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16/12/2011

Rebond.

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18:55 Publié dans Blog | Lien permanent

Le comptoir de mon père.

Je passe devant ce bar moderne qui s'intitule "le comptoir de mon père" et me demande si tout cela est bien honnête ou ne relève pas, comme pour la purée Mousseline garantie à l'ancienne ou les Knacki de Herta qu'on déguste au feu de bois dans la forêt, d'une manipulation des esprits pour nous convaincre de la valeur d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, et les autres non plus, puisqu'il n'a jamais existé. Se dit-il, le gérant de l'endroit, que la seule enseigne peut suffire à mener le passant vers la réminiscence et son pendant, l'oubli (dans l'alcool). Il m'arrive parfois de penser que les choses ne se sont pas passées comme je l'avais cru, figurez-vous. Et à me demander si je ne suis pas en fait complètement con.

18:53 Publié dans Blog | Lien permanent

15/12/2011

Chinoiseries.

IMG_0542.jpgOn m'a gentiment offert les Mémoires* de Pierre Seillant, Président pendant 41 ans de l'Elan Béarnais d'Orthez, devenu Pau-Lacq-Orthez, ce qui n'a aucun intérêt pour les gens d'ici, sauf à savoir que ce fut le club historique d'Alain Larrouquis. Ces Mémoires, organisées par Gérard Bouscarel, journaliste pendant 24 ans à La République et à l'Eclair des Pyrénées, ont le bon goût, quoique mal informé de me citer dans cet ouvrage qui fait fureur en Béarn. J'y apprends, notamment, que le héros que je me suis choisi, entre deux exploits sportifs sur la moquette (!) de la Moutète, a botté les fesses d'un joueur chinois qui avait eu le malheur de lui piquer deux fois consécutivement le ballon. Ô Tempora, Ô Mores, dirait l'autre. Il n'empêche, ça a de l'allure et ça me conforte. En ces temps, ce n'est pas rien.

* Pierre Seillant, Au coeur de l'Elan Béarnais, Editions Gascogne, 2011.

17:41 Publié dans Blog | Lien permanent

14/12/2011

Sète-Caen

Pour aller chez mes parents, il faut prendre une rue désormais à sens unique, avec - forcément - un sens interdit d'un côté et, durant les travaux qui durent depuis plusieurs mois, une déviation annoncée de l'autre côté... qui vous ramène à cette même impasse. Je pourrais solliciter Raymond Devos mais non, en ce moment, je ne peux m'empêcher d'y voir une allégorie de ma vie, c'est déplaisant.

18:49 Publié dans Blog | Lien permanent

13/12/2011

Pour un oui ou pour un non.

J’ai regardé aujourd’hui, pour la première fois depuis bien longtemps, l’adaptation filmée de la pièce de théâtre qui m’a peut-être le plus marqué dans mon histoire. Je veux dire depuis près de vingt ans, à quelque chose près la moitié de ma vie. La pièce, c’est « Pour un oui ou pour un non », de Nathalie Sarraute. Le film, de télé, sorti en 1989, c’est celui de Jacques Doillon, un cinéaste génial dont j’ai lu récemment qu’il n’avait plus d’argent pour tourner ce qu’il voudrait. « Pour un oui ou pour un non », c’est cette pièce courte et génialissime qui traite de l’implicite du discours, du métalangage et de ce qu’il abrite. Deux amis de longue date, dévoués l’un à l’autre, s’entredéchirent parce que l’un a eu pour l’autre des mots de ceux qu’on ne dit pas, mais qui impactent quand même : le fameux « c’est bien, ça », avec un étirement sur le i et le ça qui tombe, implacable, comme une sentence. En les entendant pour la millième fois, ces mots, je me demandais à quel point ma vie d’homme n’avait pas été déterminée par cette distance que l’on peut prendre avec les éléments les plus simples de l’existence. Si je pourrais dire, moi aussi, une fois au moins, que la vie est là sans qu’on entende les « simple et tranquille » qui feraient penser que je me prends pour Verlaine. Je me suis remémoré ces histoires vécues depuis ma première rencontre avec ce texte. Cette propension qu’il a entraîné chez moi à être dans l’instant et dans l’analyse de l’instant. Si il n’a pas fait de moi un écrivain, simplement, avec son cortège d’inaptitudes et de terreurs devant l’évidence. A cet état de lucidité, il m’était facile de savoir qu’un instant n’est vécu que dans la perception de son instantanéité, moins de le faire comprendre. Comme H2, finalement, puisque les deux protagonistes ne sont pas nommés. Bref – puisque c’est la mode – on m’écrivait récemment que le principe des moments cruciaux, c’est qu’on les vivait toujours seul : à voir ce qu’il est possible de mettre derrière les mots – ceux que l’on a dits et ceux qu’on ne dit pas – et au vu des vingt années passées depuis et de ce que j’ai laissé derrière, je ne peux pas dire que c’est biiiiiien, mais ce n’est pas faux.

