18/07/2010
Le Blockbuster de l'été
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16/06/2010
D"astreinte
La particularité du Ministère qui m'emploie est d'envoyer sur site des enseignants corriger les épreuves du baccalauréat, en leur demandant sans vergogne d'avancer les frais de déplacement et d'hébergement. Je pars donc en Ardèche jusqu'à vendredi. Et je n'en ai pas envie.
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15/06/2010
Le roi du pays de rien
Difficile de faire l’exercice critique d’une œuvre qu’on a déjà annoncée comme étant une merveilleuse régression dans l’époque rock’n’roll des années Starshooter et Téléphone. Que je n’ai pas connue comme telle, dois-je m’empresser de préciser, et que je ne peux qu’apprécier que ce pour ce qu’elle a été. Un disque, en 2010, c’est déjà un signe vers le passé, alors un disque de rock, en français, il faut être inconscient pour tenter l’expérience, ou alors ne rien en attendre d’autre que la satisfaction d’un travail (très) bien fait. Ce qui est le cas de [S]ex Machina, dont j’ai déjà parlé ici pour la chanson que j’ai écrite pour eux, « Je connais mes limites ». Il me restait à écouter la galette dans son intégralité, ce que j’ai fait plus d’une fois depuis hier, entre l’écoute incomparable de la voiture et le test probant de mes Cabasse (je ne donne pas la marque de mon ampli, on va se croire dans Belletto, après !). Je ne vais pas dire que j’aime tout et, afin d’éviter l’argumentation à concession partielle, je vais commencer par les mais plutôt que par le oui. Sachant que mes restrictions d’auditeur sont dans le cahier des charges d’un groupe de rock : qu’on mette les instruments en avant, que la balance des concerts se retrouve au mieux dans l’enregistrement studio. C’est le mixage qui rend le arbitrage et si l’album de Deuce est d’une facture absolument professionnelle à ce sujet, il n’en reste pas moins qu’à mon goût, la structure des morceaux est un peu répétitive, sauf dans les morceaux surprises de [S]ex Machina. Sans que je puisse arguer d’un vocabulaire technique suffisant, les ponts musicaux et les deux guitares sont, à mon sens, trop récurrents. Le ton est donné d’emblée, d’ailleurs, dans les enchaînements, de « Velvet sea » au très entêtant « Coup de théâtre ». A mon oreille de brassensophile, c’est un peu « too much » (class for the neighbourhood, moi aussi, j’ai quand même un peu de Lettres dans ce domaine !), mais « ça envoie le bois » et c’est bien là l’essentiel. Et le son, le mastering, pour le coup, est dantesque, c’est un fait : mention particulière, chez moi, au « Roi du pays de rien » - attention les rockers, la cinquantaine approchante vous micheldelpechise !- et à « Démobilisé », qui seront en concert des faits d’armes absolus. Le final, par définition, de « Coup de théâtre », est aussi un petit bijou (« Tombé du ciel, venu de l’au-delà, Ô Deus ex machina »), de ces airs qui rentrent et qui ne quittent plus… J’accroche moins à « Sitting Bull », à moins que les « Run, run, run » m’aient plongé dans une trop grande nostalgie post Aurélia Kreit, qui sait. Avec Stéphane Pétrier, je l’ai déjà écrit ici, comme lien entre ces deux époques. Christophe Simplex, le chanteur de Deuce, m’a expliqué à quel point sa collaboration avec Pétrier comme directeur artistique de l’album, l’avait poussé dans des retranchements qu’il ne se soupçonnait pas. Ça s’entend, ça se respire, ça met [S]ex Machina plus loin qu’il aurait jamais espéré aller, sans doute. Et les chœurs du monsieur ne gâtent rien, en plus de ça… Ses sentences (« fais pas ton Johnny », « je m’ennuie ») non plus. Les insertions d’un quatrain de Tim Staffell dans « Velvet sea » et de – me semble-t-il – Daniel Mesguich en arrière-fond dans « Coup de théâtre » montrent à quel point cet album a été pensé, préalablement et dans l’action.
Bref, c’est bien. C’est aussi l’occasion de se plonger dans l’écriture de Christophe Simplex, qui dit beaucoup plus qu’il veut bien le laisser entendre. Qui se protège parfois derrière quelques artifices thématiques de rocker mais qui a donné, avec « Marius Beyle », une dimension de lui qu’il n’avait pas encore explorée par disque : c’est à un tempo bien plus lent que ça se passe, via une voix délivrée du moindre effet avant que les instruments viennent la soutenir de façon plus marquée : c’est bien au dessus, dans l’écriture, des deux tributes à Gainsbourg (« la marche arrière », « Couleur cappuccino ») que je trouve en retrait dans l’album. On ne peut pas aligner dix chefs-d’œuvre dans un disque non plus et [S]ex Machina a choisi de frapper fort dès le départ. Il vaut mieux ça que l’inverse… L’écriture de Simplex, c’est un festival de R.C.C.C (références culturelles collectives cachées), Marilyn, les Beatles via Maharishi, Hitchcock, Verlaine, même, doublé de petits clins d’œil perso à des textes précédents, à d’autres époques encore (« Quel bel avenir », « la vie, c’est pas du cinéma »). C’est dire beaucoup et sous-entendre plus encore. Alors, évidemment, quand on n’est pas rock’n’roll, on peut aussi se demander ce qu’il donnerait sans plus aucun effet, plus de wo-o-o-o-o, de sha !, de mmmmmmmmm. Mais ce n’est pas le sujet. Et j’avais dit pas de « oui, mais » : un mais oui !, assurément.
