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30/03/2012

Cogito.

Je ne doute ni de moi ni de ce qu’on me dit, je doute pour ne pas me précipiter dans l’image que l’on m’aurait renvoyée et dans les propos que l’on tiendrait à celui qui, de fait, n’est pas moi. Quand je travaille, c’est la même chose : l’œuvre qui attend, celle que je donnerais à voir, elle est la part de ce que je ne suis pas encore mais vers qui je tends.  Que j’accompagne d’un soupçon porté sur tout ce qui paraît trop vrai, trop clair, trop beau : le doute reconnaît la vanité parmi toutes, il est élément de justesse. Une démarche qui fait que je suis hors de moi quand arrive la création : un moment extraordinaire, un bout, retrouvé et inespéré, d’éternité.

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29/03/2012

Autun en emporte l'auvent.

Image 1.pngC'est toujours étrange qu'on fasse parler les auteurs comme ça et Carole Martinez appréciera (ou pas) que je me revendique de sa compagnie et de son Domaine des murmures... Pour autant, Autun est un Salon qui sait recevoir, avec un thème précis, des invitations d'auteur et, à deux ou trois caractères gras et virgules mal placées près, une bonne presse. Plus d'infos, moins auto-centrées, ici.

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28/03/2012

Ou bien Ou bien.

On peut parler de phénoménologie toute la journée et ne pas être averti de ses effets. Par définition. Personne ne peut dire – attention, cliché – là où il se trouvera et s’il s’y trouvera dix années après. Dix ans, c’est le temps que j’ai choisi, avec « Ouessant », de mesurer pleinement, jusqu’à l’impossibilité. Dix ans, c’est ce qui me sépare d’une cinquantaine que j’espère flamboyante sans savoir si elle le sera. Le défi au temps est un exercice romantique, le même que s’imposer les falaises d’Etretat ou de croire à une histoire d’amour qui n’a pas d’issue. « J’ai besoin de vivre mal pour écrire bien », cette phrase de Musset m’a trop marqué pour que je continue de la faire mienne. Vivre mieux et écrire bien, alors : considérons que je suis entré dans le XXI° siècle. Et que personne ne me traite d’attardé : face à l’immédiateté imbécile, c’est un compliment qui pourrait me faire perdre la raison.

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27/03/2012

Valse Pujol.

Mon ami Jean-Louis Pujol, qui a déjà peint « Ouessant » pour moi et dont je suis l’auteur du « Bras armé », m’a fait l’honneur d’une Valse rien que pour moi, en couverture d’un livre dont je ne sais pas encore qui l’éditera mais dont je ne doute pas qu’il le sera. Excès de confiance ? Non, mais quand une telle agrégation de talents se fait – et je ne compte ici que les compositeur, interprète et peut-être après, allez, l’auteur -  quand un travail a autant mûri que celui-ci l’a fait, quand, pour finir, tout concorde pour qu’on s’intéresse un peu à moi ces temps prochains, on peut se dire que oui, les choses que l’on voulait finissent par arriver. Et puis j’effeuille, petit à petit. Je prends rendez-vous: comme dans un carnet de bal. 

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26/03/2012

Ouf.

Mes notes sont extrêmes, ces jours-ci, vous l’aurez remarqué. Aux deux bouts non des semaines comme l’écrivait Vanneyre, mais aux deux extrémités des mes journées qui s’allongent, pour mon plus grand bien. J’en aurais des choses à vous dire, mais je vous le donne Emile, le rousseauiste, on me demande de ne pas vous le dire. Alors, comme vous, je patiente, mais je n’attends plus : le bleu du ciel n’est jamais que là où l’on décide de le voir. Pour autant, très vite, je compte nourrir cet espace des dernières informations concernant Aurelia, et puis aussi des livres de mes compagnons, de fortune, cette fois. Lost in transition, en somme.

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25/03/2012

Un temps pour tout.

Avec tout ça, qui s’est demandé ce qu’étaient devenues toutes ces heures d’été perdues, hein ? Je propose aux candidats à la Présidentielle d’instaurer un moratoire sur le temps perdu, plus généralement. Avec un Ministère du temps libre, un du temps suspendu et un autre du temps détruit (avec le portrait de Nizan au fronton), ça aurait fière allure. Déjà, Grégoire XIII, en supprimant dix jours sur un coup de tête- le 15 octobre faisant suite au 4 octobre 1582 – avait plus ou moins foutu le bordel dans le calendrier, pourquoi ne pas intégrer une bonne fois pour toutes que ceux qui ont envie de dormir comme ils veulent puissent le faire ?

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24/03/2012

Compagnon d'infortune.

 A l'angle de l’Avenue Berthelot et de la rue Claude Bernard, juste avant de prendre le pont Gallieni puis le tunnel de Fourvière, il y a, depuis plus de deux ans, maintenant, un homme qui fait la manche. Est-il roumain, est-il algérien, je ne sais pas. Mais il a une particularité, outre son pied-bot : il ne se concentre que sur une voiture et, que l’issue soit positive ou non, il sourit, magnifiquement, implore le ciel, se frotte le visage avec des gestes amples et démonstratifs. Quand vous lui donnez une pièce, les manifestations de joie sont décuplées, il faut vraiment que le feu passe au vert pour qu’il vous laisse partir. L’autre jour, je ne l’ai pas vu. Je me suis dit qu’il manquait quelqu’un à ma journée et me suis maudit, juste après, d’avoir pensé ça.

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23/03/2012

Les vieux basketteurs.

Ils étaient là, donc, ce matin, à l’heure où blanchit la Cathédrale St Jean. En un éclair, j’ai tout retrouvé. Hélas, dit Barbara. Les cheveux blanchis ou raréfiés, les silhouettes alourdies, ils étaient tous là, ces êtres dont, à l’époque, on connaissait davantage le premier pas, l’adresse à mi-distance, la main gauche ou le caractère atrabilaire. Ils étaient là, de toutes les équipes de la région, de toutes les couleurs. De tous les horizons dispersés depuis. On a échangé des mots, des sourires, des accolades, on s’est promis qu’on se reverrait, qu'on retournerait, vingt-cinq ans après, faire le tournoi d'Echirolles, celui où les jeunes femmes ravies qu'on leur ait offert des fleurs à la présentation des équipes ne savaient pas qu'on les avait dérobées une heure avant dans leur jardin. Tous mus par la même crainte d’être un jour celui vers qui on revient pour un dernier adieu. J’ai observé longuement le portait du désormais absent, tenté de retrouver une attitude, un trait vivant, mais non, je le disais hier, je ne l’ai pas reconnu parce que je ne le connaissais pas. Ce sont les autres que je suis allé voir, que j’ai voulus me voyant, aussi. Et puis le fils de l’absent est arrivé, spontanément, il a demandé au petit groupe que j’avais intégré qui ils étaient, pour son père. Et c’est là, dans les traits de ce jeune homme de vingt ans, aussi beau que son père l’était à son âge. A l’âge où je l’ai connu. Bref, comme il est convenu de dire de nos jours, j’ai enterré quelqu’un aujourd’hui, mais c’est un peu de notre jeunesse qui a ressurgi.

22:53 Publié dans Blog | Lien permanent