18:39 Publié dans Blog | Lien permanent

12/12/2011

Partie remise.

CCJ&J.jpgJe trouve aujourd'hui un message de mon éditeur qui me transfère une nouvelle à laquelle je ne croyais plus parce que jamais je n'aurais pu y croire. Il y a quelques mois (dans une autre vie), la librairie Colophon, à Grignan, avait demandé à mon éditeur un exemplaire de "la partie de cache-cache" pour la sélection qu'elle couvre, justement intitulée "Rencontres du II° titre". Je pensais la sélection bouclée, le livre oublié, ramené à son état de roman issu de la petite édition. Et j'apprends aujourd'hui, qu'il a été choisi, que cette partie de cache-cache à laquelle j'ai tant tenu connaîtra sa petite heure de reconnaissance et un peu plus que ça, au mois de mai, chez la Marquise de Sévigné. Après le TREQ à Annecy et la parution d'un extrait de "Tébessa" dans un manuel scolaire, ça me fait quelques bonnes nouvelles qui m'inciteraient à être prudent en sortant dans la rue, de peur de prendre un piano sur la tête. Du moins c'est ce que je pensais avant, même si je connais quelques soubresauts. Parce que de la même façon que celui qui n'essaie pas ne se trompe qu'une seule fois, j'ai une envie incompressible d'aller de l'avant plus encore, de défendre et faire connaître - puisque je serai sans doute, une nouvelle fois, l'inconnu de service - mon travail. Surprendre les spectateurs, nombreux pour cet événement, quand ils sauront que l'on aurait pu créer pour moi, la même année, des rencontres du III type. Les amener à découvrir Tébessa, qui vivrait ainsi sa quatrième et cinquième vie et me mènerait tranquillou vers mon premier retirage. Leur faire découvrir - et jouer, dans un décor idyllique? - "Trop Pas" et ces bouts de la Princesse de Clèves qu'il véhicule. Et surtout, surtout, parler, de nouveau, de ces trois petits monstres que j'ai tellement portés, de cette Emilie dont j'ai dû accoucher dans la douleur pour que, un an et demi après, elle me libère et me permette l'échappée belle dans les lieux mêmes de la correspondance... Je suis bêtement heureux, mais j'ai envie de m'autoriser, un instant, la bêtise et le bonheur réunis. Et si j'ai réalisé un décalogue critique (malheureusement plus disponible sur le site de LF, on est bien peu de choses...) pour la sélection Lettres-Frontière en 2009, est-il possible que je vive de tels instants à Grignan sans vous en tenir le cours épistolaire? Ce serait mal me connaître.

19:48 Publié dans Blog | Lien permanent

10/12/2011

Illumination.

Il y a les proverbes persans et les problèmes perso.

14:08 Publié dans Blog | Lien permanent

08/12/2011

Décrocher les étoiles.

C’est Kierkegaard, si j’ai bonne mémoire, qui disait que le difficile était le seul chemin. On peut éprouver ça dans toutes les strates de son existence, en face de ses difficultés, de celles des autres, en face de la complexité générale qui détermine les choses de la vie et son cortège de malentendus ou d’actes manqués. Je travaille à un passage complexe de l’histoire de la Russie qui a fait basculer la grande Histoire. Quand il a fallu choisir entre la révolte pacifiste et le terrorisme. Je me dis que le choix est toujours là, politiquement sans doute, mais aussi intimement : on ne fait pas de révolution sans casser des œufs, on ne valide pas ses propres choix, les mutations de son existence, sans passer par des phases de doute, de renoncement, mais aussi d’aspiration. Toucher les étoiles, les décrocher, voilà les mots que j’ai en tête dans les moments de très bas. Parce qu’il faut s’accrocher à ce qu’on a fait de mieux pour trouver le sens de tout ça. En fait, j’écris Aurelia pour me prouver que c’est que j’ai à faire de mieux, oui, même si l’expression de Ferré, « je ferai de mon pire », je l’ai éprouvée jusque dans la moindre de mes failles.

« Marius Beyle » est parti, « Camille » est programmée pour janvier, je vais faire en sorte que la latence entre ma première trilogie d’édition et la prochaine tétralogie (avec « le dîner », dont j’ai enfin trouvé le titre parfait !) me détermine plus clairement. Que je redevienne accueillant, puisque c’est ainsi que tout se joue. Il n’y a pas plus de Caterpillar dans l’existence que d’éléphants dans un magasin de porcelaine : ce sont des images, auxquelles on se rattache tous, par précaution. Jusqu’à ce qu’on fasse la paix avec soi-même, ou pas.


Decrocher les étoiles - Keren Ann par Morbidmistress

15:00 Publié dans Blog | Lien permanent