09/11/2011
Les légions d'anges heureuses.
Pauline Hostettler, 15 ans, de l'autre côté du miroir.
LES LEGIONS D'ANGES HEUREUSES
Quand on demande à Pauline Hostettler si ça lui a coûté, cet été, d’interpréter la Marjo’ de la comédie musicale que son père a composée - cette fille du même âge que le sien confrontée à la séparation brutale de ses parents et aux affres de sa vie amoureuse à elle - elle répond « non » et reprend son portable pour envoyer un SMS à la vitesse de la lumière. C’est ainsi, l’adolescence : l’âge de tous les dangers mais peu d’inclinaison pour l’analyse que les vieux leur en proposent. Il n’empêche, c’est bien elle, et ce malgré la présence de chanteurs reconnus comme Evelyne Gallet, la mère, Stéphane Jardin, inénarrable proviseur, Kenzy Boufedji (de Emynona) dans le rôle d’Esteban, le bel Argentin débarqué dans la classe de 2nde de Marjo et dans sa vie, parallèlement, qui crève le disque, avant l'écran. Et le père de Pauline, Eric, qui interprète son père de fiction, également, facile, ça, Pauline ? « Pas compliqué, non. On connaissait les chansons, il a fallu régler le duo, c’est tout. C’est lui qui s’inquiète, pas moi ! ». Eric ne dément pas, lui qui a bien failli ne jamais enregistrer cet album-là et qui savoure d’autant plus le cadeau qu’ils se sont fait mutuellement : lui en restant en vie, elle en gravant ses 15 ans dans le marbre de ceux de Marjo’. Qui ne vieillira pas quand Pauline avancera sur le chemin de sa vie. Une illumination, cette « comédie musicale lycéenne » ? Pauline en est fière, elle a hâte que l’objet sorte pour le montrer à ses copines. Pas d’angoisse là non plus. Elle sait que ceux qui voudront critiquer ne se gêneront pas, elle sait surtout qu’il n’est pas donné à tout le monde d’avoir fait ça, à son âge. Eric raconte qu’en studio, c’est le 3ème jour que sa voix a vraiment donné ce que toute l’équipe attendait. Sans ciller, alors, elle a repris les quatre chansons qu’elle avait déjà mises dans la boîte les deux jours précédents et a recommencé. Passant de la bluette mélo au rythme cubanisant sans problème, durcissant un peu sa voix sur le générique pour couvrir le chœur des enfants , assénant un « je n’laisserai personne dire que la vie est facile ! » en regardant si le vernis de ses ongles a séché. On n’en saura pas beaucoup plus sur elle, sur sa vie à Eloise, petit commune limitrophe de Bellegarde sur Valserine, entre l’Ain et la Haute-Savoie. Parents pas du tout décomposés, petite sœur virtuose du dessin (deux de ses illustrations sont dans le livret du livre-disque), des amis un peu partout, un peu tout le temps et des écrans d’ordinateur à foison. Quand elle est venue enregistrer, à la Casa Musicale, elle rentrait sagement le soir chez sa tante quand ceux qu’elle avait laissés en studio passaient leurs nuits à debriefer et à se demander s’ils avaient bien vécu ce qu’ils avaient entendu. A peine ose-t-on lui demander si c’est aussi difficile d’aimer pour elle, à 15 ans, que pour Marjo’. Elle plante son regard un peu fardé dans nos yeux inquiets, remonte la mèche qui abrite un peu de sa lassitude et dit que c’est pour tout le monde pareil. Dans sa classe, dans la vie. A quinze ans et sans doute à plus. Quand, dans « l’Ecole buissonnière », elle chante « on a le temps pour nous, j’ai sa main dans la mienne », les plus anciens, ceux qui sont autant ciblés par « Trop pas ! » que les adolescents, se remémorent les plus beaux instants de leur vie. Il y a de la mélancolie dans les paroles de ces chansons, contrecarrée par des rythmes pop parfois endiablés : c’est bien parce que la vie des adolescents n’est pas le fleuve héraclitéen qu’on voudrait garder en mémoire que ce projet-là revendique haut et fort de ne pas les prendre pour des idiots. Eric dit que son auteur a même disséminé « des petits bouts d’Hamlet » dans les chansons, puisqu’il est aussi question d’une mère devenue belle-mère, sans rien déflorer du récit. Puisque récit il y a : ce coffret « à la française » (coffret 13X18,6 contre-collé, livret 48 pages) alternant des extraits du Journal de Marjo’, des conversations MSN avec ses copines Clém&So et des scènes dialoguées. On y trouve tout ce qui menace les jeunes gens dans leur vie à venir : l’usure d’un couple, son