03/10/2014
Lire le théâtre.
Mon éditeur n'est pas très féru des nouvelles technologies et l'image sur le site (je ne désespère pas de lui faire changer) n'est pas engageante, mais c'est un joli petit livre que "Trois-Huit", avec sa couverture en papier gaufré, sa ligne sobre et classique, mais surtout, les trois pièces qui le composent vous donneront envie d'en savoir plus sur le cachardisme, cette idéologie en passe de supplanter - à l'aise - le libéralisme: trois pièces sur la valeur travail, je l'ai déjà dit, une, un monologue, d'un homme qui passe du rang de boute-en-train, à l'usine, à celui de paria pour une mauvaise blague, lâchée en présence de tous les directeurs réunis, en période de crise. L'autre, "Pôle-Emploi", dont j'ai déjà testé les dialogues en lecture publique, rires à l'appui - un phénomène nouveau pour moi - est un mano a mano sarrautien entre un homme dont l'ambition est de faire rien (c'est l'ordre des mots qui en donne le sens) et sa conseillère un peu dépassée. La troisième pièce "Panoptique", est une situation à trois, entre un jeune loup ambitieux, son collègue qu'il voudrait remiser aux oubliettes et le PDG, qui doit arbitrer le conflit. Les trois pièces font huit scène chacune, d'où le titre. Ma prochaine mission sera de les faire jouer: j'ai des pistes, il faudra des engagements, maintenant. D'ici là, vous pouvez vous adonner, aussi, au principe de Musset, le théâtre dans un fauteuil, et les lire: elles se commandent sur le site. Mardi prochain, le 8, à 19h, je serai à l'Atmosphère, 11 Montée des Carmélites, Lyon 1er, pour une séance de dédicaces.
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02/10/2014
Charlemagne et le cerisier.
On s'était donné rendez-vous il y a plusieurs mois sous le cerisier, chez lui, sans se soucier du temps d'automne qu'il ferait: on ne construit pas de longs cours sur la peur de se mouiller. Pour autant, c'est sous un beau soleil d'été que Christian Chavassieux et moi avons construit la rencontre du Tramway, le 16 octobre, qui s'annonce passionnante. "Le Monde" a chroniqué aujourd'hui, de façon laudative, ce roman qui restera, parce qu'il hisse les parcours de ses personnages au même rang que l'exigence - et l'atemporalité - de son écriture. Evidemment, ça devient périlleux de se reconnaître d'une telle lignée, mais les questions, les thèmes de discussion que je lui ai proposés, je me les suis posés à moi-même, dans le même temps, puisque Aurélia, dont il sera le premier lecteur, s'inscrit dans la même démarche. Lui n'est pas inquiet pour moi, moi je suis tremblant de peur, mais tout cela fait partie d'une histoire qui se joue. Pour partager un moment de la nôtre, venez au Tramway, vous ne serez pas déçus.
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01/10/2014
Quizz.
Il est des moments où c'est mieux de ne pas toucher le silence.
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30/09/2014
98 jours.
C'est deux jours de moins que pour un état de grâce, mais à compter de demain matin, parce qu'un comité de sélection des dossiers a rendu ça possible, je suis délivré de tout autre travail que celui de l'écriture pour une durée de trois mois, plus les six premiers jours de 2015. Il m'a fallu un peu de temps pour laisser la culpabilité de côté, de l'énergie pour organiser mon remplacement, mais là, j'y suis. Fatigué, mais pleinement. Elle passera vite, cette période, mais je suis disposé à la vivre en plein, avec trois étapes: l'envoi de mon manuscrit aux éditeurs, l'organisation de la rencontre avec Christian Chavassieux à la librairie du Tramway, le 16 octobre (voir photo), et ce voyage sur les pas de mon héroïne, que je retiens parce que l'ironie du sort et du temps m'oblige à le faire. Le périple initiatique, de fait, vous renvoie chez vous autrement que vous êtes parti. C'est une chance qui m'est donnée: je la saisis.
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29/09/2014
Je me présente, je m'appelle Henri (Beyle).
Bon, « Trois-huit » n’est pas encore référencé chez l'éditeur, je m’en doutais. J’attendrai demain pour en faire l’article. Là, je médite sur l’avers et revers de la reconnaissance, et m’étonne que des personnes n’aient pas encore compris, cent soixante-douze ans après la mort de Stendhal, que l’égotisme préside à toute création d’une oeuvre et que prendre ça pour de la prétention relève d’abord de la méconnaissance de soi.
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28/09/2014
Veni, Vidi, Vougeot.