14:00 Publié dans Blog | Lien permanent
13/06/2010
Après tout, qu'est-ce qu'on est?
Premier salon de la grande petite édition à Roanne, ce week-end. : les Edites. Trois jours de rencontres, d’expositions, de réflexions sur l’avenir du livre méconnu, peu diffusé, mal distribué, mais soumis aux mêmes impératifs économiques que son illustre aîné des grandes maisons d’édition, tout aussi mal en point. Une affluence correcte, dirons-nous : il est difficile d’orienter des personnes vers un événement nouveau, livresque, quand la communication préalable n’a pas les moyens du « Mc Donald’s Iron Kids » concurrent. Personnellement, j’ai la chance incroyable de ne jamais m’ennuyer dans les salons : « Tébessa, 1956 » y rencontre un succès permanent, à son échelle. Des personnes s’arrêtent, interpelées par le titre, qui engagent une discussion, qui dépassent le stade de mon âge et de la fiction. Quelques agacements, néanmoins, subsistent : je crois fondamentalement que les problèmes de la petite édition viennent en partie d’elle-même, de son absence de discernement dans les choix, de sa propension à l’auto-satisfaction, l’auto-congratulation, à l’entre-soi. A Roanne, comme ailleurs, les mêmes exposants de (très) mauvais livres, qui noient de fait les (très) bons qu’on peut trouver. Il est des romans que je parcours au fil des expositions qui sont bons à jeter aux cabinets, si je reprenais la franchise d’Alceste (le vrai, pas Badin). Malheureusement, ce sont souvent leurs auteurs qui prennent les postures les plus fats (un adjectif qui n’est usité qu’au masculin, mais franchement repris par quelques auteures : la nullité n’a pas de genre) et les éditeurs qui cautionnent, souvent motivés par les subventions dont ils bénéficient. Le cercle vicieux est en marche : il faut parfois éditer pour pouvoir continuer d’éditer, c’est de là que vient souvent l’absence de discernement. Nicolas Rodriguez, qui a mené un Master sur le sujet, soulignera bien le paradoxe et le discours biaisé de l’édition : certains de ses secteurs se portent très bien, mais le livre qui ne se soucie pas du marketing (terme odieux, pardon) est en danger. La petite édition génère des ouvrages formidables, qui ne sont pas assez défendus. La responsabilité est partagée : l’égotisme de l’auteur qui se persuade qu’il a écrit LE livre, qui dépassera allégrement le temps de lecture qui lui est imparti, l’éditeur qui voudrait qu’on reconnaisse ses auteurs comme incontournables quand ils ne le sont pas toujours. Je me demande pourquoi des petites éditeurs ne se regroupent pas pour financer un ou plusieurs représentants qui iraient présenter les ouvrages en librairie. Peut-être parce qu’ils défendraient systématiquement un auteur, dans cette sélection, dont ils sauraient pourtant qu’il n’est pas le meilleur de ceux qu’il faudrait défendre ? Allez, je cesse ma diatribe et poursuis mon chemin. J’ai passé un excellent week-end en compagnie de Christian Chavassieux et de Pascale, sa compagne. J’ai rencontré des personnes formidables, dont la formidabilité, c’est étonnant, n’est jamais manifeste… J’ai participé à la première d’un événement qui sera reconduit, je l’espère. Comme j’espère qu’il évoluera dans les bonnes directions, les mêmes que devra prendre l’édition en général. D’ici l’année prochaine, j’aurai moi-même participé à l’exercice de vanité collective en ajoutant un titre supplémentaire à tout cela. Un de ceux qui n’attirent pas automatiquement le passant, par contre. On verra si je fais autant le malin à ce moment-là.
21:46 Publié dans Blog | Lien permanent
10/06/2010
Les Edites
Quand Christian Chavassieux, avec qui je converse à ciel ouvert sur nos blogs respectifs depuis huit mois, m'a invité à participer au 1er Salon de la petite édition et du livre d'artiste de Roanne, je n'ai pas hésité une seule seconde: il est encore des terrains où le combat est permanent et d'intérêt collectif. Je serai donc là-bas dès demain, Raison & Passions aussi, pour assister aux rencontres professionnelles, puis samedi et dimanche, pour rencontrer le public. Je lirai samedi à 14h30 des extraits de "Tébessa, 1956" et de "la partie de cache-cache". A moins que je lise du Psychopompe et qu'on inverse également les rôles? Entre temps, il y a rencontre à la Médiathèque de St Etienne demain à 18h: le même Chavassieux y laissera derrière lui son "Baiser de la nourrice". Profitez-en, il n'y a rien à la télé...