absence de communication, qu’on regrettera une fois l’irréparable avenu. Alex, le père, écrit des chansons d’amour pour celle qu’il a perdue, rien d’original, mais Marjo, les découvrant par effraction, va tenter, à l’aide de ses amies et, donc, du bel Esteban, d’inverser le cours des choses. Pour que le choix, comme le dit la chanson d’avant le duo final, soit pris en conscience de son contraire. Tiens, du Kierkegaard, après Shakespeare ? Et tout ça dans une « Boum » moderne, comme indiqué en 4ème de couverture ? Pauline s’en fout (carrément), elle n’a pas encore l’âge de ces références et il ne lui tarde pas que ça lui arrive. Elle sait juste que ce que Marjo’ a vécu, elle le vivra en n’en prenant que le bon, puisque le poulailler familial high-tech laisse augurer un ancrage terrestre conséquent. Les écueils qu’elle va connaître, les verra-t-on dans un tome II de «Trop Pas » ou dans un album que son père consacrerait à ses vingt ans, par exemple, elle s’en fout (également). Elle qui a traversé le public, nombreux, d’une librairie, récemment, pour interpréter une des chansons de « Trop Pas ! » lors d’une présentation d’un roman de son auteur - sans se départir d’une réelle assurance et d’une morgue un peu boudeuse qui n’est pas sans rappeler de glorieuses ainées – chante quand on lui demande de chanter et ne veut pas en dire plus. On lui souhaite d’être largement diffusée et entendue, parce que les chansons qui s’enchaînent sont toutes aussi signifiantes les unes que les autres. Elle s’est posée au piano, entame « le Café des Ecoles », chantée sur le disque par Alex-Eric, le père. Les doigts échoppent un peu, mais elle sait se rattraper. Contresens, néanmoins ? Ce n’est pas à elle de chanter ce morceau, bilan nostalgique d’endroits et d’amours disparus. « C’est juste que je l’aime bien et que ça m’embête de pas la chanter », rigole-t-elle. Quand dans le même temps, l’amant déchu, dans la chanson, ne peut que répéter qu’il s’interdit de pleurer. Il n’y a pas de place pour la complaisance, dans l’adolescence, et c’est très bien. Si tous les enfants grandissent, sauf un, on gagnerait tous à se souvenir de ce qu’on voulait faire de notre vie quand nous avions quinze ans. La mèche se fait rebelle, encore, du coin de l’œil elle sollicite son père pour savoir si l’interview est terminée. C’est oui. Elle se lève, salue et prend son portable. Avant même qu’elle ait quitté la pièce, deux ou trois de ses copines sauront ce que s’y est dit. LOL. Pascal Tantiède.
"Trop Pas!", une comédie musicale
de Laurent Cachard
& Eric Hostettler
Sortie du livre-disque le 3 décembre
à la Casa Musicale (69)
vente par correspondance et en librairies.
Plus d'informations sur: http://trop-pas.com/
15:04 Publié dans Blog | Lien permanent
08/11/2011
Le premier café-crème, à St Germain.
Il faut croire que c'est la fatigue qui me gagne, ou une saturation de mémoire, les deux étant compatibles, si, si, je vous assure: en tout cas, dans la note d'hier, il fallait lire purgatoire plutôt que damnation, et même si la nuance est faible, l'auteur de cette classification y tient. Ce n'est pas moral parce qu'il devrait lutter contre mon envoi aux enfers mais que voulez-vous, comme d'autres, il trouve que c'est une bonne chose que j'y aille, persuadé que j'y trouverai l'inspiration. Je ne retrouve pas l'article que j'avais écrit pour le CDT sur la condition des écrivains et c'est dommage, parce qu'il y avait matière à me défendre un peu, quand même. Mais soit. Puisqu'il me faut écrire pour ne pas tomber, alors j'écrirai. J'ai un beau rendez-vous avec "mon" historienne dans un endroit insolite, je vous raconterai ça quand je l'aurai vécu. Dans le même temps, j'ai ressorti des tiroirs, après quelques nouvelles, le roman évoqué hier qui, depuis samedi, a gagné un autre titre, terriblement efficace et enthousiasmant. Que je garderai pour moi pour des raisons industrielles, vous le comprendrez aisément. Dans un monde parfait, écrivais-je récemment, j'abattrais une besogne considérable et arriverais au bout de mes projets sans ciller. Là, contingences aidant, je prends un peu de retard. Gabrielle, bouclée en 96h, m'aura un peu tuer, finalement. Mais je vais rebondir. Ou pas. Il suffirait de presque rien, comme dans la chanson.
