21/10/2014
Name Dropping.
Qui d'autre que l'écriture peut se vanter de m'avoir fait passer les quarante dernières heures de ma vie avec Paco de Lucia, Diego Armando Maradona et Fidel Castro, hein? Dans six mois - le temps d'attente dont je parlai hier - j'aurai terminé un nouveau roman, plus court (évidemment), plus resserré dans l'histoire et dans le langage. C'est ma façon de me dire que je ne me suis pas trompé ou que si je l'ai fait, je n'ai pas d'autre solution que d'exceller dans l'erreur.
18:28 Publié dans Blog | Lien permanent
20/10/2014
Six mois ferme.
J'ai six manuscrits de "Aurélia Kreit" dans la nature, à l'heure actuelle. J'en ferai partir quelques autres, encore, avant de me fier au jugement d'un lecteur, ou à l'arbitraire d'un stagiaire. Pour l'instant, je teste mon impatience à l'aune des points de suspension ou de la polysémie de tel ou tel adjectif utilisé, de telle expression passe-partout qui, d'un coup, prend des proportions démesurées... Je sais qu'il faut que j'abandonne le jugement aux autres autant que j'ai abandonné l'histoire. Je sais aussi que la première réponse que je recevrai, ce sera la mienne, l'envoi recommandé que je me suis fait, par précaution. Je compte sur l'Ukraine pour me détacher de Aurélia, on n'est pas à un paradoxe près! Je compte sur les mots qui me viennent actuellement, qui comblent le manque, créent une nouvelle dépendance, m'emmènent du côté d'Algeciras, pour un nouveau dépaysement. J'en ai pris pour six ans quand je me suis lancé dans Aurélia. J'en prends pour six mois depuis qu'elle m'a quitté.
16:19 Publié dans Blog | Lien permanent
19/10/2014
Recordaras.
En trois jours, j'ai fait plus que revoir des films déjà vus mille fois: j'ai réentendu, en public, dans des salles allant d'une petite centaine à près d'une dizaine de milliers (la plus grande salle - éphémère - du monde) la petite musique particulière de ce cinéaste qui aura marqué ma génération et celles qui suivront. Ce fils de la liberté recouvrée, des excès en tout genre post-franquistes, a la crinière blanchie, mais plus que l'amour que toute une foule lui a rendu, ce sont les étapes-clés de nos vies qui ont défilé sur l'écran géant, la mélancolie en bandoulière: et ces trois notes d'Ismael Lo, la sortie du tunnel, à Barcelone, ces plans sur la Sagrada Familia - après, hier, la terrasse déjantée des Mujeres al borde de un ataque de niervos et, ce matin, le combo inoubliable Un año de amor et Piensa en mi - c'est tout cela qui donne l'impression d'en être encore un peu plus qu'on le fut tout au long de notre vie. On applaudit à tout rompre l'homme qui sort, mais c'est du folklore: ses films lui survivront très largement.
21:19 Publié dans Blog | Lien permanent
18/10/2014
Des mots en retour.
"Ce qui me fascine c'est que l'écriture vous déborde, vous dépasse, au point d'entamer des recherches contraignantes mais indispensables, pour coller au récit et (oui/non) à l'Histoire. Vous m'apprenez à lire, et à mon âge..."
18:59 Publié dans Blog | Lien permanent
17/10/2014
En écho.
