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27/09/2011

Chronique d'un autre, aujourd'hui.

J'ai toujours dit ici la grande qualité de l'écriture de Christian Chavassieux et la pertinence critique et distanciée de ses kronix, quand elles ne font pas simplement mourir de rire. Lisez ce qu'il écrit aujourd'hui, sous le titre : "vaticination". C'est superbe. Merci.

NB: Je devrais m'en cacher, mais les contingences d'imprimerie et de transporteur ne permettant pas à l'éditeur de livrer les exemplaires du "Poignet d'Alain Larrouquis" à temps pour la sortie samedi, je vais les chercher moi-même à mi-chemin entre Clamecy et Lyon. L'échange, comme dans les films policiers, se fera sur une aire d'autoroute. L'édition n'est pas un long fleuve tranquille.



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26/09/2011

Grand lièvre sain.

Image 13.pngDrôle d’appareillage que ce « Grand lièvre », vingt-et-unième album (le décompte se conteste) de Jean-Louis Murat, celui dont j’ai déjà beaucoup parlé ici - sans en faire une constante non plus – ce qui m’avait valu pour cet article une fréquentation record de mon blog intimiste, la rencontre avec  des personnes qui avaient réagi et un message du bougnat lui-même pour me remercier de la qualité d’un article qui avait sans doute, pour lui, le mérite de ne pas être écrit par un journaliste…  Sa lecture de « Tébessa », également. J’écoute « Grand Lièvre », donc, depuis la mi-journée, sans en avoir rien lu avant, et j’ai comme première impression d’écouter un croisement entre plusieurs des vies musicales de Murat. Un peu comme si « A Bird on a poire », album dont il avait confié la réalisation musicale à son complice et bassiste Fred Jimenez, avait croisé « Murat en plein air » , le « Moujik » et quelques-uns des vieux morceaux de "Cheyenne Autumn". J’élude volontairement les grosses productions que sont « Mustango » et « le Cours ordinaire des choses », américaines jusqu’au bout des doigts des musiciens de Nashville, pour ce dernier. Murat, dans « Grand lièvre », revient à quelques-unes des chansons terriennes auxquelles il nous a habitué, mais il y mêle un esprit pop dans les chœurs, principalement, qui contrecarrent à intervalles très réguliers les refrains désabusés sur le temps qui s’éloigne, les amours qui déçoivent, les paysans qui doivent vendre les prés. Un peu de scratch aussi, pour quelques touches électro que reprend l’orgue de Slim Batteux. Murat se joue de propos sur la Grande Guerre, sur la 2ème, le chaos qu’elles ont entraîné (« sans pitié pour le cheval ») par le biais d’un texte lu en voix coda ponctué des « la, la, la, la » de ses complices. De dialogues de films samplés.  Voire de Kiki et de qui, qui, qui ? sur « le champion espagnol »… Les crédits sont a minima, on sent l’album « à la maison », en famille. Avec ses deuils (Alex & Nancy, Rémi) ses renoncements et ses assurances. Il manque Clavaizolle, mais Murat continue son « en plein air » en ancrant ses textes sur les lieux qu’il habite, et l’inverse. Joue sur des fausses pistes, semble parler de lui en « garçon de la montagne qui n’était pas paysan », élude en prenant quelques intonations du Murat monstre public (« Mais qu’est-ce que ça veut dire »), sans compter ce qu’il énonce sachant qu’on le contredira : « je dois être ignorant ». Pirouette rhétorique. Comme les alternances faites de patois, de résurgences médiévales et de mythologies, pas toujours suivies (quelle novlangue pour « Amilumba, Amilumbao » et « Ro to fa ki » ?). Mais c’est Murat, ce ne peut être linéaire, et je n'ai pas forcément envie de tout savoir. Sa douze cordes fait merveille sur un basse/bat’ très « au fond » (eh, je sors de cinq mois de studio !) qui fait l’identité profonde du disque. Et annonce une tournée avec la formation qui lui sied le mieux. « Grand lièvre » laisse aux premières écoutes le goût d’une belle entrée en matière et de deux « chansons » plus cadrées et plus impactantes (je voulais placer ce mot débile pour essayer, je l’enlèverai demain, sans doute), « les rouges souliers » et « Vendre les prés ». Dommage, dès lors, qu’il les ait livrées avant , sur le Net. Dommage aussi que « Vendre les prés » rappelle « la complainte du paysan français » de la tournée 2000. Mais Murat est essentiel, quoi qu’il fasse et quoi qu’on en dise : deux ans sans rien sortir, chez lui, c’est inhabituel, mais si ça lui a permis de rester à la maison avec des amis et de nous en faire bénéficier après, je n’ai qu’un mot, amical, à dire : qu’il y reste, le Jean-Louis, qu’il y reste. A l’exception des dates qu’il va faire et où j’irai le voir.

