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27/03/2015

Initialement prévu.

Les mêmes gestes, le même nombre de pas jusqu’à l’hôtel, la même absence de surprise quant au retard SNCF (Initialement prévu, la nouvelle genèse selon la Cie…), une chambre identique à toutes les autres, trois heures et demie, quand même, après avoir quitté Lyon. Pourtant, une arrivée, où que ce soit, en tant qu’auteur est une belle arrivée, même tardive : le sentiment de quelque chose de mérité, pas pour la gloire, mais pour tout l’effort fourni jusque là pour se faire entendre, un minimum. C’est un autre paradoxe : même en plein doute, je peux venir quelque part en tant qu’auteur, sans avoir ni à en rougir ni à m’en justifier. Un message, sur la route, tombe pile : Fergessen, pour qui j’ai écrit en direct à la Souris Verte, veut faire de mon texte le fil conducteur de leur DVD à venir. C’est l’aventure humaine. Alors je mets les bouchées doubles, rature, relit, déconstruit et structure, pour essayer d’emmener tout le monde, demain, sur une histoire qu’ils ont eux-mêmes pensée, et qu’il me tarde de mettre en forme. Tout irait bien, si l’affichage électoral de la ville ne traduisait pas le fossé qui s’est creusé et qui, s’il s’avère, enverra ce type d’exercice et de lien social ad patres. Du coup, je m’en veux : dans ce car que j’ai attendu 1h, je n’ai pas rendu son sourire à la jeune Chinoise un peu perdue. Ça m’aurait obligée à subir Fun Radio, et les commentaires du chauffeur. Où qu’elle soit, là, ce soir, qu’elle me pardonne aussi.

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26/03/2015

Extension du domaine de la lucidité.

Pas ouvert le fichier du roman depuis la chute. Pas envie, pas la foi. Fasciné par l’aveuglement qui a présidé l’urgence que j’y ai mis, par mon absence de lucidité. A mon âge, allons. Rattrapé par l’impérieuse nécessité qu’un manuscrit commence par dormir, six mois, un an, dans un tiroir, à condition qu’on en entame un autre. Que j’ai laissé aussi. Trop d’écrivains, trop de livres, pas assez de lecteurs. Trop d’enthousiasmes vite ravalés, même si dans ce domaine-là, généralement, l’un succède à l’autre : hier encore – encore – on me sollicitait pour ce premier roman qui a tant touché… J’écris, au quotidien, ici, pour d’autres, je fais écrire (paradoxe), je n’abandonne rien, mais les grands travaux attendront. L’autre décor, l’autre vie, celle d’avant celle où l’on se dira qu’on aurait peut-être pu en profiter davantage.

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25/03/2015

Contre le style.

L'adverbe, ce barde qui gâche la métaphorêt.

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24/03/2015

Reinette & Mirabelle.

Une saison, deux tableaux : dans le métro, deux jeunes gens minaudent ; visiblement, elle lui fait visiter Lyon, il est Black, très bel homme, élégant, elle pose sa main sur son bras quand il se moque d’elle parce qu’elle a lâché, parlant de cinéma : « ça doit être moins cher en province qu’à Lyon ». Ils rient, ils sont quoi, correspondants, étudiants en échange, je pressens qu’ils seront amants mais que je n’en saurai rien, puisqu’ils descendent. Et dans le bus qui suit, cette jeune femme, rousse, aux belles tâches de rousseur et à la coiffure impeccable, au beau chemisier lilas, elle parle avec cet homme qui regarde ailleurs, ne lui accorde qu’un regard toutes les fins de phrases. Elle en perd presque l’équilibre, quand le bus tressaute, se raccroche à la barre, un rien ridicule. Qu’il cautionne par son absence de réaction, cette ponctuation mécanique de leur discussion par l’assurance, furtive, qu’elle est encore là à lui parler. Ils descendent, je n’en saurai rien non plus, mais il ne la mérite pas.

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23/03/2015

La prophétie du Misanthrope.

S'il m'est jubilatoire de fâcher mes ennemis, il m'est insupportable de savoir que des amis se sont sentis blessés par des propos que j'ai tenus et dont le sens aura échappé à l'un d'entre nous, au moins. À tous ceux-là, je demande pardon. Aux autres, non. Mais qu'ils patientent: la prophétie du misanthrope - et chercher sur la Terre un endroit écarté où d'être homme d'honneur on ait la liberté - n'aura jamais été aussi près de s'avérer, dans ma vie.

18:00 Publié dans Blog | Lien permanent

22/03/2015

Tidadadam.

Elle est en 5ème, elle a 13 ans, m’a confié que ce n’était pas facile, en ce moment, avec son copain, parce qu’il ne voulait pas que ça se sache. Je n’ai pu que lui conseiller de l’envoyer paître, tout en me rendant compte qu’il fallait bien trente-trois ans de plus pour raisonner comme ça. Et puis, bras-dessus, bras-dessous, comme deux vieux amis, nous sommes allés écouter son père qui chantait sur une grande scène, avec light-show, son professionnel et adhésion du public. Ça n’était qu’une première partie, peut-être, mais quand il lui a dédié une chanson parce qu’elle l’avait choisie pour son exposé de français (une œuvre remarquable d’un auteur remarquable, avait dit la prof), elle a rougi un peu dans le noir, sans savoir que le mélange est explosif.  Mais elle l’a reprise à tue-tête, comme moi à ses côtés. On nous a pris pour des fous, mais ça ne nous a pas dérangés : comme quoi la honte est relative, il faudrait que je l’explique à son copain.

 

16:11 Publié dans Blog | Lien permanent

21/03/2015

ADDE&DP.

Eh bien ! A la moitié du temps donné, qu’est-ce qu’il s’y passe ? Gagne-t-on en sagesse, en conscience de l’utile, distingue-t-on enfin, autrement que par aphorisme, ce qui distingue le sentiment de l’émotion ?    

18:04 Publié dans Blog | Lien permanent

20/03/2015

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15:26 Publié dans Blog | Lien permanent