Il y eut du monde, autant qu’on peut en espérer dans une librairie un jeudi à 19h, une première satisfaction pour les hôtes et pour l’auteur: on ne parlerait pas dans le vide. Il y eut un petit problème au démarrage, l’absence d’un synopsis qui aurait permis à tous de savoir, avant de le comprendre, quel était le sujet de ce livre dont la presse de ceux qui lisent parle. Rien de grave, juste le temps de sentir le rouge aux joues, et puis après, le grand boulevard: la position dans l’écriture, les choix de vie pour commencer, le genre littéraire auquel accoler ce livre-là, à la couverture étonnante, frappée d’un bandeau que l’auteur, gentiment, contestera: non, ce personnage-là, aussi puissant qu’il soit, ne peut restreindre l’histoire racontée à sa propre existence. Et s’il faut pour cela que l’auteur le fasse disparaître, lui qui n’était même pas prévu, à l’origine, eh bien soit, dût-il risquer le déséquilibre dans le roman, par contraste. Les personnages échappent à celui qui les crée, dit-il, fonctionnent par sédimentation: chacun d’entre eux est la somme et le rejet de tous les autres, dans une saga familiale, il fallait bien que la notion de l’héritage arrive. Il a parlé de « son » XIX°, aussi, de celui qu’il a vérifié et imaginé, s’interdisant de se l’approprier, par souci moral, et réaliste: comment pourrait-il savoir ce qu’avait en tête, à tel instant de 1850, un paysan de la région de Mérives, cette ville inventée dans laquelle tous ceux nés d’un même milieu se reconnaîtront. Liront leur propre histoire familiale dans les succès, les excès, la déchéance aussi d’une lignée, qui vit et meurt avec le siècle, avec l’entrée, avec dix-huit ans de retard, dans celui d’après. L’entrée était libre, la sortie aussi, avait-il prévenu: je n’ai vu sortir personne, hier, et au vu des exemplaires écoulés, il faut croire que l’envie a été suscitée. Tant mieux si j’y ai contribué, a minima. C’était bel et bien une affaire des vivants, hier, au Tramway.
10:31 Publié dans Blog | Lien permanent
16/10/2014
Camelote.
L'air altier d'Alexandre le Grand a grandement contribué à ce qu'Alexandre Astier surmonte ses problèmes de taille.
14:21 Publié dans Blog | Lien permanent
15/10/2014
Six Feet Under.
On a beau croire, chez les autres, à une part de coquetterie quand, tout à coup, ils ne s'avouent plus si confiants dans le travail effectué, voire carrément en panique, hurlant à la nullité et à l'imposture, quoi qu'il arrive jamais bien loin. On a beau solliciter le chleuasme, fier de l'avoir appris en rhétorique (dire quelque chose à son interlocuteur dans l'espoir qu'il le contredise: si vous lui dites je suis nul et qu'il ne vous répond pas mais non, c'est soit qu'il n'a pas compris le principe, soit que c'est grave!) chez les autres, quand vient notre tour, rien à faire, c'est la catastrophe: on peine déjà à sortir un extrait de l'ensemble pour qui nous le demande, on est à deux doigts de brûler l'ensemble plutôt que d'en donner un demain à quelqu'un qui sera dans les deux à l'avoir lu, on se dit que les noms, là, sur les enveloppes à soufflet, ne méritent pas qu'on le leur impose. Et puis on se souvient qu'on a dit à l'un d'entre ceux qui sont passés par là qu'il ferait mieux de se taire au vu du travail qu'il avait proposé. Et on espère silencieusement la même issue pour celui-ci.
18:09 Publié dans Blog | Lien permanent
14/10/2014
Aimons-nous vivants.
Alors, promis, après, je n'en parle plus, mais c'est l'occasion de tester autre chose que l'auto-promotion: la défense d'un livre qui nous a plu, qui nous a marqué et dont on a la chance de connaître l'auteur. Qu'on peut de surcroît inviter dans la librairie du quartier, parce qu'ils nous font confiance et parce qu'ils savent qu'on va remuer ciel et terre pour rameuter un peu de monde. Un peu plus qu'à la dernière rencontre leur suffirait, ça ne devrait pas être trop difficile. J'ai eu la chance de blinder plusieurs fois la "librairie du Tramway", parce que mes livres ne sortent qu'une fois, et que ça se passe là-bas. Si je pouvais susciter l'intérêt des passants de ce blog pour "l'Affaire des vivants", de Christian Chavassieux, en visite jeudi à 19h, ce serait formidable. Et après, promis, je n'en parlerai plus.
17:21 Publié dans Blog | Lien permanent