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24/04/2012

Moody Blues.

Je n’ai aucune raison objective de me plaindre de ma condition d’écrivain émergeant, moi qui suis attendu, ces prochaines semaines, à Grignan et à Annecy pour y parler de mon travail. Néanmoins, je cède un peu au découragement ces derniers temps au regard de ma propre impéritie dans la création, la diffusion de mon travail et le coup de pouce qu’on attend toujours de la part de ceux qu’on a déjà croisés, qu’on pensait avoir séduits. Je me suis interdit l’aigreur dans l’édition, je revendique, par ailleurs, des éclaircies que je n’attendais plus, mais le difficile semble toujours, depuis Kierkegaard, le seul chemin. Un chemin long et chaotique, dont on facilite l’accès aux uns, pas aux autres.

17:34 Publié dans Blog | Lien permanent

23/04/2012

Tour de Grevisse.

Je n'ai rien à dire sur l'élection présidentielle sauf qu'il me semblait qu'auparavant, le pluriel était d'usage. Mais bon. 

21:45 Publié dans Blog | Lien permanent

22/04/2012

"Un Ut!"

On connaît tous la chanson débile que l’on traîne en tête tout au long de la journée. On connaît moins celle qu’on ne se lasse pas d’entendre depuis plusieurs mois que l’on l’a découverte, et dont les écoutes ne font que grandir au fil des week-ends passés à la reprendre en permanence, voire à la reprendre tout court. Si tant est qu’on puisse, comme dans ce témoignage visuel, prétendre à une telle beauté de deux monstres réunis. Certainement pas. Mais retrouver, dans les yeux de Brassens, l’admiration qu’il a éprouvée pour son Maître, voir le fou chantant cabotiner et faire mine de ne pas se rappeler d’une chanson qu’il entonne juste après, ça vaut toutes les soirées électorales du monde, non ? Quoique, je me disais aujourd’hui, il y a toujours quelque chose dans l’air, les dimanches de vote. Et « Regarde », une autre chanson, un autre temps, me l’a rappelé, tout à l’heure, quand je suis arrivé à la Gare de la Part-Dieu. Avec un contraste qui renvoie, néanmoins, au temps qui a passé depuis : la jeune fille dont j’ai porté la lourde valise jusqu’en bas des escaliers, c’était peut-être celle que j’ai eu envie de tuer pour la vacuité bruyante de sa conversation téléphonique.

17:54 Publié dans Blog | Lien permanent

21/04/2012

La caution culturelle de la grand-mère.

J'essaie d'expliquer à une jeune fille les subtilités de l'argumentation à concession partielle et, plus accessoirement, les règles de la démonstration: la thèse étant implicite, je dois développer les arguments qui la démontrent, chercher les exemples qui les illustrent. La jeune fille me regarde avec beaucoup de patience: elle ne me dira pas qu'elle s'ennuie, mais "Les Lettres Persanes", le Nègre de Surinam ou même Philipp K.Dick, c'est un autre monde pour elle. D'ailleurs, tiens, puisque le sujet s'y prête, pourquoi ne pas demander aux têtes blondes ce que leur inspirent ces vieillards chenus qui tiennent absolument, avant de mourir, à ce qu'elles comprennent ce que eux ont mis toute une vie à saisir? 

C'était ma minute fainéante de "Mon programme pour l'Education".

PS: tout va bien aux dernières nouvelles pour la jeune fille. Elle a convaincu sa grand-mère de venir regarder "The Voice" avec elle.

18:30 Publié dans Blog | Lien permanent

20/04/2012

La 2ème mort de DSK.

