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12/04/2015

Retour à la nature.

Quatre jours, déjà, dans un endroit sans électricité, alors Internet... En d'autres temps, j'aurais parcouru le Maghreb en entier pour trouver une solution, mais je n'en suis plus là et heureusement. J'apporte des livres,  un petit cahier noir que je remplirai d'impressions, de chansons, de jalons pour la suite. Je vous parlerai à mon retour de Gabrielle, qui prend vie grâce au travail des membres de l'atelier de Divonne, de mon changement de décor et tout ce qui en découlera dans mon rapport à l'écriture. Mais là, jusqu'à dimanche prochain, c'est férié. Au sens de la feria: on se réjouit.

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11/04/2015

XR.

XR Sandro.jpgPuisque d’ici quelques mois, je vivrai loin de chez moi, et puisque j’ai tardé à faire agrandir et encadrer une magnifique photo de Sète que j’ai prise l’année dernière, avec le ciel pour allié et le divin pour instant, eh bien j’inverserai les rôles, puisque Sandro a pris, d’un endroit déjà dédié au Sacré – la salle de danse sous les toits de l’Opéra – une photographie de ce quartier où je suis né, où j’ai passé mon enfance et nourri mon écriture. Je l’aurai sous les yeux, en grand format, signé et numéroté, tous les jours, chez moi. L’autre chez moi.

15:45 Publié dans Blog | Lien permanent

10/04/2015

Philistins.

Cette étude de notaires, somptueuse, dans laquelle les compromis sont signés avec des Bic finissants, est-ce là la fin d'un monde de privilèges?

18:50 Publié dans Blog | Lien permanent

09/04/2015

Un (autre) Gervaise.

Ironie du sort, c’est un paysage maritime, mais pas des mêmes rivages, qui ornera bientôt un des murs blancs qui m’attendent dans l’île singulière.

Capture d’écran 2015-04-09 à 17.58.38.png

 

17:59 Publié dans Blog | Lien permanent

08/04/2015

La Dolce Vita.

Je reprends la plume pour un projet qui m’excite, suffisamment avancé – dans l’écriture – pour que je vous en parle, suffisamment ambitieux dans sa réalisation pour que ça prenne du temps : mon ami compositeur Sandro Secci, à qui je dois, déjà, la sublime « Valse, Claudel » écrite à partir de la nouvelle du même nom, travaille à la réalisation de plusieurs chansons inspirées d’une autre des nouvelles issues de « la 3ème jouissance du Gros Robert » : « Ciao, Bella ! », l’histoire d’un coup de cœur, d’une cristallisation. Huit morceaux, dont un duo, un instrumental, plus l’enregistrement audio, avec ma voix, de la nouvelle susdite. Quand le projet aura grandi, je solliciterai des musiciens, des voix, il y en aura, comme toujours, qui me diront non, d’autres oui, des qui se méfieront et seront conquis, des qui n’y accorderont pas d’importance et regretteront par la suite de ne pas l’avoir fait. Je continue ma vie d’artiste, mais le piano, je le laisse à Sandro.    

18:07 Publié dans Blog | Lien permanent

07/04/2015

Sisyphe & le lapinzé.

Je vide ma bibliothèque pour la cinquième fois en dix ans, mais une chose persiste : je suis le seul homme de Lettres à avoir un tome des Essais de Camus dans la Pléiade dont la couverture est rongée par un lapin nain.

20:01 Publié dans Blog | Lien permanent

06/04/2015

Projet.

(...) Obtuse, confuse, percluse et science-infuse
Tu balaies du bout de ta main
Altière, princière, trémière et singulière
Tu dessines mes lendemains
Adverse, inverse, perverse, en controverse,
Tu résistes à tous mes élans
Exquise, acquise, précise, en face, assise
Je ne serai pas ton amant
Méfiante, variante, collante et un peu chiante
Le défi, tu l’as relevé
Perdue, mordue, venue, belle ingénue
Tu me dis « Viens, allons marcher »
 
 

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05/04/2015

Our Black & White screens.

