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26/04/2012

L'empreinte du chant.

guillo.jpgJ’ai déjà parlé ici du talent de Guillo, un de ces auteurs/compositeurs/interprètes dont les médias ne parlent pas mais dont le talent est presque naturel, si l’on passait sous silence les heures passées à ciseler les chansons qu’ils viennent défendre là où ils peuvent, là où on les invite à venir. Hier, après m’être imprégné pendant des mois de son album « Super 8 », c'était l'heure du rendez-vous, auquel Gérard Védèche m'avait convié. Ces chanteurs-là, hélas, il faut se préparer à les voir dans des conditions indignes de ce qu’ils font, justement, mais le débat n’est pas nouveau. Dans ce bar de St Etienne où il a joué, une petite poignée de personnes l’ont écouté remonter le temps d’une enfance  - dont il a gardé la nostalgie de la fraternité, des étés à la campagne, des jouets mécaniques et de ce qu’on allait faire de ses dix doigts - et d’une vie d’homme au parcours non linéaire mais tout entier tourné vers la sensibilité. Guillo sur scène est impressionnant, pas seulement quand il vous fixe de ses yeux d’un clair perçant. Par son charisme, son jeu de guitare tout en retenue, il occupe la scène sans afféterie, juste au service des mots qu’il envoie. Et qu’on reçoit en plein cœur, souvent : rien de plus juste n’a été écrit sur les adieux imbéciles sur un quai de gare et, en soi, c’est déjà un exploit d’éviter le cliché. Sur la maison laissée vide par un autre départ. Sur des chevaux qu’il a aimés. Sur un personnage de film générationnel qui permet justement de revenir vers le futur. Je lui confie l’anecdote, il en sourit : je n’avais pas vu ces films si en vogue dans les 80’s, c’est « Si j’étais Marty Mc Fly », sa chanson, qui a fait que je les ai enfin regardés, avec quelqu’un dont j’avais l’âge quand ils sont sortis. Il chante, Guillo, il donne, le nombre est dépassé, pas question de ne pas faire ce pour quoi il est fait. C’est ce qui me donne la matière de ce billet, d’ailleurs : parmi tous ceux qui prétendent, et ils sont nombreux, comment l’évidence n’apparaît-elle pas à tous ? En peu de temps dans ma vie, j’ai croisé des personnes qui incarnaient leur Art. Parfois, le compliment m’est retourné, même s’il est ambigu : il peut aussi signifier de rester dans son domaine. L’autre bonheur du jour, s’il fallait les lister, c’est aussi l’absence de surprise (ce n'est pas péjoratif) dans la rencontre, l’impression d’avoir trouvé la personne que j’étais venu chercher. Qui habite, pour ne rien gâter, à une poignée de kilomètres d’Orthez, où je verrais d’un bon œil qu’on se retrouve pour une scène partagée, quand j’y viendrai, en octobre. Encore un rendez-vous d'amis: à n'importe quelle heure, je suis admis.

En bonus, Nicolas Vitas – qui a écrit « Que restera-t-il ? » et mérite pour cela le Panthéon -  a dit aux quatre personnes qui restaient qu’elles pourraient toujours courir et, allez comprendre, j'ai acquiescé et ne demande que ça. 

17:43 Publié dans Blog | Lien permanent

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