compte des moments que je vivais, m'en convaincre, peut-être, retrouver cette volonté d'arrêter l'instant que je trouvais dans les portraits que j'écrivais alors. J'ai juré une ou deux fois, en six ans, d'arrêter le blog, irrévocablement, comme j'avais juré d'arrêter d'écrire "la partie de cache-cache", en 2004. Les années ont passé, je ne convaincrai jamais tout le monde que l'exercice n'est pas narcissique, mais je remercie tous ceux qui ont fait de ce rendez-vouau journalier une des étapes de leur quotidien. Je sais au moins que faire de mes 5% restants. Pour la suite, ce sera peut-être ailleurs, sur un autre Cheval de Troie, mais avec un désir curieusement indemne.

en cadeau, ma photo du matin, sans trucages, ni retouches, juste en léger contre-jour.

19:24 | Lien permanent

02/04/2015

Faut-il encore que palpitent nos palpitants.

Le duo Fergessen est ce soir à Paris, au théâtre des Etoiles, dans le 10ème arrondissement. L’occasion pour eux de montrer qu’indépendamment d’une émission dans laquelle ils auront tenté leur chance (et réussi leur coup), ils sont avant tout des hommes de scène dont l’un est une femme. Que ça fait des années qu’ils sont sur la route et qu’il est rare de voir un groupe donner autant sur scène. J’envie les gens qui les découvriront, qui parcourront leur site et, de fait, tomberont sur mes mots, ici et là. L’occasion d’annoncer que le DVD du live « Sold Out » à la Souris Verte sortira d’ici la fin de l’année et comprendra, d’une façon que j’ignore, le compte-rendu de résidence, écrit en direct et in vivo. D’ici là, j’en aurai reparlé, puisqu’ils seront dans ce qui sera encore ma région en juin. Ecoutez-les, allez les voir : c’est vivants que les artistes ont besoin qu’on prenne le risque de les rencontrer.

12:51 Publié dans Blog | Lien permanent

01/04/2015

Bonne continuation!

Ma voisine de table, à midi, une belle quadragénaire, qui confie à son rendez-vous que son rêve fût de travailler à la télévision, son modèle de vie Jean-Pierre Foucault et l’homme dont elle a toujours été amoureuse Christophe Dechavanne. Et moi de regretter que l’homme en face d’elle, sans doute recrutée sur Meetic Affinity, ne fût pas Dominique Wolton, sa théorie du passage de deux à quatre formes de culture,  celle « d’élite », la moyenne, la populaire et celles, plurielles et particulières, qui se distinguent au nom du droit à la différence (femme, régions, minorités ... ) et mettent en cause la légitimité populaire. Elle est partie sans que je comprenne de qui, du Barça, club de sa ville natale, ou du PSG, symbole de la réussite d’un média qu’elle vénère, aura sa préférence. Sans que je sache non plus à quel moment l’homme, qui lui a caressé la main en fin de repas (elle est jolie, je vous dis), finira par lui asséner cette affreuse phrase qui me sert de titre, dont on dit qu’elle est issue, justement, des sites de rencontre pour ne pas dire son effarement.

18:00 Publié dans Blog | Lien permanent

31/03/2015

Ellénore, vivante.

Une histoire d’amour comme il s’en vit des millions chaque jour mais que chacun de ceux qui en ont vécu une continue de considérer comme unique. Mentalement, quand il lui arrivait de penser à lui, elle évacuait sa présence d’un haussement d’épaules moral, se traitant de pauvre fille bien naïve. Mais elle savait qu’il n’en était rien, que ce qu’elle avait vécu avec lui, elle le portait en elle et le vivrait jusqu’au bout, in abstentia.     

19:31 Publié dans Blog | Lien permanent

30/03/2015

2,5 X 20 ans.

