19/11/2011
Un monde sans pitié
D'impérieuses nécessités m'ont mené cet après-midi dans un centre commercial, très fréquenté comme n'importe qui sauf moi pouvait s'y attendre. Des gens précautionnaux et affairés portaient un nombre impressionnant de sacs plastiques aux couleurs bigarrées, marcher au milieu d'eux relevait même de l'exploit. Il a fallu qu'un adolescent de 15 ans me rappelle que c'était bientôt Noël et que je me souvienne moi que c'est de très loin la période que je déteste le plus. Celles des obligations et des joies programmées. Rien à faire, plus j'avance dans l'âge et plus cette trève des confiseurs (il a bien fallu trouver un nom excluant ceux qui n'ont ni les moyens de la trève ni même ceux du chocolat) m'écoeure plus encore que le saladier de mousse de même source avalé en une seule fois dans mon enfance. J'émets l'idée de m'enfuir de là mais l'ado me rattrape et m'assène une de ses vérités: "tu n'es pas différent d'eux", me dit-il, l'ingrat. Les châtiments corporels ayant été (rapidement?) abolis et la DDASS étant fermée le samedi après-midi, je ne réponds rien. Après tout, j'étais là pour acheter des coussins pour mon canapé rouge indifferentisto-beynelien*. J'ai fait chou-blanc, cependant: impossible d'en trouver un sans petit coeur brodé. Et pourquoi pas des Bisounours, tant qu'on y est? Je rentre bredouille, contemple ma banquette marrackchie absolument silencieuse et seule. On se mangera un homard tous les deux, par vengeance.
* "C'est ce soir que, assise, les jambes repliées, dans mon canapé rouge, je revois défiler, les heures folles, les nuits, passées à espérer qu'il m'appelle et me dise de cesser de l'aimer" (Cachard/Vanneyre/Hostettler, 2002)
"Dans mon canapé rouge dernier cri, les voisins défilent, pas de vis-à-vis" (Beynel/Hostettler, 2010)
17:51 Publié dans Blog | Lien permanent
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