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23/11/2011
Un papier de Bruno "Sleepless", blogger.
Un roman à lire :
“Le poignet d’Alain Larrouquis”, par Laurent Cachard
Obsédé depuis l’adolescence par l’échec de son idole, un homme finit par reprendre le contrôle de sa vie après un long séjour en Espagne. Le 4e roman de Laurent Cachard se lit sans temps-mort. Une réussite ! Normal…
Paul Herfray revient de loin. Depuis son adolescence, sa vie semblait vouée à l’échec à cause du tir décisif raté par son idole, le basketteur villeurbannais Alain Larrouquis, en demi finale de Coupe d’Europe. Malgré son mimétisme avec ce meneur à “grande gueule”, Herfray restait transparent, aussi bien au bord d’un terrain que de sa vie. Jusqu’au jour où sa valse-hésitation entre deux femmes et surtout un exil d’un an en Espagne vont définitivement changer le cours de son existence…
À la force du poignet
Si le poignet d’Alain Larrouquis a tremblé ce fameux soir de 1986 en ratant le panier de la victoire face à Kaunas en demi finale de coupe d’Europe, celui de Laurent Cachard a tenu bon pour écrire ce roman très agréable à lire. Anecdotes à l’appui, Cachard plonge ses lecteurs dans une période singulière – la fin des années 1980 - qui réveillera de nombreux souvenirs chez certains. Son style est plaisant et le roman alterne phases de transition et contre-attaques fulgurantes, parfois teintées d’érotisme. Un système efficace aux multiples combinaisons.
Un roman à plusieurs niveaux de lecture
Que les lecteurs néophytes en matière du basket se rassurent, il n’est nul besoin de connaître les subtilités de ce magnifique sport pour apprécier à sa juste valeur la prose du romancier lyonnais. “Larrouquis est un prétexte, mon roman s’intéresse également à l’histoire de l’Espagne”, expliquait d’ailleurs Laurent Cachard lors d’une rencontre-dédicace organisée à la librairie du Tramway (Lyon 3e), début octobre.
De leur côté, les passionnés de balle au panier savoureront une multitude de détails qui “sentent” le vécu. Exemples : les échauffements de matches le dimanche matin, les doutes du joueur de banc se demandant quand son coach se décidera enfin à faire appel à lui, la jouissance éprouvée lors d’un (ou plusieurs) tirs réussis au-delà de la ligne des trois points, etc. Sans oublier l’évocation de quelques grands joueurs de cette période, qu’ils soient américains (Jordan, Bird), yougoslaves (Petrovic, Kukoc, Zdovc) ou espagnols (“Epi”)… Un véritable âge d’or, vous-dis-je.
Quand la petite histoire rejoint la grande…
Pour autant, il ne s’agit pas d’une auto-biographie, un genre que l’auteur apprécie peu. Qu’on se le dise, Paul Herfray n’est pas un clone de Laurent Cachard. “Je n’étais pas loin d’être le pire basketteur de la planète, mais je tirais bien à trois points, c’est tout”, confie-t-il avec malice. “Écrire sur mon nombril ne m’amuse pas, jouer avec mes lecteurs beaucoup plus en revanche”. Et entre certaines étreintes passionnées, la fidèle reconstitution d’un “Classico” Barca-Réal à Madrid, des rebondissements et de nombreux clins d’oeil à l’Histoire sur le site de Somosierra (théâtre de deux batailles en 1808 et durant la Guerre civile de 1936, ndlr), le public ne sait plus en effet à quel “sein” se vouer. En bon “pistolero”, Cachard enfile les perles les unes après les autres. Un régal.
À l’heure où Tony Parker incarne le visage du basket français des deux côtés de l’Atlantique, le nouveau roman de Laurent Cachard rappelle donc l’existence d’un autre grand champion en son temps, basketteur à forte personnalité dont la carrière resta marquée à jamais par ce shoot de 1986 “qu’il n’aurait jamais dû prendre !”, rappelle son agent plus de vingt ans après les faits. À travers l’itinéraire de son personnage principal, il montre également que la vie est toujours capable de nous surprendre… à condition de savoir la regarder en face et non de la fuir. Certains échecs peuvent ainsi s’avérer plus utiles qu’on ne le croit pour reprendre le contrôle de sa vie et lui donner un sens…
Patience avant son prochain Cinq majeur
“Le poignet d’Alain Larrouquis” est le quatrième roman de Laurent Cachard, après les remarqués “Tébessa 1956”,“La partie de cache-cache” et “Dom Juan, revenu des enfers”. Son prochain roman évoquera l’exil d’une petite fille et de sa famille dans la Russie de 1905. Mais Cachard prévient : “J’ai encore quatre ou cinq ans de recherches avant qu’il ne voit le jour”. Il faudra donc encore un peu de patience avant de voir à l’œuvre ce futur Cinq majeur…
En attendant, l’écrivain lyonnais développe d’autres projets, à l’image de “Trop pas !”, une comédie musicale consacrée aux aventures d’une adolescente de 15 ans. Soit un livre-disque de14 chansons écrites avec son complice Eric Hostettler.
Lancement le samedi 3 décembre à 20h à la Casa Musicale, située 1, chemin de Fontenay
Plus d’infos sur : http://trop-pas.com/
© Bruno Sleepless
NB: il s'agit en fait de mon 3ème roman, Bruno, "Dom Juan" étant une pièce de théâtre.
08:35 Publié dans Blog | Lien permanent
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