 

 

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25/09/2011

Rétro-planning.

C'est cette semaine que je vais donc voir arriver mon petit dernier en librairie. Toujours un beau moment d'émotion, devant lequel je m'en voudrais de jouer les blasés. Ma métaphysique du moment, sous le beau soleil d'Eloise, ce week-end, c'est de me dire qu'il m'arrive ce que j'ai voulu qu'il m'arrivât. Même sans le succès, peu m'importe. Ce que le trio Védèche-Dubois-Hostettler a fait de mes mots ce week-end, ce qu'ils en donneront samedi, me comble au plus haut point. C'est tout ce que je peux dire, ce soir. Je vais retourner aux autres, au "Grand Lièvre", qui sort demain. A la lecture, que j'ai délaissée. A la critique, aussi, que j'ai un peu abandonnée. J'en vois et j'en lis, de belles choses, pourtant, encore. Mais là, "le Café des Ecoles" prémix dans les oreilles, je suis heureux. Ce n'est pas souvent, j'en profite. 

23:32 Publié dans Blog | Lien permanent

24/09/2011

En passant.

Les musiciens sont ingrats: j'assiste aujourd'hui aux répétitions de la prestation de Tramway, samedi, et j'entends la déjà superbe "Quantifier l'amour" magnifiée par ces êtres exquis et talentueux que sont Gérard Védèche et Fred Dubois, déjà rencontrés sur la comédie musicale. C'est d'une beauté à couper le souffle, mais voilà qu'ils m'ont enfermé dans la cabine du batteur. Ils m'ont laissé un casque, et des baguettes: je joue à fond, comme Stewart Copeland, mais on ne retiendra rien de ce que j'ai apporté au morceau. Sans doute parce que je ne sais pas jouer et qu'ils n'ont ouvert aucune piste d'enregistrement de la batterie? Allez, je ne leur en veux pas. Et vous savez quoi? Vous avez de la chance.

19:53 Publié dans Blog | Lien permanent

23/09/2011

Profession de foi.

Image 11.pngC'était devenu un jeu entre nous, puis un pari, et Philippe Giraud, mon vieux compagnon du "Cheval de Troie" version papier, est allé jusqu'au bout, a mené, reproduit puis mis en page une interview de moi telle que vous n'auriez pu en trouver que dans "les Inrocks" ancienne formule s'ils avaient un jour seulement pensé à m'inviter. Il a évidemment soigneusement reproduit la forme de ce fanzine nizanien qui n'a connu que quatre numéros sur les six promis. Quoique, celui-ci, c'est le deuxième hors-série après "la troisième jouissance du Gros Robert", édité sous cette forme. Le compte y serait-il?

Et tant pis pour ceux qui vont penser que je ne respecte pas le cheminement classique : j'ai déjà subi des questions de correspondants commençant par "Vous avez toujours écrit des polars", alors... Je tiens dans cette entrevue des propos que les habitués d'ici reconnaîtront. Sur l'écriture, ce que j'en attends, ce que j'en fais aussi, au quotidien.

C'est un fichier pdf que Google, dans sa magnificence, a transformé et c'est ici. Ce n'est pas terrible, ça écrase un peu le texte et change la police, mais je n'ai récupéré aucun tutoriel à mon niveau de technologie pour insérer directement un PDF. C'est ainsi, ce n'est pas ma faute.

18:16 Publié dans Blog | Lien permanent

22/09/2011

Une terrible Beauté.