19:11 Publié dans Blog | Lien permanent
07/11/2011
Intimité.
Je me souviens de ce superbe film de Chéreau, j'en ai fait un élément d'un roman que la soirée de samedi m'incite à reprendre, pourquoi pas en parallèle d'un Aurelia Kreit que j'ai imaginé en plusieurs tomes, aujourd'hui. Si j'arrive à faire que la réalité ne me rattrape pas, je reprendrai ces six personnages invités à un dîner auquel la maîtresse de maison les a conviés sans qu'ils se connaissent entre eux et à qui elle assène une pensée inavouable. Un exercice de psychologie et de dialogues, ce que je n'ai encore jamais tenté. Je redisposerai sur mon tapis les fiches biographiques de chacun de mes personnages, Ana, la sévillane qui a quitté sa noble famille pour suivre un guitariste à Londres, Julie, chargée de la protection rapprochée de l'hôte du soir, Laure. Qui reçoit l'homme qu'elle a aimé il y a dix ans de ça pour la première fois. Gaëlle, Adrien...
Oui, je pourrais faire ça. Accepter de ne plus vivre pour vivre doublement. On n'est pas sur Terre pour être bien, disait Hippo dans "Un monde sans pitié". Mais lui a été sauvé : la damnation sur Terre, c'est du Cachard, paraît-il. Cpafo. Lol.
20:14 Publié dans Blog | Lien permanent
06/11/2011
Un livre d'homme.
Il s'agit donc d'un "livre d'homme" et pas d'un livre masculin: ma mémoire m'aura fait défaut. Ou alors c'est le champagne. Belle critique en tout cas du PAL, sur Critique libre, d'un des participants du cercle de lecture de Bois-Colombes. Merci, Alain.
19:01 Publié dans Blog | Lien permanent
Lennon sans Foenkinos.
Une grande table et de multiples douceurs qui y sont disposées, tout appelait aux délices bois-colombiennes, hier soir, dans la belle maison de Éric & Anne-Charlotte, mon hôte. Seule la disposition des chaises tout autour signifiait que le repas ne serait pas classique: parce qu'une des latérales n'était occupée que par un seul convive alors que tous les autres lui faisaient face, comme ils pouvaient. Et que le convive, c'était moi. Qui rencontrais le club de lecture de BC, après qu'Anne-Charlotte, je l'ai déjà raconté, est venue me trouver moi au Salon du Livre de Paris, en mars. J'aime déjà l'idée que des projets lancés comme des défis finissent par se réaliser, alors être accueilli de la sorte est une formidable aubaine pour un auteur. Le mot d'ordre fixé à ses ami(e)s par la maîtresse de maison était simple: venir en ayant lu Tébessa, ou Cache-cache, ou les deux, ou venir quand même. Soit une assemblée de connaisseurs, critique, enthousiaste. Les présentations se font naturellement, la conversation s'engage: j'ai la volonté, toujours, de ne rien instaurer d'intimidant ou de hiérarchique, même si le mythe de l'écrivain est tenace. Face à ces gros lecteurs, il fallait que j'apporte ce que mes romans avaient annoncé de moi. Le premier sujet abordé m'aurait d'ailleurs ramené sur terre si je m'en étais éloigné: la diffusion de mes romans, la difficulté qu'ont eue ces habitués des achats groupés à obtenir un livre pourtant disponible des plateformes d'achat en ligne, qui l'annoncent en rupture et qui ne se réapprovisionnent pas. Je ne savais pas encore que ce sujet prendrait une partie conséquente de la soirée, ni que j'en arriverais, au final, à ne pas souhaiter tant que ça que ça change... Anne-Charlotte lance le débat, très vite la conversation s'anime: les membres de ce club de lecture se connaissent bien, ils connaissent les goûts des uns et des autres, leurs chasses gardées, anticipent leur réaction. Alix, pugnace dans les visions qu'elle a eues des romans, se positionne en médecin pour me faire dire que l'asthme de Émilie, dans Cache-cache, ne peut être qu'autobiographique. Que je suis forcément né, par ailleurs, dans le Berry pour en restituer aussi bien, selon elle, les mystères