Rien de contraire aux règles établies par le CSA, peut-être certain(e)s d’entre vous le regretteront-ils (elles). Il ne s’agit « que » du coq d’Eric, installé dans le poulailler high-tech il y a près d’un an et qui, depuis, ne s’est fait connaître que par son goût du pouvoir et de la domination sur ses gélines affidées. D’où une décision martiale, sans appel, sans même, depuis mercredi, la possibilité de profiter une dernière fois du bon air de la campagne et d’un dernier troussage de (Gallus gallus) domesticus, dirait JFK. Rien, pas même un dernier Nougaro, ou la projection de « Bernie » pour s’habituer à sa fin à venir. Je repense du coup à ce court-métrage fabuleux de Zoltan Spirandelli diffusé en salles en 1988, dans lequel le metteur en scène lui-même, face à la salle, faisait interpréter « le coq est mort », en canon, aux différentes rangées du public. Avec des « il ne fera plus cocodi-cocoda » de haute facture.  Malheureusement, ce film n’est pas disponible sur la Toile. Pas davantage que le corps exposé, de plus de 5kg, de notre ami plus très en (Galli)forme.

18:13 Publié dans Blog | Lien permanent

19/04/2012

Tautologies.

On peut toujours s'interroger sur la fatalité ou l'arbitraire de la mort à venir, ce sont ses actes qui valident l'existence d'un homme. Rien de bien nouveau sous le soleil, certes, juste l'assurance qu'il est beaucoup plus important de faire que d'avoir. De voir que d'attendre. De venir que de repousser. C'est ce que nous nous sommes dits, hier,  Éric et moi, en ré- organisant, pour la millième fois de façon provisoire, les neuf morceaux de "Quantifier l'amour".

16:38 Publié dans Blog | Lien permanent

18/04/2012

Le temps et rien d'autre.

Dans le roman de Isabelle Kauffmann, "Grand Huit", que je termine et que je chroniquerai bientôt, le personnage est sommé de rendre par tranches de huit ans du temps qu'il a passé, sous peine de représailles. L'idée d'un temps détruit, disparu, rendu m'a toujours fasciné mais comme d'habitude dans les trains, je perds le fil de la lecture et m'évade dans cette action: quelles années rendrais-je, si je devais le faire? Saurais-je négocier, dans un pacte bien connu, certaines de celles que je n'ai pas encore vécues? Ou expliquer au contrôleur que ce n'est pas moi qu'il voit, mais un être bien plus jeune, dont le fils a huit ans, ou alors un jeune quinquagénaire à qui le même a piqué le cabriolet coupé sport, dernier caprice lié aux droits d'auteur de mon dernier best-seller . C'est là que je suis descendu du manège.

19:11 Publié dans Blog | Lien permanent

17/04/2012

Name dropping.

Dans la navette qui nous mène du formidable Salon du Livre d’Autun à la Gare du Creusot, je me retrouve face-à-face avec Philippe Grimbert alors même que je suis en train de dire à Alma Brami que pour moi, Marc Lévy et Guillaume Musso sont deux entreprises concurrentes qui se font face. Courtoisement, je le laisse passer devant moi pour descendre du car, en le remerciant de bel et bien exister, lui, en tant qu’auteur. De fait, je suis juste derrière lui, dans l’allée centrale, quand je lui dis timidement que je trouve son travail d’écrivain remarquable. Ce que je n’ai osé faire pendant les deux jours du Salon, de peur de le déranger et parce que je n’interpelle que très rarement les gens que j’admire. Il me remercie et me dit que, ce faisant, j’inverse les codes de la psychanalyse* en lui confiant quelque chose alors que lui me tourne le dos. J’y penserai, quand je demanderai, la prochaine fois, à Jean-Paul Dubois de me rétrocéder la montre ayant appartenu à John F. Kennedy.

* Mu. Bretin m’a fait noter que s’il avait parfois donné l’impression de s’ennuyer, comme je l’ai sans doute écrit trop vite dans ma note du 15, ça n’avait pas empêché Philippe Grimbert de vendre l’intégralité de son stock de « Une année avec Freud ».  C’est dit.

14:17 Publié dans Blog | Lien permanent