Je viens de participer à un concours organisé par la Biennale d'Art Contemporain de Lyon. Il fallait, en 2011 signes, répondre à la consigne liée à son oxymore de slogan: une terrible Beauté est née. J'ai décliné ce thème familier de la mécanique des Places en offrant au jury une nouvelle balade à la Croix-Rousse, sur les lieux de mon enfance et de celle de Gérard, le personnage de "Tébessa, 1956". En repérage vérificatif cet après-midi, j'y ai croisé quelques éléments qui m'ont parlé, d'autres moins. Deux rues parallèles n'ont pas du tout le même rapport à la mémoire, par exemple: la Grande Rue de la Croix-Rousse, ses trottoirs agrandis, ses enseignes uniformisées, n'a que très peu de rapport avec celle qu'elle était il y a trente ans (et a fortiori cinquante-cinq). La rue de Nuits, si. Puis j'ai croisé des visages qui me disaient quelque chose, comme si je les avais toujours connus et que je les retrouvais là, tels des spectres, plutôt bienheureux, à l'évidence. Bref, si je suis retenu, la nouvelle paraîtra dans "Télérama" et sera lue par des comédiens au TNP. Si je ne le suis pas, la nouvelle rejoindra les autres, dans le tiroir.

19:01 Publié dans Blog | Lien permanent

21/09/2011

De l'Optimisme ou de la fragilité des choses.

hgly8xzh.gifEn fait, figurez-vous, « le Poignet d’Alain Larrouquis » ne sort prochainement que parce que quelqu’un  a décidé pour moi quelle serait ma priorité d’écriture en 2011. A ce moment-là de ma vie, je ne savais pas à quel ouvrage j’allais consacrer le temps d’écriture nécessaire à son édition : au « Dîner », mon étude psychologique et biographique des interactions au cours d’un repas presque imparfait ? A Camille, dont ma « Valse Claudel » est programmée – par ma seule volonté – en 2012 ? A Aurelia, dont j’ai repoussé la préparation au premier trimestre de la prochaine année, accaparé que je suis par la sortie du PAL et de « Trop Pas ! » ? Je n’en savais donc rien, quand j’ai édité sur ce blog la première page, retravaillée, d’un roman qui m’a servi, principalement, à envisager autrement l’écriture de « la partie de cache-cache ». C’est comme ça, malgré nous, que les choses s’enchaînent : en lisant un extrait de mon Larrouquis  à ceux qui ont bravé la neige à Cluses, le 26 novembre dernier, je me condamnais à le travailler en priorité, dans l’espoir que ceux qui m’ont entendu là-bas l’attendent. Y pensent-ils encore, je ne sais pas : on est si vite oublié, dans ce bas-monde. En tout cas, il est là, maintenant, même s’il ne reste plus que lui et je me surprends (enfin) à l’attendre autant que les autres. Ceux qui vont venir. Par contre, je vais prendre garde, cette fois-ci, de ne rien lire de ce que je pourrais réserver. Qu’au bout du compte, je puisse ne m’en prendre qu’à moi-même, si plus personne n’espère plus rien de moi.

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20/09/2011

Mon Marc Lévy.

-      (...) -  Tu sais, la vie t’impose parfois des épreuves que nous saurons surmonter, Jennifer.

 -       - Oui, Michael, mais tu vois, souvent, je regarde en arrière et je doute d’avoir bien fait…

L’interrompant, Michael prit Jennifer par la taille et l’entraîna dans un long baiser vertigineux dont il avait le secret. Prise dans le tourbillon de sa passion pour lui, Jennifer pensa un moment tout quitter, cette vie dont elle ne voulait plus, la tranquille indolence dans laquelle il lui paraissait sombrer.

-       - Oh, Michael, tu es fou !

-       - De toi, oui ! Fou d’amour, décidément.

Dehors, la nuit dessinait des arabesques sur les murs de la demeure où ils s’étaient réfugiés. L’aurait-elle seulement rêvé, Jennifer, de vivre de nouveau des instants d’une telle intensité ? Il déposait sur sa peau finement dorée par l’été les marques de l’abandon dans lequel, elle le savait, elle ne manquerait pas de choir. (...)

  

Non, je n’y arrive pas. J’ai envie de les éclater avec une pelle de jardin neuve de chez Jardiland, je n’y peux rien. Alors, oui, il paraî que mes fins d’histoire sont déplaisantes. Quoique, peut-être, qui sait, le Larrouquis… Je n’y peux rien. C’est plus fort que moi et c’est surtout plus fort que ça.

23:35 Publié dans Blog | Lien permanent