Après, il y a quelques éclairs, le temps d’une heure, le temps de sortir de cette impression d’un marché aux bestiaux, alignés sur deux côtés, premier choix d’un côté (les auteurs nationaux) et second de l’autre. Avec la même possibilité de trouver de la bonne et de la mauvaise littérature des deux côtés, mais ça ne regarde pas le lecteur, pas celui qui n’a ni le temps, ni les lunettes, ni le budget pour viser l’aventure. Les quelques éclairs, ce sont les personnes qui supportent votre regard, s’approchent, vous écoutent dans l’argumentaire que vous faites de votre livre – et, avec cinq titres, ça devient compliqué, et nécessite de choisir en amont, soi, le livre qu’on va présenter au passant – et, sur un coup de folie, un risque à 15€, vous annoncent « Allez, je le prends ». Voire, puisque c’est arrivé, « Allez, je prends les deux ! ». Chez l’auteur, puisque ce n’est pas si fréquent, surtout un week-end de beau temps dans les vignobles de Gevrey-Chambertin, il y a comme une petite victoire, en même temps qu’un brin de culpabilité, l’impression d’avoir vendu autre chose que de la littérature, justement. Pour autant, ce sera au lecteur, rentré chez lui, de juger. Et quand on a déjà éprouvé la critique de lecteurs, de groupes de lecture, quand des romans ont été appréciés, distribués, vantés, on est un petit moins anxieux. L’anxiété viendra avec la réception du dernier, puis de celui d’après. Demain, « Trois-Huit » sera mis en vente en ligne sur le site de l’éditeur. C’est un beau livre, une belle édition et, j’espère, un beau texte. Une veine comique, ça n’est pas si fréquent.
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27/09/2014
Huis-Clos Vougeot.
Sans doute l'effet de l'été indien, du beau soleil qui donnait sur les vignes du Clos de Vougeot, mais la foule n'était pas au rendez-vous du Salon Livres en vigne, ce samedi, malgré les efforts des organisateurs pour rendre ce rendez-vous attractif: lieu superbe, petits plats dans les grands, conférences mêlant littérature et viniculture, tout est fait pour que auteurs et éditeurs se sentent bien et reviennent, mais la dure loi de l'offre et la demande, écrivais-je hier, est implacable, et si Tébessa, comme à chaque fois, me permet de ne pas repartir fanny, personne ne se sera soucié de mon "Trois-huit" fraîchement sorti des presses. Avec son lot de contrariétés et de mauvaises relectures, mais passons. Il est là, sobre et beau, il côtoie ses frères sur le stand, et au vu de ceux qui rament avec le seul livre qu'ils ont à vendre, je ne suis pas mal loti. C'est un samedi comme à Saint-Étienne, en espérant que le dimanche me permettre de vendre huit fois plus, comme là-bas. Parce que je reste, finalement. Mais peu importe: j'étais à la table de Philippe Grimbert, pour déjeuner, et cet homme exquis, en plus d'être un romancier remarquable, s'est réjoui que je lui offre un Tébessa. Il fera partie, qui sait, des bonnes fées dont j'aimerais qu'elles s'activent, pour l'édition d'Aurélia Kreit. Ce roman-fleuve dont j'ai entrecoupé l'écriture de celle de mes trois pièces. Plus rien ne la retient, maintenant, Aurélia. C'est l'heure.
PS: le site Internet de Raison & Passions n'est pas à jour. Les ventes en ligne se feront dans un futur proche.
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26/09/2014
Veillée d'armes.
Il y a longtemps que je n’attends plus rien des salons régionaux: justement parce que la demande est forte en livres du terroir, et que l’offre y est suffisante pour que je n’aille embêter personne avec mes récits croix-roussiens, berrichons ou béarnais. Même si « Tébessa, 1956 », par son titre, attire quand même quelques lecteurs, toujours: une trentaine quand tout va bien, une poignée quand le stand est mal placé, entre la bande-dessinée et la star locale, par exemple. Mais je ne vais pas plus loin, les organisateurs du Salon de Autan ayant, il y a deux ou trois ans, et à mon grand dam, peu goûté ma note de retour. Non, demain, si je vais retrouver mon fidèle éditeur au Salon « Livres en vignes », au Clos de Vougeot, ce n’est pas seulement pour la beauté du lieu et la qualité du vin, c’est aussi parce que je vais y découvrir ma nouvelle édition, « Trois-Huit », que j’ai hâte de l’avoir en main, découvrir la couverture, sentir la qualité du papier, ouvrir quelques pages, au hasard, lire les cinquante lignes que je lis en librairie quand je veux découvrir une écriture, m’accorder que c’est un livre qui n’insultera pas la littérature: pas de fausse modestie, ici, c’est le travail d’édition qui valide ça au préalable. Et puis me situer, cinq ans après un « Dom Juan » imparfait, dans l’écriture théâtrale, ces dialogues que je n’utilise pas, ou peu, dans mes romans. Trois pièces, courtes, incisives, l’une à un personnage, la deuxième à deux, la troisième à trois. Des pièces que je veux donner à lire avant de les voir jouer, dans un deuxième temps. Et puis une édition, aussi modeste soit-elle, n’est jamais un acte anodin: on a été choisi, validé par des lecteurs exigeants, qui décident que le texte ne doit pas rester caché. Dans mon cas à moi, au vu de ce qui est arrivé à « Tébessa », il est aussi question d’une qualité en dessous de laquelle on ne doit rien montrer. C’est éprouvant, mais c’est le jeu, et à la fin, il vaut la chandelle de l’édition. 11:32 | Lien permanent





