Alison-Arngrim-634.jpgC’est vrai que Nellie Olson, quand on était plus jeune, concentrait toutes les inimitiés dont on ne se serait jamais cru capable, enfant. Cette espèce de morgue de personne bien née, pédante,  méchante, jalouse des bonheurs simples que vivaient, dans le même village, dans la prairie, ses camarades de classe. C’était pourtant la leçon de la communale, le même enseignement pour tous et, ce qui la dégoûtait encore plus, l’abolition, le temps de l’enseignement, des privilèges. On souffrait avec son père, on accablait sa mère, qui l’encourageait dans l’idée, absurde, qu’elle valait mieux que les autres. Quarante ans après, qui eût pensé que Nellie Olson rassemblerait tout ce que la ville de Lyon peut générer comme amateurs de musique, sur une péniche amarrée : il fallait avoir le pied marin et ne pas craindre la foule pour assister au concert de sortie de « We are noisy », le premier album de ladite peste, représentée in situ par quatre garçons dans le vent, que la presse locale s’échine à ramener à deux groupes mythiques de la ville, le Voyage de Noz pour son chanteur, la dénommée Aurélia Kreit pour le duo basse-batterie, plus le plus grand guitariste de la place lyonnaise, en taille au moins. Le concept de l’album, c’est de revenir au rock sourd et dur, 100% certifié Xavier Desprat, l’ingé son qu’il faut quand on enregistre un disque. Choix de l’anglais pour la quasi-totalité des titres, rupture avec l’essentialité du texte qui fait l’identité de Noz et faisait celle d’Aurélia, avant, amplis à fond au bout du bout de la Marquise et en avant : la voix, unique, de Pétrier, sa nasalité juste, les chœurs de Tito qui renvoient, parfois, aux 24h de l’INSA  1986, il y a tout et tout est en place. Mais hier, l’essentiel, si j’osais, était ailleurs ; dans la convergence de toutes ces têtes blanchies qui se reconnaissent, même quand elles ne se sont jamais parlé. Ces personnes venues de loin, dont on a suivi le parcours, plus encore, désormais, depuis qu’existe la nouvelle agora virtuelle qui permet d’être ami avec quelqu’un dont on n’a connu que les concerts, en jeune passionné, il y a très longtemps. Dans la salle bondée, sur les différents ponts du navire, impossible de ne pas croiser quelqu’un avec qui échanger quelque souvenir d’un concert ou d’une répétition publique à la mi-graine. De la vieille et toujours sublime copine de fac à l’un des nombreux ex-maris de la Baronne, tout le monde était là, et il a fallu choisir, au gré du tangage, les personnes avec qui prendre un verre à la santé de cette vieille peste de Nellie Olson, comme on l’aurait fait pour son enterrement, sauf que là, c’était l’inverse : la voilà qui nous réunit sur un faire-part de naissance, qui met fin à une ironie de trente ans d’âge, aussi : Aurélia Kreit, en tout et pour tout, n’aura laissé qu’un cassette rouge à quatre titres, et un roman à venir qui n’a jamais été aussi attendu qu’on me l’a signifié hier. Sur un mode chaleureux, avec le même plaisir, la même émotion qui a présidé, m’ont-ils dit, à leur histoire commune, à jamais mêlée avec celle de cette petite fille à la photo sépia. Qui n’aurait fait qu’une bouchée de Nellie Olson à l’école, lui aurait rappelé que dans la culture slave, la vie est courte pour ceux qui cherchent des noises. Didier Georgakakis, qui n’a jamais autant ressemblé à Philippe Pascal, Muriel Jacobi, venue spontanément me rencontrer quand je disais à Marius Beyle, à l’instant, que j’aimerais bien la voir après quelques discussions par mails interposés, la jeune fille au clavier dont je ne me souviens plus du nom (qu’elle me pardonne) qui m’interpelle quand je m’en vais, avec qui je parle de ce projet un peu fou, devenu manuscrit de cinq cents pages dans un tiroir, que je leur dois de rouvrir, dans quelques mois, une fois installé. Cette impression d’être sur la même scène qu’eux, quand eux n’y sont plus, ils m’ont offert ça, hier, et Nellie Olson, quoi qu’on en dise, a permis ça. Un groupe de quinquas qui fait du rock, qui chante une année de naissance des parents de ceux qui ont ouvert pour eux hier, a fait chavirer la Marquise, a justifié les Bank Bank par un nombre de Kiss Kiss impressionnant. Sans doute avons-nous besoin de ça ponctuellement : savoir que nous sommes toujours là et que, quel que soit l’emballage, nous sommes les mêmes. Never never never known.

09:52 Publié dans Blog | Lien permanent