et les misérables petits tas de secrets. J'ai beau la démentir, dire qu'un écrivain est une éponge qui s'imprègne de tout, elle a l'air dubitative et ne me croira pas tout au long de la soirée. J'explique les mécanismes, les prétextes à écriture, lâche quelques secrets de fabrication, on me sollicite sur mon rapport à l'enfance, aux femmes, même à la mort puisqu'il s'avère qu'on meure dans tout Cachard. Alain, qui a lu le PAL et l'a préféré aux deux autres, me fait parler de cette permanence que j'explique une fois encore, citant Frémiot et sa mécanique des places à la rescousse. Il me dit que c'est un roman masculin, ce que je conteste et pourtant ramène Solène et Margot sur le devant de la discussion. Je parle de Rohmer, c'est l'occasion, et trouve en Leïla une autre aficionado, c'est suffisamment rare pour être souligné. Beaucoup de digressions, d'apartés, le cercle manque de discipline et ça me plaît: ça veut dire qu'ils sont chez eux et que je n'aurai pas trop marqué d'intrusion. On s'échauffe, gentiment, sur la diffusion, encore, sur, sans ordre de préférence, Amazon, Wikipédia, Houellebecq et Aragon. On me demande mes influences, je donne les noms que je n'ai de cesse de donner, partout où je passe: Nizan, Céline, dans les contemporains Belletto, Carrère, Mauvignier, chez les moins connus, puisque ces gens curieux sont avides de nouveautés, Chavassieux, Bertina. Je sèche un peu sur les femmes, redoute de passer pour un sexiste, moi qui en ai tué plusieurs, déjà, dans mes livres et projette d'en tuer une autre, dont j'ai pourtant loué hier les compétences professionnelles pour dire que quand un libraire veut vendre, peu importe la maison d'édition ou le nom du distributeur... Lilia n'en démord pas, elle refuse l'idée que des livres comme ça se confrontent à des écueils de diffusion. Me dit que je devrais passer dans d'autres maisons d'édition: j'explique le rapport qui me lie à Claude Raisky, cette exigence de lecteur qui fait que le livre qui sort a été mené à terme, Carole s'étonne du rapport douloureux à l'écriture, on dérive sur le statut de l'écrivain, je crains d'être un peu impudique. Françoise, qui n'entend un peu que ce qu'elle veut, me dit que je suis là pour ça, après tout, j'expérimente, c'est juste. Le Larrouquis est assez peu évoqué, beaucoup ne l'ont pas encore lu. Je confie mes espoirs et mes craintes, dont celle d'accéder à une reconnaissance pour de mauvaises raisons. Qui m'amène à relativiser l'inquiétude qu'ils ont pour moi: après tout, leur dis-je, je suis passé de mes 300 premiers lecteurs aux 1000 suivants, peut-être irai-je plus loin avec le PAL. Que le simple fait de les avoir en face de moi montrait que c'était exponentiel et que ça pouvait, pour le coup, suffire à mon bonheur. Sans que je renonce à rien.
Il est plus d'une heure quand la rencontre s'achève. Je crains d'avoir été bavard et transparent, les invités me disent qu'ils sont ravis, le bilan se fera entre eux. Je pense aux cercles de Pigny, de Couzon au Mt d'Or, à ceux de Lettres-Frontière. Des moments qu'on grave dans notre mémoire. Dans le train en venant, avant de m'effondrer de fatigue, j'ai commencé le dernier Jean-Paul Dubois, un auteur qui, à Bois-Colombes comme partout, fait l'unanimité: j'ai été saisi, aux tripes, par ce qu'il dit en ouverture de la mémoire et de l'incapacité qu'ont certains hommes, dont moi, à oublier et faire le deuil. Des Atlas modernes, dont on vante l'activité sans savoir que tout cela est lourd dans tous les sens du terme. Dans le train en repartant, de là où j'écris, je suis heureux de les avoir rencontrés, un peu triste que ce soit passé si vite. There are places I'll remember. Il faut maintenant que eux ne m'oublient pas. C'est ça, la vie: dans les pleins, dans les creux, dans le vide.