13:50 Publié dans Blog | Lien permanent
09/06/2010
Outrance, Outrage, Outreau.
Ce blog n'a pas de vocation politique, du moins pas autrement que par l'esthétique. Mais je me dois de vous raconter une histoire comme il s'en passe beaucoup, en ce moment, dans un Etat pour qui force doit rester à la loi (à dire avec un accent méditerranéen très prononcé, souvenir de Malek Oussekine et de Human Bomb réunis). Ce n'est ni de Stéphane Guillon, ni de Didier Porte qu'il s'agit là, mais d'un caricaturiste local, qui participe à l'édition papier et numérique d'un fanzine d'une ville de province que je ne nommerai pas, sauf pour dire qu'elle a accueilli la première maison de la Culture - inaugurée par Malraux, celui qui a fait entrer Jean Moulin là où il ne faut surtout pas mettre Albert Camus - et accessoirement moi-même, dans sa médiathèque, pour y présenter Tébessa. Je ne nommerai pas non plus la revue subversive, je ne dirai pas qu'elle détourne dans son titre celui du seul journal régional existant, en tirant un peu vers la ballade de Villon. Notez que je n'ai rien dit, hein? Non, parce que ça devient compliqué: quatre mois après qu'elle est passée inaperçue dans l'édition en ligne, le Directeur de la Police Préfectorale porte plainte pour injure à représentant de la République. Ignorant sans doute que la Res Publica confère une image, publique par essence, que l'usage laisse à la merci des humoristes et des caricaturistes, dont la fonction est de durcir le trait, par définition. Et voilà que le Directeur de la publication, ainsi que son président, se voient convoqués au commissariat, devant des fonctionnaires gênés, qui ne comprennent pas que le fond de l'article - sur les 400 expulsions de sans-papiers menées à train d'enfer dans cette petite ville - n'ait posé aucun problème et que seul le dessin soit visé. On aura tout dit en ajoutant que ce haut fonctionnaire - à qui il reste quinze ans pour s'acheter une Rollex (s'il ne l'a déjà) et qui a déjà réussi largement sa vie si tant est qu'une mission détermine une existence - participait la semaine d'avant à une exposition titrée "Savoir Désobéir", et sous-titrée "des préfets iniques sous Pétain", en l'honneur de policiers insoumis, élevés au rang de Justes parmi les Justes... Et que son zèle lui permettra sans doute d'obtenir le poste qu'il brigue auprès de son Autorité. Une histoire parmi tant d'autres, vous disais-je. Sans doute contre-productive, pour autant: à mépriser toute forme de liberté, on fabrique des insurgés.
21:04 Publié dans Blog | Lien permanent
07/06/2010
Primesautier
Evidemment, je n'ai pas résisté, j'ai consacré à "faire l'hélicoptère" les heures de montage que j'aurais dû consacrer à la toute dernière relecture d'un manuscrit que je livrerai vendredi à mon éditeur, en mains propres. Mais je n'avais pas envie de patienter, pour livrer mes "rendez-vous de Paris" à moi. La préfecture n'aura pas eu à s'inquiéter, la flash-mob annoncée n'aura réuni qu'une petite dizaine de personnes, qui ont donc bravé l'orage annoncé et le ridicule de situation. Je livre ce clip dans son état brut, déçu, néanmoins, de voir que tous ces sites de compression d'images n'offrent qu'un rendu très inférieur à la réalité. Parce que l'image réelle et les effets choisis dépassent de loin ce que je pouvais en espérer. Je vais chercher une solution. D'ici là, vous aurez eu le temps de vous faire une idée.
Faire l'hélicoptère (L.Cachard/E.Hostettler) from cachard.l on Vimeo.
Edit: merci à Christian. C'est mieux avec Viméo, oui.
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06/06/2010
Les Rendez-vous de Paris, Place Colbert
Rohmer est mort, il faut bien que quelqu'un s'y colle. Je pars en tournage, scénario à l'appui, de "Faire l'hélicoptère", la chanson d'Eric Hostettler, disponible sur "l'Eclaircie", l'album que vous n'avez peut-être pas encore commandé... J'ai donné rendez-vous Place Colbert à toutes les personnes qui auront un peu de temps à me consacrer cet après-midi et qui n'ont pas peur du ridicule (lequel ne tue pas, c'est connu, mais en plus se dilue quand il est partagé!). Il y aura quatre temps de tournage, trois supports modernes (caméra DV, prises directes au MacBook et Iphone), quelques heures de montage derrière... Des figurants iront de la Place à la St Sé, d'autres feront le chemin inverse, il y aura une histoire en filigrane, des clins d'oeil etc. Bref, un petit peu plus, encore, d'un temps perdu d'une façon absolument essentielle.
09:58 Publié dans Blog | Lien permanent