On a beau voir chez les autres que ça se porte bien, et se dire que ça allait forcément finir par arriver, il reste que quand ça nous touche d’aussi près, c’est une sacrée sensation, plutôt qu’une surprise. Se dire que cette femme-là, qu’il me semble avoir davantage connue comme femme que comme fille, en tant que sœur, a plus de trente ans de plus que celle qui posait, boudeuse, dans sa chambre, poster des Dogs en arrière-plan. Et que dans le même temps, je l’ai suivie, dans l’avancée du temps. Ma sœur, c’est un autre moi-même : nos enfants ne supportent pas qu’on ait les mêmes références, qu’un seul mot, une seule référence, puisse nous renvoyer à un large panel de films ou de livres, sans aucune pédanterie : nos idoles vont de Alf à Woody Allen, en passant par la moindre réplique de « Breakfast Club », de « Nos meilleurs copains » ou « Nos enfants chéris ». On se souvient de chanteurs à la mode des années 80, mais pas ceux qu’on a ressortis du placard pour une tournée ou une énième compilation. On a retenu nos larmes à la mort de TV6, veillé tard pour espérer, dans « Bonsoir les clips », entrapercevoir le pantalon à liseré de Bryan Ferry sifflant « Jealous Guy » dans les arènes de Fréjus. On s’est même cotisé, des années après, pour acheter, à deux, la cassette VHS du concert, retrouvée chez notre frère lors d’un déménagement, et objet, depuis, de ses pires justifications politiques. On a vécu les mêmes soubresauts, dans nos vies personnelles, en ayant, chacun à sa façon, de nous en tirer tant bien que mal, avec la volonté farouche de garder ce qu’on doit garder de meilleur, avec le même souci de permanence, qu’elle garde enfoui quand je le revendique haut et fort, à longueur d’écrits. Elle fut, étudiante, une angliciste brillante, qui aurait pu mener, avec Jacques Aubert, la traduction de l’Ulysse de Joyce : sa culture, sa capacité impressionnante à avaler des livres les uns après les autres, le lui auraient permis. Elle a choisi une autre voie, qu’on aurait pu croire frileuse si elle n’en avait pas exploré, les uns après les autres, les différents aspects jusqu’à se retrouver, l’année dernière, chairman de l’année, discours et récompense à l’appui, à Chicago. Il arrive qu’elle dégote des contrats, façon « Better Call Saul » aux funérailles d’amis de la famille, mais elle reste sobre, dans sa façon d’aborder ça, et pense à développer les « Obsécool » (« des obsèques, mais à la cool ») façon « Adieu, Berthe », des Podalydès. J’aime bien railler son côté bobo – Télérama, Nanni Moretti, Dupuy & Berberian et Vincent Delerm en têtes d’affiche – pour ne pas dire que tout cela me plaît aussi. Elle a quelque chose de la Anita de la chanson de Kent (« Quand on pense à Java), mais ses bébés, elle ne les a pas faits toute seule, et elle n’a pas de Coccinelle (j’aimerais bien, d’autant qu’elle me prête souvent sa voiture). Ses bébés, ils ont dix-neuf et seize ans, voleront bientôt de leurs propres ailes, l’une soucieuse et centripète, l’autre baroudeuse et centrifuge. Deux pans de ce qu’elle a toujours été, en somme. Il sera temps, puisque la cinquantaine aura passé, de mener ses derniers trois quarts d’existence là où elle envisage d’aller : personne ne lui aura imposé quoi que ce soit, au final, et c’est bien là le plus important.

13:42 Publié dans Blog | Lien permanent

29/03/2015

Dum loquor, hora fugit.

Revendiquer toutes les heures d’hiver perdues dans la nuit, au cours d’une vie, et s’en faire une vraie vacance, reprise au temps.

18:51 Publié dans Blog | Lien permanent

28/03/2015

Les ateliers Divonne (3).

FullSizeRender-2.jpgLes ateliers d’écriture ont parfois des vertus thérapeutiques : en travaillant sur l’humain, et de façon collective, s’il vous plaît, on multiplie les chances de concentrer des angoisses, des transferts, des méfiances, qui sait. Pour la troisième étape de notre travail, la deuxième passée ensemble, toutes les inquiétudes ont émergé rapidement, dès le café : quid du cadre, de la consigne, du lien avec l’autre atelier ? Avec un message, à peine voilé : donnez-nous de la contrainte ! Alors même que l’exercice est inverse, et qu’au vu de ce que j’avais lu de ce que les membres proposaient, dans un premier jet, l’histoire de cette femme, à la moitié de son temps donné à elle, qu’on extrait, via un événement inattendu, de sa perpétuelle mesure de tout ce qui lui arrive, me semblait déjà, avant d’arriver, un matériau suffisant pour qu’on continue. Drôle de mise en abyme, de fait, comme si Gabrielle – qui n’est ni rousse ni serveuse dans un bar à Harfleur, je le souligne – était une partie de ce qu’ils étaient eux : quelqu’un qui a besoin de tout contrôler. Les éléments étaient là, tous : la voiture comme habitacle de la pensée, le fils, parti vivre sa vie,  le manque qu’elle ressent et qui renvoie à d’autres, plus douloureux encore, plus enfouis. L’histoire de ce grand-père, longtemps chéri, son passé de maquisard pendant la guerre. L’image de cette famille d’étrangers (des réfugiés ?) qui attend sur l’aire de nettoyage, où elle va faire laver sa voiture, indûment crottée. Qu’est-ce qui fera qu’elle s’arrêtera ce jour-là, particulièrement ? Et d’autres choses. Ils avaient tout, ils ont tout. Il ne leur reste, et c’est une bonne raison de chercher à reporter ses inquiétudes, qu’à écrire tout ça et être à la hauteur de l’histoire qu’ils ont lancée, comme on lance un on dirait que Gabrielle etc. Je sais tout le travail qu’il reste à faire, et les inquiets sont rentrés chez eux chargés de consignes, puisqu’ils en voulaient. Mais je suis confiant aussi, au regard de ce que je perçois qu’ils peuvent faire. Quand on en sera à la liaison avec la Suisse, on verra si les récits s’enchâssent comme on le souhaite. Sinon, on déconstruira, puis on refera un montage : après tout, l’atelier d’écriture, c’est avant tout de l’atelier.

18:59 Publié dans Blog | Lien permanent