NB: j'essaierai de ne pas décevoir Anne-Charlotte et de la nourrir suffisamment dans l'intervalle, jusqu'à Aurelia Kreit. Dont j'ai désormais trop parlé pour ne pas l'écrire.
Je n'oublie pas ceux que je n'ai pas cités. Chacun reçoit la rencontre comme il l'entend mais c'est l'ensemble des unités, même plus discrètes, qui fait un tout.
13:53 Publié dans Blog | Lien permanent
05/11/2011
À l'Elizéo.
Belle rencontre, chez Elizéo, à Tarare. Pas d'intervention, juste une table et mes livres posés dessus, mais une belle atmosphère dans la librairie d'Alexandra et Sébastien Duperay. Alexandre, grâce auquel j'ai été invité, m'accueille en me félicitant de l'écriture du PAL, moins la dernière partie sur la perfection du tir (à trois points et sans Matthias Enard). Chaque lecteur a sa lecture, lui, comme d'autres, a adoré la partie Somosierra, les balades de Paul. Cette petite librairie-papéterie est fréquentée, c'est jour de marché, on vient y acheter des stylos, des calendriers et quelques livres. Un homme de mon âge prend le Larrouquis, le triture, le repose, sort un maillot de son sac et me demande si je peux le signer: c'est un maillot de l'Université Lyon II, le numéro 8 (j'avais le 17), cet homme, c'est Fabrice Perrussel, perdu de vue depuis 25 ans, ressurgi d'une époque que je recrée dans le livre! C'est du bonheur! Arrivent d'autres visages connus, Christian Chavassieux et Pascale, on papote, je donne deux interviews aux inénarrables correspondants de presse, annonce un Goncourt 2016 pour Aurélia Kreit et me moque encore de l'écriture des profs de Lettres, sans répondre à la question de mon "vrai" métier. Alexandra a choisi de lire "la partie de cache-cache", ne l'a pas encore terminée mais la conseille déjà, c'est agréable. Elle est enceinte, je m'en veux d'imposer à un être pas encore né la monstrueuse métaphysique de mes enfants berrichons mais bon, ça n'a pas l'air de la traumatiser... C'est beau de voir mes quatre "bébés" à moi (le mot est d'une cliente) alignés sur une table, puisque Dom Juan est de la partie. Chavassieux me fait signer le Philipp Roth (véridique!), nous déjeunons ensemble avec Alexandre, parlons livre et librairie(s), créatrice ou pas. La matinée est vite passée, il faut que j'apprenne à retenir ces instants.
La parole (collective) m'a manqué un peu - j'aime autant aller au combat que l'estomac dans la littérature elle-même - mais je vais me rattraper ce soir, puisque "mon" groupe de lecture m'attend : c'est du TGV que j'écris ce billet. Retour(s) demain.
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04/11/2011
Critiques du PAL
18:54 Publié dans Blog | Lien permanent
Les nourritures célestes.
Demain sera une belle journée: je vais rencontrer des lecteurs à la librairie Elizéo, à Tarare, le matin, et j'enchaîne sur un départ pour les Hauts de Seine, en fin d'après-midi, pour passer la soirée avec un club de lecture dont j'ai rencontré une des animatrices au Salon du Livre de Paris, en mars dernier. L'idée a germé d'une rencontre au cours de laquelle un écrivain viendrait parler de son oeuvre (et j'ai encore du mal à l'écrire, ce mot-là.) et c'est demain que ça se passe. Toujours un peu d'anxiété à l'idée de decevoir un lectorat que ses livres ont passionné (ce qui devrait suffire), mais intrigué de connaître leur fonctionnement et d'en être le premier invité. Pour une fois que je ne passe pas après Sorj Chalandon, c'est déjà ça. Dans l'inconnu sociétal dans lequel l'écrivain doit se situer, ces rendez-vous sont une nourriture, sans doute le public ne le sait-il pas suffisamment. On se nourrit mutuellement, alors, ça aussi, c'est une source de bien-être, plutôt rare dans la période. J'essaierai de ne pas paraître trop sot, alors.
Ah! J'allais oublier, et pourtant... Sans rien divulguer d'une conversation privée, Alain Larrouquis m'a dit hier au téléphone que son frère, né en 1936, comme Gérard, a fait son service militaire, de vingt-huit mois, à Tébessa, en 56. Moi qui vous rebats avec l'idée de permanence (et qui vais continuer, dès demain), j'en suis encore plus qu'ému.
16:31 Publié dans Blog | Lien permanent